Convention internationale de la diaspora haïtienne : vers l’unité et le renouveau !

Communiqué de la Convention internationale de la diaspora haïtienne

MONTRÉAL, le 30 août 2023 – La Convention Internationale de la Diaspora Haïtienne, tenue sous le thème « Brisons les murs, construisons des ponts », s’est clôturée avec succès après trois jours d’échanges, de partages et d’engagement. Du 25 au 27 août, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) a accueilli environ 300 participant.e.s, réunissant physiquement et virtuellement des individus venant de divers horizons. Parmi les participant.e.s, des élu.e.s et des intervenant.e.s de renom, d’origine haïtienne venant du Canada, des États-Unis, de la France, de la Jamaïque et de la République Dominicaine. Des représentant.e.s. du milieu communautaire, social et du secteur privé, ont également apporté leur contribution.

La Convention a condamné résolument toutes les formes de violence engendrées par les groupes armés en Haïti. Elle a appelé de manière pressante le gouvernement actuel, même s’il est illégitime, à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la violence qui frappe quotidiennement le peuple haïtien. Elle a également interpellé les États et les organisations à agir en vertu de la solidarité internationale pour soutenir le peuple haïtien dans son combat pour la paix, et à accueillir dignement les migrant.e.s haïtien.ne.s sur leur territoire.

Les participant.e.s ont abordé des enjeux majeurs tels que la gouvernance, la sécurité, l’autonomisation économique et la solidarité internationale. La Convention a souligné l’importance de construire une synergie entre les diverses diasporas et organisations, en franchissant les barrières pour créer un avenir prospère pour Haïti.

« Cette convention a permis aux leaders et membres de la diaspora de différents horizons de faire un échange intéressant avec des acteurs qui sont sur le terrain en Haïti, afin d’explorer des pistes de solutions à cette crise multidimensionnelle qui affecte notre pays. Durant les trois journées de débats et de travail en atelier, deux idées fortes ont dominé les échanges : le rejet d’une intervention militaire et le départ d’Ariel Henry » a déclaré Edwin Paraison, directeur général de Fundacion Zile et ancien ministre des Haïtiens vivant à l’étranger. En effet, les participants étaient unanimes à constater l’échec des précédentes interventions militaires.

Voici quelques déclarations clés des porte-paroles de l’événement :

  • Kerlande Mibel : « L’appel au respect de la souveraineté d’Haïti est ferme. Toute éventuelle coopération en matière de sécurité doit être guidée par des valeurs de justice et de respect de la dignité des Haïtiens et Haïtiennes. L’ONU, les États et les organisations qui y participeraient doivent prendre l’engagement ferme envers des mesures rigoureuses d’imputabilité ».

  • Roger Petit-Frère a insisté sur le caractère intègre de la démarche : « nous avons financé la Convention de manière éthique, grâce à des fonds provenant d’organisations et de membres de la communauté haïtienne, que nous pouvons citer sans hésitation. Cela témoigne de notre détermination à bâtir un avenir meilleur pour Haïti à travers des moyens transparents et responsables. »

  • Samuel Colin a conclu : « l’union demeure une force capable de briser les murs et de construire des ponts pour résoudre la crise haïtienne qui perdure depuis trop longtemps. Nous félicitons chaleureusement tous les participants, les conférenciers et les bénévoles qui ont contribué à faire de cette Convention une réussite. »

Les organisateurs et organisatrices annoncent que la déclaration finale et les pistes d’action résultant de cette Convention seront présentées sous peu.

À propos
La Convention internationale de la diaspora haïtienne est un collectif d’organisations et de personnes engagées se trouvant en Haïti, au Canada, aux États-Unis, en France, en Jamaïque, en Angleterre et en République dominicaine. Ils se sont réunis autour des enjeux de la gouvernance et de la sortie de crise haïtienne en organisant cette convention internationale qui s’est tenu à Montréal. Le comité organisateur est composé des membres du Forum Haïtien Pour la Paix et le Développement Durable, du Centre Jean-Paul-Lemay, du Forum économique international des Noirs, de la Maison d’Haïti, de Konbit pour Haïti, de Haiti-Jaimaca Society et de United Front of the Haitian Diaspora.
contact : diasporahaitienne.com ou info@diasporahaitienne.com
https://alter.quebec/convention-internationale-de-la-diaspora-haitienne-vers-lunite-et-le-renouveau/

