L’alerte écologique criminalisée en Algérie : solidarité avec Kamel Aïssat

L’Algérie, comme tous les pays du monde, est impactée sérieusement par le dérèglement climatique, mais aussi par la pollution et les incendies qui sévissent aujourd’hui dans le pourtour de la Méditerranée.

L’enjeu écologique devient de plus en plus essentiel, d’autant que le néolibéralisme mondialisé pousse à une exploitation intensive des ressources naturelles et minières qui dégrade l’environnement, affecte la biodiversité et déplace les populations des territoires, sur fond de paupérisation et de fragilisation de la santé des habitant·e·s.

C’est ce combat pour notre environnement que mène Kamel Aïssat, biologiste et professeur universitaire, en Algérie, où une firme australienne est chargée d’exploiter une mine de zinc et de plomb près de Béjaïa, faisant peser un danger évident pour la santé des populations, mais aussi générant des surprofits pour la firme et des rentes pour les dirigeants algériens.

Le projet menace de déplacer les populations de villages entiers, d’altérer la faune et la flore de la région, et de polluer une nappe phréatique, ainsi qu’une zone humide protégée par la convention internationale Ramsar, qui a été ratifiée par l’Algérie en 1984.

Placé sous contrôle judiciaire depuis le 16 juillet 2023, menacé d’arrestation et présentement interdit de sortie du territoire national, Kamal Aïssat, qui a sollicité experts et compétences scientifiques et associatives, n’a fait qu’alerter sur les risques sérieux d’un tel projet.

Avant lui, d’autres lanceurs d’alerte tels Moad Gasmi, militant anti-gaz de schiste dans le Sud algérien, et Noureddine Tounsi, qui a dévoilé la corruption dans l’industrie pétrolière, ont été lourdement condamnés.

Nous dénonçons cette répression criminalisant l’alerte citoyenne écologique, et exigeons la justice pour ces détenus d’opinion.

Défendre l’environnement n’est pas un crime. Voilà pourquoi il faut libérer Moad Gasmi et Noureddine Tounsi, lever toutes les procédures judiciaires à l’encontre de Kamel Aïssat et lui rendre sa liberté de circulation.

