Je ne peux plus supporter d’autres mort·es. J’ai perdu trop d’êtres cher·es (et autres textes)

  • Avec la suspension du professeur Shalhoub-Kevorkian, le monde universitaire israélien sombre dans l’abîme
  • Yaniv Kubovich : Israël s’emploie à démanteler l’UNRWA sans corps de remplacement pour organiser l’aide aux Palestiniens de Gaza
  • Olga Cherevko : Gaza-témoignage. « Je ne peux plus supporter d’autres morts. J’ai perdu trop d’êtres chers »
  • Orly Noy : Guerre contre Gaza : comment les militant·es de gauche israélien·nes ont rapidement perdu leur compassion pour les Palestinien·nes
  • Refuser Solidarity Network
  • La Cour d’Appel de Paris confirme la légalité de l’appel au boycott
  • Rajaa Natour : Il est impossible d’exiger la reconnaissance des victimes de l’Holocauste et de normaliser le massacre d’innocents à Gaza
  • La Confédération paysanne dénonce l’utilisation de la famine comme arme de génocide à Gaza
  • Injustifiable guerre contre l’éducation à Gaza – Un message de la Rectrice de l’Université de Liège
  • Liens avec d’autres textes

Avec la suspension du professeur Shalhoub-Kevorkian,
le monde universitaire israélien sombre dans l’abîme

Au nom de plus de huit cents universitaires, membres d’Academia for Equality, nous lançons l’alerte dans l’urgence contre la décision de l’administration de l’Université hébraïque de suspendre le professeur Nadera Shalhoub-Kevorkian de ses fonctions d’enseignante en raison de ses déclarations sur la guerre actuelle. Outre la violence extrême exercée par l’armée israélienne sur la population civile de la bande de Gaza, d’autres branches de l’État tentent de détruire la société civile critique en Israël et de réduire au silence les voix des intellectuels opposés à la guerre et à d’autres politiques israéliennes, en particulier celles de citoyens palestiniens de l’État.

La législation israélienne et les règlements des universités prévoient des mesures qui permettent de poursuivre les partisans du terrorisme et du racisme et de prendre des mesures disciplinaires à leur encontre. Mais la loi et les règlements n’ont pas été utilisés dans les innombrables cas où des universitaires et des étudiants juifs ont incité au génocide dans la bande de Gaza et à la violence contre les membres de la communauté universitaire. En revanche, sous la pression d’organisations fascistes proches du gouvernement et de ministres de haut rang, de nombreuses procédures ont été engagées depuis le début de la guerre contre des étudiants et des universitaires, palestiniens et juifs, qui ont exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien et leur opposition aux atrocités commises dans la bande de Gaza. De même, les mesures prises à l’encontre du professeur Shalhoub-Kevorkian sont en contradiction avec le règlement de l’université, qui n’autorise pas le président ou le recteur à suspendre un enseignant en raison de ses propos, et avec la loi, qui n’interdit pas l’expression de tels points de vue.

Nous avons écouté attentivement les remarques du professeur Shalhoub-Kevorkian, y compris l’interview en podcast sur laquelle sont basés les raisons officielles de sa suspension. Bien que nous ne soyons pas nécessairement d’accord avec toutes les opinions exprimées, les allégations de l’université à son encontre ne sont pas fondées ; elles semblent n’être que de simples répétitions paresseuses des plaintes déposées par des organisations fascistes contre l’université et des membres de la Knesset, telles qu’elles ont été rapportées dans les médias. Les remarques du professeur Shalhoub-Kevorkian ne constituent pas une incitation à la haine, une menace, un soutien au terrorisme ou au racisme, ou un déni du massacre du 7 octobre. Elles représentent plutôt un point de vue critique sur les actions d’Israël pendant la guerre actuelle. En tant que telle, l’attaque contre la professeure Shalhoub-Kevorkian représente un phénomène global : les administrations des établissements d’enseignement supérieur israéliens sont devenues des pions entre les mains du gouvernement d’extrême droite, cherchant à intimider la minorité palestinienne de l’État et à faire taire toute critique – y compris les critiques qui seraient conformes à la vision binationale des fondateurs de l’Université hébraïque, Judah Magnes et Martin Buber.

Nous souhaitons donc mettre en garde l’ensemble de la communauté universitaire : si nous tolérons le préjudice subi par la professeure Shalhoub-Kevorkian, aucun d’entre nous ne sera à l’abri. La liberté d’expression et de recherche est la quintessence de la vie académique, et sans elle, les universités perdent leur raison d’être. Si l’administration de l’Université hébraïque ne revient pas sur sa décision indéfendable, les vannes risquent de s’ouvrir sur un déluge d’actes de répression qui n’épargnera pas ceux qui estiment que leur acquiescement à l’effort de guerre les absoudra du « péché » d’avoir protesté contre le gouvernement avant la guerre. Ceci est un signe avant-coureur clair de ce qui nous attend.

Les universitaires pour l’égalité – Academia for Equality, 14 mars 2024
https://en.academia4equality.com/post/with-the-suspension-of-prof-shalhoub-kevorkian-israeli-academia-is-entering-the-abyss
Traduction MUV pour l’Aurdip
https://aurdip.org/avec-la-suspension-du-professeur-shalhoub-kevorkian-le-monde-universitaire-israelien-sombre-dans-labime/

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Israël s’emploie à démanteler l’UNRWA sans corps de remplacement pour organiser l’aide aux Palestiniens de Gaza

Tandis que l’armée israélienne projette de complètement démanteler l’agence de l’ONU afin de saper le gouvernement civil du Hamas à Gaza, y compris grâce à une campagne de dénigrement, aucune autre organisation n’a été trouvée pour assumer ses responsabilités

L’armée israélienne a présenté lundi un plan pour le démantèlement total de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie après que les responsables de la défense israélienne ait conclu qu’agir ainsi saperait le gouvernement civil du Hamas à Gaza.

Le plan présenté fait suite à une décision de la part des Forces de Défense Israéliennes de mener une campagne en Israël et à l’étranger – avec l’aide des organismes gouvernementaux israéliens   pour nuire à la réputation de l’UNRWA et dévoiler l’implication de ses employés dans le Hamas et la Brigade des Martyrs d’Al-Aqsa.

Israël a gelé les comptes de l’UNRWA dans les banques israéliennes, dont l’armée dit qu’elle bloquera effectivement le transfert des fonds exempts de taxes et d’exonérations vers le Hamas. Israël refuse également de transférer des marchandises depuis son territoire, bloque les visas de résidence pour les employés de l’UNRWA, et rejette les demandes spéciales déposées par l’agence et ses soutiens.

Dans le cadre de ce plan, Israël a également décidé de renforcer les entités du secteur privé qui souhaitent aider et de détourner les ressources du réseau logistique de l’UNRWA afin de l’affaiblir.

Pourtant, les FDI pensent que le Hamas n’a pas été démantelé, malgré les dommages subis par l’organisation pendant la guerre. Israël se démène pour vérifier si le Hamas a pris l’argent de l’aide transféré à Gaza, mais l’establishment de la défense israélienne suppose que, avec le temps, le Hamas se battra pour administrer la vie des civils à Gaza, ce qui provoquera finalement la perte de contrôle du groupe.