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Haïti – Lettre ouverte aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU

Nous, organisations et personnalités haïtiennes signataires, tenons à renouveler nos considérations antérieures à la veille de la rencontre décisive du 15 septembre du Conseil où vous aurez, à partir d’une proposition de résolution émanant des États-Unis d’Amérique, à vous pencher sur la question de l’envoi ou non en Haïti d’une « Force multinationale » qui aurait comme mission fondamentale de « combattre » les gangs armés. Nous avons également l’honneur de vous transmettre la copie de deux récentes correspondances adressées respectivement à l’Union Africaine et au Représentant de la Fédération de Russie, correspondance présentant un tableau actualisé de la situation.

Honorables Membres du Conseil de Sécurité
La situation tragique vécue au quotidien par d’innombrables familles haïtiennes suite à l’instrumentalisation de ces gangs nous porte à insister sur les faits suivants:

1. Le mépris par le gouvernement étatsunien de la résolution du Conseil de sécurité (2653/2022)
Un rapport de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) rendu public en mars 2023 confirme que les armes et munitions utilisées par les gangs proviennent en particulier des États-Unis d’Amérique, à partir de l’État de Floride. Ce qui revient à dire que les USA, à la manœuvre pour l’envoi d’une telle force et concepteur de cette proposition de résolution aux fins d’obtenir le mandat de l’ONU, a visiblement une accablante responsabilité dans l’acheminement d’armes et de munitions aux gangs qu’ils entendent paradoxalement nous aider à combattre par le biais de ladite force multinationale.

À souligner que la Résolution 2653 adoptée par le Conseil de sécurité le 21 octobre 2022 interdit le trafic d’armes des États-membres de l’ONU vers Haïti. Onze mois après le vote d’une telle résolution aussi salutaire pour le Peuple Haïtien terrorisé par les gangs, comment comprendre son non respect flagrant par les USA, un État-membre de l’ONU, qui l’avait également votée ?

2. L’indifférence de l’ONU concernant l’application des principes fondamentaux de sa propre charte
Au préambule de la Charte des Nations Unies Il est écrit, entre autres :
« Nous, Peuples des Nations Unies, résolus (…) à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites… »

Au chapitre I: Buts et principes, article 1, point 2, il est précisé que les buts des Nations Unies sont de : « Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde »

A l’article 2, points 1 et 4, nous lisons : « L’Organisation est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses Membres … Les Membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies »

S’agit-il d’actions conformes aux principes inscrits dans sa Charte quand l’ONU accepte :

  • d’appuyer le gouvernement illégitime de facto d’Ariel Henry avec un mandat indéfini

  • d’accepter une demande d’occupation de ce même usurpateur de titre qui n’a ni qualité ni provision légale l’autorisant à engager notre pays dans une telle démarche qui représente au regard de la Constitution haïtienne un crime de haute trahison (Art.21.1)

  • d’observer un silence assourdissant sur la complicité manifeste et révoltante d’Ariel Henry avec les gangs armés. De janvier à aout 2023, la violence accrue des gangs armés en mission commandée a déjà causé plus de 2400 morts [6] parmi nos compatriotes.

En outre, au nom de quelle intégrité et moralité publique l’ONU peut-elle désormais se prévaloir en signant et validant la présence d’une nouvelle mission d’occupation alors que ses mains sont encore lourdement empreintes du sang des trente mille Haïtiens-Haïtiennes victimes du crime de choléra perpétré par la Mission dite MINUSTAH. Trop c’est trop ! Notre pays a déjà vécu diverses expériences amères d’occupation étrangère qui sont en majeure partie à l’origine de l’aggravation vertigineuse de la situation actuelle.

