Stop à l’accord d’association UE-Israël (+ autres textes)

  • ONU Info : La malnutrition est « particulièrement extrême » dans le nord de Gaza, selon l’OMS
  • Noa Galili : Gaza: la construction d’une prison à ciel ouvert depuis des décennies… avant le 7 octobre
  • Amira Hass : Le plan d’assujettissement des Palestiniens se poursuit
  • La « machine à tuer » d’Israël : comment le soutien militaire américain sape les pourparlers de cessez-le-feu et prolonge la guerre
  • Stop à l’accord d’association UE-Israël
  • « Justice for Palestine » (manifestation à Bruxelles)
  • Déclaration commune du Conseil d’administration de MESA et de la CAF concernant la violence génocidaire actuelle contre le peuple palestinien et son patrimoine culturel à Gaza
  • Liens avec autres textes

La malnutrition est « particulièrement extrême »
dans le nord de Gaza, selon l’OMS

La malnutrition dans le nord de la bande de Gaza est « particulièrement extrême », a averti mardi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui note que quinze enfants en sont déjà morts à l’hôpital Kamal Adwan. L’agence onusienne craint que les chiffres soient plus élevés dans d’autres hôpitaux.

À Kamal Adwan, le seul hôpital pédiatrique du nord de Gaza, les médecins nous ont confirmé qu’au moins 10 enfants étaient morts de faim. Nous avons vu au moins deux enfants mal nourris au cours de notre visite. Selon le ministère de la Santé, « 15 enfants sont morts de malnutrition », a déclaré depuis Gaza, le Dr Ahmed Dahir, Chef du bureau auxiliaire de l’OMS à Gaza lors d’un point de presse de l’ONU à Genève.

« La situation est particulièrement grave dans le nord de la bande de Gaza », a affirmé pour sa part, Richard Peeperkorn, Représentant de l’OMS dans les Territoires occupés de Palestine.

Et Gaza est au bord d’une « crise nutritionnelle » où un enfant de moins de deux ans sur six souffre de malnutrition aiguë. « C’était en janvier. Il est donc probable que la situation soit plus grave aujourd’hui », a ajouté M. Peeperkorn.

L’aide permet de sauver des vies
Dans certaines parties de l’enclave palestinienne, la situation est plus critique. Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), les taux de malnutrition des enfants dans le nord de Gaza, où l’accès à l’aide est très limité, étaient trois fois plus élevés qu’à Rafah, dans le sud de l’enclave.

« Cela montre que lorsque l’aide arrive au compte-gouttes, elle permet de sauver des vies », a insisté James Elder, porte-parole de l’UNICEF. L’agence onusienne redoute surtout cette « spirale avec des maladies infectieuses, le manque de nourriture, le manque désespéré d’eau potable et les bombardements incessants ».

En attendant, les examens nutritionnels effectués dans les abris et les centres de santé du nord ont révélé que près de 3% des enfants de moins de 2 ans souffrent d’émaciation sévère.

« Des examens similaires effectués dans le sud de la bande de Gaza, à Rafah, où l’aide a été plus disponible, ont révélé que 5% des enfants de moins de deux ans souffraient de malnutrition aiguë », a expliqué le Dr Peeperkorn.

Avant les hostilités de ces derniers mois, l’émaciation était rare dans la bande de Gaza, avec seulement 0,8% des enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë. Le taux de 15% d’émaciation chez les enfants de moins de 2 ans dans le nord de la bande de Gaza suggère un déclin sérieux et rapide.

Une population réduite au désespoir
« Une telle dégradation de l’état nutritionnel d’une population en trois mois est sans précédent dans le monde », a-t-il ajouté, relevant que 90% des enfants de moins de 2 ans et 95% des femmes enceintes et allaitantes sont confrontés à une grave pauvreté alimentaire.

En route vers les hôpitaux, les équipes de l’OMS ont d’ailleurs constaté que « des foules désespérées à la recherche de nourriture » s’étaient approchées de leur camion et l’ont encerclé. « Nous avons dû utiliser nos mégaphones pour les informer que nous ne transportions que du matériel médical afin de pouvoir continuer. Il est déchirant de voir la population hospitalière de Gaza réduite à un tel désespoir », a décrit le Dr Dahir.

Dans les hôpitaux, la situation est tout aussi désastreuse. Le personnel de santé et les patients survivaient à peine avec un repas de base par jour.

Plus largement, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) estime qu’un quart de la population – 576 000 personnes – est à deux doigts de la famine, près de cinq mois après le début de l’assaut israélien sur Gaza.

Le « massacre de la farine »
De leur côté, des experts indépendants de l’ONU ont condamné mardi la violence déclenchée par les forces israéliennes, qui ont tué au moins 112 personnes venues chercher de la farine à Gaza la semaine dernière, en la qualifiant de « massacre » dans un contexte de famine inévitable et de destruction du système local de production alimentaire dans l’enclave palestinienne assiégée.

Le 29 février, les troupes israéliennes ont tiré sur des foules de Palestiniens rassemblés pour collecter de la farine dans le sud-ouest de la ville de Gaza, tuant au moins 112 personnes et en blessant quelque 760.

« Après des mois de campagne menée par Israël, Gaza pourrait déjà être confrontée à la famine », ont dit les experts.   Les récents largages aériens ne serviront pas à grand-chose. Le seul moyen de prévenir ou de mettre fin à cette famine est un cessez-le-feu immédiat et permanent ».

Outre les deux membres du Groupe de travail de l’ONU sur les personnes d’ascendance africaine, ce communiqué a été endossé par Francesca Albanese, Rapporteure spéciale sur les territoires palestiniens occupés, mais aussi par Michael Fakhri, Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation ; Tlaleng Mofokeng, Rapporteure spéciale sur la santé ; Pedro Arrojo Agudo, Rapporteur spécial sur les droits à l’eau potable et à l’assainissement ; et Reem Alsalem, Rapporteure spéciale sur la violence contre les femmes.

https://news.un.org/fr/story/2024/03/1143722

******
Gaza : la construction d’une prison à ciel ouvert
depuis des décennies… avant le 7 octobre

Ces derniers mois, l’attention des médias internationaux s’est à juste titre portée sur l’ampleur sans précédent des morts [sans mentionner les très nombreux et divers types de blessés] et de la destruction causés par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Les bulletins d’information quotidiens s’intéressent de plus en plus à la privation de nourriture, d’eau, de médicaments et d’autres ressources de base résultant du blocus intensifié qu’Israël a imposé peu après les attaques menées par le Hamas le 7 octobre.

Pourtant, la plupart de ces informations tendent à considérer les pratiques actuelles de restriction et de privation de manière isolée. C’est une grave erreur.

En fait, l’étau israélien sur les Palestiniens de Gaza s’est progressivement resserré au cours des décennies, comme moyen de contrôle, de pression et de punition collective. Même en temps « ordinaire », entre ses offensives militaires périodiques dans la bande de Gaza, les restrictions radicales imposées par Israël à la circulation des personnes et des biens ont longtemps sapé les conditions de vie de base à Gaza et violé d’autres droits de l’homme qui en dépendent – tels que les droits à la vie familiale, à l’éducation, aux soins médicaux et à la recherche de moyens propres de subsistance.

La situation catastrophique actuelle doit être réinsérée dans le contexte des politiques israéliennes antérieures au 7 octobre, notamment en ce qui concerne la liberté de circulation des Palestiniens entre Gaza, Israël et la Cisjordanie. Depuis plus d’un demi-siècle, la violence de l’occupation israélienne, les offensives militaires répétées et la « politique de séparation » entre Gaza et la Cisjordanie ont engendré une bande de terre brisée et exsangue. Ces procédures ont créé et entretenu une catastrophe humanitaire. Elles ont séparé les Palestiniens de Gaza de ceux d’Israël et de Cisjordanie, et favorisé les objectifs politiques et démographiques illégitimes d’Israël.

La naissance d’un régime de permis
La bande de Gaza n’a jamais été censée exister en tant qu’unité territoriale distincte. Sa minuscule superficie ne contient pas suffisamment de ressources pour soutenir une économie indépendante, et certainement pas celle pour 2,3 millions de personnes qui sont privées du droit fondamental de se déplacer librement. Mais depuis des décennies, les restrictions israéliennes à la circulation des personnes et des biens ont entraîné une détérioration des conditions de vie dans la bande de Gaza et l’ont coupée du monde extérieur.

En 1948, environ 200 000 réfugié·e·s de la Nakba, originaires de toute la Palestine, ont été contraints de fuir vers ce qui est devenu la bande de Gaza. La population de la région, jusqu’alors essentiellement concentrée dans l’ancienne ville de Gaza, a ainsi presque quadruplé. La crise humanitaire provoquée par cet afflux soudain de réfugié·e·s persiste encore aujourd’hui.

Depuis l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza en 1967, l’armée israélienne a mis au point un système complexe de dispositions et de sanctions pour contrôler les mouvements des millions de Palestiniens qui vivent dans ces régions, ainsi que ceux qui vivent à l’intérieur des frontières israéliennes de 1948. Dans un premier temps, Israël a institué une « autorisation générale de sortie », permettant aux Palestiniens de circuler relativement librement entre Israël et les territoires occupés, mais cette mesure a été annulée en 1991.

A la place, Israël a commencé à exiger des Palestiniens qu’ils obtiennent des permis de déplacement individuels auprès des autorités israéliennes, établissant ainsi le régime de permis par lequel il a continué à restreindre les mouvements et l’accès des Palestiniens à la Cisjordanie et à Israël jusqu’à aujourd’hui. Comme on pouvait s’y attendre, cette mesure a entraîné une diminution constante des déplacements à destination et en provenance de Gaza.

