L’Algérie, comme tous les pays du monde, est impactée sérieusement par le dérèglement climatique, mais aussi par la pollution et les incendies qui sévissent aujourd’hui dans le pourtour de la Méditerranée.
L’enjeu écologique devient de plus en plus essentiel, d’autant que le néolibéralisme mondialisé pousse à une exploitation intensive des ressources naturelles et minières qui dégrade l’environnement, affecte la biodiversité et déplace les populations des territoires, sur fond de paupérisation et de fragilisation de la santé des habitant·e·s.
C’est ce combat pour notre environnement que mène Kamel Aïssat, biologiste et professeur universitaire, en Algérie, où une firme australienne est chargée d’exploiter une mine de zinc et de plomb près de Béjaïa, faisant peser un danger évident pour la santé des populations, mais aussi générant des surprofits pour la firme et des rentes pour les dirigeants algériens.
Le projet menace de déplacer les populations de villages entiers, d’altérer la faune et la flore de la région, et de polluer une nappe phréatique, ainsi qu’une zone humide protégée par la convention internationale Ramsar, qui a été ratifiée par l’Algérie en 1984.
Placé sous contrôle judiciaire depuis le 16 juillet 2023, menacé d’arrestation et présentement interdit de sortie du territoire national, Kamal Aïssat, qui a sollicité experts et compétences scientifiques et associatives, n’a fait qu’alerter sur les risques sérieux d’un tel projet.
Avant lui, d’autres lanceurs d’alerte tels Moad Gasmi, militant anti-gaz de schiste dans le Sud algérien, et Noureddine Tounsi, qui a dévoilé la corruption dans l’industrie pétrolière, ont été lourdement condamnés.
Nous dénonçons cette répression criminalisant l’alerte citoyenne écologique, et exigeons la justice pour ces détenus d’opinion.
Défendre l’environnement n’est pas un crime. Voilà pourquoi il faut libérer Moad Gasmi et Noureddine Tounsi, lever toutes les procédures judiciaires à l’encontre de Kamel Aïssat et lui rendre sa liberté de circulation.
Pour signer cet appel : solidaireskamalaissat@gmail.com
Premier·e·s signataires
Fouad Abdelmoumni, défenseur des droits humains
Zoheir Aberkane, journaliste indépendant
Gilbert Achkar, politiste
Lahouari Addi, sociologue
Abderezak Adel, professeur universitaire, militant syndicaliste
Nadia Agsous, journaliste et écrivaine
Mohammed Akkad, militant écologiste
Cengiz Aktar, politologue
Zineb Ali-Benali, universitaire
Jacob Andrewatha, Socialist Alliance National Co-convener
Ayad Ahram, défenseur des droits humains
Ali Aït Djoudi, président de Riposte internationale
Sanhadja Akrouf, militante féministe et associative
Tewfik Allal, militant associatif de l’émigration algérienne en France
Faïza Ameur, consultante informatique
Ghanima Ammour, poétesse
Salah Amrane, éditeur
Mick Amstrong, National Executive Socialist Alternative (Australie)
Boualem Azahoum, militant associatif
Nordine Azzouz, journaliste
Najib Bachiri, association Homme et environnement de Berkane
Etienne Balibar, philosophe
Ludivine Bantigny, historienne
Malika Baraka, médecin
Mohammed Bazza, responsable associatif
Akram Belkaïd, journaliste, écrivain
Fatima Benagdi, citoyenne
Amara Benamara, Algeria Democracy et PEPS
Malika Benarab Attou, ancienne eurodéputée EELV, présidente d’association
Madjid Benchikh, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger
Raymond Benhaïm, économiste, consultant
Nourredine Benissad, avocat, militant droits humains
Monia Ben Jémia, universitaire
Lynda Bennabi, citoyenne
Ali Bensaad, professeur des universités
Fethi Benslama, psychanalyste
Hayat Berrada Bousta, rédactrice de « Maroc Réalités »
Mohamed Berrahou, Association des amis de l’environnement (Oujda)
Olivier Besancenot, militant internationaliste
Sophie Bessis, historienne
Sandra Bloodworth, National Executive Socialist Alternative (Australie)
Manuel Bompart, député NUPES
Mostefa Bouchachi, avocat
Abderrahmane Bouchène, éditeur
Hocine Boukella, artiste
Ramdane Boukerbe, médecin