Honorables Membres du Conseil de Sécurité
Imaginez un instant :

  • Le scénario où les gangs seraient totalement coupés de leurs principales sources d’approvisionnement en armes et minutions. Ils seraient ipso facto affaiblis et rendus ainsi incapables de terroriser le peuple, de consolider cette situation chaotique justifiant le déploiement inutile de cette force d’occupation que les USA et alliés tiennent à nous imposer – Le simple fait de l’obtention du respect par les Etats-Unis d’Amérique de la Résolution 2653(2022) adoptée depuis octobre 2022 par le Conseil de Sécurité relative à l’interdiction du trafic d’armes vers Haïti. Cela permettrait de diminuer rapidement la violence des gangs ;

  • la suspension immédiate de l’appui international inqualifiable au gouvernement de facto d’Ariel Henry assurant aux gangs terroristes cette entière impunité et protection qui les rendent si puissants et si destructeurs. Ainsi, combattre les gangs sans recours inutile à l’intervention étrangère deviendrait facile ;

  • l’obtention de la garantie d’un support international sans faille à l’avènement à la tête de notre pays d’une nouvelle équipe gouvernementale composée d’hommes et de femmes politiques de caractère, honnêtes, intègres qui ne seraient/seront pas de connivence avec les gangs armés, à l’instar de l’actuel gouvernement de facto. Ce serait la matérialisation d’une solidarité internationale agissante bénéfique qui conduirait Haïti vers une issue heureuse ;

  • la concrétisation de l’épuration de la Police Nationale d’Haïti gangstérisée et une véritable entente internationale relative au soutien concret à accorder à la nouvelle Police épurée garantirait, à coté d’autres mesures sociales, une sécurité certaine.

La considération, entre autres, de ces cinq points relatés suffit à changer radicalement la donne et à ramener la sécurité et la paix durable en Haïti. Donc point n’est besoin dans ce cas d’envisager une intervention militaire étrangère pour parvenir à combattre systématiquement ces gangs armés qui sèment la terreur et empoisonnent la vie du peuple.

Honorables Membres du Conseil de Sécurité,

  • Voter une résolution octroyant un mandat habilitant les USA et alliés à déployer dans notre pays, dans ces conditions, une force d’occupation est une violation de la charte de l’ONU, fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses Membres. Haïti comme les USA est un pays membre. Elle doit bénéficier au même titre de ce principe de l’égalité souveraine.

  • Voter cette résolution qui sera proposée le 15 septembre par les USA c’est se désolidariser de cette proclamation solennelle reconnaissant l’égalité de droits des nations, grandes et petites.

  • Voter une telle résolution c’est recourir à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale et l’indépendance politique d’Haïti. Cela est de fait incompatible avec les buts des Nations Unies.

  • Enfin, voter une telle résolution c’est renoncer aux buts et principes consistant notamment à « Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes » [7]

Honorables Membres du Conseil de Sécurité
Nous, organisations et personnalités signataires, voulons, en ce moment difficile et tragique de notre histoire, compter sur votre sens élevé de solidarité, votre attachement indéfectible aux valeurs cardinales fondant l’ONU et voulons garder la ferme conviction que vous ne manquerez pas de prendre une position en faveur de la souveraineté du Peuple Haïtien et donc contre toute résolution violant son droit à l’autodétermination.