En 1993, au cours du processus d’Oslo, Israël a déclaré pour la première fois un bouclage général de plusieurs semaines du territoire occupé, bloquant tous les déplacements, quel qu’en soit l’objet. Peu après, le gouvernement israélien a commencé à construire une clôture électrique et des parties d’un mur de béton entourant la bande de Gaza.

Ces tendances se sont aggravées après l’échec des négociations de Camp David et le début de la seconde Intifada à la fin de l’année 2000. Dans les mois qui ont précédé le début de cette Intifada, plus de 26 000 résidents de Gaza étaient titulaires d’un permis de travail en Israël, ce qui représentait, chaque mois, quelque 500 000 sorties vers Israël par le point de passage d’Erez. Après le déclenchement de l’Intifada, Israël a révoqué et annulé de nombreux permis de déplacement, non seulement pour contrer les menaces à la sécurité, mais aussi comme moyen de punition collective.

Au cours de la première année de la seconde Intifada, le passage d’Erez a été fermé 72% du temps aux Palestiniens. A la fin de l’année 2000, le nombre de résidents titulaires d’un permis de travail israélien était tombé à moins de 900.

L’illusion du « désengagement »
Depuis la mise en œuvre du « plan de désengagement » israélien à la fin de l’été 2005, de nombreux Israéliens et ressortissants étrangers ont cru à tort qu’Israël renonçait à son contrôle sur Gaza, se débarrassant ainsi des responsabilités, en tant que puissance occupante, qu’il avait envers les habitants de la bande de Gaza.

Mais malgré le retrait de ses troupes et de ses citoyens de l’intérieur de l’enclave, Israël a continué à contrôler presque tous les aspects de la vie à Gaza en vertu des restrictions permanentes imposées à la circulation des personnes et des biens à l’intérieur et à l’extérieur de la bande de Gaza.

Après la victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes de 2006, Israël a encore renforcé ces restrictions en imposant un bouclage total. L’entrée de marchandises dans la bande de Gaza a été limitée à ce qu’Israël a défini comme le « minimum humanitaire ». La sortie de marchandises de la bande de Gaza pour être commercialisées en Israël et en Cisjordanie – vers laquelle Gaza avait jusqu’alors exporté 85% de ses biens – a été entièrement interdite. L’entrée de carburant a été considérablement réduite. Les mouvements de population à destination et en provenance de la bande de Gaza ont été pratiquement interrompus.

En septembre 2007, quelques mois après que le Hamas a pris le contrôle exclusif de la bande de Gaza, le cabinet israélien a déclaré Gaza « territoire hostile ». Depuis lors, Israël a insisté sur le fait qu’il n’avait aucune obligation de permettre un accès humanitaire, même minime, vers ou depuis la bande de Gaza, et que toute décision en ce sens était prise à titre gracieux, et non en vertu d’une quelconque obligation légale.

Depuis lors, Israël a mis en œuvre des restrictions de voyage considérables qui ont bloqué l’accès des habitants de Gaza à un emploi, à l’éducation et aux soins médicaux, ainsi que les visites aux membres de leur famille vivant en Israël, en Cisjordanie et à l’étranger. Israël a également fortement restreint l’entrée de marchandises à Gaza.

En 2012, une longue bataille juridique menée par Gisha [ONG israélienne fondée en 2005 visant à protéger la liberté de mouvement des Palestiniens], l’organisation de défense des droits de l’homme dans laquelle je travaille, a conduit le ministère israélien de la Défense à révéler un document intitulé « Food Consumption in the Gaza Strip – Red Lines » (Consommation alimentaire dans la bande de Gaza – Lignes rouges). Ce document contenait des informations sur la politique de restriction de l’entrée des denrées alimentaires à Gaza entre 2007 et 2010. Il montrait, entre autres, des calculs de la quantité de calories par habitant autorisées à entrer dans la bande de Gaza.

Même après s’être rétracté à ce propos, Israël a continué à interdire l’entrée de nombreux articles et matières premières qu’il définit comme étant « à double usage », c’est-à-dire qu’il considère qu’ils ont un usage à la fois civil et militaire. Il a ainsi interdit l’entrée de nombreux biens essentiels au développement des infrastructures civiles et à l’essor de l’économie locale, tels que les engrais, les bétonnières et tous les types de machines chantier. Israël a également continué à déterminer quels produits pouvaient sortir de Gaza, où ils pouvaient être vendus, en quelle quantité et à quel moment.

En outre, des décennies après la signature des accords d’Oslo [septembre 1993], qui prévoyaient le transfert du contrôle du registre de la population palestinienne à l’Autorité palestinienne, Israël continue pratiquement de contrôler le registre. Il conserve ainsi le pouvoir de désigner les Palestiniens comme résidents de Gaza ou de Cisjordanie, et de leur dicter où ils peuvent vivre, travailler et fonder une famille.

Le contrôle permanent d’Israël sur Gaza s’étend également au territoire maritime et à l’espace aérien de la bande. Contrairement aux accords d’Oslo, Israël a interdit la construction d’un port maritime et la reconstruction de l’aéroport international de Gaza, détruit par les bombardements israéliens en 2001. Il a bloqué l’espace aérien de Gaza et renforcé son contrôle sur les télécommunications, en limitant les fréquences disponibles de manière à priver les Palestiniens des technologies de troisième et quatrième génération. Israël impose aussi par la force une « zone de pêche » de 10 à 15 milles nautiques au large de la côte de Gaza et a établi une « zone tampon » le long de la barrière de séparation, restreignant l’accès à la zone où se trouvent la plupart des terres agricoles de la bande de Gaza.

Par conséquent, malgré les affirmations persistantes du contraire, le contrôle actuel d’Israël équivaut effectivement à une poursuite de l’occupation – et ce contrôle entraîne des obligations morales et juridiques envers la population civile. Mais au lieu de reconnaître son devoir fondamental de protéger les droits de l’homme des Palestiniens, Israël a constamment renié sa responsabilité et opté pour la punition collective et la guerre économique, en violation du droit international.

Isolement, séparation et fragmentation
Le bouclage de Gaza a toujours fait partie d’un ensemble plus large de restrictions de mouvement imposées dans le cadre de la « politique de séparation » d’Israël, dont l’objectif est d’isoler et de séparer le territoire de la Cisjordanie et d’Israël. Israël a justifié cette politique par la nécessité d’assurer la sécurité. Toutefois, les vastes restrictions en matière de déplacements des personnes et de circulation des marchandises ne peuvent s’expliquer uniquement par la sécurité.

Ces restrictions sont plutôt imposées pour faire avancer les objectifs politiques et démographiques illicites [du point de vue du droit international] d’Israël : saper les institutions nationales qui étaient censées étayer un Etat palestinien ; fragmenter la société palestinienne et son économie; promouvoir l’annexion de facto de la Cisjordanie et limiter l’accès des Palestiniens à cette dernière; et maintenir le contrôle israélien sur l’ensemble de la région.

Cette politique a eu pour effet de séparer l’économie palestinienne entre Gaza et la Cisjordanie. Les étudiants de Gaza n’ont pas pu étudier dans les universités de Cisjordanie. Les équipes médicales, les universitaires, les employés des organisations de la société civile et les spécialistes de tous les domaines ne pouvaient pas voyager entre les deux zones, même pour des réunions ou des formations. Les familles dispersées entre Gaza et la Cisjordanie ne peuvent pas se réunir, sauf dans des circonstances très exceptionnelles.

Ces dernières années, les quelques Palestiniens qui ont obtenu un permis de sortie via Erez appartenaient tous à une ou plusieurs des trois catégories suivantes: commerçants ou ouvriers (soumis à des quotas étroits dictés par Israël), patients (et leurs accompagnateurs) ayant besoin de traitements médicaux particuliers et urgents qui ne sont pas disponibles à Gaza, et une poignée d’autres cas définis comme « humanitaires et exceptionnels », tels que les personnes souhaitant assister à un mariage, rendre visite à un parent malade ou assister à des funérailles – mais uniquement d’un membre de la famille au premier degré.

Les déplacements via l’Egypte, l’autre voisin de Gaza, ont également été restreints au fil des ans, tout comme l’accès aux marchandises. L’Egypte a elle aussi des obligations envers les Palestiniens de Gaza en raison de sa proximité physique, notamment celle de faciliter l’accès de l’aide humanitaire et, comme tous les autres pays du monde, de prévenir activement les violations du droit international. Mais contrairement à Israël, l’Egypte n’a pas d’obligations envers les Palestiniens en vertu du droit découlant de l’occupation et ne contrôle pas non plus l’accès des habitants de Gaza aux autres parties des territoires occupés.

Les tentatives de détournement de la responsabilité vers l’Egypte – un poncif courant, de longue date, dans le discours israélien – font partie d’un projet plus large d’occultation et d’évitement de la propre responsabilité d’Israël envers les résidents de Gaza. Quelle que soit la politique de l’Egypte à l’égard de la bande de Gaza, Israël a le devoir, au minimum, de permettre l’accès à tout ce qui est nécessaire pour assurer des conditions de vie normales à l’ensemble de la population sous son contrôle.

Cinq mois après le début de la guerre la plus sanglante et la plus destructrice que Gaza ait jamais connue, il est difficile, mais d’une importance vitale, de se rappeler que tout plan pour le « jour d’après » doit inclure le libre passage entre Gaza, Israël, la Cisjordanie et le reste du monde. Le retour au statu quo ante – une vie faite de bouclage, de séparations, de permis et de guerres sans fin – n’est pas une option.

Les menaces israéliennes de fermer la bande de Gaza « de façon permanente » peuvent être motivées par la peur, mais cela ne rendra personne plus en sécurité. L’avenir de toutes les personnes vivant entre le Jourdain et la mer Méditerranée dépend de la liberté et des droits de l’homme, y compris la liberté de circulation, pour tous et toutes.

Noa Galili
Noa Galili est chargée des relations avec les gouvernements, de la recherche et du plaidoyer à Gisha – Centre juridique pour la liberté de circulation.

Article publié sur le site israélien +972 le 10 mars 2024 – cet article a été publié en hébreu sur Local Call ; traduction rédaction A l’Encontre
http://alencontre.org/moyenorient/palestine/gaza-la-construction-dune-prison-a-ciel-ouvert-depuis-des-decennies-avant-le-7-octobre.html

******
Le plan d’assujettissement des Palestiniens se poursuit

En dépit du faible nombre de sièges que Bezalel Smotrich [Mafdal-Sionisme religieux] devrait remporter, selon les sondages, Israël met déjà en œuvre le plan du ministre des Finances pour soumettre les Palestiniens et va même au-delà des lignes et des frontières que Smotrich a exposées publiquement. Le « plan décisif » de Smotrich, comme il l’a nommé, est la frère jumeau de la réforme judiciaire. Leurs auteurs, partisans et défenseurs proviennent du milieu de plus en plus puissant des colons sionistes religieux [voir sur ce site l’article de James Robins publié le 20 février 2024].

Une majorité d’Israéliens s’oppose à ce coup d’Etat [judiciaire], dont l’essentiel consiste à donner au gouvernement un pouvoir politique illimité et à réduire encore son implication dans la fourniture de services sociaux. Pourtant une plus grande majorité de Juifs israéliens approuvent ouvertement – dans la pratique, tacitement et sur TikTok – la politique de ce gouvernement putschiste telle qu’appliquée à tous les Palestiniens. Le massacre du 7 octobre en a été la cause immédiate. Mais il s’agit essentiellement de la même politique d’assujettissement qu’Israël poursuit depuis au moins 15 ans. Bezalel Smotrich, qui est sans contour, n’a fait que l’articuler avec précision.

Il y a sept ans, au printemps 2017, Smotrich – alors encore député au sein du parti Habayit Hayehudi-Le Foyer juif – avait présenté dans des cercles sionistes religieux fermés son plan pour un Etat de la rivière à la mer, pour un seul peuple [voir Haaretz, 22 mai 2023]. Le peuple juif. Certains en ont conclu que le massacre d’enfants et de femmes palestiniens était inclus dans sa troisième option : une guerre totale contre les Palestiniens qui refusent d’émigrer ou de rester et d’accepter la non-réalisation de leurs droits nationaux dans ce pays.

Dans une réponse aux critiques de son plan dans Haaretz, il a réfuté entièrement l’interprétation extrême donnée à ses propos, et semble-t-il au fait qu’il s’est appuyé sur des lettres envoyées par Joshua bin Nun [Josué le prophète successeur de Moïse dans la conduite vers la Terre promise], selon un midrash [exégèse biblique], aux habitants de la terre qu’il s’apprêtait à conquérir, selon la Bible (Haaretz, « I didn’t call for the wholesale killing of all Palestinians » –  «Je n’ai pas appelé au massacre de tous les Palestiniens », 4 juin 2017).

Déjà dans un entretien franc qu’il a accordé à Ravit Hecht il y a plus de sept ans (Haaretz, 3 décembre 2016), Smotrich a mentionné Josué et ses lettres. « [N]ous décidons du conflit : je détruis leurs espoirs [des Palestiniens] d’établir un Etat », a-t-il affirmé à Ravit Hecht. Quand elle a posé la question « comment ? », il a répondu : « Lorsque Josué est entré dans le pays, il a envoyé trois lettres à ses habitants : ceux qui veulent accepter [notre domination] accepteront ; ceux qui veulent partir partiront ; ceux qui veulent se battre se battront… Ceux qui veulent partir, et il y en aura, je les aiderai. Quand ils n’auront plus d’espoir ni de perspectives, ils partiront, comme ils sont partis en 1948. »

Ce n’est pas une coïncidence si, depuis le début de la guerre, Smotrich fait partie des membres du gouvernement et des hommes politiques qui ont présenté avec enthousiasme la solution « humaine » pour les non-combattants de Gaza : le transfert volontaire de population. Les frappes aériennes y contribuent. En effet, chaque jour, même des plus braves patriotes de Gaza quittent le territoire, fuyant les horreurs de la destruction et de la mort, s’ils ont l’argent ou les bonnes relations.

Revenons à 2016. Smotrich a déclaré à Ravit Hecht : « Ceux qui ne partent pas accepteront la domination de l’Etat juif, auquel cas ils pourront rester, et quant à ceux qui ne le font pas, nous les combattrons et les détruirons. » A l’époque, le jeune membre de la Knesset s’était concentré sur la Cisjordanie et avait présenté son annexion, l’expansion de la colonisation et l’augmentation du nombre de colons comme l’arme principale du processus d’assujettissement. Aujourd’hui, la défaite et l’assujettissement sont le mot d’ordre s’imposant dans tous les territoires.

La Cisjordanie, qui était déjà coupée en deux, est encore plus fragmentée par les barrages routiers, les points de contrôle et les grillages verrouillés à la sortie des villages et des villes, ainsi que par les nouvelles routes que les colons ont ouvertes. L’administration civile, l’armée et les colons ostensiblement organisés continuent d’expulser les Palestiniens de leurs terres. Les mesures économiques de vengeance, orchestrées par Smotrich, ont appauvri les habitants dans une mesure qu’ils n’avaient pas connue depuis de nombreuses années. Dans le même temps, le gouvernement approuve de plus en plus d’habitations pour les Juifs. La fin de cette guerre sanglante dans la bande de Gaza n’est pas en vue.

En Israël, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, s’est assuré de réduire les allocations gouvernementales à la population arabe avant même la guerre. Et les forces de police sous la conduite de son ami/rival le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir et l’opinion publique incendiaire veillent à ce que les citoyens palestiniens israéliens ne puissent même pas exprimer leurs sentiments de douleur et de choc face au sort de leur peuple dans la bande de Gaza.

Le fer de lance de la bataille contre la réforme judiciaire, à savoir Frères et Sœurs d’armes [organisation d’hommes et de femmes issus des diverses unités de l’armée, présente dans les manifestations contre la réforme judiciaire], est le fer de lance de l’écrasement de Gaza et du massacre de ses civils [ces réservistes ont été mobilisés]. Il y a environ un an, des centaines de milliers de manifestant·e·s israéliens, opposés à la réforme, ont contrecarré le renvoi du ministre de la Défense Yoav Gallant, dont l’incompétence professionnelle et l’échec ministériel ont été révélés par les événements du 7 octobre. Aujourd’hui, ils sont absents des manifestations pour la libération des otages.

Même ceux qui se sont moqués de l’anglais et des connaissances économiques de l’actuel ministre des Finances et ministre délégué à la Défense participent ou soutiennent à haute voix ou par leur silence l’usage écrasant de la force par le gouvernement contre les Palestiniens : dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et en Israël même. La plupart des Israéliens ont été choqués par les déclarations sans fard de Smotrich. Elles reflètent franchement l’opinion du gouvernement, selon lesquelles la libération des Israéliens enlevés par le Hamas le 7 octobre n’est pas la question la plus importante. Mais la plupart des Israéliens juifs ne sont pas choqués par le meurtre de plus de 20 000 femmes et enfants dans la bande de Gaza, par la famine croissante et le danger de mort et de déshydratation de ses habitants.

Lorsque cette terrible guerre prendra fin – qui sait quand – la majorité qui s’est opposée à la réforme judiciaire découvrira que cette réforme est presque accomplie. Le contrôle judiciaire est plus faible et plus soumis au régime que jamais, le système scolaire est totalement consensuel et plus lâche que jamais, et les médias se font les porte-parole de l’armée avec un enthousiasme débordant. Une vraie victoire.

Amira Hass
Opinion publiée par le quotidien israélien Haaretz le 12 mars 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre
http://alencontre.org/moyenorient/palestine/israel-palestine-le-plan-dassujettissement-des-palestiniens-se-poursuit.html

******
La « machine à tuer » d’Israël :
comment le soutien militaire américain
sape les pourparlers de cessez-le-feu et prolonge la guerre

Alors qu’Israël poursuit ses bombardements et son siège incessants de Gaza, où la faim et la déshydratation ont atteint des niveaux mortels, le Hamas a accusé Israël de « contrecarrer » les efforts visant à parvenir à un accord de cessez-le-feu. Une délégation du Hamas au Caire a déclaré qu’Israël avait insisté sur le rejet d’éléments d’un accord pour un processus progressif qui aboutirait à la fin de l’agression israélienne contre Gaza, ainsi qu’à l’entrée de l’aide et à la facilitation du retour des Palestiniens déplacés dans leurs foyers à Gaza. Pendant ce temps, l’administration Biden fait pression sur le Hamas pour qu’il accepte les conditions sur la table, affirmant qu’une offre « rationnelle » avait été faite pour une trêve de six semaines en échange de la libération des otages israéliens. Les déclarations de la Maison-Blanche semblent être « une manœuvre très politiquement calculée afin qu’ils puissent essentiellement pointer le blâme sur le Hamas si cela échoue », a déclaré Tahani Mustafa, analyste principal de la Palestine à l’International Crisis Group. Mustafa fournit également des mises à jour sur l’effondrement des opérations de l’UNRWA, la répression en Cisjordanie et l’utilité du droit international pour la Palestine aujourd’hui.

