L’affolante morsure de la lune

9782259205405Des milliers de livres proposés et d’autres plus rares. Des livres écrits aimables ou futiles et d’autres qui saisissent la lectrice et le lecteur.

Des littérateur-e-s et des écrivain-e-s. Des livres. Un livre remarquable.

Ne pas s’effrayer du poids et de la taille du livre… Car, dès l’entrée dans « Le territoire muet », la magie opère. Le poids des mots, la densité des phrases, la dispersion des situations, l’épaisseur des personnages, la poésie des titres de chapitres…

Hongrie, des histoires parallèles, « Une maison de maître », la mémoire de la seconde guerre mondiale, de la destruction des juifs et juives, « La Liebestod d’Isolde », les ténèbres, les rêves, les corps à corps, hallucinants épisodes de sexe, « Le nu féminin en mouvement », un taxi, « Soi-même dans le miroir magique », la vie secrète, les désirs…

« Les sensations et la pensée, ces deux mondes entremêlés dont on sait que parfois ils se brouillent, interfèrent, ou d’autres fois basculent, s’infiltrent, affluent et refluent l’un dans l’autre, puis émergent, sombrent et se résorbent tandis que l’un laisse la voie libre à ‘autre ou prend le dessus… »

Le nationalisme magyar, l’antisémitisme, des hommes et des femmes, « Au fin fond de la nuit », le poids des mots, l’autre rive, « Une civilisation toute nouvelle », s’en donner à cœur joie, le rêve américain, les effluves puantes du stalinisme, l’impossible oubli, « Traversées imprégnées », le nazisme, « Comme un subtil mouvement d’horlogerie », le temps perdu, les assouvissements, l’effarement, l’immeuble, « En ce radieux après-midi d’été »…

« Le souffle de la liberté », instant affolants et/ou fugaces, « L’épice du bonheur », l’abricotier, les corps désirants et désirables, les tziganes…

Une littérature au delà l’ennui des jours, les mots et la mémoires, les sensations du présent, la présence de ces passés…

Un somptueux ensemble d’êtres, de situations, de regards…

Immense. « Il ne faut pas si longtemps pour que l’oeil humain s’accommode aux ténèbres »

Une invitation à (re)lire l’extraordinaire « Livre des mémoires » et les autres ouvrages de l’auteur. Et faire aussi la route avec un autre écrivain de Hongrie, Peter Esterhazy.

Peter Nadas : Histoires parallèles

Traduit du hongrois par Marc Martin avec la collaboration de Sophie Aude

Plon – Feux Croisés, Paris 2012, 1147 pages, 39 euros

Didier Epsztajn

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

En savoir plus sur Entre les lignes entre les mots

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture