Une belle langue. Une construction soigneusement élaborée, jusqu’au titre polysémique. Leçons particulières de langue allemande pour ce jeune réfugié de l’est bureaucratique. Leçons particulières que tirent Andrea en début et fin de livre ou surprenant, enfant, les amours de son père puis de sa mère. Leçons particulières de Martha d’abord en enseignante puis en amante. Leçons particulières d’Olga, etc.
Que dire du père de Martha devenu muet, de la voisine, de cette famille qui recueille Léo. De ce monde a peine évoqué mais puissamment présent de la dictature du communisme réellement existante.
Leçons sur le mariage peut-être, sur ces rapports inégaux entre l’homme et la femme, sur les sentiments en passage, sur les mots, comme sur cette courte lettre…
Leçons de la lectrice ou du lecteur sur ces histoires, somme toute, banales et pourtant… Précision des descriptions, des ressentis, comme ce viol conjugal, comme ces solitudes.
Les langues comme apprentissage, expression de la vie, de la perte, de l’abandon, de l’exil…
Bonheurs fugitifs, entre deux personnes, entre deux lieux, entre hier et la vie.
La quatrième de couverture me paraît très réductrice. Un faible résumé des possibles littéraires, des puissances de recréation des lectrices et des lecteurs. Intentions de l’auteur, peut-être, mais qu’importe.
Du même auteur : Une mesure de trop, chez le même éditeur 2013, « C’est tout »
Alain Claude Sulzer : Leçons particulières
Traduit de l’allemand par Johannes Honigmann
Editions Jacqueline Chambon 2009, 255 pages, 19,80 euros
Didier Epsztajn