[42] Solidarité avec la résistance des ukrainien·nes. Retrait immédiat et sans condition des troupes russes [42] 

  • Ukraine : A l’école des bombes
  • A Kiev, une foule aux obsèques d’une figure du Maïdan tué au combat
  • Initiative de solidarité Olga TaratutaL. Avec les Déserteurs, les pacifistes, les réfugiés en Ukraine, Russie et au Belarus
  • Halya Coynash : Les « condamnations à mort » de prisonniers de guerre britanniques et marocains dans le Donbass occupé montrent clairement pourquoi la Russie doit être chassée de toute l’Ukraine
  • Libérer Aiden, Sahun et Brahim
  • L’observatoire de la liberté de création soutient Dmitry Glukhovsky et tous les auteurs et artistes russes qui s’opposent à la guerre
  • Roman Ratushny, éminent militant ukrainien, a été tué en défendant l’Ukraine contre les envahisseurs russes.
  • 2 juillet • « Save Azovstal, save Ukraine » à Genève
  • Slavoj Žižek : Nous devons cesser de laisser la Russie définir les termes de la crise ukrainienne
  • Henri Goldman : Ukraine-Palestine : le prix de l’inconséquence
  • Nouvelle série de dessins de Katya Kritseva
  • Sotsialniy Rukh (Mouvement social)
  • Note de la CES sur les réponses reçues au questionnaire sur les mesures genrées et sexo spécifiques Accueil des réfugié.es ukrainien.nes (Peace Watch Team)
  • Liens avec autres textes

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Ukraine : A l’école des bombes

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, un millier d’écoles ont été bombardées, certaines ont été entièrement détruites. Pour qualifier ces bombardements de « crimes de guerres », encore faut-il prouver que ces écoles étaient délibérément visées par l’armée russe, laquelle continue de prétendre n’avoir jamais frappé d’objectifs civils… L’impact des destructions, lui, est incontestable. En matière de bâtiments, certes, mais aussi du traumatisme vécu par les enfants. Cibler une école, c’est cibler toute une génération, affirment des témoignages issus des expériences de Sarajevo ou d’Alep.

Alors qu’elle gisait sous les décombres, les jambes brisées et les yeux aveuglés par le sang et d’épais nuages de poussière, Inna Levchenko ne pouvait entendre que des cris. Il était 12h15 le 3 mars, et quelques instants plus tôt, une explosion avait pulvérisé l’école où elle enseignait depuis 30 ans.

Au milieu des bombardements incessants, elle avait ouvert l’école 21 à Chernihiv pour accueillir les familles terrorisées. Le mot « enfants » avait été peint en grosses lettres sur les fenêtres, avec l’espoir que les forces russes le verraient et les épargneraient. Les bombes sont tombées quand même.

Les 70 enfants à qui Inna Levchenko avait ordonné de s’abriter au sous-sol allaient survivre à l’explosion. Mais au moins neuf personnes, dont un de ses élèves – un garçon de 13 ans – sont mortes. « Pourquoi les écoles ? Je ne peux pas comprendre leur motivation », déclare-t-elle. « Il est douloureux de réaliser combien de mes amis sont morts (…) et combien d’enfants qui sont restés seuls sans parents, ont été traumatisés. Ils s’en souviendront toute leur vie et transmettront leur histoire à la génération suivante. »

Selon le gouvernement ukrainien, la Russie a bombardé plus de 1 000 écoles, et 95 d’entre elles ont été détruites. Rien qu’à Chernihiv, selon le conseil municipal de la ville, seules sept des 35 écoles de la ville sont indemnes. Et trois sont totalement en ruines.

Le 7 mai, une bombe a rasé une école du village de Bilohorivka, dans l’est du pays, qui, comme l’école n°21 de Chernihiv, servait d’abri. Une soixantaine de personnes y ont été tuées.

Attaquer intentionnellement des écoles et d’autres infrastructures civiles est un crime de guerre. Selon les experts, ces destructions massives peuvent servir de preuve de l’intention russe, réfutant ainsi les affirmations selon lesquelles les écoles touchées ne seraient que des « dommages collatéraux ». Mais la destruction de centaines d’écoles ne se limite pas à pulvériser des bâtiments et à mutiler des corps, elle entrave en outre la capacité d’une nation à se redresser après la fin des combats, en traumatisant des générations entières et en compromettant l’espoir d’un pays pour l’avenir.