Cinq mois après le début de la guerre, l’establishment politique n’a pas encore répondu aux demandes des responsables de la défense de trouver un remplacement de l’UNRWA et il n’a trouvé non plus aucune organisation qui veuille assumer la responsabilité de la gestion de la vie des civils si le gouvernement du Hamas est renversé.

Les responsables de la défense ont proposé certaines alternatives acceptables pour la communauté internationale s’agissant de transférer des fonds d’aide à Gaza. Certaines organisations possibles ont commencé à travailler dimanche à Gaza, dont le Programme Alimentaire Mondial de l’ONU qui transférera de l’aide par mer depuis Chypre et la distribuera à la fois au nord et au sud de la Bande de Gaza. Les autres organisations envisagées sont la Cuisine Centrale Mondiale, l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture, et des entités du secteur privé.

Israël comprend que l’administration de l’aide humanitaire n’est plus entre les mains des FDI ou d’organismes officiels israéliens, mais, étant donné l’importance de l’entrée de marchandises à Gaza – spécialement pour les États-Unis – l’armée israélienne a fini par comprendre que transférer de l’aide à Gaza renforcera sa légitimité internationale, qui s’érode, à poursuivre la guerre.

Puisque les principaux donateurs de l’UNRWA ont gelé le financement de l’agence à la suite de la révélation comme quoi certains de ses employés avaient participé au massacre du 7 octobre, certains ont repris leur donations parce qu’on n’avait trouvé personne d’autre pour s’occuper des civils de Gaza et par crainte que la faim ne s’étende dans la Bande.

Les FDI insistent pour dire qu’il n’y a pas de famine, ni aucune preuve de famine, dans la Bande Gaza. Elles disent que les images de Gazaouis pillant les camions d’aide, ainsi que le fait que seuls quelques camions d’aide entrent au nord de Gaza, peuvent créer une apparence de famine, mais que ce n’est pas le cas. Les FDI ont ajouté que les responsables égyptiens savent bien qu’il n’y a pas de faim au nord et au sud de la Bande.

En conséquence, les FDI ont présenté lundi des données sur la condition humanitaire des civils de Gaza, faisant remarquer que les manifestations du côté israélien des checkpoints ont « dramatiquement » réduit le rythme de l’entrée des camions d’aide.

L’armée dit que Khan Younis est raisonnablement alimentée en eau et a un accès partiel à la nourriture. Les soins médicaux aux résidents de la ville sont eux aussi limités à cause de l’activité militaire là-bas et il existe des tentatives pour rendre les hôpitaux à nouveau opérationnels. A Rafah, où résident environ 1,4 millions de Gazaouis, les FDI disent que les civils reçoivent de la nourriture sur une base continue, mais que les hôpitaux sont à 220% de leur capacité.

L’armée a dit que 77 camions d’aide humanitaire sont entrés cette semaine dans la partie nord de la Bande de Gaza – où résident 300 000 Gazaouis et où il n’y a pas de contrôle civil du Hamas – et que les Gazaouis en ont pillé certains. L’armée a dit également que sept hôpitaux procurent des soins médicaux aux civils de la zone, mais que l’accès à l’eau est limité.

L’armée a ajouté que, des 500 000 civils vivant dans les camps de réfugiés du centre de Gaza, 400 000 résident dans 53 camps de personnes déplacées. D’après les FDI, il n’y a pas de pénurie d’eau dans ces camps, il y arrive de façon continue de l’aide humanitaire, et des soins médicaux y sont raisonnablement disponibles. L’armée a également fait remarquer que le gouvernement local dans ces zones est partiellement actif.

Yaniv Kubovich
https://www.haaretz.com/israel-news/2024-03-11/ty-article/.premium/israel-to-dismantle-unrwa-without-replacement-body-to-manage-aid-for-palestinians-in-gaza/0000018e-2e08-dcb3-a58f-ef8d480b0000
Traduction J. Ch pour l’Aurdip
https://aurdip.org/israel-semploie-a-demanteler-lunrwa-sans-corps-de-remplacement-pour-organiser-laide-aux-palestiniens-de-gaza/

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Gaza-témoignage. « Je ne peux plus supporter d’autres morts.
J’ai perdu trop d’êtres chers »

Olga Cherevko faisait partie d’une équipe de quatre personnes d’OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU) qui s’est rendue dans la bande de Gaza en janvier pour participer à la mise en place d’une réponse à la crise humanitaire sans précédent. Olga décrit ici son expérience et la réalité insoutenable à laquelle des millions de personnes à Gaza sont confrontées chaque jour.

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Par une matinée ensoleillée de janvier à Gaza, un petit tronçon de la route côtière de la bande semble ordinaire, banal : des enfants jouent sur la plage, des adultes se promènent, rêvassent, bavardent et rient, des chameaux mâchent pensivement de l’herbe brûlée par le soleil.

Les rires des enfants couvrent presque le bruit des avions de guerre et des explosions qui ponctuent l’air jour et nuit. Si l’on s’éloigne de la mer, des rangées interminables de tentes, certaines bien agencées, d’autres assemblées au hasard, bordent les rues tandis que des ânes tirent des charrettes remplies de personnes et de leurs effets personnels. Beaucoup d’autres personnes sont à pied, elles aussi clairement en mouvement, à la recherche de sécurité, de nourriture ou d’eau.

J’ai travaillé pour l’UNRWA [Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine] à Gaza, de 2014 à 2017. C’était la première fois que je retournais à Gaza depuis lors. Mais les circonstances tragiques ont rendu cette mission « surréelle ».

Il était déjà difficile d’entrer dans la bande de Gaza. Nous sommes entrés par le poste-frontière de Rafah, entre Gaza et l’Egypte, qui est le seul point de passage encore ouvert aujourd’hui. Nous avons quitté Le Caire à 5 heures du matin et, après un long et fastidieux voyage jalonné de multiples points de contrôle, nous sommes finalement entrés dans Gaza vers 19 heures ce jour-là.

J’ai été soulagée de voir de nombreux visages familiers d’anciens collègues, même si beaucoup d’entre eux avaient vieilli au-delà de leur âge effectif. Ils ont vécu des années de souffrances inimaginables, beaucoup ayant perdu plusieurs membres de leur famille dans cette intensification de violence ou dans les précédents affrontements. Pourtant, d’une manière ou d’une autre, ils ont trouvé le moyen de sourire malgré la douleur.

Aujourd’hui, il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza. Partout, les gens disent craindre pour leur sécurité, s’inquiètent de l’incertitude de l’avenir et de ce à quoi Gaza ressemblera dans les mois à venir.

Entrer dans la ville de Gaza pour la première fois a été un choc. Le quartier où je vivais en2014 était méconnaissable. Il ne restait rien de ce dont je me souvenais. Le beau port, le magasin de quartier et la mosquée reconstruite plusieurs fois après avoir été détruite au fil des années de combat n’étaient plus que des tas de ruines. Du fer dépassait des morceaux de béton qui étaient autrefois la maison de quelqu’un – des endroits assemblés avec amour et soin, et où peut-être quelqu’un espérait voir ses enfants grandir, obtenir leur diplôme, rêver.