NERMEEN SHAIKH : Une délégation du Hamas qui se trouvait au Caire pour des pourparlers de cessez-le-feu a quitté l’Egypte, accusant Israël de, je cite, « contrecarrer » les efforts pour parvenir à un accord. Les pourparlers devraient reprendre la semaine prochaine. Un haut responsable du Hamas, Sami Abu Zuhri, a déclaré à Reuters qu’Israël insistait sur le rejet d’éléments d’un accord pour un processus progressif qui aboutirait à la fin de l’agression israélienne contre Gaza, ainsi qu’à l’entrée de l’aide et à la facilitation du retour des Palestiniens déplacés dans leurs foyers à Gaza.

Les négociateurs du Hamas, du Qatar et de l’Égypte – mais pas d’Israël – étaient au Caire pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu de 40 jours à temps pour le mois sacré musulman du Ramadan, qui commence au début de la semaine prochaine. Alors que les pourparlers sont dans l’impasse et ne doivent reprendre que la semaine prochaine, cette date limite officieuse pour un accord semble hautement improbable.

AMY GOODMAN : Mardi, le président Biden a exhorté le Hamas à accepter les termes sur la table et a affirmé qu’une offre rationnelle avait été faite pour un cessez-le-feu en échange de la libération des otages israéliens. Biden a déclaré aux journalistes : « C’est entre les mains du Hamas en ce moment. Si nous en arrivons à la situation où cela se poursuit jusqu’au Ramadan, ce sera très dangereux », a déclaré Biden.

Alors que les pourparlers étaient en cours, Israël a poursuivi ses bombardements incessants de Gaza, tuant plus de 80 personnes au cours des dernières 24 heures. Le bilan après près de cinq mois d’assaut est d’au moins 30 800 morts et près de 73 000 blessés. Pendant ce temps, la faim a atteint des niveaux catastrophiques en raison du siège d’Israël. Au moins 20 Palestiniens sont morts de malnutrition et de déshydratation, selon le ministère de la Santé.

Pour en savoir plus, nous sommes rejoints par Tahani Mustafa, analyste principal de la Palestine à l’International Crisis Group. Elle est normalement basée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, mais elle se joint à nous aujourd’hui depuis Doha, au Qatar, où elle assiste à un symposium sur la Palestine organisé par l’Université de Georgetown.

Bienvenue à Democracy Now !, Tahani. Pouvez-vous commencer par parler de la situation sur le terrain et de ces pourparlers de cessez-le-feu ? Le Hamas dit qu’Israël a saboté les pourparlers et le Hamas a quitté Le Caire. Et puis on nous apprend qu’en fait, des négociations sont toujours en cours.

TAHANI MUSTAFA : Donc, je pense que les négociations en ce moment sont très précaires. Nous avons vu que l’accord de cessez-le-feu, ou du moins ce qui est proposé par Israël et les États-Unis, qui, soit dit en passant, ont unilatéralement proposé certaines de ces conditions plutôt que de s’engager efficacement avec le Hamas – cela semble être une manœuvre très politiquement calculée afin qu’ils puissent essentiellement pointer le blâme sur le Hamas si cela échoue. Mais ce que nous avons vu dans ces propositions qui ont été faites, c’est qu’elles n’offrent pas grand-chose au Hamas et à Gaza. Il n’y a aucune garantie en termes d’aide, quel sera le montant de l’aide. Déjà, Israël prétend qu’il autorise des quantités suffisantes d’aide, contrairement à ce que disent même les organisations de défense des droits de l’homme, de sorte que nous avons déjà vu qu’ils trafiquent la réalité là-bas.

Et il y a aussi l’inquiétude, et à juste titre, que cela va simplement – je veux dire, en termes de ce qui a été proposé, c’est une pause de six semaines, c’est ce qu’Israël et les États-Unis offrent. Et donc, pour le Hamas et pour les Gazaouis, ils voient essentiellement cela comme une pause dans la machine à tuer, essentiellement, où le Hamas remet ces otages, rend toutes les cartes à sa disposition, puis la machine à tuer reprend.

NERMEEN SHAIKH : Ce qui est remarquable dans les pourparlers, c’est qu’Israël a, en fait, refusé de participer aux pourparlers qui se sont tenus au Caire, disant que le Hamas devait présenter une liste de 40 otages âgés, malades et féminins qui seraient les premiers à être libérés dans le cadre d’une trêve. Alors, pourriez-vous expliquer quels sont les obstacles à la révélation d’une telle liste et pourquoi le Hamas hésite à le faire ?

TAHANI MUSTAFA : Ce n’est pas nécessairement de l’hésitation. C’est la difficulté d’essayer d’évaluer combien d’otages sont réellement en vie, d’autant plus que le Hamas ne détient pas tous ces otages. Donc, vous savez, il pourrait y avoir – il pourrait très bien y avoir des otages retenus captifs par d’autres groupes. Maintenant, étant donné, évidemment, la difficulté en termes de mouvement en raison de l’attaque israélienne, il a été très difficile de rassembler des chiffres concrets, en particulier en ce qui concerne le nombre de personnes réellement vivantes. Donc, c’est plus la logistique d’être en mesure de fournir une liste confirmée appropriée qui retient le Hamas.

NERMEEN SHAIKH : Tahani, quels sont les risques qu’un accord ne soit pas trouvé la semaine prochaine ? Parce qu’au départ, on craignait qu’Israël n’aille de l’avant avec son invasion de Rafah.

TAHANI MUSTAFA : La semaine prochaine marquera le début du Ramadan. Vous savez, depuis quelques années maintenant, nous avons vu que le Ramadan a été une période incroyablement provocante. Le mois de mai 2021 a marqué le précédent conflit transfrontalier entre Israël et le Hamas, et cela n’avait rien à voir avec les événements à Gaza et tout à voir avec les provocations que nous avons vues dans des endroits comme Jérusalem-Est.

Si nous ne voyons pas – ce que nous ne verrons probablement pas – un cessez-le-feu ou une sorte de pause avant le Ramadan, compte tenu de l’escalade de la violence, compte tenu des températures sur le terrain, vous savez, cela pourrait être catastrophique, pas seulement pour Gaza en termes de ce que cela signifie également à propos d’une invasion imminente de Rafah. Ce qui, selon les analystes israéliens, n’est pas une question de « si » mais de « quand », mais aussi dans des endroits comme la Cisjordanie et même Jérusalem-Est, où Israël a jusqu’à présent affirmé qu’il ne limiterait pas l’accès à des endroits comme le complexe d’Al-Aqsa, mais nous avons vu dans le passé qu’il l’a effectivement fait. Et souvent, cela a été très arbitraire en termes de temps et de conditions qu’ils ont mis en termes de restrictions d’accès, mais, plus important encore, comment cela a conduit, en particulier au cours des deux dernières années, à de graves escalades de la violence.

AMY GOODMAN : Dans le prochain segment, nous allons parler plus en détail de cet exposé du Washington Post qui dit que les États-Unis ont tranquillement inondé Israël d’une centaine de transferts d’armes, qui n’ont pas été, pour la plupart, approuvés par le Congrès, à une écrasante majorité. Pouvez-vous nous parler de l’importance de la déclaration du président Biden : « Nous devons acheminer plus d’aide à Gaza. Il n’y a pas d’excuses. Aucune », mais en même temps, la chose qui arrête cela, les bombardements israéliens, l’arrêt des groupes d’aide, les États-Unis l’ont soutenue quand il s’agit de Gaza, avec l’appui de bombes, de missiles et de munitions ?

TAHANI MUSTAFA : Eh bien, exactement. Ce que je veux dire, c’est que les États-Unis n’ont pas fait grand-chose pour faire pression sur Israël afin qu’il limite une partie de la violence sur le terrain, qu’il limite l’intensité de sa campagne militaire. Et dans le même temps, il se plaint maintenant qu’il n’y a pas suffisamment d’itinéraires d’aide.

Les États-Unis ont le pouvoir de s’assurer qu’il y a suffisamment de voies d’acheminement de l’aide. Les États-Unis ont le pouvoir de s’assurer qu’Israël respecte les mesures provisoires énoncées par la CIJ lorsqu’ils ont affirmé qu’Israël avait des comptes à rendre en matière de génocide. Mais il ne l’a tout simplement pas fait. Il n’y a absolument aucune ligne rouge, aucune pression n’est exercée sur Israël. Et pire encore, nous assistons à des baisses d’aide de ce genre où, même en termes de valeur nutritionnelle et de suffisance, je veux dire, elles sont loin de répondre aux besoins de la plupart des Gazaouis du nord. Je veux dire, c’est honnêtement   je veux dire, c’est plus une sorte de posture de la diplomatie inefficace des États-Unis qu’autre chose.

NERMEEN SHAIKH : Tahani, vous êtes normalement basé – en dehors de ce qui se passe à Gaza, si vous pouviez nous parler de la situation en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre ?

TAHANI MUSTAFA : Je veux dire, la situation a été incroyablement désastreuse. Et, malheureusement, compte tenu de toute l’attention médiatique sur Gaza, il n’y a pas vraiment eu beaucoup d’attention en termes de nombreuses violations qui ont eu lieu en Cisjordanie, où nous avons – au cours du premier mois seulement, nous avons vu une augmentation de la violence des colons israéliens, où nous avons vu quelque chose comme 15 communautés palestiniennes déplacées. où nous avons vu la Cisjordanie être soumise à un siège économique, qui a duré jusqu’à aujourd’hui, soit dit en passant. Il y a eu des restrictions de mouvement, où la capitale administrative de l’AP a été coupée de la partie nord de la Cisjordanie en raison de l’érection de points de contrôle de fortune et de fermetures de routes et de barrages routiers.