Suivent les signatures :
Alternative Socialiste (ASO) / Jean Hénold Buteau et Jean-Paul Bastien
Mouvman Nasyoal Kongrè Papay/ Chavannes Jean-Baptiste
ALBA MOVIMIENTOS, Chapitre Haïti /Islanda Micheline Aduel
Coalition Haïtienne au Canada Contre la Dictature en Haïti/ Alain Saint-Victor et Chantale Ismé
Michel Frantz Grandoit, prêtre engagé
Comité Democràtico Haitiano en Argentina / Henri Boisrolin
KONAKOM, Dunois Erick Cantave
Alain André/ Citoyen engagé
Initiative Citoyenne de New York/ Daniel Hutttinot
Bureau des Avocats Internationaux/ Mario Joseph
Joël Léon, Journaliste engagé
NEHRO / Josue Renaud
Me Jean Oreste Junior Appilar Morin
Réseau caribéen Panafricanistes / Mirtha Desulme
Mouvement des Jeunes carrefour feuilles / Joseph Fenel
Inisyativ Patriyòt Maryen (IPAM) / Hugues Célesti
Tèt Kole Ti Peyizan Ayisyen / Origène Louis
Sek Makandal/Wendy Mentor
Esklav Revòlte / Jean Wilgins Charles
Latibonit Kanpe pou Ayiti (LAKAY) / Rigaud Velumat
Grandans Reveye / Legagneur Bouchensky
PPN / Bernadin Kény
Georges Eddy Lucien / citoyen engagé
James darbouze / citoyen engagé
Òganizasyon Feminis Danto / Vanessa Jeudi
BRIGADA DESSALINES / Ricardo Cabaño
RENOUVO DEMOKRATIK/ Alain Zephir
Rezistans pou Ayiti / Patrice Célestin
Sendika Anseyan Sen Rafael/Elisca Jeome
Rezo Oganizasyon Zòn Lwès /Mirtha Elie
Mouvman Revolisyonè pou Liberasyon Mas yo (MORELIM) / Nelio Petit-Homme
COMIPOL/ Ernso Ertilus et Julio Fils Cham
Union Nationale des Normaliens-nes d’Haïti (UNNOH) / Péguy Noël
Kolektif Solidarite, Idantite ak Libète (KSIL) / Rudy Prudent
Haitian Global XChange/Jimy Mertune
Konbit Ayisyen pou Lojman Altènatif (KAYLA) / Francia Pierrette
KOPI / Raimy Ysmael
Inisyativ 109 / Luckner Jabouin
Louis Francois Belony/ Citoyen engag
Union Syndicale des Transporteurs Haïtiens (USTRAH) / Venès Junior Many
Asosyasyon Viktim Masak Leta nan Katye Popilè yo (AVIMEKP) / Nevelson Jean-Baptiste
Antèn Ouvriye / Reyneld Sanon
Nou se Dorval / Iswick Théophin
Rezo Òganizasyon Nòdwès / Kerby Joseph
MODÒD / Jose Félix
Rezo Òganizasyon Marigo / Lainé Louis
AJ3L / Kerly Dubréus
PREPLA/ Nicolas Pierre-Louis
Platfòm Oganizasyon pou Ideyal Bwawon Tonè / Hugues-Capè Mondésir et James Francisque
FGPB / Edmond Jean-Paul
SECD / Georges Réginald
MOSSOH / Gary Lindor
Rasanbleman Fanm Peyizan Aken / Louise Marie Naissant
Kowòt Patriyotik / Francisco Alcide
MOPDES –Nòdès / Astride Noël
OJPDCP-NIPPES / Simon Wallan
Cercle Grégory Saint-Hilaire / Cilien Luxenat
Armand Joseph Jules / Citoyen engagé
SITWAYEN / Gustave Augustin
Fòs Dèlma 32 / Clerveaux Fritznel
Sèk Janil / Wasly Simon
Baugé mon cœur/citoyen engage
PLANARE / Victor Charidieu
Kolektif medsin tradisyonel / Berthony Jean Charles
MSTH-ROZO / Mario Maisonneuve
ASJPCH / Luckner Chéry
ESKANP/ Mario Coty
FOSYNPO/Gedeon Junior Georges
FRAKKA/ Francois Philippe
ZOULA/ Pierre Dieudonné Delice
Òganizasyon Konbit Aksyon Popilè / James Francisque
Schneider Alcereste / NOUVOLIB
Kolektif Atis Angaje (KATAN) / Kébert Bastien
Konbit Òganizasyon Sendikal, Politik ak Popilè / Josué Mérilien
Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) / Camille Chalmers
MOLEGHAF / David Oxygène
Mouvman Leve Kanpe pou yon Lòt Endepandans / Patrick Joseph
Pour authentification : Camille Chalmers / PAPDA, Rudy Prudent / KSIL, Josué Mérilien / KONBIT

Notes
[1] https://news.un.org/fr/story/2023/03/113291
[2] https://www.un.org/securitycouncil/fr/sanctions/2653#current_measures
[3] https://www.oas.org/xxxivga/french/reference_docs/carta_nu.pdf
[4] ibid
[5] ibid
[6] https://www.tdg.ch/violences-en-haiti-les-gangs-ont-fait-plus-de-2400-morts-en-2023-447484127786
[7] bid

 https://alter.quebec/haiti-lettre-ouverte-aux-membres-du-conseil-de-securite-de-lonu/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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