Mai est la mère de Yusef, quatre ans, qui souffre d’une grave maladie cardiaque. Lorsque je lui ai demandé ce qu’elle souhaitait, elle m’a répondu : « Je souhaite retourner chez moi, mais je sais qu’il n’y a plus rien à retrouver. »

Déplacés et bombardés sous les yeux du monde entier
Cette guerre, qui en est à son sixième mois, ne montre aucun signe d’apaisement. Plus de 30 000 personnes ont été tuées et plus de 71 000 blessées, pour la plupart des femmes et des enfants. De nombreuses autres personnes restent ensevelies sous les décombres alors que les bombardements incessants détruisent de plus en plus de bâtiments et tuent et blessent des civils chaque jour.

Plus de 50% de la population de la bande de Gaza a été entassée dans l’espace de plus en plus restreint de Rafah. Les ordres d’évacuation se poursuivent et de plus en plus de familles sont contraintes de fuir pour se mettre à l’abri.

Lorsque je travaillais pour l’UNRWA, Rafah était ma « zone de responsabilité ». Mon collègue et moi visitions chaque installation de l’UNRWA et parlions aux gens dans les écoles, les centres de santé et les points de distribution de l’aide.

En 2014, après l’une des opérations militaires les plus intenses, qui a duré 51 jours, les gens étaient épuisés, traumatisés et cherchaient des réponses. La seule chose que tout le monde savait, c’est que cela se reproduirait encore et encore, à moins qu’une solution politique significative ne soit trouvée.

Aujourd’hui, Um Mohammed a dû fuir la ville de Gaza lorsque sa maison a été détruite. Elle et sa famille de neuf personnes (son mari, ses deux fils, leurs épouses et quatre petits-enfants) ont déménagé quatre fois dans la bande de Gaza et vivent actuellement dans un abri informel à Rafah. Sept adultes dorment dans une seule tente – un luxe comparé aux conditions de certains autres sites, où jusqu’à cinq familles sont entassées dans une seule tente.

« C’est le meilleur régime, nous avons tous perdu du poids sans faire de sport », plaisante-t-elle. Avec la pénurie de nourriture, chaque habitant de Gaza est aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire, et une personne sur quatre est au bord de la famine.

L’intimité et la sécurité sont impossibles, surtout pour les femmes
Comme de nombreuses familles n’ont pas eu le temps d’emballer leurs affaires, elles ont fui avec les seuls vêtements qu’elles portaient. De nombreuses femmes déplacées à Gaza portent désormais le vêtement de salah toube, un vêtement indispensable pour toute femme musulmane pratiquante. Cette robe, utilisée pour les prières ou les emplettes rapides, est une solution de fortune au cas où la famille devrait plier bagage et partir, une fois de plus, à la recherche d’un lieu sûr.

Une raison encore plus tragique de la porter : les femmes veulent être sûres d’être retrouvées dans des vêtements dignes au cas où elles seraient tuées pendant la nuit.

Les installations sanitaires sont pratiquement inexistantes et les femmes sont lasses d’utiliser les toilettes de fortune, dont certaines ne sont recouvertes que d’un simple rideau. La nuit est particulièrement difficile, car de nombreux sites pour personnes déplacées n’ont pas d’éclairage, ce qui rend ces sorties aux toilettes encore plus déstabilisantes. Plusieurs femmes m’ont raconté avoir renoncé à l’eau et à la nourriture aussi longtemps que possible pour ne pas avoir à utiliser les toilettes.

A mesure que les gens deviennent plus désespérés et que l’ordre social se désagrège, la criminalité augmente. Les bagarres, les vols et les cambriolages sont monnaie courante dans certains centres d’hébergement.

Les hostilités se poursuivent dans toute la bande de Gaza, et de nombreuses victimes sont signalées chaque jour. Pas un seul hôpital de la bande de Gaza n’est pleinement opérationnel, et seuls 12 des 36 hôpitaux fonctionnent avec une capacité limitée. Le manque de personnel, d’équipements essentiels, d’électricité, de carburant et de nourriture est la norme.

Même des produits aussi simples que l’ibuprofène sont introuvables.

Les médecins racontent des histoires poignantes de patients opérés sans anesthésie – y compris des femmes subissant une césarienne et des enfants souffrant de traumatismes   et de cris à glacer le sang qui résonnent dans les couloirs. Dans chaque hôpital où nous sommes entrés, les couloirs étaient remplis de patients et de leurs familles. Des enfants avec des poches de colostomie, des blessures dues à des éclats d’obus et des membres amputés étaient omniprésents. Les sols tachés de sang et l’afflux constant de patients blessés étaient la norme lors de ces visites.

En janvier 2024, pour la première fois depuis octobre 2023, l’Organisation mondiale de la santé a signalé un pic important d’hépatite A. En outre, les taux de diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans sont des dizaines de fois plus élevés aujourd’hui qu’à la même époque en 2023 (les chiffres concernent le sud de la rivière de Wadi Gaza, où le relevé était encore possible]. Depuis lors, la maladie s’est propagée à une vitesse fulgurante.

En 2014, j’avais parlé à un médecin de Rafah, qui m’a dit à quel point la situation était difficile pour les gens à l’époque : « Les gens ne rêvent plus ici. »

Personne n’aurait pu imaginer que, dix ans plus tard, leurs rêves seraient remplacés par le plus terrifiant des cauchemars collectifs.

Des vies et des quartiers détruits
Rafah, qui était autrefois un district ordinaire avec des complexes d’appartements, des écoles et des cliniques, est aujourd’hui le théâtre d’une agitation chaotique où s’entassent des centaines de milliers de personnes déplacées à la recherche d’un abri, de nourriture ou d’eau.

Pendant le mois que j’ai passé à Gaza, j’ai logé dans la maison des visiteurs de l’OCHA. Cela signifie que j’ai vécu dans un bâtiment en dur avec un matelas pour dormir et quelques heures d’électricité par jour – des privilèges que beaucoup de personnes à Gaza n’ont pas.

La maison des visiteurs n’était qu’à quelques kilomètres du bâtiment où travaillent la plupart des employés, mais il fallait parfois plus d’une heure pour atteindre ce bâtiment, car la capacité de la zone a depuis longtemps dépassé ses limites. Chaque jour, des rangées de nouvelles tentes sont montées et des personnes affamées errent dans les rues bondées.

En raison de l’absence de carburant, les ânes et les chevaux constituent aujourd’hui l’épine dorsale des transports dans la bande de Gaza. Mais à mesure que les réserves de nourriture diminuent, y compris les réserves d’aliments pour animaux, les ânes et les chevaux tombent au sol, les côtes saillantes à travers la peau frottée à vif et saignante, épuisés et affamés, incapables de tirer les charrettes remplies de personnes et de leurs effets personnels.

Dans le nord, la situation est encore plus catastrophique et le niveau de destruction est sans précédent. Des centaines d’immeubles résidentiels décimés bordent les rues, tandis que des meutes affamées de chats et de chiens sauvages et décharnés fouillent les décombres à la recherche de nourriture.

Les témoignages inquiétants d’enfants mourant de faim sont de plus en plus fréquents. Des centaines de milliers de personnes sont effectivement assiégées, la plupart des demandes des agences humanitaires pour acheminer de l’aide dans le nord de Gaza étant refusées ou entravées.

L’une de nos missions dans le nord a été refusée ou entravée quatre fois de suite. Un jour, nous avons passé plus de trois heures à un poste de contrôle, alors que les bombes tombaient tout autour de nous. Finalement, nous avons été contraints de faire demi-tour. Ces refus paralysent la capacité des partenaires humanitaires à répondre aux besoins de la population extrêmement vulnérable.

Pire encore, lorsqu’un filet d’aide parvient à atteindre le nord, les travailleurs humanitaires et les personnes cherchant désespérément de la nourriture sont exposés à un danger extrême : les convois sont régulièrement la cible de tirs. Le dernier incident en date s’est produit le 29 février avec un convoi d’aide (n’appartenant pas aux Nations unies), au cours duquel des centaines de personnes ont été tuées et blessées alors qu’elles s’approchaient du convoi dans un effort désespéré pour se nourrir. Il s’agit là d’un rappel effroyable de la réalité à Gaza.

Nulle part où fuir
Rafah est désormais sous la menace imminente d’une invasion terrestre [Haaretz annonce ce 15 mars que Netanyahou a validé l’offensive terrestre sur Rafah]. Ce qui différencie les habitants de Gaza de presque tous les autres civils confrontés à la guerre et à la destruction, c’est qu’ils ne peuvent pas s’échapper. Tous les points de sortie possibles sont bloqués. Il n’y a littéralement plus d’endroit où fuir.

La zone proche de la frontière égyptienne, autrefois vide et inhabitable, est aujourd’hui remplie de villages de tentes et d’abris qui atteignent le mur frontalier. De nouveaux arrivants venus d’ailleurs dans la bande de Gaza installent leurs maigres habitations de fortune dans les minuscules carrés de terre qui se raréfient de jour en jour.

« Nous cherchons les nuages de fumée grise pour vérifier qu’il n’y a pas de danger », me dit l’ingénieur Sharif, chef de communauté à Khan Younès, épuisé par des nuits blanches remplies des bruits de la guerre.

Les vents violents de l’hiver et les pluies verglaçantes ont balayé les tentes et inondé les abris. A chaque averse, de nouvelles tentes prennent l’eau et les familles se réveillent avec leurs maigres biens submergés.

Le sort de 2,3 millions de personnes semble plus sombre que jamais

La question que tout le monde se pose est de savoir ce qui va se passer ensuite. Mais il y a beaucoup d’inconnues, et avec le Ramadan qui vient de commencer, les habitants de Gaza se demandent s’ils ne vont pas être forcés de déménager une fois de plus. Mais où ? C’est une question à laquelle personne ne peut répondre pour l’instant.

Les Nations unies ne cessent de réclamer un meilleur accès pour permettre aux partenaires humanitaires d’acheminer l’aide en toute sécurité et à grande échelle. Jusqu’à présent, ces appels ont été largement ignorés. Les civils de Gaza se sentent abandonnés par le monde. « Ils nous ont oubliés », m’a dit un jeune médecin de l’hôpital de Shifa.

Le bilan humain de cette crise est incommensurable. Et tandis que les humanitaires s’efforcent de fournir une assistance, le tissu social de la société se détériore à une vitesse fulgurante.

« J’aimerais me réveiller un matin, de retour dans ma maison à Gaza », soupire Um Mohammed. « Mais pour l’instant, j’ai l’impression d’être prisonnière d’un cauchemar. »

La fin de ma mission à Gaza signifiait que je quittais à nouveau des amis chers avec lesquels j’avais renoué après tant d’années. Mon contact quotidien avec l’un de mes amis à Gaza m’amène à lui demander de prouver qu’il est en vie : « Je suis toujours dans la vie. »

Dans ma tête j’entends sa voix prononcer ces mots exactement de la même manière à chaque fois. Malheureusement, depuis que nous avons commencé ce sinistre échange de textos, son frère et sa petite-fille de 2 ans ont été tués. Recevoir ses textos est à la fois un soulagement et un déchirement, car je m’efforce de trouver les mots pour lui répondre et d’imaginer l’expérience absolument terrible que chaque habitant de Gaza est contraint d’endurer aujourd’hui.

« Je ne peux plus supporter d’autres morts, j’ai perdu trop d’êtres chers », a déclaré une adolescente que j’ai rencontrée à Rafah. « Nous avons besoin de paix. » Aucun enfant ne devrait jamais vivre une telle horreur. Le traumatisme vécu aujourd’hui par les habitants de Gaza se répercutera dans la conscience des générations à venir.

Alors que l’incertitude quant à l’avenir de Gaza persiste, ceux d’entre nous qui ont des proches piégés dans ce conflit infernal passent leurs journées à absorber ses développements imprévisibles. Je ne sais pas si le dernier message que j’ai envoyé n’est pas passé parce qu’il n’y a pas de réseau pour le transmettre, ou parce que mes amis ne sont plus « dans la vie ». J’attends donc, en espérant que tout aille pour le mieux, alors que la nouvelle de nouveaux décès est diffusée sur les ondes et que la fumée s’élève après une nouvelle frappe aérienne dans ce pays qui souffre depuis longtemps.

La communauté internationale a l’impératif moral de s’attaquer à cette catastrophe humanitaire. Tout retard supplémentaire coûtera encore plus de vies et compromettra tout espoir de rétablissement et de paix à Gaza. Le temps ne joue en faveur de personne.

Olga Cherevko, membre de l’OCHA
Témoignage publié sur le site de l’OCHA le 15 mars 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre
http://alencontre.org/moyenorient/palestine/gaza-temoignage-je-ne-peux-plus-supporter-dautres-morts-jai-perdu-trop-detres-chers.html

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Guerre contre Gaza :
comment les militant·es de gauche israélien·nes ont rapidement perdu leur compassion pour les Palestinien·nes

La sympathie des Israélien·nes progressistes à l’égard des Palestinien·nes se fonde sur la mentalité coloniale selon laquelle les assujetti·es sont inférieur·es et doivent être remercié·es pour leur soutien.

L’attaque du Hamas du 7 octobre et la guerre qu’Israël a lancée par la suite ont introduit une nouvelle catégorie conceptuelle de personnes dans le vocabulaire hébreu-israélien : les « désillusionnés », c’est-à-dire les personnes qui sont maintenant « dégrisé·es ».

Ces personnes insistent sur le fait que, jusqu’au 7 octobre, elles étaient des humanistes pour la paix pour qui l’attaque du Hamas a tout changé : dans son sillage, elles ont mué et soutiennent désormais passionnément le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Depuis plus de cinq mois, elles et ils continuent à se flageller les un·es les autres pour le péché de leur innocence progressiste d’antan. Après une absolution rituelle appropriée, elles et ils entrent dans le giron de la tribu et sont couvert·es de pardon au nom du peuple et de la nation.

Les rangs de ces personnes désabusées, déjà bien longs, ne cessent de s’étoffer. Bon nombre des nouveaux venus sont issus de l’industrie du divertissement et s’identifient au camp progressiste. Chacun·e a droit à son quart d’heure de célébrité pour répéter les mêmes arguments : Je croyais à la paix, je voulais la coexistence, mais le 7 octobre, j’ai découvert que de l’autre côté, il n’y a pas d’humains, seulement des animaux humains qu’il faut combattre jusqu’au bout.

La purification rituelle est complétée par des expressions d’amour et d’appréciation pour « les forces de défense israéliennes, l’armée la plus morale du monde », par des remerciements et des félicitations à nos soldats héroïques, et par un certain intérêt pour le sort des otages.

Comme l’a dit l’actrice renommée Hanny Nahmias, « [Nous] étions les plus favorables à la coexistence » – mais maintenant elle veut une guerre « jusqu’au bout ».

