Michel Piron en garde à vue (Communiqués d’Osez le féminisme!, des Effrontées, du Mouvement du Nid)

Derrière Jacquie et Michel : un système organisé de proxénétisme et de viols

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Nous nous réjouissons d’apprendre que Michel Piron, propriétaire de Jacquie et Michel, et quatre complices, sont actuellement en garde à vue pour des faits supposés de complicité de proxénétisme et de viols. L’impunité des pornocriminels se fissure, et la justice écoute enfin les victimes. C’est toute l’industrie pornographique qui est dorénavant face à la justice : acteurs, rabatteurs, producteurs, réalisateurs, diffuseurs constituent un véritable système proxénète et criminel. Nous exigeons que cesse cette zone de non-droit qu’est la pornographie.

En 2020, Osez le Féminisme, les Effrontées, et le Mouvement du Nid ont fait des signalements contre Jacquie et Michel pour proxénétisme, viols, traite des êtres humains et actes de torture et de barbarie, suite à l’enquête du journaliste Robin d’Angelo, qu’il relate dans « Judy, Lola, Sofia et moi », et dans la vidéo-enquête sur Konbini de février 2020. Dans cette vidéo, l’un des fondateurs de ARES, la société propriétaire de Jacquie et Michel déclarait à propos de leurs méthodes de rabattage : « En France, (…) c’est interdit. C’est du proxénétisme. De toute façon, si tu trouves une fille, on met un truc qui n’a rien à voir (…) pour ne pas s’attirer les foudres ». La défense de Piron qui consiste à dire qu’il n’était pas au courant des violences commises sur les tournages est intenable alors que ce sont les diffuseurs qui commandent ces contenus violents et dégradants aux producteurs. Le « porno amateur » est un vaste mensonge. Seul existe un système de proxénétisme organisé.

Les pénétrations sexuelles obtenues sous contrainte, les violences sexuelles et les actes de torture infligés, les manipulations commises contre des femmes rabattues et piégées, les diffusions incontrôlées des vidéos sont la norme de cette industrie criminelle. 

C’est aussi ce que démontre l’enquête du Monde à propos de l’autre affaire impliquant douze producteurs et acteurs, dont Mathieu Lauret, l’un des principaux producteurs de Jacquie et Michel et de Dorcel, mis en examen et en détention provisoire pour proxénétisme, viols aggravés et traite des êtres humains.

Il est grand temps que cesse cette zone de non-droit qu’est l’industrie pornocriminelle. Nous réclamons la Justice. Nous réclamons également que les acteurs institutionnels se réveillent et prennent la mesure du problème

Nous dénonçons l’impuissance de l’ARCOM qui échoue à faire appliquer la loi de protection des mineurs. Les pornocrates s’enrichissent par la diffusion massive de violences sexuelles et sexistes auprès d’enfants, ce qui constitue un  « viol psychique » selon les psychologues auditionnés au Sénat récemment.

Nous dénonçons l’inaction de PHAROS, auprès duquel Osez le Féminisme ! a signalé des centaines de contenus illicites : pédocriminalité, viols, apologie de crimes sexuels, apologie de la haine raciale, lesbophobie…Aucun contenu n’a été retiré pour l’instant. 

La révolution #MeToo n’aura pas lieu si nous ne rendons pas justice aux victimes du pire système de violences masculines. La révolution #MeToo n’aura pas lieu tant que la pornographie, outil de propagande patriarcale, continuera à propager le pire de la culture du viol. 

Enfin, s’il devait y avoir mise en examen pour proxénétisme et viols à l’issue de cette garde à vue de Piron, nous exigeons la fermeture immédiate des contenus de la société ARES, dont le site de Jacquie et Michel, et des chaînes TV de Jacquie et Michel hébergées par le groupe CANAL+. 

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Le propriétaire de « Jacquie & Michel » en garde à vue :
Un grand jour pour les femmes victimes de l’industrie pornocriminelle !

Communiqué de presse – Les effronté-es (15 juin 2022)

Ce mardi 14 juin 2022, Michel Piron, propriétaire de la plateforme pornographique « Jacquie & Michel », a été placé en garde à vue pour « complicité de viols aggravés », « agressions sexuelles », « proxénétisme » et « traite des êtres humains »[1], de même que son épouse et que trois « acteurs ». Cela fait suite à l’enquête préliminaire ouverte en juillet 2020 après le signalement des effronté-es au Parquet ainsi que celui des associations Osez le Féminisme ! et le Mouvement du Nid, début 2020.

Nous nous réjouissons que Michel Piron soit enfin face à ses responsabilités alors qu’il s’en dédouane prétextant n’être « que diffuseur ». Or, il doit répondre des viols, actes de torture et de barbarie qui ont lieu dans les films que sa plateforme héberge.

En effet, tout diffuseur se doit de connaître les conditions de réalisation des contenus qu’il héberge, et plus directement ces contenus eux-mêmes, à savoir des actes réprimés par le droit tels que le viol. L’industrie pornographique est un réseau criminel particulièrement bien organisé, usant de stratégies spécifiques, comme les techniques de « rabattage » – les rabatteurs piègent leurs victimes en les manipulant via de fausses identités, en leur faisant subir un premier viol particulièrement brutal dans le but de les déstabiliser et leur faire perdre tout point de repère, etc. – mais aussi par des pièges financiers visant à précariser leurs victimes souvent déjà vulnérables. Ces techniques sont similaires à celles du milieu prostitutionnel. Dans un tel réseau, les producteurs sont proches des diffuseurs. Le fait que ces derniers osent nier leur rôle dans ces agissements effroyables, prêterait à rire s’il ne s’agissait d’un sujet si grave.

