Récits de rescapés du génocide des Tutsi en préfecture de Gikongoro

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Sous la direction de Florence Prudhomme et Michelle Muller
Avec la collaboration d’Odette Mukantagara
Classiques Garnier, 2024

Trente ans ont passé depuis le début du Génocide des Tutsi, en avril 1994 au Rwanda.

En 2004, pour accompagner les rescapé.es vers la reconstruction de soi, nous avons construit avec et pour elles et eux une Maison de quartier à Kigali. Dix ans plus tard, nous avons créé au sein de cet espace un Atelier de mémoire, qui a donné naissance à deux publications : Cahiers de mémoire, Kigali 2014 et Cahiers de mémoire, Kigali 2019 (Classiques Garnier).

Cette année, paraissent les Récits de rescapés du Génocide des Tutsi dans la préfecture de Gikongoro, dont les vingt-deux auteurs et autrices ont témoigné lors du procès du préfet de Gikongoro Laurent Bucyibaruta, devant la cour d’assises de Paris en 2022. L’ancien préfet a été condamné en première instance à 20 ans de réclusion criminelle pour complicité de génocide et crimes contre l’humanité.

Dans les mois qui ont suivi, nous avons rencontré au Rwanda quelques-uns des témoins et avons recueilli leurs récits. Toutes et tous sont rescapé.es des massacres commis dans cette préfecture du Sud du pays, qui fit près de 150 000 victimes à Murambi, Cyanika et Kaduha.

Leurs récits ont une force démonstrative implacable quant au déroulement du génocide. L’histoire est localisée et précisée dans le périmètre de cette préfecture où les Tutsi vivaient en grand nombre.

Ils/elles ont connu les pires épreuves, dont le viol – plus sous-entendu qu’explicitement nommé du fait d’une culture restée puissamment pudique, y compris lors du génocide. La famine et la privation d’eau ont été utilisées comme arme d’extermination et la mise à nu et l’exposition des cadavres entièrement dévêtus a constitué l’ultime offense.

Offrir et transmettre la mémoire vive du génocide est l’une des priorités des auteurs. Cet ouvrage, comme les deux précédents, a pour mission de faire entendre leurs voix, de construire un habitacle pour leur mémoire et de transmettre l’histoire du génocide des Tutsi par celles et ceux qui y ont survécu. 

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

Une réflexion sur « Récits de rescapés du génocide des Tutsi en préfecture de Gikongoro »

  1. Assumpta Mugiraneza : « La politique de la mémoire au Rwanda doit être réinventée, renégociée »

    Assumpta Mugiraneza, 57 ans, est cofondatrice et directrice du Centre IRIBA pour le patrimoine multimédia, à Kigali. Avec une liberté de parole rare, elle raconte la construction de la mémoire après le génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994. Elle évoque « les mémoires » rwandaises et le faible espace offert pour qu’elles s’expriment toutes. Et invite à reconsidérer la justice gacaca avec plus de sobriété.

    https://www.justiceinfo.net/fr/131294-assumpta-mugiraneza-politique-memoire-rwanda-reinventee-renegociee.html?mc_cid=9a2e07121a

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