Des cibles légitimes
Si l’on prête attention aux nouvelles et nouveaux désillusionnés, le problème ne semble pas être principalement lié à leur nouvelle position, qui se résume souvent à l’extermination totale des Palestiniens de Gaza.

Par exemple, le chanteur populaire Idan Raichel, qui est généralement associé à des valeurs progressistes et collabore souvent avec des musicien·nes de la communauté éthiopienne, est mécontent que les habitant·es de Gaza – déplacé·es, brutalisé·es, assoiffé·es et affamé·es – ne pénètrent pas dans les tunnels et ne se battent pas contre le Hamas, même si cela leur coûte des milliers de victimes, pour obtenir le retour de toutes les personnes enlevées.

Raichel conclut que puisqu’iels ne le font pas, iels devraient être considéré·es comme des complices des crimes du Hamas et donc comme des cibles légitimes pour les attaques d’Israël.

En fait, le problème de ces personnes nouvellement désillusionnées semble plutôt résider dans l’interprétation qu’elles font de leur position « de gauche » avant leur désillusion.

Dans une interview accordée à l’émission de l’humoriste Shalom Assayag, Stronger Together, l’actrice et présentatrice de télévision Tzufit Grant a déclaré que « mon côté progressiste n’existe plus ; je pensais que nous étions toutes et tous humains, mais… non ».

Le 7 octobre, selon elle, les assaillants ont tué « une partie humanitaire du cerveau, de l’immense compassion, [l’idée que] « nous sommes toutes et tous des êtres humains » ».

Mme Grant ne croit plus que nous sommes toutes et tous des êtres humains. Alors, que se passe-t-il maintenant ?

Elle décrit plus de deux millions de Palestinien·nes à Gaza avec un vocabulaire odieux pour quelqu’une qui, jusqu’à récemment, était guidé par l’amour de l’humanité.

Le narcissisme à l’état pur
Mme Grant n’est pas la seule. Le sentiment le plus fort évoqué à maintes reprises par de nombreuses nouvelles et de nombreux nouveaux désillusionnés est sans doute la déception : les Palestinien·nes les ont « perdu » ».

Eux, les progressistes du passé qui prétendent qu’elles et ils étaient après tout totalement engagé·es dans la coexistence et quelles et ‘ils considéraient chaque personne comme un être humain   et leur « récompense » a été une attaque criminelle le 7 octobre.

Oui, l’attaque du Hamas contre les communautés voisines de Gaza a été horrible. Mais il faut se méfier de l’idée selon laquelle la simple bonne volonté du suzerain était censée suffire à satisfaire les Palestinien·nes, qui étaient censé·es être reconnaissant·es de la bonté du maître et continuer à supporter leur oppression en silence. (Oh, cette nostalgie du « bon vieux temps » où les Palestinien·nes de Gaza, grâce à la bonté d’Israël, pouvaient entrer en Israël pour y travailler comme journalier·es et en être reconnaissant·es).

Cette position relevait au mieux du narcissisme pur, et non d’une position politique fondée sur une analyse de la réalité et de ses rapports de force déformés.

Certains observateurs et certaines observatrices ne cessent de répéter que de nombreuses et nombreux habitants des communautés voisines de Gaza qui ont été attaquées le 7 octobre étaient des pacifistes, voire des militant·es qui se portaient régulièrement volontaires pour conduire les enfants de Gaza du point de passage d’Erez aux hôpitaux israéliens – une référence destinée à dépeindre les Palestinien·nes comme des ingrat·es et à justifier le changement de leurs propres positions politiques.

Cette position est entachée par la même dépolitisation narcissique qui voit tout à travers le prisme des bonnes intentions de (certain·es) Israélien·nes.

Il ne fait aucun doute que se porter volontaire pour transporter des Palestinien·nes malades de Gaza est un acte noble et que les volontaires sont des personnes dont les actions ont été motivées par la moralité et la conscience. Mais une position politique considère le contexte plus large dans lequel ce bénévolat a lieu : c’est-à-dire le siège à long terme de la bande de Gaza par Israël et la destruction de la plupart de ses infrastructures civiles.

Une telle position s’interroge sur les raisons de cette réalité – dans laquelle les civil·es palestinien·nes de Gaza doivent compter sur la générosité de bon·nes Israéliens·ne et ne peuvent pas recevoir de soins médicaux appropriés à Gaza même. Elle demande pourquoi il n’y a pas d’hôpitaux dignes de ce nom à Gaza, qui empêche les Palestinien·nes d’en construire, et de quel droit.

Embrasser le tribalisme
Une telle position mettrait en évidence l’importance d’un déni aussi profond de la liberté de circulation pour des millions de personnes qui ont besoin de l’autorisation du suzerain non seulement pour entrer en Israël, mais aussi pour se rendre dans les territoires palestiniens de Cisjordanie. Elle mettrait également en évidence la nature du régime qui, depuis des décennies, contrôle chaque respiration de millions de sujet·tes privé·es de leurs droits, et elle comprendrait qu’un tel régime doit inévitablement provoquer un soulèvement.

Et, contrairement à toutes les tentatives visant à contrôler la manière dont ces réalités sont présentées au public, les comprendre avec précision n’équivaut pas à soutenir la violence ou sa justification, mais bien au contraire : une analyse dépassionnée de cette réalité sanglante, afin de nous permettre d’en sortir.

« Le fait que la sujette ou le sujet puisse tout au plus aspirer à la reconnaissance de son humanité par le maître, reconnaissance qui peut être refusée aussi facilement qu’elle a été donnée si la ou le sujet « déçoit », est la marque distinctive de la situation coloniale »

Le concept selon lequel le maximum auquel la ou le sujet peut aspirer est la reconnaissance par le maître de son statut d’être humain, une reconnaissance qui peut être refusée aussi facilement qu’elle a été donnée si la ou le sujet « déçoit », est la marque de fabrique de la situation coloniale.

Dans cette situation, le maître se considère comme tellement supérieur au sujet que ce dernier devrait être reconnaissant pour chaque moment où l’emprise du maître sur sa gorge reste lâche, alors que toute résistance à la menace permanente d’un étranglement équivaut à de l’ingratitude.

Ce sont ces mêmes «progressistes du passé » qui, parallèlement à leur déception à l’égard des Palestinien·nes, ont soudain découvert les joies du tribalisme – comme l’a manifestement fait Tzufit Grant.

Depuis le 7 octobre, dit-elle, elle a envie de marcher toute la journée dans les rues et d’embrasser des Israélien·nes : « Je suis devenue très israélienne, très juive ».

Malheureusement, dans l’Israël d’aujourd’hui, il semblerait que cela implique de se séparer non seulement de la » »partie humanitaire » du cerveau, mais aussi du cerveau lui-même.

Orly Noy
Orly Noy est la présidente de B’Tselem, le centre d’information israélien pour les droits des êtres humains dans les territoires occupés.
https://www.middleeasteye.net/opinion/war-gaza-israel-leftist-lost-compassion-palestinians
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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Refuser Solidarity Network

Je suis ravie de vous présenter une initiative qui non seulement me tient à cœur, mais que le Refuser Solidarity Network soutient car elle résonne profondément avec les expériences de nombre d’entre nous au sein de l’organisation, en tant que personnes ayant refusé leur service militaire. AniSiravti, « J’ai refusé » en hébreu, est une initiative de résistance, une communauté et une collection de témoignages d’hommes et de femmes israéliens qui ont choisi de refuser leur service de réserve obligatoire, en tant qu’acte politique et public de résistance à l’occupation et à la guerre contre Gaza.

Tom Mehager, le fondateur du projet, un activiste, un partenaire et un père, a été condamné à quatre semaines de prison militaire en 2003, en raison de son refus de servir en tant que soldat de réserve. Comme la plupart des Israélien·nes et des Palestinien·nes du pays, il s’est réveillé avec sa compagne et sa fille à Tel Aviv au son d’un certain nombre de sirènes. Quelques heures plus tard, il regardait l’horrible massacre dans le sud et publiait déjà sur Facebook ses prédictions et ses craintes d’une nouvelle opération militaire d’envergure, encore à venir, à Gaza. Il écrit :

J’ai commencé à remettre en question la moralité et la logique de l’occupation après avoir effectué mon service militaire complet. Pendant mon service de réserve obligatoire, j’ai été commandant d’une unité d’artillerie à un barrage routier en Cisjordanie. Lorsque j’ai compris que l’objectif principal de mon travail était de harceler et d’humilier les Palestiniens qui passaient par là, j’ai décidé que je ne voulais pas faire partie de ce système militaire inhumain et j’ai refusé de continuer à servir.

Israël instaure une dictature militaire sur le peuple palestinien, commettant des violations des droits des êtres humains, des punitions collectives et un siège sur Gaza. Au début de la guerre, quelques réfractaires et moi-même avons envisagé de créer une plateforme permettant aux réfractaires de déclarer collectivement leur décision de refus. Bien que nous ayons été renvoyés du service de réserve, nous utilisons cette plateforme pour prendre une position morale. Pour proclamer que nous avons refusé dans le passé et que nous refuserions encore aujourd’hui, même après le septième.

Les gens doivent entendre nos voix et savoir que nous pensons qu’il doit y avoir des lignes rouges dans la société israélienne. Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza est horrible et nous ne pensons pas que ce niveau de tuerie et de faim apportera la sécurité à qui que ce soit, ou le retour des otages.

J’aimerais partager avec vous le témoignage de Yonatan Shapira, un camarade de refus du projet :

« Nous avons procédé à des assassinats ciblés et intentionnels et à des meurtres de civil·es. Au début, j’ai essayé de me l’expliquer de différentes manières… Je n’étais pas en contact direct avec les actes de meurtre, j’étais pilote de recherche et de sauvetage. Mais à un moment donné, j’ai pu comprendre qu’il importait peu que je fasse le « travail propre » ou le travail moins terrible et qu’un pilote d’un autre escadron tire au milieu de la nuit et massacre une famille entière. Nous avons déclaré que nous refusions de continuer à participer à l’oppression, à l’occupation et au meurtre d’innocent·es.

C’était il y a 21 ans et nous parlions d’incidents isolés ici et là, un, deux, dix, quinze, vingt personnes, quelques enfants ici, quelques enfants là. Aujourd’hui, alors qu’Israël se livre à un génocide à grande échelle à Gaza, avec environ trente mille personnes assassinées, plus de dix mille enfants, qui sait combien de milliers de personnes gisant sous les décombres, certaines mortes, d’autres mourant lentement de faim et de blessures, il est clair que je refuserais également aujourd’hui ».

Ces histoires de résistance doivent être entendues et AniSiravti a le pouvoir de les mettre en lumière. Aidez-nous en faisant un don mensuel pour soutenir notre travail, et pour construire et soutenir cette nouvelle communauté de résistants à la guerre en service de réserve. Vous pouvez faire un don ici.

En toute solidarité,
Maya Eshel
Coordinatrice de la solidarité internationale
Réseau de solidarité avec les réfractaires
https://mailchi.mp/refuser/a-new-refuser-initiative-anisiravti-stories-of-resistance-refuser-solidarity-network?e=a69dff2a33
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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La Cour d’Appel de Paris confirme la légalité de l’appel au boycott

Par son arrêt du 14 mars 2024, la Cour d’Appel de Paris a confirmé, treize ans après, le jugement du tribunal de Mulhouse qui relaxait les prévenus.

Il est maintenant parfaitement clair que l’appel au boycott de produits en provenance d’Israël, pour protester contre la politique menée par cet État, est parfaitement légal, dès lors qu’il ne s’accompagne pas d’appels à la haine ou à la violence.

Par son arrêt du 11 juin 2020, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a statué de manière très claire sur le droit d’appeler au boycott : l’appel au boycott de produits issus d’un État relève de l’expression politique, protégée par l’article 10 de la Convention Européenne des droits de l’Homme, et ne peut pas, en lui-même, être qualifié comme un appel à la discrimination. La CEDH a ainsi donné raison aux 11 requérants qui l’avaient saisie pour contester leur condamnation par la justice française à la suite d’actions d’appel au boycott menées dans la région de Mulhouse en 2009 et 2010. La France a été condamnée par la CEDH, et a dû s’acquitter d’une « satisfaction équitable » versée à chacun des 11 requérants.

De par la « hiérarchie » des normes et des juridictions, l’arrêt de la CEDH s’impose à la France qui doit en tirer toutes les conséquences.

Pour les requérants, il restait nécessaire que l’arrêt de la cour d’Appel de Colmar qui les avait injustement condamnés en 2013 soit explicitement revu, et que les peines qui avaient été prononcées contre eux soient annulées par la justice française. C’est la raison pour laquelle ils et elles ont porté, devant la Cour de révision et de réexamen des condamnations pénales, une requête en réexamen de leurs condamnations, dans une démarche tout à fait habituelle dans ce type de situation.

Par son arrêt du 7 avril 2022, la Cour de révision, s’appuyant sur les termes de l’arrêt de la CEDH, a jugé recevable la demande des requérants. Elle a annulé les arrêts de la Cour d’Appel de Colmar qui les avaient condamnés, et renvoyé l’affaire devant la Cour d’appel de Paris.

L’audience s’est tenue les 4 et 5 octobre 2023, puis le 25 janvier 2024. Les parties civiles (Alliance France-Israël, Avocats Sans Frontières, LICRA, BNVCA, CCFI) avaient mis en avant leurs amalgames habituels, d’une manière particulièrement éhontée. L’Avocat Général avait requis la relaxe, en motivant sa décision par l’analyse des faits, et par des références détaillées à l’arrêt de la CEDH.

Par son arrêt du 14 mars 2024, la Cour d’Appel de Paris a confirmé, treize ans après, le jugement du tribunal de Mulhouse qui relaxait les prévenus.

Dans le contexte actuel de remise en cause des libertés, l’Association France Palestine Solidarité se félicite de cet arrêt de le Cour d’Appel de Paris, qui tire toutes les conséquences de l’arrêt de la CEDH.

Il est maintenant parfaitement clair que l’appel au boycott de produits en provenance d’Israël, pour protester contre la politique menée par cet État, est parfaitement légal, dès lors qu’il ne s’accompagne pas d’appels à la haine ou à la violence.

L’actualité impose d’intensifier nos actions contre l’impunité de l’État d’Israël, qui bafoue toutes les règles du droit international et mène une guerre génocidaire conte la population palestinienne de la Bande de Gaza. L’AFPS continuera, comme elle l’a toujours fait, à mener des campagnes de Boycott, Désinvestissement et Sanctions pour protester contre la politique de l’État d’Israël, et appelle chacune et chacun à se mobiliser dans ce sens.