Pire encore, vous avez vu, avant le 7 octobre, je veux dire, que la plupart des points chauds en Cisjordanie se trouvaient principalement dans le nord, dans des endroits comme Jénine et Naplouse. Maintenant, cela s’est à peu près répandu dans tous les domaines. Vous voyez apparaître des endroits où le militantisme n’était pas un problème avant le 7 octobre, dans des endroits comme Tubas, dans des endroits comme Hébron. Pire encore, vous voyez des images similaires à celles où vous avez vu la destruction de localités à Gaza, où vous voyez maintenant exactement les mêmes images, mais à plus petite échelle, dans des endroits comme le camp de réfugiés de Jénine, dans des endroits comme le camp de réfugiés de Tulkarem, où les soldats israéliens sont entrés et ont rasé ces localités, ces quartiers, jusqu’au sol. où ils ont détruit les lignes électriques, l’assainissement, l’eau, les centres culturels, qui servaient autrefois de forme d’expression civique et de mécanismes permettant aux jeunes Palestiniens d’évacuer leurs frustrations sous des formes plus pacifiques, n’est-ce pas ? Mais vous avez vu les jeunes générations être davantage influencées, par nécessité, vers le militantisme et la résistance armée, et où ces quartiers sont pratiquement devenus inhabitables.

Donc, vous savez, vous avez vu une augmentation significative de la violence, non seulement de la part des colons, mais aussi des soldats israéliens. Du 7 octobre à aujourd’hui, rien qu’en Cisjordanie, nous avons vu quelque chose comme 420 Palestiniens tués, et la majorité d’entre eux l’ont été par des opérations de recherche et d’arrestation et des assassinats ciblés.

AMY GOODMAN : L’une des parties du cessez-le-feu est la libération d’otages, ainsi que de prisonniers palestiniens. Parlez du nombre de Palestiniens qui ont été arrêtés depuis le 7 octobre – par exemple, en Cisjordanie occupée. S’agit-il de quelque chose comme, eh bien, plus de 7 000 ? Combien d’entre eux sont des enfants ? Combien d’entre eux ont moins de 18 ans ? Et de quoi ont-ils été accusés ?

TAHANI MUSTAFA : Eh bien, la majorité de ceux qui ont été arrêtés sont – environ 7 000 – une proportion importante d’entre eux sont des enfants, vous savez, des personnes de moins de 18 ans. Et en termes de charge, je veux dire, c’est le but. Ils n’ont été accusés de rien. Il s’agit d’une détention administrative, où ils peuvent être détenus indéfiniment sans inculpation ni procès. Et cela peut aller de n’importe quel type d’activité, qu’il s’agisse d’aimer un post Facebook ou simplement d’exprimer toute forme de solidarité avec Gaza. Les Israéliens n’ont pas vraiment besoin d’excuses ou de raisonnements légitimes pour arrêter des gens en Cisjordanie. Il s’agit d’arrestations très arbitraires. Et, je veux dire, ces arrestations peuvent aller de 50 à 100 par jour, sont quelques-uns des chiffres que nous avons vus, depuis le début du 7 octobre.

Et je pense qu’il vaut la peine de rappeler à vos téléspectateurs qu’il s’agit d’une population qui n’a rien à voir avec les événements du 7 octobre. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s’est exprimé immédiatement après les attentats du 7 octobre et a condamné à la fois le Hamas et la résistance armée, affirmant que la résistance armée n’était pas un moyen d’autodétermination. Et pourtant, nous avons vu le châtiment collectif infligé à une population qui, comme je l’ai dit, n’avait rien à voir avec les événements du 7 octobre.

NERMEEN SHAIKH : Et, Tahani, pourriez-vous expliquer ? Je veux dire, il y a eu un certain nombre de détenus de Gaza, 27, qui sont morts en détention. Si vous pouviez nous expliquer, vous savez, combien vous connaissez et qui sont ces gens ?

TAHANI MUSTAFA : Encore une fois, ces arrestations sont incroyablement arbitraires. Vous savez, ils ont effectivement arrêté des hommes, des femmes et des enfants. Nous avons vu des soldats israéliens, littéralement, publier des images et des vidéos d’eux-mêmes en train de torturer, d’arrêter et de retenir, encore une fois, des jeunes hommes, des femmes, des enfants sur des comptes de médias sociaux comme Telegram, TikTok, vous savez, publiant beaucoup de ces crimes, ce qui équivaut, effectivement, à des crimes de guerre sur les médias sociaux, ce qui montre vraiment le niveau d’impunité qu’Israël sait qu’il peut s’en tirer.

Et comme je l’ai dit, ces arrestations ont été très arbitraires. Souvent, ces personnes ne sont pas affiliées au Hamas. En fait, je pense qu’il y a quelques mois, nous avons vu – et c’était en fait quelque chose de surprenant appelé par les médias occidentaux – la façon dont Israël a essayé de trafiquer ces images pour montrer qu’ils étaient des militants, alors qu’en fait ils ne l’étaient pas. Ainsi, beaucoup de ceux qui ont été arrêtés sont des civils ordinaires de Gaza qui n’ont absolument aucune affiliation à une faction politique particulière.

AMY GOODMAN : J’aimerais vous poser une question sur le fait que l’Afrique du Sud s’adresse une fois de plus à la Cour internationale de Justice, qu’elle prenne des mesures d’urgence supplémentaires à Gaza, y compris l’ordre d’un cessez-le-feu. Bien sûr, l’Afrique du Sud a porté l’affaire de génocide contre Israël devant la Cour, mais a déclaré : « La menace d’une famine totale s’est maintenant matérialisée. Le tribunal doit agir maintenant pour mettre fin à cette tragédie imminente. Tahani ?

TAHANI MUSTAFA : Je veux dire, écoutez, je pense, dans la pratique, vous savez, le droit international est inutile. Il n’est utile que dans la mesure où les puissants le permettent. Et, vous savez, à bien des égards, les audiences de la CIJ ont été stimulantes, en ce sens que c’est la première fois qu’Israël est tenu de rendre des comptes dans le luxe de l’impunité qui dure depuis des décennies et dont il a pu s’en tirer. Mais en même temps, nous avons vu que depuis que la CIJ a ordonné à Israël de prendre des mesures provisoires, elle ne l’a pas fait. Et pire encore, il n’y a eu absolument aucune pression pour s’assurer qu’Israël le fasse. Nous avons assisté à la suppression du financement d’organisations comme l’UNRWA, qui ont été la principale source d’aide et d’assistance aux personnes sur le terrain. Nous avons vu, vous savez, je pense que plus de 15 000, voire 20 000, Palestiniens ont été tués depuis que la CIJ a émis des mesures provisoires. Et nous n’avons vu absolument aucune pression sur Israël pour qu’il essaie de se contenter d’un cessez-le-feu ou d’une quelconque pause.

NERMEEN SHAIKH : J’aimerais vous poser une question au sujet de l’UNRWA. Le Canada a déclaré qu’il reprendrait le financement de l’agence, après avoir interrompu son soutien en janvier à la suite d’affirmations israéliennes selon lesquelles 12 membres du personnel étaient impliqués dans l’attaque du 7 octobre. Pourriez-vous nous parler de ce qui se passe avec le financement de l’agence et de l’impact du retrait de tant de pays, y compris les États-Unis, qui sont le plus grand bailleur de fonds, ou qui l’ont été ?

TAHANI MUSTAFA : Eh bien, à l’heure actuelle, l’UNRWA ne tient qu’à un fil. Nous avons assisté à une reprise du financement et à des fonds supplémentaires provenant de diverses autres sources, mais l’UNRWA tient vraiment un fil. Et le pire, c’est qu’il n’y a absolument aucune organisation capable de combler ce vide. Vous savez, il y a eu des tentatives d’obtenir des organisations comme le Programme alimentaire mondial, mais elles n’ont tout simplement pas la capacité de faire ce que fait l’UNRWA. Vous savez, aucune organisation n’est aussi intégrée dans l’infrastructure civique de Gaza que l’UNRWA. Et plus important encore, il ne peut pas – il ne peut pas se substituer à la plupart des services fournis par l’UNRWA, ce qui, de l’aveu même du PAM, ne peut pas se substituer à la plupart des services fournis par l’UNRWA. Donc, à l’heure actuelle, vous savez, l’UNRWA ne tient vraiment qu’à un fil et aux conséquences de tout type d’assèchement potentiel des fonds, et j’espère qu’il n’en arrivera pas là, mais si c’est le cas, ce sera incroyablement catastrophique.

AMY GOODMAN : Tahani, nous n’avons qu’une minute, mais nous voulions vous poser une question au sujet de Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, qui s’est rend – sans autorisation, apparemment, de Netanyahu – à Washington, où il a rencontré Blinken, où il a rencontré la vice-présidente Harris, où Netanyahu a dit à l’ambassade d’Israël de ne pas coopérer avec ce qu’il a appelé un voyage non autorisé. Voyez-vous une scission qui pourrait faire tomber Netanyahou ?

TAHANI MUSTAFA : Il y a certainement eu une scission au sein de l’administration israélienne. Et c’est quelque chose qui a commencé à faire surface au cours des deux derniers mois entre l’establishment politique et militaire, mais même en interne au sein de l’establishment politique. De toute évidence, l’accueil de Gantz est substantiel pour la politique israélienne. Encore une fois, vous savez, c’est un signe de l’inefficacité de la diplomatie américaine, par laquelle, pour réitérer leur mécontentement à l’égard de la politique de Netanyahou, ils accueillent et s’engagent maintenant avec un politicien de l’opposition.