La Cour pénale internationale, des procureurs du monde entier et le procureur général d’Ukraine enquêtent sur plus de 8 000 signalements de crimes de guerre potentiels en Ukraine, impliquant 500 suspects. Beaucoup sont accusés d’avoir délibérément visé des structures civiles telles que des hôpitaux, des abris et des quartiers résidentiels. Le fait de cibler les écoles – où les enfants peuvent grandir, apprendre et se faire des amis – est particulièrement pervers, car il transforme la construction de l’enfance en quelque chose de violent et de dangereux : un lieu qui inspire la peur.

A Gorlovka, dans l’est de l’Ukraine, Elena Kudrik, professeure de géographie, a été retrouvée morte, gisant au sol de l’école où elle enseignait. Au milieu des décombres qui l’entouraient, des livres et des papiers maculés de sang. Dans un coin, un autre corps sans vie – Elena Ivanova, la directrice adjointe – était affalé sur une chaise de bureau, une blessure béante sur le côté. « C’est une tragédie pour nous… C’est une tragédie pour les enfants », se lamente le directeur de l’école, Sergey But, debout devant le bâtiment en briques peu après l’attaque. Des éclats de verre brisé et des gravats ont été projetés sur le béton, où des enfants souriants faisaient voler des cerfs-volants et posaient pour des photos avec leurs amis. À quelques kilomètres de là, à l’école maternelle de Sonechko, dans la ville d’Okhtyrka, une bombe à fragmentation a détruit un jardin d’enfants, tuant un enfant. Devant l’entrée, deux autres corps gisent dans des mares de sang.

Valentina Grusha enseigne dans la province de Kiev, où elle travaille depuis 35 ans, dernièrement en tant qu’administratrice de district et professeure de littérature étrangère. Les troupes russes ont envahi son village d’Ivankiv au moment où les responsables de l’école avaient commencé à se préparer à la guerre. Le 24 février, les forces russes se dirigeant vers Kiev ont abattu un enfant et son père, dit-elle. « Il n’y avait plus de cours », ajoute-t-elle. « Nous avons arrêté l’enseignement lorsque la guerre a commencé. Et puis il y a eu 36 jours d’occupation. Des écoles ont été bombardées et détruites dans de nombreux villages voisins … »

Comment prouver l’intention ?
Certaines écoles encore debout sont devenues des abris de fortune pour les personnes dont les maisons ont été détruites par les bombardements et les tirs d’artillerie.

Malgré l’ampleur des dégâts et des destructions subis par les infrastructures d’éducation, les experts en crimes de guerre estiment qu’il est difficile de prouver que l’armée attaquante avait l’intention de spécifiquement cibler des écoles. Les responsables russes nient avoir pris pour cible des structures civiles, et à Gorlovka, ville aujourd’hui tenue par les Russes, ils affirment que les forces ukrainiennes qui tentaient de reprendre la zone étaient responsables de l’explosion qui a tué les deux enseignantes.

Ce qui complique souvent les poursuites pour crimes de guerre en cas d’attaques contre des bâtiments civils, c’est que de grandes installations comme les écoles sont parfois réaffectées à un usage militaire pendant la guerre. Si un bâtiment civil est utilisé à des fins militaires, il constitue une cible légitime en temps de guerre, déclare David Bosco, professeur de relations internationales à l’université de l’Indiana, dont les recherches portent sur les crimes de guerre et la Cour pénale internationale. La clé pour les procureurs sera donc de montrer que les Russes ont pris pour cible des écoles et d’autres bâtiments civils dans tout le pays dans le cadre d’une stratégie militaire concertée, déclare-t-il.

Les effets des destructions, eux, sont indiscutables. « Quand je commence à parler aux directeurs des institutions détruites ou endommagées, ils sont très inquiets, pleurent », déclare Valentina Grusha. « Cela faisait partie de leur vie. Et maintenant, l’école est une ruine qui se dresse au centre du village et rappelle ces terribles raids aériens et ces bombardements. » Le directeur de la communication de l’UNICEF, Toby Fricker, actuellement en Ukraine, le confirme : « L’école est souvent le cœur de la communauté dans de nombreux endroits, et c’est absolument essentiel pour la vie quotidienne. »

Préjudice pour toute une génération
Les enseignants et les élèves qui ont vécu d’autres conflits affirment que la destruction des écoles dans leur pays a porté préjudice à toute une génération.

