Var : un combat contre l’usage des armes

Une fois n’est pas coutume, je vais vous raconter la tragédie qu’a vécue Mireille Fornaciari, une mère de famille de ma connaissance, habitant Rocbaron, un village voisin du mien dans le Var. Son fils de 15 ans est mort, il y a un peu plus de quatorze mois. Un fait divers ? Oui. Banal ? Non. Car son décès n’est pas lié à un accident de la route, comme il est commun de l’entendre en Provence. Mattéo a été tué par balles le 10 avril 2016. Les balles d’un Glock 9 mm, une arme de poing, utilisée par un jeune voisin, âgé de 17 ans au moment des faits. Champion de France de tir, ce jeune homme avait, en ce dimanche soir et en l’absence de son père, propriétaire du pistolet et légalement responsable, invité chez lui trois de ses camarades, histoire de passer un bon moment. Puis il avait sorti l’engin, visé et tiré. L’arme à feu était donc disponible et chargée, ce qui n’est pas autorisé pour un tireur sportif. La gendarmerie a conclu à un accident. Aujourd’hui, le fils comme le père est toujours en examen pour homicide involontaire et l’instruction suit son cours.

Il y a deux mois, Mireille Fornaciari a décidé de témoigner et de partager son indignation. Elle a créé une association, « Ne touche pas à ma vie », afin de dénoncer la banalisation de la violence et de l’usage des armes. Elle est sur le chemin d’une longue campagne de sensibilisation à la « culture de la non-violence » en direction des jeunes, mais aussi des professionnels de l’éducation et des parents. Ses références ? Marseille, bien sûr, mais aussi les États-Unis, où ce type d’incident est courant, banalisé. L’actualité lui donne raison car entretemps, des incidents du même type ont eu lieu dans le département, au sein de lycées par exemple. Ses idées ? Organiser à la rentrée un colloque à Rocbaron sur la banalisation de la violence chez les jeunes, y inviter des spécialistes de l’addiction des jeunes à ce fléau, de la circulation des armes, mais aussi peut-être des personnes qui auront répondu favorablement à son appel à soutien. Plus tard, pourquoi pas, organiser une rencontre de plus grande ampleur à Toulon, mobiliser des artistes, intervenir dans les établissements scolaires, faire de la prévention, lancer une pétition… Ses moyens ? Un compte Facebook. C’est peu. Des échos ? Quelques reportages locaux : presse, radio (France Bleu et RCF), télé (FR3).

Je soutiens Mireille Fornaciari dans son combat car il fait écho à mes ébauches de réflexion sur la militarisation de la société française, sur la culture de l’impunité, sur la colonialité numérique ou plus simplement sur le rôle de l’usage des technologies de l’information et de la communication et en particulier des réseaux sociaux numériques sur le renforcement des rapports de domination, ou encore sur la consolidation de la socialisation par la violence, telle que j’ai pu l’observer en Afrique du Sud.

Si vous voulez, vous aussi, témoigner votre soutien à Mireille Fornaciari, vous pouvez lui écrire à netouchepasamavie@gmail.com, en indiquant vos nom, prénom, adresse/ville/pays, email/tél., qualité. Vous pourrez également, si vous le souhaitez, la rejoindre, lui faire part de vos expériences et réflexions ou encore adhérer à l’association, lui adresser des dons. Vous pouvez aussi relayer largement ces informations, la faire témoigner ou l’inviter à partager son indignation. Elle ne manquera pas de donner suite à votre sollicitation.

Joelle Palmieri, 24 juin 2017

https://joellepalmieri.wordpress.com/2017/06/24/var-un-combat-contre-lusage-des-armes/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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