Mais encore une fois, cela ne change rien vraiment à la réalité sur le terrain pour les Palestiniens. Rien n’est sorti de cette réunion, où Israël était – vous savez, il n’y avait pas de lignes rouges posées en termes de ce qu’Israël peut et ne peut pas faire à Gaza. Là encore, aucune pression n’est exercée sur Israël. Simplement, vous savez, réaffirmer votre mécontentement à l’égard de la stratégie de Netanyahou en ce moment en vous engageant avec un politicien de l’opposition n’est pas suffisant pour réellement changer la réalité sur le terrain pour les Palestiniens.

AMY GOODMAN : Tahani Mustafa, nous tenons à vous remercier d’être avec nous, analyste principal de la Palestine à l’International Crisis Group. Elle est normalement basée en Cisjordanie occupée, à Ramallah, mais elle se joint à nous aujourd’hui depuis Doha pour un symposium auquel elle assiste sur la Palestine, organisé par Georgetown, au Qatar.

7 mars 2024, tiré de democracy.now
https://www.democracynow.org/2024/3/7/israel_hamas_ceasefire_talks
https://www.pressegauche.org/La-machine-a-tuer-d-Israel-comment-le-soutien-militaire-americain-sape-les

******
Stop à l’accord d’association UE-Israël

A la lumière des morts et des souffrances endurées par le peuple palestinien, 195 organisations de la société civile se sont réunies pour rédiger une lettre aux décideurs de l’Union européenne demandant la suspension de l’accord d’association UE-Israël en raison de la violation des clauses relatives aux droits humains de cet accord. Nous espérons que la suspension de l’accord sera un moyen pour l’UE d’exercer son influence afin de réduire l’étendue des souffrances humaines et des violations des droits de l’Homme.

Mme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne
M. Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission européenne
M.Charles Michel, président du Conseil européen
Mme Roberta Metsola, présidente du Parlement européen
M. Alexander De Croo, président du Conseil de l’Union européenne
M. Josep Borrell, Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité

Mesdames, Messieurs,
Les organisations soussignées appellent l’UE à suspendre l’accord d’association UE-Israël à la lumière des violations des droits humains commises par l’Etat d’Israël. Ces violations constituent un non-respect des clauses des « éléments essentiels » qui stipulent que l’accord est conditionné au respect des droits humains et des principes démocratiques par les parties. Nous condamnons sans équivoque toutes les violations du droit international, en particulier le meurtre de civils, et nous demandons aux autorités compétentes d’enquêter sans délai.

La guerre qu’Israël mène actuellement contre Gaza entraîne des pertes civiles énormes, une destruction massive des infrastructures civiles et le déplacement de l’écrasante majorité de la population de Gaza. Le système de santé à Gaza s’est effondré, les hôpitaux ont été bombardés et détruits, le personnel de santé a été tué. La population de Gaza est exposée à un risque imminent de famine et de mort par maladie contagieuse. Cette situation résulte du bombardement de Gaza et du blocage par Israël de l’accès à la nourriture, à l’eau, au carburant, aux médicaments, à l’aide humanitaire et de la perturbation du système d’égouts. Il s’agit là de violations claires et bien établies des droits humains des Palestiniens et Palestiniennes.

Les violations des droits humains commises par le gouvernement israélien n’ont toutefois pas commencé en octobre 2023. Le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies a conclu qu’avant cette période, de graves violations des droits humains avaient déjà été commises. L’établissement et l’expansion de colonies illégales en Cisjordanie font partie de ces violations, entraînant notamment l’expropriation de terres privées appartenant à des populations palestiniennes, la discrimination raciale due à l’expulsion forcée de ces populations et à la démolition de leurs biens, un climat d’impunité pour les auteurs de violences commises par les colons et l’implication des forces de sécurité israéliennes dans ces actes, ainsi que des restrictions à la liberté de circulation pour les Palestiniens et Palestiniennes. En outre, le Conseil européen s’est déclaré préoccupé par le blocus de la bande de Gaza (avant octobre 2023) et a demandé que les opérations militaires soient proportionnées et conformes au droit humanitaire international et qu’Israël assouplisse les restrictions imposées à la bande de Gaza.

L’UE considère que le respect des droits humains constitue un élément essentiel des accords d’association de l’UE avec les pays partenaires. Les dispositions de l’accord d’association UE-Israël stipulent que les parties établissent l’association « considérant l’importance que les parties attachent […] aux principes de la Charte des Nations unies, en particulier le respect des droits humains et de la démocratie, qui constituent la base même de l’association » et l’article 2 indique que « les relations entre les parties, ainsi que toutes les dispositions de l’accord lui-même, sont fondées sur le respect des droits humains et des principes démocratiques, qui guide leur politique intérieure et internationale et constitue un élément essentiel du présent accord. »

La violation des clauses dites « éléments essentiels » permet à l’UE de dénoncer ou de suspendre totalement ou partiellement les accords, conformément à l’article 60 de la Convention de Vienne sur le droit des traités. L’article 82 de l’accord d’association prévoit que « chacune des parties peut dénoncer l’accord en le notifiant à l’autre partie ».

Malgré ces violations bien établies des droits humains, de la législation internationale sur les droits humains et des principes démocratiques par l’État d’Israël, son économie continue de bénéficier d’un accès privilégié au marché de l’UE grâce à l’accord d’association UE-Israël. Les échanges commerciaux entre l’UE et Israël ont considérablement augmenté depuis la signature de l’accord en 2000. L’UE est le premier partenaire commercial d’Israël, représentant 28,8% de ses échanges de marchandises en 2022.

Selon la politique officielle de l’UE décrite dans l’« approche commune de l’utilisation des clauses politiques », adoptée par le Coreper en 2009, « les violations graves des clauses relatives aux éléments essentiels peuvent entraîner la suspension totale ou partielle de l’accord-cadre global et de tous les accords liés, y compris l’accord commercial (clause de non-exécution) ». Il est indéniable que le traitement des populations palestiniennes par Israël constitue au minimum une violation grave des clauses relatives aux droits humains de l’accord d’association UE-Israël. Il semblerait que tout dialogue politique et sur les droits humains que l’UE a eu avec Israël n’a pas été efficace pour prévenir les crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité.

Le 26 janvier 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a estimé qu’au moins certaines des accusations de l’Afrique du Sud selon lesquelles Israël commettrait un génocide étaient plausibles. Les juges ont établi qu’il convenait d’enquêter sur les preuves présentées, d’accepter les accusations et de refuser l’appel d’Israël à rejeter le procès. Le tribunal a ordonné à Israël de prendre des mesures pour prévenir un éventuel génocide en cours, notamment en autorisant l’acheminement d’une plus grande quantité d’aide humanitaire à Gaza et en prenant des mesures à l’encontre de ceux qui émettent des déclarations génocidaires. Bien que le verdict final ne soit pas encore connu, le fait que la CIJ ait considéré les revendications de l’Afrique du Sud comme « plausibles » et qu’elle ait pris des mesures provisoires à l’encontre d’Israël devrait tirer la sonnette d’alarme dans l’UE. Quelle que soit la décision finale de la CIJ, la décision provisoire a des implications directes pour les Etats tiers à la Convention sur le génocide, qui doivent utiliser tous les moyens légaux à leur disposition pour inciter Israël à s’abstenir d’actes violant la Convention sur le génocide, y compris le refus, la réduction ou la suspension de toute forme d’assistance, ou la suspension ou la révision des négociations et accords commerciaux.

Ce qui se passe actuellement à Gaza est la conséquence d’un échec politique et moral de la communauté internationale. La suspension de l’accord d’association en raison de la violation des clauses de l’accord relatives aux droits humains enverrait un message fort : l’engagement de l’UE en faveur des droits humains n’est pas qu’une simple rhétorique.

Nous vous demandons vivement de suspendre sans délai l’accord d’association UE-Israël.

Liste des signataires disponible sur le site de la LDH
https://www.ldh-france.org/stop-a-laccord-dassociation-ue-israel/

******
Ce samedi 17 mars,
rassemblons-nous pour la manifestation nationale
« Justice for Palestine »

IMG_20240310_154131_841-1024x1024

L’UPJB, Een Andere Joodse Stem, Shabbes 24/7 et De-Colonizer marcheront ensemble, unis au sein d’un « bloc juif ».

Depuis plus de cinq mois, plus de 30 000 Palestiniens et Palestiniennes, ont été tué.e.s.

Plus de 70 000 personnes ont été blessées. Plus de 7 000 personnes sont portées disparues.

Environ 2millions de personnes ont été déplacées de force tandis qu’une grande partie des infrastructures civiles ont été totalement détruites.

Ces crimes sont commis au nom du peuple juif. Nous le refusons.

Aujourd’hui encore, faisons raisonner notre voix juive. Continuons de dénoncer les crimes de guerre perpétrés par l’État d’Israël.

De dénoncer les politiques racistes et coloniales dont il se rend coupable. Crions notre refus. Rassemblons-nous et marchons pour clamer haut et fort :

NOT IN OUR NAME
PAS EN NOTRE NOM

L’appel complet des associations organisatrices ici.