Le Bureau national de l’AFPS, 14 mars 2024
https://www.france-palestine.org/La-Cour-d-Appel-de-Paris-confirme-la-legalite-de-l-appel-au-boycott
https://aurdip.org/la-cour-dappel-de-paris-confirme-la-legalite-de-lappel-au-boycott/

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Il est impossible d’exiger la reconnaissance des victimes de l’Holocauste et de normaliser le massacre d’innocents à Gaza

Malgré le temps maussade, environ un millier de manifestants se sont rassemblés le 10 mars avant midi sur la place Waterlooplein à Amsterdam, qui a connu l’une des histoires les plus difficiles de l’Holocauste en Europe, et ont crié « Un cessez-le-feu immédiat », « Libérez la Palestine de la mer au Jourdan », « Israël, qu’as-tu fait, combien d’enfants as-tu tué » et « Plus jamais ça, c’est maintenant ». Mais l’appel qui a été le plus répété lors de la manifestation était : « Herzog, Herzog, tu ne pourras pas te cacher, tu soutiens le génocide ».

Cette interjection faisait référence aux déclarations irresponsables et criminelles du président du pays Yitzhak Herzog lors d’une conférence de presse le 13 octobre : « Une nation entière est responsable », a-t-il déclaré, « il n’est pas vrai que les citoyens n’étaient pas au courant et n’étaient pas impliqués », ils auraient dû s’opposer à leur régime maléfique. Par conséquent, a-t-il dit, nous devrions combattre les Palestiniens jusqu’à ce que « nous leur brisions la colonne vertébrale ». La manifestation organisée conjointement par le groupe « Erev-rav », une organisation juive antisioniste néerlandaise, la communauté palestinienne des Pays-Bas, le Mouvement socialiste international et bien d’autres, a porté un message clair à Herzog, venu à Amsterdam pour participer à la cérémonie d’ouverture du nouveau musée de l’Holocauste : vous incitez au génocide, donc votre place est en prison, et non à la cérémonie d’ouverture du musée.

L’appel à l’arrestation de Herzog dès son arrivée aux Pays-Bas n’était pas une plaisanterie. Une requête a été déposée auprès de la Cour internationale de Justice de La Haye, exigeant son arrestation pour implication dans des crimes de guerre. Le bruit, la colère et la frustration qu’il ait été choisi pour représenter les victimes de l’Holocauste lors de la cérémonie ont trouvé un écho jusqu’au roi des Pays-Bas et à son gouvernement. Environ 200 mosquées aux Pays-Bas se sont adressées au roi dans une lettre ouverte et lui ont demandé de refuser de participer à la cérémonie et de serrer la main d’Herzog, qui incite au génocide. Le roi a refusé la demande, même si l’Union des mosquées a souligné qu’il était important de se souvenir des leçons de l’Holocauste et d’honorer la mémoire de ses victimes, et que ses critiques visaient le choix d’Herzog pour représenter les victimes de l’Holocauste et le discours juif autour de l’Holocauste à la lumière de la guerre à Gaza.

Si les propos du président ont été perçus par certains Israéliens comme légitimes, aux yeux des militants néerlandais, ils ont été perçus comme fascistes. Non seulement parce qu’ils incitent au meurtre d’innocents à Gaza, mais parce que pour eux, Herzog représente une contradiction fondamentale que de nombreux Israéliens ne reconnaissent pas : il n’y a pas de place pour un récit judéo-israélien qui recherche justice et reconnaissance pour les victimes de l’Holocauste, mais qui normalise en même temps l’assassinat de Palestiniens innocents à Gaza.

En ce sens, les manifestants ont établi des liens politiques, éthiques et humains que le discours israélien dominant refuse de reconnaître, affirmant que cette contradiction essentielle ne peut pas perdurer, surtout pas sur le sol européen. Si en Israël et au Moyen-Orient des manifestants contre la guerre ont peur de comparer les massacres de Gaza à l’Holocauste, les manifestants d’Amsterdam le font sans sourciller. Le meurtre de plus de 30 000 Palestiniens à Gaza a levé toutes les barrières morales et psychologiques qui existaient pour la jeune génération européenne, qui a compris la contradiction entre la reconnaissance des victimes de l’Holocauste et la normalisation du meurtre d’innocents à Gaza.

Je n’ai aucun intérêt à comparer la Nakba ou l’effacement massif des civils palestiniens de Gaza à l’Holocauste. Parce qu’à mes yeux, le discours palestinien qui exige de mettre fin à l’occupation et de réparer ses injustices est juste et légitime même sans cette comparaison. J’ai intérêt à dénoncer l’hypocrisie et les doubles standards des Israéliens et des Néerlandais.

Non seulement le discours israélien dominant ignore les contextes éthiques, mais le roi des Pays-Bas et son gouvernement les ont également ignorés. Fermer les yeux sur les crimes de guerre n’est pas nouveau pour la famille royale et le gouvernement néerlandais – qui ont collaboré avec les nazis – il n’y a donc rien d’étonnant à leur double standard et à leur hypocrisie.

Ceux qui pensent que l’invitation d’Herzog à la cérémonie d’ouverture du musée est une gifle politique réservée aux Palestiniens se trompent. C’est également une gifle pour les Israéliens – à la fois pour ceux qui ne soutiennent pas sa déclaration et pour ceux qui soutiennent la normalisation qu’il a faite du meurtre d’innocents, et en représentant le récit de l’Holocauste et de ses victimes. Je tiens à rappeler à Herzog que le cri des manifestants, dont des Israéliens, « Plus jamais ça », vaut pour tout le monde. Il n’y a pas de place pour une graduation du sang dans une réalité où les Juifs exigent de corriger les injustices historiques et de rappeler au monde que son désintérêt a créé une situation pendant la Seconde guerre mondiale dans laquelle le sang juif était bon marché. Il n’y a pas de sang bon marché, car il n’y a pas de vie bon marché. Même celle des Palestiniens.

Rajaa Natour
Source : Haaretz, 14 mars 2O24, 20:00 :
https://www.haaretz.co.il/opinions/2024-03-14/ty-article-opinion/.premium/0000018e-3cd9-dfc7-a5ff-ffffc5b50000
Traduit de l’hébreu pour ESSF par E.
https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article70180

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La Confédération paysanne dénonce l’utilisation de la famine comme arme de génocide à Gaza

Bagnolet, le 14 mars 2024 | La Confédération paysanne exprime sa consternation face à l’utilisation de la famine comme arme de génocide contre le peuple palestinien. Depuis des mois, les responsables de l’État israélien revendiquent expressément l’usage de l’alimentation comme arme de guerre à Gaza. Cette stratégie délibérée conduit à la situation catastrophique dans laquelle se trouve aujourd’hui la totalité de la population à Gaza : les gens n’ont plus d’autre choix que de manger des aliments pour animaux, des nourrissons meurent de faim et de déshydratation, 100% de la population est en situation d’insécurité alimentaire grave.