Ce que révèle au fur et à mesure cette enquête, qui depuis a été suivie par l’affaire dite du « porno français » [2] et plusieurs autres aux Etats-Unis, c’est que l’industrie pornographique est une organisation criminelle, qui génèrent des milliards et des milliards chaque année, qui a les moyens de se protéger sur un plan juridique, et qui a la puissance d’une mafia. Les pornocriminels profitent avant tout d’angles morts et d’impensés dans le droit français en particulier, que les parlementaires commencent enfin à interroger, mais aussi d’une impunité incompréhensible alors que les synopsis de leurs films multiplient les violations de la loi : ceux ci sont racistes, sexistes, lesbophobes, transphobes, mentionnent des actes de viols, d’incestes, de tortures – et sont les plus présents sur les sites X – voir notre audition au Sénat en janvier 2022 [3].

Cela démontre aussi que le porno dit « amateur » est une véritable arnaque sémantique, créée dans l’unique but de feindre une illusion de consentement, comme s’il s’agissait d’une sorte de libertinage filmé, alors que rien ne différencie les films hébergés par Jacquie & Michel de la pornographie générale, dont on rappelle que 88% des scènes contiennent de la violence explicite (les contenus les plus violents sont même les plus regardés). La garde à vue de Michel Piron est la suite logique de cette affaire historique, dont l’enjeu est crucial ; celui de reconnaître des violences extrêmes jusqu’alors très banalisées, desquelles les consommateurs sont complices, et d’y mettre fin, définitivement.

Contact presse :
Claire Charlès (07.60.36.38.29) – Tiffany Coisnard (06.58.85.18.02)

https://effrontees.wordpress.com/2022/06/15/le-proprietaire-de-jacquie-michel-en-garde-a-vue-un-grand-jour-pour-les-femmes-victimes-de-lindustrie-pornocriminelle/

[1] https://www.leparisien.fr/faits-divers/le-proprietaire-du-site-pornographique-jacquie-et-michel-place-en-garde-a-vue-14-06-2022-UB45HENKB5BQRHPOCH2GU6RCKU.php
[2] https://effrontees.wordpress.com/2021/12/16/la-pornographie-zone-de-non-droit-ou-lhistoire-dune-erotisation-de-la-torture-des-femmes/
[3] https://www.youtube.com/watch?v=v5t5j5aXZOM

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Garde à vue de Michel Piron, le Mouvement du Nid se félicite que l’enquête avance !

Michel Piron, le propriétaire du site de diffusion de vidéo de prostitution filmée Jacquie et Michel (pornographie) est en garde à vue pour proxénétisme, complicité de viols et d’agressions sexuelles. 4 autres personnes, dont sa femme, sont concernées.

Ils « ont été placés en garde à vue ce matin dans le cadre d’une enquête préliminaire » ouverte en juillet 2020 « pour des faits supposés de proxénétisme, complicité de viol et complicité d’agressions sexuelles entre 2009 et 2015 », selon la presse.

Le Mouvement du Nid se félicite de cette évolution de l’enquête, qui vient confirmer ce que notre association, avec d’autres, dénonce depuis longtemps : le fait que l’ensemble de l’industrie pornographique française est concernée.

Notre association, qui accompagne sur le terrain des personnes en situation de prostitution dont des victimes de la prostitution filmée (pornographie), est à l’origine avec Osez le féminisme! et les Effronté·es d’un signalement au procureur de la République en 2020. C’est ce signalement qui a conduit le parquet à ouvrir une information judiciaire à l’encontre du site Jacquie et Michel.

Parallèlement, une enquête est en cours pour viols, et proxénétisme, contre des producteurs, réalisateurs et acteurs français (affaires OP et Mat Hadix) dont certains ont eu des liens professionnels avec Jacquie et Michel.

Au fur et à mesure des révélations de ces enquêtes, l’ampleur du nombre de victimes identifiées (plusieurs dizaines), et d’auteurs, poursuivis pour viols,  proxénétisme et traite d’êtres humains dévoile encore une fois le caractère systémique du proxénétisme, des violences sexuelles et sexistes perpétrées dans la pornographie.

Nous demandons justice pour les victimes, et que la responsabilité criminelle de l’ensemble de l’industrie soit reconnue et ses auteurs sanctionnés : « acteurs », « rabatteurs », producteurs comme diffuseurs.

Nous soutenons la parole de ces femmes pour qu’enfin l’industrie pornocriminelle soit jugée pour ce qu’elle est : un système de traite, de violences sexuelles et de proxénétisme à l’échelle industrielle.

A lire également:
https://mouvementdunid.org/blog/actus-mdn/communiques-presse/cest-toute-lindustrie-du-porno-francais-qui-est-mise-en-cause/

Clichy, le 14 juin 2022
https://mouvementdunid.org/blog/actus-mdn/communiques-presse/garde-a-vue-michel-piron-lenquete-avance/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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