Cessez-le-feu immédiat et permanent, justice pour la Palestine
Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza est la continuation de la Nakba, lorsqu’en 1948, des centaines de milliers de Palestinien.ne.s ont été déplacés de force. C’est la continuation de 75 années de violations du droit international par Israël, marquées par le colonialisme et l’apartheid contre l’ensemble du peuple palestinien, l’occupation de leurs terres et 16 années de blocus imposées aux Palestinien.ne.s vivant dans la bande de Gaza.
Depuis plus de quatre mois, plus de 30 000 Palestiniens et Palestiniennes, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tué.e.s. Plus de 70 000 personnes ont été blessées.
Plus de 7000 personnes sont portées disparues. Environ 2 million de personnes ont été déplacées de force tandis qu’une grande partie des infrastructures civiles ont été totalement détruites.
La communauté internationale doit agir pour mettre fin à l’injustice qui perdure et, de manière urgente, mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat et permanent et assurer la protection de toutes les populations civiles, la libération de toutes les personnes captives, la levée du siège de Gaza, et un accès à l’aide internationale pour les Palestinien.ne.s de Gaza actuellement en urgence humanitaire absolue.
Rassemblons-nous pour la marche nationale du 17 Mars à 14h Gare du Nord à Bruxelles pour exiger de la Belgique :
– qu’elle prenne l’initiative pour imposer un embargo militaire international complet, et dans le contexte européen, d’activer l’article numéro 2 relatif au respect des droits humains dans l’accord d’association UE-Israël en vue de conséquences économiques et diplomatiques à l’égard de l’État d’Israël ;
– qu’elle soutienne pleinement les enquêtes en cours de la Cour pénale internationale (CPI) et encourage son procureur à faire de la poursuite des auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de crime d’apartheid une priorité absolue ;
– qu’elle soutienne pleinement la procédure contre Israël introduite par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ) afin de stopper le génocide et le nettoyage ethnique du peuple palestinien par Israël et qu’elle se conforme pleinement à toutes les mesures conservatoires décidées par la Cour ;
– qu’elle mette fin, conformément au droit international, à toute complicité avec l’apartheid imposé au peuple palestinien en commençant par renforcer son appui politique et budgétaire au bon fonctionnement et à l’actualisation de la base de données de l’ONU relative aux entreprises impliquées dans la colonisation et en interdisant tout commerce avec les colonies israéliennes en territoire palestinien occupé.
*
Les organisateurs/organisatrices appellent les participant.e.s à respecter ces mots d’ordre et à manifester pacifiquement.
❌ Toute apologie de crimes de guerre, d’attaques contre des civil.e.s ou toute manifestation d’antisémitisme et de toute autre forme de racisme entraînera une exclusion du rassemblement.
*
A la demande de nos partenaires palestiniens, seul le drapeau palestinien national sera autorisé.

******

Déclaration commune du Conseil d’administration de MESA et de la CAF concernant la violence génocidaire actuelle contre le peuple palestinien et son patrimoine culturel à Gaza.

Mesa-logo

Le Conseil d’administration de l’Association d’études du Moyen-Orient et son Comité sur la liberté académique condamnent dans les termes les plus forts l’attaque en cours contre Gaza par l’État d’Israël, qui a fait plus de 100 000 morts et blessés palestiniens selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies. Nous avons déjà écrit des déclarations sur le conflit depuis le 7 octobre 2023, notamment sur les horreurs infligées aux civils et au secteur de l’éducation à Gaza (21 novembre 202325 janvier 2024), en Cisjordanie (22 novembre 2023), à Jérusalem (9 novembre 2023) et en Israël (20 novembre 202328 novembre 202323 janvier 2024). Nous nous sentons obligés d’écrire une fois de plus pour parler non seulement de l’accélération de la violence génocidaire infligée à la population palestinienne de Gaza, mais aussi du génocide culturel concomitant qui est le résultat de la destruction gratuite de l’environnement bâti et de l’infrastructure civile de la bande de Gaza.

L’horrible bilan humain de l’assaut militaire massif contre Gaza, qui en est à son 155ème jour, va de pair avec la destruction délibérée du paysage historique du territoire. La notion même de peuple palestinien est attaquée par la politique israélienne de destruction du patrimoine archéologique, religieux et culturel de Gaza. En tant que communauté scientifique, nous sommes avant tout horrifiés par la violence insondable et aveugle qui menace la vie de 2,  millions de personnes. Outre l’ampleur des atrocités commises à l’encontre de la population palestinienne, nous devons également témoigner de la décimation de milliers d’années de culture historique matérielle qui constituent une partie de notre patrimoine mondial commun.

Les attaques actuelles sur plusieurs fronts contre Gaza semblent calculées pour parvenir à rien de moins que l’effacement total des Palestiniens et de leur histoire de cette petite bande côtière. Horrible par sa nature et son ampleur, cette guerre n’est que l’épisode le plus récent, voire le plus meurtrier, d’une politique centenaire, activement encouragée et ouvertement soutenue par les États-Unis, ainsi que par une succession d’autres puissances occidentales, visant à faciliter l’expulsion des Palestiniens de leur patrie, à effacer leurs revendications matérielles et culturelles et, par extension, leur mémoire historique, et même à nier leur existence en tant que peuple. En bref, Israël se livre à un génocide culturel contre le peuple palestinien avec le soutien actif de ses alliés américains et européens.

Ce soutien des États-Unis et de l’Union européenne a pris de nombreuses formes. L’exemple le plus dévastateur est sans doute la série de vétos systématiques opposés par les États-Unis aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies appelant à un cessez-le-feu à Gaza. Lors du dernier des trois vétos opposés par les États-Unis, le 20 février 2024, le pays était seul sur les 15 membres du Conseil à s’opposer à l’appel à un cessez-le-feu immédiat. Le Royaume-Uni s’est abstenu. Les États-Unis ont également continué à fournir des armes à Israël, le président Biden allant jusqu’à invoquer des pouvoirs extraordinaires pour contourner les procédures habituelles de ces transferts en décembre 2023. De même, les puissances européennes ont également fourni des armes essentielles à Israël au milieu de ses attaques contre Gaza. Alors même que les experts des Nations Unies appellent à un embargo sur les armes à destination d’Israël et que certains Européens demandent également l’arrêt des exportations d’armes, les États-Unis continuent de planifier une aide militaire supplémentaire à Israël.

Depuis le début de la guerre actuelle, les estimations de l’étendue et de la profondeur des destructions sont dévastatrices. Selon la déclaration du 9 janvier 2024 du groupe régional arabe au Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), « plus de 200 des 325 sites enregistrés à Gaza et considérés comme ayant une importance historique, archéologique, naturelle, religieuse et humanitaire nationale ou mondiale ont été détruits ou gravement endommagés par l’armée israélienne ». Ces sites comprennent, parmi beaucoup d’autres :

  • des sites archéologiques et culturels qui remontent à 4 000 ans, y compris des vestiges de la myriade d’empires qui ont conquis et colonisé Gaza ;

  • des mosquées et des églises, dont certaines comptent parmi les plus anciennes du monde ;

  • des archives riches en documents historiques et en dossiers municipaux ;

  • des musées, petits et grands, remplis d’objets datant de plusieurs siècles et représentant à la fois la longue histoire de Gaza et sa riche culture populaire et ses traditions ;

  • des centres communautaires, qui servent de lieux de rassemblement et d’expositions d’art, d’événements musicaux et de lectures de poèmes ; et

  • des bibliothèques, certaines dans des mosquées et des universités, d’autres plus petites et locales, riches en ressources et ouvertes pour offrir des livres et des cours d’alphabétisation à tous.

Même les cimetières communautaires, qui constituent la preuve la plus tangible et la plus personnelle des liens affectifs avec le lieu et le patrimoine, ont été rasés au bulldozer ou bombardés. Il ne sera possible de dresser un bilan complet de la destruction culturelle à Gaza que lorsqu’un cessez-le-feu durable aura été instauré et que les enquêteurs internationaux et palestiniens pourront entreprendre une documentation exhaustive. En attendant, nous fournissons en annexe de ce document ce qui ne peut être qu’une liste partielle, et très certainement déjà périmée – étant donné la poursuite des bombardements – des sites qui ont été complètement ou partiellement détruits.

Ces institutions et ces ressources, qui sous-tendent le sens de la communauté, l’histoire et l’identité communes des Palestiniens de Gaza (ainsi que de Cisjordanie et de la diaspora), ont été et continuent d’être délibérément détruites dans le cadre d’une politique intentionnelle, clairement exprimée par de nombreux hommes politiques et militaires israéliens depuis le début de ce conflit, visant à détruire complètement Gaza et à empêcher toute possibilité de « retour » significatif et de reconstruction pour sa population déplacée de force et décimée.

Cette destruction délibérée du patrimoine humain et culturel de Gaza constitue un crime de guerre et une violation manifeste de plusieurs conventions internationales, notamment la quatrième Convention de Genève, la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels, la Convention internationale pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel et les protections du droit international humanitaire coutumier, qui s’ajoutent aux violations du droit de la guerre et de l’interdiction du génocide faisant l’objet d’enquêtes en cours devant la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale.

Le Conseil d’administration et le Comité des libertés académiques de l’Association d’études du Moyen-Orient (Middle East Studies Association)

  • Condamnent la violence génocidaire actuelle contre le peuple palestinien et son patrimoine culturel et appellent à un cessez-le-feu immédiat et permanent ;

  • Appellent à la protection urgente et durable du peuple, de la terre et du patrimoine palestiniens et à la fourniture immédiate de toutes les fournitures humanitaires nécessaires, ainsi qu’à l’accès sans entrave de toutes les agences humanitaires internationales compétentes pour venir en aide aux Palestiniens de la bande de Gaza ;

  • Appeler le gouvernement des États-Unis à s’abstenir de tout nouveau transfert d’armes ou d’assistance militaire à Israël et à soutenir les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat et une assistance humanitaire sans entrave.