Abdulkafi Alhamdo, enseignant syrien, pense aujourd’hui encore aux dessins d’enfants trempés de sang, jonchés sur le sol d’une école d’Alep. L’école avait été attaquée pendant la guerre civile en 2014. Les enseignants et les enfants s’étaient préparés à une exposition d’art présentant des travaux d’élèves décrivant la vie en temps de guerre. L’explosion a tué 19 personnes, dont au moins 10 enfants. Mais ce sont les survivants qui restent dans la mémoire d’Abdulkafi Alhamdo : « J’ai compris dans (leurs) yeux qu’ils n’iraient plus à l’école. Cela n’a pas seulement affecté les enfants qui ont survécu au bombardement, traumatisés, mais aussi tous les enfants qui ont entendu parler du massacre. Comment peuvent-ils retourner à l’école ? Vous ne ciblez pas seulement une école, vous ciblez une génération. »

Jasminko Halilovic n’avait que 6 ans lorsque Sarajevo, dans l’actuelle Bosnie-Herzégovine, a été assiégée. Aujourd’hui, 30 ans après la fin de la guerre en Bosnie, ses camarades et lui sont toujours en train de recoller les morceaux. Il est allé à l’école dans une cave, comme aujourd’hui de nombreux enfants ukrainiens. Cherchant désespérément la sécurité, les enseignants et les élèves se sont déplacés de sous-sol en sous-sol, appuyant les tableaux noirs sur des chaises au lieu de les accrocher aux murs.

Aujourd’hui âgé de 34 ans, Jasminko Halilovic a fondé le War Childhood Museum, qui répertorie les histoires d’enfants confrontés à des situations de conflit dans le monde. Il travaillait en Ukraine avec des enfants déplacés par l’invasion de la région de Donbass par la Russie en 2014 lorsque la guerre actuelle a commencé. Il a dû évacuer son personnel et quitter le pays. « Une fois les combats terminés, dit-il, le nouveau combat commencera. Pour reconstruire les villes. Pour reconstruire les écoles et les infrastructures, et pour reconstruire la société. Et pour guérir. Guérir est le plus difficile ».

Abdulkafi Alhamdo dit avoir vu de ses propres yeux comment le traumatisme de la guerre a pu influencer le développement des enfants qui ont grandi à Alep. « Instiller la peur, la colère et un sentiment de désespoir fait partie de la stratégie de l’ennemi », déclare-t-il. « Certains sont devenus renfermés, dit-il, et d’autres violents. Quand ils voient leur école détruite, savez-vous combien de rêves ont été détruits ? Pensez-vous que quelqu’un puisse croire à la paix, à l’amour et à la beauté lorsque l’endroit qui leur a enseigné ces choses a été détruit ? ».

Il est resté à Alep et a enseigné aux enfants dans des sous-sols, des appartements, partout où il le pouvait, pendant des années. Continuer à enseigner en dépit de la guerre a été pour lui un acte de défi : « Je ne me bats pas sur les lignes de front. Je me bats avec les enfants. »

Des dommages qui ne seront jamais réparés
En Ukraine, alors que la guerre fait toujours rage, plus de la moitié des enfants ukrainiens ont été déplacés.

À Kharkiv, qui a subi des bombardements incessants, des dessins d’enfants sont collés sur les murs d’une station de métro souterraine qui est devenue non seulement un abri pour les familles mais aussi une école de fortune. Des enfants en âge de fréquenter l’école primaire se réunissent autour d’une table pour des cours d’histoire et d’art. « Cela aide à les soutenir mentalement », déclare Valeriy Leiko, enseignant. « En partie grâce aux leçons, ils sentent que quelqu’un les aime ».

Des millions d’enfants vont continuer à suivre leurs cours en ligne. Le groupe d’aide internationale Save the Children travaille avec le gouvernement pour mettre en place des programmes d’apprentissage à distance pour les élèves de 50 écoles. Un programme auquel contribue également l’UNICEF.

