Pétition : Éducation à la sexualité : appliquons la loi pour lutter contre les violences !

Trois séances par an d’éducation à la sexualité jusqu’en classe de terminale : voilà ce que prévoit la loi depuis 2001. Vous souvenez-vous de vos 21 séances entre le collège et le lycée ? Non ? C’est normal : Depuis 20 ans la loi n’est toujours pas appliquée.

L’enquête menée par le Collectif #NousToutes en novembre-décembre 2021 (plus de 10 000 répondant.es) a montré que les élèves reçoivent en moyenne 13% du nombre de séances qui leur sont dues d’après la loi. Et que les quelques séances reçues, principalement au collège et focalisées sur des thématiques biologiques, n’abordent quasiment jamais l’égalité filles-garçons ou la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Pourtant, cette loi définit des contenus ayant pour objectifs de « présenter une vision égalitaire des femmes et des hommes », « combattre les préjugés sexistes et homophobes », ou encore « favoriser le respect de soi et l’acceptation des différences ».

Qu’attend l’Éducation nationale pour faire appliquer la loi ? Alors que nous vivons dans une société où les violences dans le couple, le viol, les agressions sexuelles, le harcèlement de rue, le cyberharcèlement ne diminuent pas, qu’attendent les pouvoirs publics pour éduquer la jeunesse à l’égalité afin de préparer une société meilleure pour demain ?

En France, plus de six jeunes femmes sur dix ont déjà été victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle au moins une fois dans leur vie. 20% des violences au sein du couple concernent les 20-24 ans. Chaque jour, 250 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol. 32 % sont âgées de 18 à 29 ans.

Nous ne supportons plus l’inaction des pouvoirs publics ! Nous, collégien.nes, lycéen.nes, nous voulons de l’éducation à la sexualité. Car nous ne voulons plus voir nos amies violentées lors de leurs premières expériences amoureuses ou sexuelles. Nous ne voulons plus entendre d’insultes sexistes, homophobes, transphobes, dans les couloirs de nos établissements. Nous ne voulons plus des moqueries, des jugements, du mépris, lorsque nous ne nous conformons pas aux comportements attendus selon notre genre. Nous ne voulons plus du déni des adultes de nos établissements, qui semblent ignorer les injonctions, les violences, le cyberharcèlement qui font notre quotidien.

Nous voulons parler de consentement, d’égalité dans les relations affectives et sexuelles. Nous voulons parler de liberté, de respect du corps, de plaisir, du clitoris. Nous voulons pouvoir nous exprimer, être consulté.es sur nos difficultés et nos besoins. Nous voulons connaître nos droits, en particulier pour celles et ceux d’entre nous qui subissons des violences en raison de notre orientation sexuelle ou de notre identité de genre. Nous, parents, personnels des établissements scolaires, citoyen.nes, nous voulons de l’éducation à la sexualité pour les jeunes.

Ce que nous n’avons pas eu, nous le voulons pour les élèves d’aujourd’hui et de demain, afin qu’elles et ils puissent se construire autrement et entrevoir la possibilité de relations basées sur le respect et le consentement. Parce que l’éducation et la prévention sont les meilleurs leviers pour faire baisser les violences, nous exigeons que le nombre de trois séances par an soit assuré, avec des contenus adaptés à l’âge des élèves, et qui donnent aux jeunes des outils concrets pour vivre des relations affectives et sexuelles saines et sans violences !

A l’approche des élections présidentielles, nous demandons à ce que le prochain gouvernement fasse appliquer la loi et vérifie le nombre de séances et le programme de l’éducation à la sexualité. Cela demande des moyens et de la volonté politique. Retrouvez l’enquête https://www.noustoutes.org/enquetes/.

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Signez ici :https://www.change.org/p/éducation-à-la-sexualité-appliquons-la-loi

Publiée dans Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la Pauvreté – N° 404 – 2 mai 2022

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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