  • Appeler les Nations Unies et les autres agences internationales compétentes à envoyer des équipes d’enquête et des missions d’évaluation à Gaza pour travailler avec des spécialistes gazaouis afin d’étudier et de documenter complètement les destructions, et de déterminer les prochaines étapes du processus de récupération, de reconstruction et de préservation de ce qui reste.

  • Appeler la communauté internationale des donateurs à fournir d’urgence et rapidement les fonds nécessaires pour entreprendre les tâches herculéennes consistant à documenter la destruction du patrimoine palestinien dans la bande de Gaza et à entamer la reconstruction et la réhabilitation des sites et du secteur du patrimoine culturel, ainsi que de l’infrastructure civile du territoire.

Annexe

Cette annexe représente une compilation, au 1er mars 2024, de la documentation disponible concernant les archives, le patrimoine culturel, les bibliothèques et les musées palestiniens détruits pendant l’attaque en cours sur Gaza par l’armée israélienne. Les destructions sont cataloguées par catégorie de patrimoine : bibliothèques, archives et maisons d’édition ; centres culturels et sociaux ; sociétés de production médiatique et artistique ; musées ; églises ; mosquées ; sites archéologiques ; cimetières et monuments ; maisons et marchés traditionnels ; et patrimoine naturel.

Bibliothèques publiques et archives
Bibliothèque municipale de Gaza
Archives centrales de la ville de Gaza
Palais de justice
Centre culturel Rashad al-Shawa
Bibliothèque Diana Tamari Sabbagh

Bibliothèques universitaires
Bibliothèque de l’université islamique de Gaza, ville de Gaza
Bibliothèque et musée national de l’université Al-Israa
Bibliothèque de l’université ouverte d’Al-Quds, ville de Gaza
Bibliothèque Jawaharlal Nehru, Université Al-Azhar, ville de Gaza

Maisons d’édition et petites bibliothèques
Bibliothèque et exposition Al-Shorouq Al-Daem
Librairie et bibliothèque Sami Mansour dans la ville de Gaza
Bibliothèque Enaim
Bibliothèque Al-Nahda
Bibliothèque Lubbud
Bibliothèque du centre culturel Al-Nur

Centres culturels et sociaux
Centre culturel et social arabe orthodoxe
Autorité culturelle et de développement Dar Al-Shabab
Union générale des centres culturels
Fondation Sununu pour les arts et la culture
Our Children Society for Development (Société pour le développement de nos enfants)
Centre de Gaza pour la culture et les arts
L’association Hakawi pour la culture et les arts
Association palestinienne pour le développement et la protection du patrimoine
Professionnels de Shababik
Village des arts et de l’artisanat, municipalité de Gaza
Théâtre Widad et association Widad pour le développement communautaire
Studio d’artiste Rafida Suhail
Centre culturel pour enfants Es’ad
Théâtre Bayader et association artistique
Galerie Iltiqa’ pour les arts visuels contemporains
Institut de développement éducatif de Kana’an
Ataa Library, International Board on Books for Young People Children in Crisis Library (Beit Hanoun)
Fondation Yasser Arafat

Sociétés de production médiatique et artistique
Société Mashariq
Studios Asayel
Studio Mix and Match

Musées
Musée de Rafah
Musée culturel Al Qarara (également connu sous le nom de musée de Khan Younis)
Qasr al-Basha (Musée du Palais du Pacha, également connu sous le nom de château de Radwan)
Mathaf al-Funduq (hôtel du musée)
Centre culturel d’archéologie du patrimoine et musée Al-‘Aqqad
Musée Shahwan
Musée Khudari
Diwan du patrimoine d’Ibrahim Abu Sha’ar
Musée de Deir al-Balah
Musée culturel de Karameh

Les églises
L’église de Saint Porphyre
Ruines du monastère de Saint Hilarion, faisant partie du site de Tell Umm Amer à Nuseirat
Église byzantine située dans le camp de réfugiés de Jabaliya
Église de la Sainte Famille

Mosquées et autres sites religieux musulmans
Au moins 114 mosquées ont été détruites et 200 autres endommagées à Gaza.
La grande mosquée Omari
Mosquée Othman Bin Qashqar
Mosquée de Sayyid Hashim
Mosquée Sheikh Abdullah
Mosquée Katib al-Wilayah
Mosquée Al-Zafar Dmari et centre de manuscrits et de documents anciens (Shuja’iyya)
Mosquée Sheikh Shaaban
Mosquée d’Ibn Othman, ville de Gaza
Maqam Khalil Al-Rahman (Abasan)
Maqam Al-Khidr (Deir al-Balah)
Maqam al-Nabi Yusuf (Bani Suheila)

Sites archéologiques
Tell al-Ajjul
Tel al-Mansatar (Gaza)
Tal al-Sakan (Al-Zahra)
Tell 86 (al-Qarara)
Tell Rafah (également connu sous le nom de Tell Zara’b)
Port d’Anthedon
Nécropole romaine (Ard-al-Moharbeen) dans le nord de Gaza
Qal’at Burquq

Cimetières et monuments aux morts
Au moins 16 cimetières profanés lors de l’offensive terrestre à Gaza.
Cimetière anglais (Gaza)
Cimetière anglais (Zuwaidah)
Monument au soldat inconnu

Maisons et marchés historiques ou traditionnels
Vieille ville de Gaza
Maison Al-Suqqa (Shuja’iyya)
Maison Tirzi (Rimal)
Hammam al-Sammara (le bain Sammara)
Quartier d’Al-Fawakhir
Marché d’Al-Zawiya, extension historique du marché d’Al-Qaysariyya, également détruit.
Marché de Mazan (Khan Younis Est)

Patrimoine naturel
Zones humides côtières de la vallée de Gaza

Conseil d’administration de MESA et de la CAF, le 11 mars 2024
Source : 
Middle East Studies Association
Traduction ED pour l’Agence Média Palestine
https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/03/13/declaration-concernant-la-violence-genocidaire-contre-le-peuple-palestinien-et-son-patrimoine-culturel-a-gaza/

*-*

Droits des femmes
Le calvaire étouffé des Palestiniennes
Le 4 mars, l’ONU a publié un rapport sur les viols et agressions sexuelles commises le 7 octobre contre des Israéliennes. Si ce texte a rencontré un vaste écho médiatique, il n’en va pas de même pour un autre rapport des Nations unies qui concerne cette fois le traitement des Palestiniennes, en particulier les viols et les agressions sexuelles subies depuis le début de la guerre contre Gaza.
https://orientxxi.info/magazine/le-calvaire-etouffe-des-palestiniennes,7121
Manifestation Ensemble pour Gaza et la Palestine ! le 23 mars à Montréal !
Une rencontre d’organisations québécoises a eu lieu hier pour mettre en place une Coalition du Québec URGENCE Palestine. Ce sont à ce moment-ci 14 organisations qui ont décidé de s’unir pour notamment appeler à une manifestation le samedi 23 mars, à compter de 13 h 30 à Montréal. Nous étions présents et avons participé à l’adoption d’un texte d’appel que vous retrouvez ci-dessous. Un comité de coordination fut mis en place qui se réunira dès cette semaine. La Coalition invite toutes les organisations intéressées et les personnalités publiques qui souscrivent à l’appel ci-dessous et à s’associer à la coalition et à la manifestation à écrire àurgencepalestine.qc@gmail.com
https://www.pressegauche.org/Manifestation-Ensemble-pour-Gaza-et-la-Palestine-le-23-mars-a-Montreal
Le Québec doit annuler l’ouverture d’un bureau à Tel-Aviv et suspendre ses liens de coopération avec Israël
Monsieur le Premier ministre, Madame la ministre, nous vous demandons d’entendre la voix de la société civile québécoise qui se mobilise depuis de nombreuses années pour la défense du droit international et des droits humains du peuple palestinien, incluant son droit à l’autodétermination. Nous vous exhortons à donner une suite favorable à notre demande et à celle des 12 000 Québécois-e-s qui ont signé une pétition demandant au gouvernement du Québec d’annuler l’ouverture d’un bureau à Tel-Aviv, laquelle a été déposée à l’Assemblée nationale le 15 février dernier.
https://www.pressegauche.org/Le-Quebec-doit-annuler-l-ouverture-d-un-bureau-a-Tel-Aviv-et-suspendre-ses
Une agence de l’ONU accuse Israël d’avoir détenu et contraint ses employé-e-s à avouer de faux liens avec le Hamas
https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/03/11/une-agence-de-lonu-accuse-israel-davoir-detenu-et-contraint-ses-employe-e-s-a-avouer-de-faux-liens-avec-le-hamas/
Communiqué de presse de la section syndicale SUD de la Direction générale de l’Insee – Mardi 12 mars 2024
La direction de l’Insee a interdit une réunion d’information syndicale sur la Palestine avec Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique
Télécharger le communiqué : Communiqué_presse_SUD-INSEE-DG
Gaza : des centaines d’ex-généraux israéliens alertent sur la crise humanitaire en cours
Dans une lettre publique, plus de 50  ex-responsables sécuritaires israéliens alertent le cabinet de guerre israélien sur le danger que représente la crise humanitaire dans la bande de Gaza pour la sécurité d’Israël et pour ses relations avec ses partenaires occidentaux et arabes. 
https://www.la-croix.com/international/gaza-des-centaines-d-ex

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

En savoir plus sur Entre les lignes entre les mots

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture