Rencontre avec une Miss au regard aigue-marine

9Encore des cocktails et cette ambiance de film B et noir étatsunien aux histoires souvent peu compréhensibles, mais qu’importe pour la plupart des spectatrices et spectateurs, ou des lectrices et lecteurs.

Qui pourrait réellement expliquer l’histoire de Raymond Chandler, scénarisée, entre autres, par William Faulkner, dont le montage fut changé pour donner plus de place à l’héroïne Lauren Bacall au détriment d’autres scènes ? Qui pourrait, même après de multiples visions, conter l’histoire projetée de ce beau film qu’est « Le grand sommeil » d’Howard Hawks ?

L’auteur semble avoir retenu la leçon. Sous la double référence aux romans de Raymond Chandler et aux films d’Alfred Hitchcock, il nous entraîne à Acapulco dans un dédale de rebondissements.

Encore des cocktails, leurs compositions et leurs histoires supposées. « Je bois pour rendre les autres intéressants » disait Groucho Marx cité par l’auteur.

Acapulco et pour le privé Sunny Pascal, derrière la façade, « ma vrai mission consistait en fait à baby-sitter un homme-singe ivrogne ».

Le cinéma, « cette magie qui fait voler Mary Poppins, les mouettes, corbeaux et désagréables plumifères dans Les Oiseaux, la même qui aide John Wayne à tirer dix balles d’un revolver qui n’en contient que six, fait passer Rock Hudson pour un type viril, Doris Day pour une vierge effarouchée et Humphrey Bogart pour un grand mec », se fait télévision et les producteurs ont des « projets semblables à des excréments ».

Et derrière cet imbroglio, certaines histoires bien réelles dans cette région du monde. Confusion des esprits sous les effets de la boisson, combinaison des temps, gangsters divers, Johnny Weissmuller, etc. Et kitsch assumé.

Un moment de plaisir léger pour un livre ivre de boissons, « Le vrai crime, c’est de ne pas savoir préparer un martini. Le reste n’est que tapage sanguinolent ».

Voir aussi son précédent ouvrage : Martini shoot, publié chez le même éditeur en 2011, Pistes arrosées pour romans noirs

F. G. Haghenbeck : L’affaire tequila

Traduit de l’espagnol (Mexique) par Juliette Ponce

Editions Denoël, Paris 2012, 280 pages, 20 euros

Didier Epsztajn

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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