Le 2 avril dernier, le village de Valentina Grusha, dans la banlieue de Kiev, a entamé une lente reconstruction. Les habitants sont encore en train de ratisser et de balayer les débris des écoles et des jardins d’enfants qui ont été endommagés mais pas détruits. Des cours à distance ont commencé, en attendant que les enfants qui fréquentaient les écoles détruites puissent être scolarisés dans d’autres écoles proches. Mais pour sa collègue Inna Levchenko, qui s’est rendue à Kiev au début du mois de mai pour se faire opérer à la suite de ses blessures, les dommages émotionnels causés à tant d’enfants qui ont connu et été témoins de ces immenses souffrances ne seront peut-être jamais complètement réparés : « Il faudra tellement de temps aux gens et aux enfants pour se remettre de ce qu’ils ont vécu… Les enfants sont restés bloqués dans des caves, sans soleil, tremblants d’anxiété, effrayés par le bruit des sirènes. Cela a un impact extrêmement négatif. Les enfants s’en souviendront toute leur vie. »

Article issu d’une enquête de l’agence Associated Press, avec Frontline, dans la cadre du programme War Crimes Watch Ukraine, en partenariat avec le Centre for Information Resilience, Bellingcat, le Partenariat international pour les droits de l’homme, l’Ukrainian Healthcare Center et Physicians for Human Rights.

https://www.leshumanites.org/post/ukraine-a-l-école-des-bombes

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A Kiev, une foule aux obsèques d’une figure du Maïdan tué au combat

Des centaines de personnes ont afflué samedi au monastère Saint-Michel-au-Dôme-d’Or dans le centre de Kiev pour assister aux obsèques d’un jeune militant ukrainien tué au combat dans l’Est, qui fut une figure du mouvement pro-européen du Maïdan, a constaté l’AFP.
Roman Ratouchny est mort le 9 juin à l’âge de 24 ans près d’Izium, dans la région de Kharkiv, où les forces ukrainiennes sont confrontées à l’armée russe qui a envahi le pays le 24 février.
Samedi matin, quatre soldats ont porté le cercueil du défunt, salué par la foule, en présence de nombreux militaires. Le cercueil a été déposé à l’entrée du monastère pour la cérémonie funèbre.
Des centaines de personnes y ont assisté en silence, certaines portant des fleurs, d’autres avec un drapeau ukrainien sur le dos, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Bien que je ne le connaissais pas personnellement, j’ai ressenti (sa mort) comme une perte, car lorsque ma vision du monde s’est formée, (Roman) est devenu une personne qui a influencé ma vision et la personne que je suis maintenant », a déclaré à l’AFP Alina Horhol, une étudiante qui a assisté à la cérémonie.
« Roman était le genre de personne qui aurait pu changer beaucoup de choses dans notre société », a-t-elle ajouté.
Un rassemblement à sa mémoire est prévu à la mi-journée sur la place de l’Indépendance (Maïdan en ukrainien) et le cercueil sera mis en terre au cimetière Baïkove, dans le sud de Kiev, où sont enterrées de nombreuses personnalités ukrainiennes.
Le Maïdan a été le théâtre de manifestations proeuropéennes massives qui ont commencé fin 2013 pour aboutir en février 2014 à la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en 2014.
Parti combattre dans les rangs de l’armée ukrainienne comme nombre d’autres civils depuis le début de l’offensive russe, Roman Ratouchny était l’un des premiers étudiants à protester fin 2013 sur le Maïdan.
L’annonce en début de semaine de la mort de Roman Ratouchny, qui était aussi devenu un célèbre militant anti-corruption, a suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux, parmi lesquelles celle de la légende du football anglais Gary Linecker qui a retweeté l’information en écrivant: « tragique ».
« Roman Ratouchny, l’un des étudiants manifestants battus par la police le premier soir de la révolution de Maïdan, (…), je l’ai interviewé plusieurs fois (…) un type très vif, très intelligent », a tweeté le journaliste Oliver Caroll.
Outre son engagement au Maïdan et contre la corruption en Ukraine, Ratouchny a dirigé l’ONG Protasiv Yar, du nom d’un lieu historique de Kiev défendu par des militants qui tentent de protéger cette zone de constructions illégales entraînant la destruction d’une grande forêt du quartier.
Son engagement au sein de cette ONG lui avait valu de menaces de mort. Il en avait appelé au président Volodymyr Zelensky et au procureur général de Kiev, mais aucune enquête pénale n’avait alors été ouverte.
Merci à Jean-Claude pour la communication de cette brève de l’AFP

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Initiative de solidarité Olga TaratutaL. Avec les Déserteurs, les pacifistes, les réfugiés en Ukraine, Russie et au Belarus

Soutenez les prisonniers anti-guerre en Russie !

