Zineb Redouane… les policiers seraient irresponsables ? Un certain écœurement, Messieurs Darmanin et Veaux…

Zineb Redouane est morte à Marseille, le 2 décembre 2018, après avoir été blessée la veille à son domicile situé au quatrième étage par une grenade lacrymogène tirée par les forces de l’ordre lors de l’« acte III » du mouvement des Gilets jaunes [1]

Monsieur Veaux, vous avez pris vos fonctions de directeur général de la Police nationale en février 2020, après plusieurs postes dans le corps préfectoral, la police judiciaire et le renseignement intérieur. Vous venez de la clique choisie par Nicolas Sarkozy pour être, en 2010, directeur du nouveau service de renseignement intérieur. Valls n’avait pas voulu vous garder à cette place…Monsieur Darmanin, vous êtes ministre de l’Intérieur depuis le 6 juillet 2020…

Ni l’un ni l’autre ne pouvez pourtant ignorer le dossier de Zineb Redouane, tuée à Marseille le 2 décembre 2018, en marge d’une manifestation des Gilets Jaunes.Ce jour-là, Zineb Redouane, une femme de 80 ans, succombait des suites du tir d’une grenade lacrymogène par les forces de l’ordre alors qu’elle fermait sa fenêtre. Vous n’étiez pas là ! Une bonne raison pour ne pas « perdre le sommeil » …

Mais, le 20 mai 2020, après une expertise balistique, un rapport de plus de 70 pages, avait été rendu par un policier inscrit près la Cour de cassation et un médecin légiste. « La grenade a percuté le thorax de madame Redouane, située à une hauteur de plus de 16 mètres et à une distance rectiligne d’environ 37 mètres ».

Zineb Redouane n’aurait pas été ciblée par l’auteur du tir. « Il est impossible de voir la destination de ce tir qui est hors champ de la caméra, mais il est certain que la trajectoire est montante ».

« Compte tenu de la distance de tir, de l’obscurité et des dégagements de gaz lacrymogène dans la rue […] », la grenade « a atteint la victime de manière totalement accidentelle, au cours de la progression ascensionnelle du projectile ». Le policier auteur du tir a pu être repéré, mais pas identifié, sur les photographies de quatre caméras, précise encore le rapport. Les cinq CRS présents sur les lieux ont été auditionnés : aucun ne se reconnaît sur les images de vidéosurveillance et n’admet être l’auteur du tir.

Une analyse indépendante contredit la version des forces de l’ordre.
Le site d’investigation Disclose publie une reconstitution vidéo des faits, établie à partir du rapport balistique, d’images de vidéosurveillance et d’une modélisation 3D, le 30 novembre 2020. En analysant ainsi la scène, les journalistes concluent que Zineb Redouane a été tuée par un tir tendu, pourtant interdit avec un lance-grenade. Maître Yassine Bouzrou, avocat de Milfet Redouane, déclare à France-info qu’il estime « que le policier a tiré, car il imaginait que Madame Redouane, qui était au téléphone avec son haut-parleur, filmait les violences policières qui avaient lieu en bas de chez elle. »

Messieurs Veaux et Darmanin ne peuvent ignorer ces éléments !
En 2021, l’affaire n’est pas close.

  • France Info a révélé, le 30 octobre 2021, que l’auteur du tir de grenade a été identifié par l’IGPN [2], comme en avait informé le livre du journaliste Frédéric Charpier (2021) IGPN : Une institution au-dessus de tout soupçon ? Albin Michel.

  • Toutefois – déjà Directeur général de la police nationale – Frédéric Veaux va refuser de sanctionner l’auteur du tir et son superviseur, révèle France Info.

  • Il faut écouter l’explication de celui qui aurait dû être limogé depuis longtemps ! Frédéric Veaux estime que la nuit tombante, le bruit, la fumée et l’atmosphère insurrectionnelle de la manifestation des « Gilets jaunes » pouvaient expliquer le « manque de discernement » des deux agents. Il a donc décidé de leur faire suivre un stage de formation continue obligatoire…

  • Dans son rapport administratif, en 2021, la directrice de l’Inspection générale de la police nationale, Brigitte Jullien, avait considéré que le tir de grenade était réglementaire mais « risqué et inadapté ». Même l’IGPN !

  • On mesure la valeur de ce « directeur » des forces de l’Ordre, qui « tient à respecter les procédures » : Frédéric Veaux a refusé de suivre l’avis de l’IGPN, qui recommandait de renvoyer les deux CRS devant un conseil de discipline.

  • Est-il possible de penser que Darmanin, l’ait ignoré et lui ait donné son blanc-seing pour sa déclaration récente sur « ce qui empêche de dormir » Veaux, ce complice d’assassins ? Ignorait-il son rôle et ses engagements comme « Directeur de la police nationale » ? Certainement pas !

Darmanin démission et son Veaux avec lui !
Ah, Darmanin, Veaux, vous auriez dû vivre à une autre époque ! Vous devez mentir, comme vous avez lancé une campagne sur un faux témoignage pour « couvrir » le meurtre de Nahel. Pour servir vos « carrières », vous devez museler les moyens démocratiques persistants : il y a trop de moyens d’enquête et de possibilités de filmer…Vous pouvez encore vous montrer, réactionnaires et menteurs. Puisqu’on parle de flics massacreurs à Marseille, il fallait bien, aussi, rappeler Zined ! Et combien d’autres !

Ces méthodes ne peuvent être excusées !

Première Ministre ou Président, qui connaissent et couvrent de tels agissements, détruisent les règles élémentaires de l’État démocratique. « La raison d’État » ne peut justifier les services ainsi rendus aux dérives fascistes.

Pierre Cours-Salies, le 25 juillet 2023

[1] Résumé de l’affaire : Affaire Zineb Redouane (Wikipédia). Affaire Zineb Redouane : que fait la justice française ? (5 déc. 2022). Zineb Redouane : une femme tuée à sa fenêtre (14 juillet 2023). Affaire Zineb Redouane : la justice relance la piste médicale (26 Juil 2023).
[2] Mort de Zineb Redouane : trois ans après, on vous résume la procédure judiciaire en six actes

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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