Mohand Boukerouis, consultant
Alima Boumediene, avocate, militante EELV
Mouloud Boumghar, universitaire juriste
Omar Bouraba, militant politique
Hassina Bourzah, éducatrice
Souad Brahma, avocate au barreau de Rabat, militante des droits des femmes et des droits de l’Homme
Rony Brauman, médecin, enseignant
Pierre Brunisso, avocat au barreau de Paris
Nadia Chaabane, militante féministe et des droits humains, ancienne députée à l’Assemblée constituante tunisienne
Mohamed Chaouih, militant associatif (Association des Marocains en France)
Julie Chapon, géographe et syndicaliste
Mina Cheballah, militante écoféministe de Grana Nostra et de l’association Tharwa n’Fadhma n’Soumer
Patrick Chemla, psychanalyste
Massensen Cherbi, avocat, enseignant en droit
Mouhieddine Cherbib, défenseur des droits humains
Khadija Chérif, militante féministe
Alice Cherki, psychanalyse
Kaddour Chouicha, syndicaliste et défenseur des droits humains
Ahmed Dahmani, universitaire à la retraite
Monique Dental, animatrice du réseau féministe « Ruptures »
Saïd Djaafer, journaliste
Nacer Djabi, sociologue
Lyès Djebaïli, ingénieur économiste
Nadir Djermoune, universitaire architecte-urbaniste
Bernard Dréano, Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (CEDETIM)
Alma Dufour, militante écologiste, députée NUPES
Penelope Duggan, International Viewpoint
Simon Duteil, co-secrétaire de l’Union syndicale Solidaires
Nassera Dutour, présidente du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA)
Dominique Eddé, écrivaine
Amal El Bakri, Rapad Maroc
Nacer El Idrissi, président de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)
Tin Hinane El Kadi, universitaire
Driss El Korchi, militant associatif
Patrick Farbiaz, Pour une écologie populaire et sociale (PEPS)
Saïd Fawzi, secrétaire général de l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM)
Abdelouhab Fersaoui, militant politique
Diane Fieldes, National Executive Socialist Alternative (Australie)
Jacques Fontaine, géographe, militant internationaliste
Yosra Frawes, féministe
Souad Frikech, militante associative et des droits humains
Fred Fuentes, Editor, Links International Journal of Socialist
Fanny Gallot, historienne, militante féministe et syndicaliste
Franck Gaudichaud, professeur d’histoire
François Gèze, éditeur
Nacira Guénif, professeure des universités
Ali Guenoun, historien
Murielle Guibert, co-secrétaire de l’Union syndicale Solidaires
Zaki Hannache, défenseur des droits humains
Mohammed Harbi, historien
Ghazi Hidouci, économiste, ancien ministre
Pip Hinman, journalist, co-editor at « Green Left »
Aïcha Jabrane, militante associative
Ramin Jahanbegloo, philosophe
Mohamed Jaïte, avocat au barreau de Paris
Kamel Jendoubi, ancien ministre, militant des droits humains
Eva Joly, avocate, ancienne députée européenne
Smaïl Kadi, spécialiste en conception d’applications d’affaires
Aïssa Kadri, sociologue
Myriam Kendsi, artiste peintre
Tahar Khalfoune, univerrsitaire
Aurore Koechlin, sociologue, militante féministe
Abdellatif Laâbi, poète
Souad Labbize, poétesse
Thierry Labica, universitaire
Kamal Lahbib, défenseur des droits de l’Homme
Annie Lahmer, conseillère régionale écologiste
Ilyas Lahouazi, militant politique et des droits humains
Latifa Lakhdar, professeur universitaire
Jaffar Lakhdari, consultant
Antoine Larache, rédacteur de « Inprecor »
Salaheddine Lemaïzi, journaliste
Kevin Le Tétour, co-secrétaire de la fédération Sud Éducation
Patrice Loraux, philosophe
Djamila Loukil, photographe
Michael Löwy, membre du Réseau écosocialiste global
Insaf Machta, universitaire
Lotfi Madani, citoyen solidaire
Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger
Mustapha Majdi, acteur associatif
Jan Malewski, rédacteur de « Inprecor »
Noël Mamère, ancien maire de Bègles, ancien député EELV
Gilles Manceron, historien
Marc Mangenot, économiste
Lila Mansouri, présidente du bureau de Paris-Riposte internationale
Gustave Massiah, économiste
Henri Mermé, coordinateur de la commission internationale d’Ensemble !
Umit Metin, coordinateur de l’Assemblée des citoyens de Turquie (ACORT)
Aziz Mkichri, militant associatif des droits humains
Khadija Mohsen-Finan, politologue
Kamel Moktefi, toxicologue
Maati Monjib, historien, interdit de sortie du territoire national
Rabah Moulla, militant politique Alternatv
Youssef Thierno Niane, avocat
Abdelkader Ouchiha, infirmier
Simon Picou, militant CGT, ministère du travail
Raymonde Poncet-Ramade, sénatrice EELV
Christine Poupin, militante écosocialiste, porte-parole du NPA
Susan Price, Co-editor, Green Left
Aïssa Rahmoune, vice-président de la Fédération internationale des droits humains (FIDH)
Youcef Rezzoug, journaliste
Natalia Ribas Mateos, sociologue
Laurent Ripart, historien
Messaoud Romdhani, militant des droits de l’Homme
Khadija Ryadi, présidente de la Coordination maghrébine des organisations des droits de l’Homme (COMDH), lauréate du Prix des Nations unies pour les droits de l’Homme
Djaballah Saighi, militant politique
Saïd Salhi, défenseur des droits humains, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (dissoute)
Catherine Samary, militante féministe et internationaliste
Si Ahmed Sidi-Menad, climatologue
Nedjib Sidi-Moussa, auteur et enseignant
Catherine Simon, journaliste, écrivaine
Tahar Si Srir, militant associatif
Francis Sitel, codirecteur de la revue « ContreTemps »
Saadi Sough, ancien vice-président de l’association Talsa (Béjaïa)
Saïd Sougty, président de l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc
Benali Soussou, Association des amis de la forêt de Sidi Maafa (Oujda)
Claude Szatan, militant associatif, CEDETIM
Marouane Tabti, médecin
Aurélien Taché, député EELV
Taoufiq Tahani, universitaire
Hakim Taïbi, journaliste, enseignant
Tahar Takesrit, entrepreneur en communications
Daniel Tanuro, auteur écosocialiste
Nadia Tazi, philosophe
Yassine Temlali, historien
Eric Toussaint, porte-parole du CADTM international
Josette Trat, universitaire et syndicaliste
Aurélie Trouvé, militante altermondialiste, députée NUPES
Miguel Urban, eurodéputé, militant anticapitaliste
Charlotte Vanbesien, secrétaire de la FERC CGT
Christian Varin, militant internationaliste et syndicaliste
Sam Wainwright, Socialist Alliance National Co-convener
Samir Yahiaoui, analyste politique
Mourad Yefsah, consultant senior en systèmes d’informations
Abdallah Zniber, militant associatif de l’immigration en France
Appel : « Algérie, Il faut libérer les détenus et ouvrir l’espace civique »
À ce jour, plus de 200 personnes sont emprisonnées pour avoir exprimé leur opinion et exercé leurs droits fondamentaux. Pour rendre visible leur détention arbitraire et exiger leur libération immédiate, des militant.es, des associations, des organisations de droits humains et des médias lancent une campagne de mobilisation. Explications.
Nous, associations et organisations signataires, appelons les autorités algériennes à libérer les détenus injustement emprisonnés pour avoir exprimé leurs opinions ou exercé pacifiquement leurs libertés, et à ouvrir l’espace civique aux acteurs.ices de la société civile afin de garantir l’exercice sans entrave de leurs missions dans le cheminement vers l’État de droit.
L’année 2024 marque la programmation d’une élection présidentielle anticipée en septembre en Algérie. Cinq ans après l’émergence du Hirak, mouvement pacifique exigeant l’État de droit et la démocratie, le pays a connu un rétrécissement sévère des droits et libertés fondamentales et l’adoption d’une révision de la Constitution (2020) et de lois liberticides qui ont consolidé l’autoritarisme, en contradiction avec les engagements internationaux de l’Algérie en matière de droits humains.
Une véritable chape de plomb pèse sur la société civile. Depuis 2019, les autorités n’ont eu de cesse de poursuivre et de condamner, souvent à des peines sévères, des citoyen.nes, dont des militant.es, journalistes et défenseur.es des droits humains, pour avoir exercé leurs droits fondamentaux, y compris pour des accusations infondées d’appartenance à des entités terroristes. Elles ont également multiplié les actions judiciaires arbitraires contre des organisations de la société civile, des partis politiques d’opposition, des syndicats et des médias indépendants.
