« Pères perchés » ou masculinistes : les vrais chiffres

La manifestation de ce dimanche a rassemblé les associations masculinistes (dites de « pères ») à Paris, certains sont montés sur le Sacré-Cœur.

Il faudrait dire la vérité sur ces mouvements. Les chiffres ne sont jamais publiés intégralement.

Ces « pères » se disent lésés en ce qui concerne la garde des enfants. Or s’agissant des dossiers de divorce, seuls 2% se soldent par un désaccord sur la résidence des enfants, obligeant le juge à statuer1. Dans tous les autres cas, quelle que soit la décision, elle est prise par les deux parents et personne ne peut se sentir lésé.

Ces 2% de cas litigieux entraînent ces décisions des juges des affaires familiales :

  • 1,38% sont majoritairement confiés à la mère
  • 0,52% sont majoritairement confiés au père
  • 0,20% sont en résidence alternée

La revendication des mouvements de « pères » ne peut donc porter que sur ce 0,86% de différentiel de décisions en faveur des mères après divorce.

Or on estime que 3% des enfants sont victimes d’inceste2. Il faut aussi y ajouter tous les autres comportements problématiques comme la violence conjugale qui touche énormément de familles avec les conséquences subies par les enfants.

Autrement dit, ces chiffres démontrent que le véritable problème se pose exactement à l’inverse de ce qu’affirment les « pères perchés ». Précisément ce que dénoncent depuis des lustres les associations de défense des mères.

Ce qui explique que :

  • que les masculinistes ne représentent qu’un mouvement bruyant mais rassemblant en France quelques dizaines de personnes. Le « printemps des pères » n’a pas rassemblé cent personnes et la manifestation de ce dimanche tournait autour de ce chiffre.
  • que la plupart des masculinistes leaders du mouvement ont été inquiétés par la justice pour leur attitude en tant que maris et pères. L’un sera bientôt jugé pour des agressions sexuelles sur sa fille de trois ans. D’autres ont été jugés et condamnés pour violence conjugaleenlèvements, agression, harcèlement. La semaine dernière un des leaders a été arrêté (il sera jugé dans un mois) pour vol d’une voiture de police qu’il a jetée sur la grille d’une gendarmerie…

On pourrait compléter le tableau en faisant voir leurs déclarations sur les réseaux sociaux qui assument misogynie, homophobie. Faut-il rappeler que la plus grosse des organisations, « SOS Papa », a milité contre le mariage pour tous…

«  Cela fait quarante ans que le système judiciaire persécute la paternité. Les pères sont écartés, diffamés, évincés. », nous affirment-ils en boucle dans la presse.

Il serait bon que la presse rétablisse la vérité sur ces mouvements.

Patric JEAN3

Contact presse : Patric Jean

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Twt: @patricjean

1 L.Chaussebourg et D.Baux, L’exercice de l’autorité parentale après le divorce ou la séparation des parents non mariés, Rapport pour le Secrétariat général, Direction de l’Administration générale et de l’Équipement, Sous-direction de la Statistique, des Études et de la Documentation, Ministère de la Justice, Octobre 2007.

2 (AIVI/IPSOS)

3 Cinéaste et producteur, porte parole de Zéromacho, auteur du film « la domination masculine », a enquêté sur les mouvements masculinistes dès 2006.

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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