De nombreux russes ont manifesté leur opposition à la guerre déclenchée par Poutine et la Fédération de Russie. Si au début les manifestants ont écopé surtout de fortes amendes – comme nos compagnons de la section de l’AIT en Russie – avec le temps la répression s’est abattue de plus en plus lourdement sur celles et ceux qui osent braver l’Etat russe, et surtout si ils joignent leurs actes à leurs paroles. D’autant plus que l’arsenal juridique russe a été renforcé par de nouvelles lois réprimant « la diffusion de fausses informations discréditant l’armée russe » qui permet de criminaliser toute critique de la guerre en cours !

Les prisonniers anti-guerre ont besoin de notre aide. Cela peut se faire de plusieurs façons :
– faites connaitre leur sort auprès de vous, informez votre famille, vos amis, vos voisins, vos collègues, de façon à ce qu’ils ne soient pas oubliés.
– écrivez-leur dans leur cellule pour les soutenir moralement. Ce point est certainement parmi les plus important, pour qu’ils sachent (et les autorités russes par la même occasion) qu’ils ne sont pas seuls et que l’Etat russe est comptable de leur sort et de ce qui pourrait leur arriver.
Les courriers doivent être écris en russe, sinon ils seront refusés par l’administration pénitentiaire russe. Nous pouvons vous proposer un modèle, contactez-nous. Vous pouvez utiliser aussi des logiciels de traduction automatique (tels que Google translate). Attention, pour ne pas alourdir leur peine de prison, ne pas inclure dans vos courriers d’injure envers Poutine (même si c’est tentant) ou tout autre chose qui pourrait être retenue contre eux par un tribunal russe au titre de la loi contre les « agents étrangers ».
– organisez des actions de collectes et faites des dons pour les soutenir. Même si pour le moment il est difficile d’envoyer de l’argent en Russie, mais vous pouvez passer par la plateforme PayPal de l’ABC de Moscou (https://wiki.avtonom.org/en/index.php/Donate) ou bien nous faire parvenir vos dons que nous relaierons (chèques à l’ordre de CNT-AIT, mention « solidarité prisonniers Russie » au dos, à adresser à CNT-AIT 7 rue St Rémésy 31000 TOULOUSE)

Initiative de solidarité avec les déserteurs, pacifistes et réfugiés « Olga Taratuta », 27 mai 2022
Document avec liste des personnes emprisonnées en Russie en raison de manifestations ou d’opinions anti-guerre au format PDF à télécharger : Initiative-de-solidarite-OLGA-TARATUTA-Bulletin-2-3

https://nowar.solidarite.online/blog/bulletin-2-de-linitiative-olga-taratuta

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Les « condamnations à mort » de prisonniers de guerre britanniques et marocains dans le Donbass occupé montrent clairement pourquoi la Russie doit être chassée de toute l’Ukraine

La campagne de solidarité avec l’Ukraine demande la libération des trois soldats retenus en otage par les forces russes à Donetsk. Le samedi 25 juin à 12h00, nous organisons une manifestation devant l’ambassade de Russie à Londres, et à Nottingham le dimanche 26 juin à 10h30 sur la place du vieux marché.

Trois ressortissants étrangers qui se battent pour l’Ukraine à Marioupol ont été « condamnés à mort » par un « tribunal » non reconnu de la « république populaire de Donetsk » mandataire de la Russie. Les trois hommes – les Britanniques Shaun Pinner (48 ans) et Aiden Aslin (28 ans) et le Marocain Brahim Saadoun – servaient dans les marines ou l’armée ukrainiennes et sont donc des prisonniers de guerre. Les termes « séparatistes pro-russes » et « république séparatiste » doivent être immédiatement abandonnés, car la Russie a créé, armé et contrôle entièrement les soi-disant « républiques » et toute action liée aux prisonniers de guerre a sans aucun doute été coordonnée avec Moscou.