Les autorités algériennes ont dissous deux organisations de défense des droits humains de plus de trente ans d’existence : le Rassemblement actions jeunesse (RAJ) en octobre 2021, confirmé par la décision du Conseil d’État de février 2023, et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) en juin 2022. Les locaux des médias Radio M et Maghreb Émergent, parmi les derniers porte-voix d’un journalisme indépendant, ont été mis sous scellés en décembre 2022, avant que la justice n’ordonne leur dissolution en avril 2023.
En mars 2024, l’organisation de deux conférences par SOS Disparus – CFDA, association de défense des droits des disparus, a été arbitrairement empêchée. Deux partis politiques agréés, le Parti socialiste des travailleurs (PST) et le Mouvement démocratique et social (MDS), ont été suspendus pour des durées indéterminées, respectivement en janvier 2022 et février 2023.
De plus, l’amendement du Code pénal en pleine pandémie et sans débat public a donné lieu à l’introduction de dispositions liberticides qui ont servi à condamner plusieurs citoyen.nes pacifiques. Ceci a été suivi par l’élargissement vague de l’accusation criminelle de « terrorisme » (article 87 bis), mobilisée régulièrement contre des voix pacifiques, et l’adoption des amendements au Code pénal en avril 2024.
À ce jour, plus de 200 personnes sont emprisonnées pour avoir exprimé leur opinion et exercé leurs droits fondamentaux. Parmi elles, des figures du Hirak telles que Brahim Laâlami et Mohamed Tadjadit, qui cumulent presque 60 mois d’incarcération depuis 2019, Mohad Gasmi, détenu depuis juin 2020, et le journaliste Ihsane El Kadi, condamné à sept ans d’emprisonnement dont cinq ferme. Au-delà de ces cas, des personnes anonymes ou peu connues sont arbitrairement emprisonnées. Nombre d’entre elles sont en détention préventive depuis des mois. Ces détenus viennent s’ajouter à des cas anciens, dont Mohamed Baba Nejar est le plus emblématique.
Pour rendre visible leur détention arbitraire et exiger leur libération immédiate, des militant.es, des associations, des organisations de droits humains et des médias ont lancé sur les réseaux sociaux la campagne de mobilisation nationale أطلڤوهم# #Serḥet-asen (#LibérezLes) durant le mois de ramadan. La campagne rappelle que l’exercice des libertés n’est pas un crime.
En 2024, une élection présidentielle est prévue le 7 septembre et l’Algérie siège au sein du Conseil des droits de l’Homme ainsi qu’au Conseil de sécurité des Nations unies. De plus, les autorités ont reçu les rapporteurs spéciaux des Nations unies sur le droit à la liberté de réunion pacifique et d’association (Clément Nyaletsossi Voule) et sur la situation des défenseur.es des droits humains (Mary Lawlor) en 2023 – des signes apparents d’ouverture et d’engagement.
Ce contexte général appelle à une ouverture des espaces de libertés pour la société civile et à l’application de mesures substantielles pour briser le climat de terreur qui sévit contre les voix critiques et les défenseur.es des droits humains. Plutôt que de les traiter comme une menace, les autorités algériennes devraient prendre des engagements urgents et concrets pour garantir leur intégrité et préserver l’espace nécessaire pour qu’ils et elles puissent jouer leur rôle constructif au sein de la société.
Dans leurs observations de fin de missions, les deux rapporteurs spéciaux des Nations unies ont constaté des manquements majeurs en matière de respect des droits et libertés fondamentales. Mme Lawlor a affirmé que « l’acharnement judiciaire se poursuit par le biais de multiples poursuites pénales contre des défenseur.es des droits humains ». M. Voule a estimé que « le gouvernement doit assouplir les restrictions strictes imposées aux rassemblements et aux associations […] et s’attaquer au climat de peur provoqué par un ie d’inculpations pénales à l’encontre d’individus, d’associations, de syndicats et de partis politiques en vertu de lois excessivement restrictives ».