Il ne s’agit pas d’une « crise humanitaire », comme de trop nombreux médias français le laissent entendre. Il s’agit d’un génocide et de crimes contre l’humanité. Qui pourrait nier l’intentionnalité d’affamer le peuple palestinien ? Les champs des paysan·nes de Gaza ont été ravagés, les installations agricoles anéanties, l’accès à la mer interdit aux pêcheurs. Des milliers de camions d’aide humanitaire attendent à la frontière à Rafah, à quelques kilomètres de là où les Gazaouis meurent de faim et l’aide alimentaire pourrit sur place côté égyptien, car l’État israélien n’autorise que quelques dizaines de camions à passer chaque jour, quand il en faudrait plus de cinq cents. De plus, l’armée israélienne a bombardé à plusieurs reprises les lieux où des distributions d’aide alimentaire avaient lieu [1].

Par ailleurs, les exactions commises contre les paysan·nes en Cisjordanie révèlent eux-aussi une stratégie de détruire la souveraineté alimentaire des Palestiniens. Les colons accaparent les terres des paysans palestiniens, s’approprient ou détruisent leurs récoltes, confisquent ou détruisent tout accès à l’eau, avec le soutien des forces armées israéliennes. Or, en Palestine comme partout ailleurs, la souveraineté alimentaire est un droit et un élément essentiel de l’autodétermination des peuples.

En tant qu’organisation paysanne, cette stratégie délibérée d’utiliser la destruction de l’agriculture et la famine pour exterminer un peuple nous révulse. Le droit à l’alimentation et les droits des paysan·nes, reconnus dans la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Paysans et des autres personnes travaillant en zone rurale (UNDROP), sont des droits humains essentiels. Nous saluons le travail indispensable réalisé en particulier par le rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation pour dénoncer sans relâche ces violations gravissimes des droits humains. Nous regrettons amèrement que ces alertes répétées depuis des mois par l’ONU ne soient pas écoutées.

L’État français porte une lourde responsabilité dans cette faillite à stopper le génocide dont est victime de peuple palestinien. Malgré l’arrêt de la Cour Internationale de Justice rendu le 26 janvier, le gouvernement français continue à traiter l’État israélien en allié ; s’il était confirmé que la France vend encore des armes à Israël, alors il pourrait s’agir d’une complicité de génocide, au sens du droit international. Il est plus que temps que nos gouvernants prennent au sérieux leur responsabilité collective et individuelle dans le soutien à des crimes aussi graves.

La Confédération paysanne appelle donc le gouvernement français à :
* œuvrer à un cessez-le-feu permanent et inconditionnel ;
* cesser toute livraison d’armes à Israël ;
* décupler l’aide financière versée à l’agence des Nations Unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens (l’UNRWA) et augmenter massivement l’aide humanitaire apportée aux Palestinien·nes ;
* reconnaître sans ambiguïté le droit des Palestinien·nes à un État et soutenir la pleine reconnaissance de la Palestine comme État-membre à part entière de l’ONU ;
* rompre immédiatement l’accord d’association commerciale entre l’Union Européenne et Israël ;
* soutenir l’Afrique du Sud dans sa plainte déposée auprès de la Cour Internationale de Justice et à minima respecter de façon stricte les décisions de la CIJ.

Il est urgent d’agir pour la vie et pour la paix.

[1] Communiqué de presse des rapporteurs spéciaux de l’ONU :
https://www.ohchr.org/en/press-releases/2024/03/un-experts-condemn-flour-massacre-urge-israel-end-campaign-starvation-gaza

https://viacampesina.org/fr/france-la-confederation-paysanne-denonce-lutilisation-de-la-famine-comme-arme-de-genocide-a-gaza/

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Injustifiable guerre contre l’éducation à Gaza –
Un message de la Rectrice de l’Université de Liège

En tant que Rectrice de l’ULiège, et dans la lignée de mon post du 2 novembre 2023 dans lequel j’appelais à l’arrêt de la violence ainsi qu’à l’accès aux ressources vitales, aux soins et à l’aide humanitaire, je veux attirer l’attention sur la destruction du système éducatif palestinien. En quatre mois, des centaines d’universitaires et d’enseignants ont été tué·es, dont au moins 95 professeur.es et 3 président.es d’université. L’armée israélienne a détruit les principales bibliothèques de Gaza, ainsi que de nombreuses librairies, maisons d’édition et des centaines d’autres institutions du savoir. Les douze universités ont été dévastées. Selon l’ONU, au début du mois de janvier, environ 75% des infrastructures éducatives de Gaza avaient été endommagées. Quelque 88 000 étudiant.es ont dû interrompre leur cursus.

Devant l’ampleur de ces destructions systématiques des infrastructures éducatives, il n’est plus possible de croire qu’il s’agit d’un effet collatéral – regrettable – de l’action de guerre menée contre le Hamas. Il s’agit clairement d’une action ciblée et intentionnelle, visant à l’éradication de l’une des conditions de survie essentielles de la société gazaouie elle-même: la disponibilité d’une structure d’éducation. 

Si d’immenses progrès avaient été réalisés pour permettre l’accès à l’éducation pour tous et toutes de par le monde, on ne peut que constater, ces dernières années, que la confiscation du droit à l’éducation est utilisée dans les conflits armés et par certains régimes pour contrôler sinon détruire des populations. C’est le cas à Gaza mais aussi en Ukraine, en Afghanistan et dans bien d’autres parties du monde.

Je condamne clairement et explicitement la destruction délibérée des établissements d’enseignement et la discrimination permanente à l’encontre des étudiants et des collègues, qui forment une atteinte au droit à l’instruction, droit fondamental garanti par les conventions internationales des Droits de l’Enfant et des Droits de l’Homme. Dans ce contexte, L’ULiège répète son engagement à suspendre les collaborations institutionnelles avec les organisations, quelle que soit leur origine, qui soutiennent de manière répétée ou sont directement impliquées dans les violations du droit international et des droits humains».

Anne-Sophie Nyssen, Rectrice de l’ULiège
https://www.news.uliege.be/cms/c_19490100/fr/injustifiable-guerre-contre-l-education-a-gaza
https://aurdip.org/injustifiable-guerre-contre-leducation-a-gaza-un-message-de-la-rectrice-de-luniversite-de-liege/

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Ivry27mars

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Quatre universités norvégiennes ont suspendu leur accord avec des universités israéliennes
https://aurdip.org/quatres-universites-norvegiennes-ont-suspendu-leur-accord-avec-des-universites-israeliennes/
Les ciseaux de médecine désormais ajoutés à une longue liste de matériel interdit que les autorités israéliennes classent « à double usage »
https://aurdip.org/les-ciseaux-de-medecine-desormais-ajoutes-a-une-longue-liste-de-materiel-interdit-que-les-autorites-israeliennes-classent-a-double-usage/
Brésil : Les femmes du MST dénoncent le génocide à Gaza
https://viacampesina.org/fr/bresil-les-femmes-du-mst-denoncent-le-genocide-a-gaza/
Le calvaire étouffé des Palestiniennes
Le 4 mars, l’ONU a publié un rapport sur les viols et agressions sexuelles commises le 7 octobre contre des Israéliennes. Si ce texte a rencontré un vaste écho médiatique, il n’en va pas de même pour un autre rapport des Nations unies qui concerne cette fois le traitement des Palestiniennes, en particulier les viols et les agressions sexuelles subies depuis le début de la guerre contre Gaza.
https://orientxxi.info/magazine/le-calvaire-etouffe-des-palestiniennes,7121

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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