Pour signer cet appel : solidaireskamalaissat@gmail.com

Premier·e·s signataires
Fouad Abdelmoumni, défenseur des droits humains
Zoheir 
Aberkane, journaliste indépendant
Gilbert 
Achkar, politiste
Lahouari 
Addi, sociologue
Abderezak 
Adel, professeur universitaire, militant syndicaliste
Nadia 
Agsous, journaliste et écrivaine
Mohammed 
Akkad, militant écologiste
Cengiz 
Aktar, politologue
Zineb 
Ali-Benali, universitaire
Jacob 
Andrewatha, Socialist Alliance National Co-convener
Ayad 
Ahram, défenseur des droits humains
Ali
 Aït Djoudi, président de Riposte internationale
Sanhadja 
Akrouf, militante féministe et associative
Tewfik 
Allal, militant associatif de l’émigration algérienne en France
Faïza 
Ameur, consultante informatique
Ghanima 
Ammour, poétesse
Salah 
Amrane, éditeur
Mick 
Amstrong, National Executive Socialist Alternative (Australie) 
Boualem 
Azahoum, militant associatif
Nordine 
Azzouz, journaliste
Najib 
Bachiri, association Homme et environnement de Berkane
Etienne 
Balibar, philosophe
Ludivine 
Bantigny, historienne
Malika 
Baraka, médecin
Mohammed 
Bazza, responsable associatif
Akram 
Belkaïd, journaliste, écrivain
Fatima 
Benagdi, citoyenne
Amara 
Benamara, Algeria Democracy et PEPS
Malika 
Benarab Attou, ancienne eurodéputée EELV, présidente d’association
Madjid 
Benchikh, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger
Raymond 
Benhaïm, économiste, consultant
Nourredine 
Benissad, avocat, militant droits humains
Monia 
Ben Jémia, universitaire
Lynda 
Bennabi, citoyenne
Ali 
Bensaad, professeur des universités
Fethi 
Benslama, psychanalyste
Hayat 
Berrada Bousta, rédactrice de « Maroc Réalités »
Mohamed 
Berrahou, Association des amis de l’environnement (Oujda)
Olivier 
Besancenot, militant internationaliste
Sophie 
Bessis, historienne
Sandra 
Bloodworth, National Executive Socialist Alternative (Australie) 
Manuel 
Bompart, député NUPES
Mostefa 
Bouchachi, avocat
Abderrahmane 
Bouchène, éditeur
Hocine 
Boukella, artiste
Ramdane 
Boukerbe, médecin
Mohand 
Boukerouis, consultant
Alima 
Boumediene, avocate, militante EELV
Mouloud
 Boumghar, universitaire juriste
Omar 
Bouraba, militant politique
Hassina 
Bourzah, éducatrice
Souad Brahma, avocate au barreau de Rabat, militante des droits des femmes et des droits de l’Homme
Rony 
Brauman, médecin, enseignant
Pierre Brunisso, avocat au barreau de Paris
Nadia 
Chaabane, militante féministe et des droits humains, ancienne députée à l’Assemblée constituante tunisienne
Mohamed 
Chaouih, militant associatif (Association des Marocains en France)
Julie 
Chapon, géographe et syndicaliste
Mina 
Cheballah, militante écoféministe de Grana Nostra et de l’association Tharwa n’Fadhma n’Soumer
Patrick 
Chemla, psychanalyste
Massensen 
Cherbi, avocat, enseignant en droit 
Mouhieddine 
Cherbib, défenseur des droits humains
Khadija 
Chérif, militante féministe
Alice 
Cherki, psychanalyse
Kaddour 
Chouicha, syndicaliste et défenseur des droits humains
Ahmed 
Dahmani, universitaire à la retraite
Monique 
Dental, animatrice du réseau féministe « Ruptures »
Saïd 
Djaafer, journaliste
Nacer 
Djabi, sociologue
Lyès 
Djebaïli, ingénieur économiste
Nadir 
Djermoune, universitaire architecte-urbaniste
Bernard 
Dréano, Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (CEDETIM)
Alma 
Dufour, militante écologiste, députée NUPES
Penelope 
Duggan, International Viewpoint 
Simon 
Duteil, co-secrétaire de l’Union syndicale Solidaires
Nassera 
Dutour, présidente du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA)
Dominique 
Eddé, écrivaine
Amal 
El Bakri, Rapad Maroc
Nacer 
El Idrissi, président de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)
Tin Hinane 
El Kadi, universitaire
Driss 
El Korchi, militant associatif
Patrick 
Farbiaz, Pour une écologie populaire et sociale (PEPS)
Saïd 
Fawzi, secrétaire général de l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM)
Abdelouhab 
Fersaoui, militant politique
Diane 
Fieldes, National Executive Socialist Alternative (Australie)
Jacques 
Fontaine, géographe, militant internationaliste 
Yosra 
Frawes, féministe
Souad 
Frikech, militante associative et des droits humains
Fred 
Fuentes, Editor, Links International Journal of Socialist
Fanny 
Gallot, historienne, militante féministe et syndicaliste
Franck 
Gaudichaud, professeur d’histoire
François 
Gèze, éditeur
Nacira 
Guénif, professeure des universités
Ali 
Guenoun, historien 
Murielle 
Guibert, co-secrétaire de l’Union syndicale Solidaires
Zaki 
Hannache, défenseur des droits humains
Mohammed 
Harbi, historien
Ghazi 
Hidouci, économiste, ancien ministre
Pip 
Hinman, journalist, co-editor at « Green Left »
Aïcha 
Jabrane, militante associative
Ramin
 Jahanbegloo, philosophe
Mohamed 
Jaïte, avocat au barreau de Paris
Kamel 
Jendoubi, ancien ministre, militant des droits humains
Eva 
Joly, avocate, ancienne députée européenne
Smaïl 
Kadi, spécialiste en conception d’applications d’affaires
Aïssa 
Kadri, sociologue
Myriam 
Kendsi, artiste peintre
Tahar 
Khalfoune, univerrsitaire
Aurore 
Koechlin, sociologue, militante féministe
Abdellatif 
Laâbi, poète
Souad 
Labbize, poétesse
Thierry 
Labica, universitaire
Kamal 
Lahbib, défenseur des droits de l’Homme
Annie 
Lahmer, conseillère régionale écologiste
Ilyas 
Lahouazi, militant politique et des droits humains
Latifa 
Lakhdar, professeur universitaire
Jaffar 
Lakhdari, consultant
Antoine 
Larache, rédacteur de « Inprecor »
Salaheddine 
Lemaïzi, journaliste
Kevin 
Le Tétour, co-secrétaire de la fédération Sud Éducation
Patrice 
Loraux, philosophe
Djamila 
Loukil, photographe
Michael 
Löwy, membre du Réseau écosocialiste global
Insaf 
Machta, universitaire
Lotfi 
Madani, citoyen solidaire
Ahmed 
Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger
Mustapha 
Majdi, acteur associatif
Jan 
Malewski, rédacteur de « Inprecor »
Noël 
Mamère, ancien maire de Bègles, ancien député EELV
Gilles 
Manceron, historien
Marc 
Mangenot, économiste
Lila 
Mansouri, présidente du bureau de Paris-Riposte internationale
Gustave 
Massiah, économiste
Henri 
Mermé, coordinateur de la commission internationale d’Ensemble !
Umit 
Metin, coordinateur de l’Assemblée des citoyens de Turquie (ACORT)
Aziz 
Mkichri, militant associatif des droits humains
Khadija 
Mohsen-Finan, politologue
Kamel 
Moktefi, toxicologue
Maati 
Monjib, historien, interdit de sortie du territoire national
Rabah 
Moulla, militant politique Alternatv
Youssef Thierno 
Niane, avocat
Abdelkader 
Ouchiha, infirmier
Simon 
Picou, militant CGT, ministère du travail
Raymonde 
Poncet-Ramade, sénatrice EELV
Christine 
Poupin, militante écosocialiste, porte-parole du NPA
Susan 
Price, Co-editor, Green Left
Aïssa 
Rahmoune, vice-président de la Fédération internationale des droits humains (FIDH)
Youcef 
Rezzoug, journaliste
Natalia 
Ribas Mateos, sociologue
Laurent 
Ripart, historien
Messaoud 
Romdhani, militant des droits de l’Homme
Khadija 
Ryadi, présidente de la Coordination maghrébine des organisations des droits de l’Homme (COMDH), lauréate du Prix des Nations unies pour les droits de l’Homme
Djaballah 
Saighi, militant politique
Saïd 
Salhi, défenseur des droits humains, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (dissoute)
Catherine 
Samary, militante féministe et internationaliste
Si Ahmed 
Sidi-Menad, climatologue
Nedjib 
Sidi-Moussa, auteur et enseignant
Catherine 
Simon, journaliste, écrivaine
Tahar
 Si Srir, militant associatif
Francis 
Sitel, codirecteur de la revue « ContreTemps »
Saadi 
Sough, ancien vice-président de l’association Talsa (Béjaïa)
Saïd 
Sougty, président de l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc
Benali 
Soussou, Association des amis de la forêt de Sidi Maafa (Oujda)
Claude 
Szatan, militant associatif, CEDETIM 
Marouane 
Tabti, médecin
Aurélien 
Taché, député EELV
Taoufiq 
Tahani, universitaire
Hakim 
Taïbi, journaliste, enseignant
Tahar 
Takesrit, entrepreneur en communications
Daniel 
Tanuro, auteur écosocialiste
Nadia 
Tazi, philosophe
Yassine 
Temlali, historien
Eric 
Toussaint, porte-parole du CADTM international
Josette 
Trat, universitaire et syndicaliste
Aurélie 
Trouvé, militante altermondialiste, députée NUPES
Miguel 
Urban, eurodéputé, militant anticapitaliste
Charlotte
 Vanbesien, secrétaire de la FERC CGT
Christian 
Varin, militant internationaliste et syndicaliste
Sam 
Wainwright, Socialist Alliance National Co-convener
Samir 
Yahiaoui, analyste politique
Mourad 
Yefsah, consultant senior en systèmes d’informations
Abdallah 
Zniber, militant associatif de l’immigration en France

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/120823/l-alerte-ecologique-criminalisee-en-algerie-solidarite-avec-kamel-aissat

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

2 réflexions sur « L’alerte écologique criminalisée en Algérie : solidarité avec Kamel Aïssat »

  1. Appel : « Algérie, Il faut libérer les détenus et ouvrir l’espace civique »

    À ce jour, plus de 200 personnes sont emprisonnées pour avoir exprimé leur opinion et exercé leurs droits fondamentaux. Pour rendre visible leur détention arbitraire et exiger leur libération immédiate, des militant.es, des associations, des organisations de droits humains et des médias lancent une campagne de mobilisation. Explications.

    Nous, associations et organisations signataires, appelons les autorités algériennes à libérer les détenus injustement emprisonnés pour avoir exprimé leurs opinions ou exercé pacifiquement leurs libertés, et à ouvrir l’espace civique aux acteurs.ices de la société civile afin de garantir l’exercice sans entrave de leurs missions dans le cheminement vers l’État de droit.

    L’année 2024 marque la programmation d’une élection présidentielle anticipée en septembre en Algérie. Cinq ans après l’émergence du Hirak, mouvement pacifique exigeant l’État de droit et la démocratie, le pays a connu un rétrécissement sévère des droits et libertés fondamentales et l’adoption d’une révision de la Constitution (2020) et de lois liberticides qui ont consolidé l’autoritarisme, en contradiction avec les engagements internationaux de l’Algérie en matière de droits humains.

    Une véritable chape de plomb pèse sur la société civile. Depuis 2019, les autorités n’ont eu de cesse de poursuivre et de condamner, souvent à des peines sévères, des citoyen.nes, dont des militant.es, journalistes et défenseur.es des droits humains, pour avoir exercé leurs droits fondamentaux, y compris pour des accusations infondées d’appartenance à des entités terroristes. Elles ont également multiplié les actions judiciaires arbitraires contre des organisations de la société civile, des partis politiques d’opposition, des syndicats et des médias indépendants.

    Les autorités algériennes ont dissous deux organisations de défense des droits humains de plus de trente ans d’existence : le Rassemblement actions jeunesse (RAJ) en octobre 2021, confirmé par la décision du Conseil d’État de février 2023, et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) en juin 2022. Les locaux des médias Radio M et Maghreb Émergent, parmi les derniers porte-voix d’un journalisme indépendant, ont été mis sous scellés en décembre 2022, avant que la justice n’ordonne leur dissolution en avril 2023.

    En mars 2024, l’organisation de deux conférences par SOS Disparus – CFDA, association de défense des droits des disparus, a été arbitrairement empêchée. Deux partis politiques agréés, le Parti socialiste des travailleurs (PST) et le Mouvement démocratique et social (MDS), ont été suspendus pour des durées indéterminées, respectivement en janvier 2022 et février 2023.

    De plus, l’amendement du Code pénal en pleine pandémie et sans débat public a donné lieu à l’introduction de dispositions liberticides qui ont servi à condamner plusieurs citoyen.nes pacifiques. Ceci a été suivi par l’élargissement vague de l’accusation criminelle de « terrorisme » (article 87 bis), mobilisée régulièrement contre des voix pacifiques, et l’adoption des amendements au Code pénal en avril 2024.

    À ce jour, plus de 200 personnes sont emprisonnées pour avoir exprimé leur opinion et exercé leurs droits fondamentaux. Parmi elles, des figures du Hirak telles que Brahim Laâlami et Mohamed Tadjadit, qui cumulent presque 60 mois d’incarcération depuis 2019, Mohad Gasmi, détenu depuis juin 2020, et le journaliste Ihsane El Kadi, condamné à sept ans d’emprisonnement dont cinq ferme. Au-delà de ces cas, des personnes anonymes ou peu connues sont arbitrairement emprisonnées. Nombre d’entre elles sont en détention préventive depuis des mois. Ces détenus viennent s’ajouter à des cas anciens, dont Mohamed Baba Nejar est le plus emblématique.

    Pour rendre visible leur détention arbitraire et exiger leur libération immédiate, des militant.es, des associations, des organisations de droits humains et des médias ont lancé sur les réseaux sociaux la campagne de mobilisation nationale أطلڤوهم# #Serḥet-asen (#LibérezLes) durant le mois de ramadan. La campagne rappelle que l’exercice des libertés n’est pas un crime.

    En 2024, une élection présidentielle est prévue le 7 septembre et l’Algérie siège au sein du Conseil des droits de l’Homme ainsi qu’au Conseil de sécurité des Nations unies. De plus, les autorités ont reçu les rapporteurs spéciaux des Nations unies sur le droit à la liberté de réunion pacifique et d’association (Clément Nyaletsossi Voule) et sur la situation des défenseur.es des droits humains (Mary Lawlor) en 2023 – des signes apparents d’ouverture et d’engagement.

    Ce contexte général appelle à une ouverture des espaces de libertés pour la société civile et à l’application de mesures substantielles pour briser le climat de terreur qui sévit contre les voix critiques et les défenseur.es des droits humains. Plutôt que de les traiter comme une menace, les autorités algériennes devraient prendre des engagements urgents et concrets pour garantir leur intégrité et préserver l’espace nécessaire pour qu’ils et elles puissent jouer leur rôle constructif au sein de la société.

    Dans leurs observations de fin de missions, les deux rapporteurs spéciaux des Nations unies ont constaté des manquements majeurs en matière de respect des droits et libertés fondamentales. Mme Lawlor a affirmé que « l’acharnement judiciaire se poursuit par le biais de multiples poursuites pénales contre des défenseur.es des droits humains ». M. Voule a estimé que « le gouvernement doit assouplir les restrictions strictes imposées aux rassemblements et aux associations […] et s’attaquer au climat de peur provoqué par un ie d’inculpations pénales à l’encontre d’individus, d’associations, de syndicats et de partis politiques en vertu de lois excessivement restrictives ».

    Nous, signataires de ce texte, appelons les autorités algériennes à l’application des mesures suivantes :

    • La libération immédiate et la réhabilitation pleine et entière des détenu.es injustement emprisonné.es pour avoir exercé leurs libertés d’opinion, d’association et de rassemblement pacifique.
    • La levée des contraintes sécuritaires, juridiques et administratives qui empêchent l’exercice effectif des droits et libertés fondamentales de citoyen.nes pacifiques et des acteur.trices de la société civile ;
    • L’abrogation des lois et articles du Code pénal liberticides et instrumentalisées à des fins répressives, et l’adoption de lois qui renforcent les libertés publiques et se conforment réellement aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie ;
    • L’ouverture des espaces de liberté pour les acteur.ices de la société civile et la garantie de l’exercice sans entrave de leurs missions constructives dans le cheminement vers l’État de droit.

    SIGNATAIRES :

    Organisations algériennes :

    • IBTYKAR
    • Comité de sauvegarde de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme dissoute (CS-LADDH)
    • Libertés Algérie
    • SHOAA for Human Rights
    • PADA (Pour une alternative démocratique en Algérie)
    • ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie)
    • Collectif des familles de disparu.e.s en Algérie – SOS Disparu.e.s (CFDA)
    • Riposte Internationale
    • Comité de soutien pour les droits humains en Algérie – Montréal
    • Comité national pour la libération des détenus (CNLD)
    • Collectif pour une Alternative démocratique et sociale en Algérie (CADSA-Marseille)

    Organisations internationales et régionales :

    • MENA Rights Group
    • Institut du Caire pour les études des droits de l’Homme (CIHRS)
    • Avocats Sans Frontières en Tunisie
    • ARTICLE 19
    • AfricanDefenders (Pan-African Human Rights Defenders Network)
    • EuroMed Droits
    • FIDH (Fédération internationale pour les droits humains), dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains
    • Organisation mondiale contre la torture (OMCT), dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains
    • Service international pour les droits de l’Homme

    Lien vers le contenu de la campagne أطلڤوهم# #Serḥet-asen (#LibérezLes) : https://linktr.ee/freedzconscienceprisoners
    Email : freedzconscienceprisoners@proton.me

    freedzconscienceprisoners (blog Mediapart). 6 AVRIL 2024
    https://blogs.mediapart.fr/freedzconscienceprisoners/blog/060424/appel-algerie-il-faut-liberer-les-detenus-et-ouvrir-l-espace-civique