Nous, signataires de ce texte, appelons les autorités algériennes à l’application des mesures suivantes :
SIGNATAIRES :
Organisations algériennes :
Organisations internationales et régionales :
Lien vers le contenu de la campagne أطلڤوهم# #Serḥet-asen (#LibérezLes) : https://linktr.ee/freedzconscienceprisoners
Email : freedzconscienceprisoners@proton.me
freedzconscienceprisoners (blog Mediapart). 6 AVRIL 2024
https://blogs.mediapart.fr/freedzconscienceprisoners/blog/060424/appel-algerie-il-faut-liberer-les-detenus-et-ouvrir-l-espace-civique
Solidarité (Slovénie) : Protéger l’environnement n’est pas un crime – Soutien international aux militants algériens
Alors que les effets du changement climatique sont ressentis par pratiquement tous les habitants de la planète, dans certains pays, la situation empire et devient de plus en plus insupportable, notamment à cause d’autorités corrompues qui se plient aux exigences du capital et persécutent ceux qui dénoncent les pratiques néfastes et luttent contre elles.
Récemment, notre collègue syndicaliste et militant belge à la retraite Lucien Perpette a de nouveau attiré l’attention sur ce qui se passe en Algérie, où, à l’approche des élections présidentielles de 2024, la répression contre les militants s’intensifie et leurs actions sont criminalisées par les autorités. Une pétition en ligne contre cette situation a été lancée [1] et peut être signée par chacun d’entre nous sur ce lien et envoyée à contact@europe-solidaire.org.
De quoi s’agit-il ?
L’Algérie n’est bien sûr pas une exception, et le changement climatique y est également visible. Les incendies et la pollution sont devenus visibles et encore plus aigus, d’autant plus que ce pays méditerranéen est également témoin de l’exploitation intensive des ressources naturelles et minérales, de la dégradation de l’environnement et de la perturbation de la biodiversité. Tout cela entraîne également le déplacement des populations locales, leur pauvreté et leur mauvaise santé.
Kamel Aissat, professeur d’université et militant algérien, est devenu un « lanceur d’alerte » en tant que citoyen informé de la situation créée par une société australienne à Bejaia, où elle projette d’exploiter une mine de zinc et de plomb. En effet, l’exploitation des minerais, tout en générant d’énormes profits pour l’entreprise et des bénéfices pour les dirigeants algériens, représente également un danger évident pour la santé de la population. Il y a un risque de déplacement de villages entiers, d’atteinte à la flore et à la faune de la région, de contamination de la nappe phréatique et d’une zone humide protégée par le label international Ramsar (la convention Ramsar de 1971 est une convention sur les zones humides, qui comptent parmi les écosystèmes les plus menacés de la planète et sont d’une importance internationale, notamment en tant qu’habitats pour les oiseaux d’eau. Elle a été signée par 153 pays, qui sont censés protéger 1 616 zones humides. En Slovénie, il s’agit du lac Cerknica, de la saline de Sečovlje et des grottes de Škocjanska, op. a).
Les représentants du capital et leurs mercenaires, bien sûr, ne sont pas satisfaits de ce que fait l’universitaire, ils ont donc commencé à le placer sous surveillance judiciaire, le menaçant d’arrestation et lui interdisant de quitter le pays. Ils sont particulièrement mécontents qu’il ait mobilisé des scientifiques et le Groupe mixte d’experts pour attirer l’attention sur des risques environnementaux graves. Kamel Aissat n’est pas le seul à être persécuté par les autorités. D’autres lanceurs d’alerte ont été attaqués avant lui, comme Moad Gasmi, militant contre le gaz de schiste dans le sud de l’Algérie, et Noureddine Tounsi, qui a dénoncé la corruption dans l’industrie pétrolière. La protection de l’environnement n’est pas un crime. Le soutien et la solidarité internationale contre la répression qui criminalise les dénonciations environnementales et les demandes de justice pour ces prisonniers de conscience sont justifiés, car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons obtenir ce qu’il y a de mieux pour notre planète. Les histoires de l’Algérie se déroulent ailleurs, et nous devons être solidaires.
Zveza svobodnih sindikatov Slovenije (ZSSS) – Association of Free Trade Unions of Slovenia
[1] https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article67507
• ZSSS. 4. 9. 2023 :
https://www.zsss.si/zascita-okolja-ni-zlocin-49/
• Traduction DeepL et Pierre Rousset.
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article67718
Solidarity (Slovenia): Protecting the environment is not a crime – International support for Algerian activists
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article67720