Une plage, le rythme des vagues, du temps qui passe… Un autre monde saisi par celui qui ne reconnaît pas les visages.
Hier son père, le suicide, aujourd’hui une chienne Beta. A l’écart et si présent le souvenir du père du père, un grand-père disparu, justement sur cette plage.
Daniel Galera raconte un être et le temps, lent comme engourdi et parfois accéléré, la quête des traces du passé. Il nous parle de mémoire, des mémoires, d’occultation, de construction de soi.
Solitude et rencontres, le temps d’une barbe poussée, le mérou, la pêche, les intrus, des histoires vraies ou fantasmées, les heures de natation, les accidents…
Rechercher et (re)trouver. Mais que recherche vraiment le personnage ?
S’il finit par découvrir, ce sera dans une configuration violente, de refus de la conjonction des temps, de heurt d’un présent-passé et des autres temporalités… Puis, plus tendrement, le retour d’un autre passé, engendrement d’une autre vie…
« L’histoire se terminait là-dessus, sur l’injustice insigne de regarder en arrière, d’avoir l’audace d’imaginer un autre passé que celui qui nous a amenés exactement là où nous sommes »
Daniel Galera : La barbe ensanglantée
Traduit du portugais (Brésil)
Editions Gallimard, Paris 2015, 510 pages, 24,90 euros
Didier Epsztajn