Elections européennes : Stop aux contre-vérités !

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Les contre-vérités visant les personnes étrangères sont récurrentes depuis de nombreuses années dans l’environnement politique et médiatique. Depuis quelques mois, autour de l’adoption de la loi asile et immigration, le phénomène s’est encore intensifié.

Alors que les débats autour des prochaines élections européennes sont à nouveau l’occasion d’un déferlement de mensonges et de stigmatisation des personnes exilées,
La Cimade tient à rétablir les faits

* L’Europe est-elle « submergée » de personnes migrantes ?
On veut nous faire croire que l’Europe est envahie par les personnes migrantes. Pourtant, lorsque l’on analyse les chiffres, cette affirmation est loin d’être avérée. En effet, en 2022, le nombre de personnes qui ont migré vers l’Europe représentait seulement 0,10% de la population européenne, sans compter les personnes qui en sont parties ! 
Et saviez-vous que 97% de la population mondiale reste dans son pays de naissance ? Tandis que la grande majorité de celles et ceux qui migrent s’exilent dans un pays voisin.
Sources : Eurostat, Organisation Internationale pour les Migrations (OIM)

* Les frontières de l’Europe sont-elles « grandes ouvertes » ?
On entend parfois que les frontières de l’Europe ne sont plus contrôlées, qu’on y entre comme « dans un moulin ». Pourtant dans la pratique, les Etats membres de l’Union européenne se sont dotés de nombreux dispositifs sécuritaires, répressifs et mortifères pour restreindre l’accès au territoire européen. On compte plus de 100 000 garde-frontières nationaux et plus de 2 000 km de clôtures et murs frontaliers. 
En 2022, plus de 140 000 personnes se sont vues refuser l’entrée aux frontières extérieures de l’Europe et de nombreuses autres ont été illégalement refoulées ou encore enfermées dès leur entrée sur le territoire. Dans les faits, 95% du total des entrées dans l’espace Schengen sont effectuées dans le cadre d’une procédure régulière, avec un visa par exemple.  
Sources : Eurostat, Commission européenne

* La France est-elle la « championne de l’accueil » des demandes d’asile en Europe ?
On nous dit que la France accueillerait beaucoup plus de demandeuses et demandeurs d’asile que ses voisins européens. 
Elle se place en réalité en 13ème position parmi les Etats membres de l’UE, proportionnellement à sa population, s’agissant du nombre de demandeuses et demandeurs d’asile accueilli·e·s sur son territoire. Et la part des demandeuses et demandeurs d’asile dans la population française était de 0,2% en 2023. 
En outre, les conditions d’accueil sont parfois difficiles pour les demandeuses et demandeurs d’asile en France. À titre d’exemple, 60% des demandeuses et demandeurs d’asile en 2023 n’ont pu accéder à un hébergement, contrairement à ce que prévoit la législation, les contraignant pour beaucoup à vivre dans la rue dans des conditions extrêmement précaires.
Sources : Eurostat, ministère de l’Intérieur

* L’Europe est-elle trop accueillante avec les personnes migrantes ?
On veut nous faire croire que l’Europe serait trop accueillante avec les personnes migrantes ce qui créerait un « appel d’air ».
Depuis des années, l’Union européenne est plutôt dans une démarche de fermeture à tout prix de ses frontières. En construisant des murs, en complexifiant les démarches administratives des personnes, en contrôlant, en traquant, en enfermant et en expulsant les personnes étrangères qui y résident ou souhaitent y trouver refuge. Chaque année ce sont plus de 100 000 personnes migrantes qui sont enfermées pour le seul motif d’être étrangères ! Pourtant ces dispositifs n’empêchent pas les personnes de fuir leur pays en guerre ou de chercher un avenir meilleur en Europe, mais ont des conséquences dramatiques sur leurs vies.
Source : Parlement européen

http://courrier.lacimade.org/nl3/gAbsnoKe6gjMz2Fx6-JLRQ?

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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