Entendez-nous

Par leurs témoignages, par leurs réflexions, par leur Appel final à l’Humanité, Espérance, Annonciata, Esther, Chantal, Immaculée, Dancille, Sylvie… Treize membres fondatrices de l’association des veuves du génocide perpétré contre les Tutsi (AVEGA-AGAHOZO) font vivre l’extermination radicale de la filiation, le génocide au féminin. « Elles » content pas à pas la fondation de l’association nationale des veuves du génocide, la première reviviscence de la Nation rwandaise alors que les hommes avaient disparu.

Nation dont les enfants du groupe humain ciblé en tant que tel ont arrêtés, seuls, le génocide. Héros avec lesquels les veuves rescapées ont inventé les premières solutions de mémoire, de solidarité, de sécurité, de santé physique et mentale, de sauvegarde de l’enfance, permettant au Rwanda de commencer à renaître alors que plus rien n’existait.

Association dont l’activité a modifié le droit international en imposant la reconnaissance du viol comme « arme du génocide ». Association qui a ouvert la voie à une fulgurante régression du patriarcat, des violences faites aux femmes et à un niveau d’égalité femmes/hommes inconnu en Afrique.

Les femmes, les veuves du génocide, les revenantes de la dernière tentative radicale d’extermination de l’humain témoignent que le génocide perpétré contre les Tutsi n’est pas un « génocide de plus ». Qu’il nous permet de comprendre, oui de comprendre, les processus génocidaires ; celui-ci et même ceux d’hier. D’accomplir un pas de paix effectif dans un monde si propice au déploiement de nouvelles violences de masse extrêmes notamment envers les femmes et les enfants, de nouveaux enchaînements génocidaires.

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