  2. Solidarité (Slovénie) : Protéger l’environnement n’est pas un crime – Soutien international aux militants algériens
    Alors que les effets du changement climatique sont ressentis par pratiquement tous les habitants de la planète, dans certains pays, la situation empire et devient de plus en plus insupportable, notamment à cause d’autorités corrompues qui se plient aux exigences du capital et persécutent ceux qui dénoncent les pratiques néfastes et luttent contre elles.
    Récemment, notre collègue syndicaliste et militant belge à la retraite Lucien Perpette a de nouveau attiré l’attention sur ce qui se passe en Algérie, où, à l’approche des élections présidentielles de 2024, la répression contre les militants s’intensifie et leurs actions sont criminalisées par les autorités. Une pétition en ligne contre cette situation a été lancée [1] et peut être signée par chacun d’entre nous sur ce lien et envoyée à contact@europe-solidaire.org.

    De quoi s’agit-il ?
    L’Algérie n’est bien sûr pas une exception, et le changement climatique y est également visible. Les incendies et la pollution sont devenus visibles et encore plus aigus, d’autant plus que ce pays méditerranéen est également témoin de l’exploitation intensive des ressources naturelles et minérales, de la dégradation de l’environnement et de la perturbation de la biodiversité. Tout cela entraîne également le déplacement des populations locales, leur pauvreté et leur mauvaise santé.
    Kamel Aissat, professeur d’université et militant algérien, est devenu un « lanceur d’alerte » en tant que citoyen informé de la situation créée par une société australienne à Bejaia, où elle projette d’exploiter une mine de zinc et de plomb. En effet, l’exploitation des minerais, tout en générant d’énormes profits pour l’entreprise et des bénéfices pour les dirigeants algériens, représente également un danger évident pour la santé de la population. Il y a un risque de déplacement de villages entiers, d’atteinte à la flore et à la faune de la région, de contamination de la nappe phréatique et d’une zone humide protégée par le label international Ramsar (la convention Ramsar de 1971 est une convention sur les zones humides, qui comptent parmi les écosystèmes les plus menacés de la planète et sont d’une importance internationale, notamment en tant qu’habitats pour les oiseaux d’eau. Elle a été signée par 153 pays, qui sont censés protéger 1 616 zones humides. En Slovénie, il s’agit du lac Cerknica, de la saline de Sečovlje et des grottes de Škocjanska, op. a).
    Les représentants du capital et leurs mercenaires, bien sûr, ne sont pas satisfaits de ce que fait l’universitaire, ils ont donc commencé à le placer sous surveillance judiciaire, le menaçant d’arrestation et lui interdisant de quitter le pays. Ils sont particulièrement mécontents qu’il ait mobilisé des scientifiques et le Groupe mixte d’experts pour attirer l’attention sur des risques environnementaux graves. Kamel Aissat n’est pas le seul à être persécuté par les autorités. D’autres lanceurs d’alerte ont été attaqués avant lui, comme Moad Gasmi, militant contre le gaz de schiste dans le sud de l’Algérie, et Noureddine Tounsi, qui a dénoncé la corruption dans l’industrie pétrolière. La protection de l’environnement n’est pas un crime. Le soutien et la solidarité internationale contre la répression qui criminalise les dénonciations environnementales et les demandes de justice pour ces prisonniers de conscience sont justifiés, car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons obtenir ce qu’il y a de mieux pour notre planète. Les histoires de l’Algérie se déroulent ailleurs, et nous devons être solidaires.

    Zveza svobodnih sindikatov Slovenije (ZSSS) – Association of Free Trade Unions of Slovenia
    [1] https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article67507
    • ZSSS. 4. 9. 2023 :
    https://www.zsss.si/zascita-okolja-ni-zlocin-49/
    • Traduction DeepL et Pierre Rousset.
    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article67718
    Solidarity (Slovenia): Protecting the environment is not a crime – International support for Algerian activists
    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article67720

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