La Russie utilise les Britanniques emprisonnés à des fins de propagande depuis leur capture en avril 2022. Le 18 avril, Pinner et Aslin ont été montrés à la télévision d’État russe demandant qu’ils soient échangés contre Viktor Medvedchuk, l’homme politique ukrainien pro-russe et ami du dirigeant russe Vladimir Poutine, jugé en Ukraine pour trahison. Tout porte à croire que ces vidéos ont été réalisées sous la contrainte. À l’époque, les deux Britanniques vivaient en Ukraine avec des partenaires ukrainien·es lorsque la Russie a commencé son invasion totale, et ils servaient en tant que marines dans la marine ukrainienne. On sait moins de choses sur Brahim Saadoun, si ce n’est qu’il servait lui aussi dans l’armée ukrainienne. Tout cela signifie que ces hommes sont des prisonniers de guerre et que leur poursuite pour service militaire constitue une violation directe et flagrante de la Convention de Genève.

La Russie a tenté de présenter ces hommes comme des mercenaires, ce qu’ils ne sont pas, et a même répété les fausses allégations selon lesquelles Pinner figurait sur une liste de personnes recherchées au Royaume-Uni. L’agence RIA Novosti, contrôlée par l’État, a affirmé que les hommes avaient admis avoir mené des « actions visant à prendre le pouvoir par la violence » et a déclaré qu’Aislin avait également admis avoir « suivi une formation pour mener des activités terroristes » et qu’ils s’étaient rendus à Mariupol à la mi-avril. Il s’agissait d’un « procès » à huis clos, mené par un « tribunal » qu’aucun pays démocratique ne reconnaît, et il n’y a tout simplement aucune raison de croire que l’un de ces hommes aurait fait un quelconque « témoignage », sauf sous la contrainte. Rien de tout cela n’est, bien sûr, reconnu par les médias russes contrôlés par l’État qui, au contraire, mentionnent les mensonges de Poutine utilisés comme prétexte à l’invasion totale qui a commencé le 24 février de cette année.

Le gouvernement britannique et, espérons-le, son homologues marocain, se sont impliqués et ont protesté contre ces « sentences ». Ces dernières peuvent faire l’objet d’un appel en l’espace d’un mois.

S’il est, espérons-le, peu probable que la Russie persiste à prononcer ces « condamnations à mort » à l’encontre de ressortissants étrangers, elles mettent en évidence le danger que courent tous les prisonniers de guerre et otages civils ukrainiens capturés par l’armée russe et officiellement détenus dans le Donbass occupé (ou en Crimée occupée et/ou en Russie). Les mandataires de la Russie ont déjà utilisé de faux « tribunaux » du Donbass pour condamner plusieurs prisonniers de guerre ukrainiens pour avoir défendu leur pays. Bohdan Pantyushenko, par exemple, a été « condamné » à 18 ans et Volodymyr Voskoboinyk à 30 ans.

Avant même l’invasion totale, on savait qu’au moins 300 prisonniers de guerre et otages civils ukrainiens étaient détenus dans le Donbass occupé, mais le chiffre réel était probablement plus élevé. La plupart de ceux dont les « sentences » sont connues ont été « condamnés » par des tribunaux fermés pour « espionnage », bien qu’un très grand nombre d’entre eux aient probablement été arrêtés pour avoir simplement publié des messages pro-ukrainiens sur les médias sociaux.

Cette absence de toute ressemblance avec une procédure judiciaire n’est que l’une des nombreuses raisons pour lesquelles Freedom House a estimé que le Donbass et la Crimée occupés n’étaient pas loin de la Corée du Nord.

Depuis l’invasion totale de la Russie, les envahisseurs russes ont tué au moins deux défenseurs ukrainiens après leur capture et retiennent un grand nombre de personnes en otage. Les découvertes macabres faites après le retrait de la Russie des oblasts de Kiev et de Sumy, notamment les corps d’hommes et de femmes qui avaient manifestement été torturé·es à mort, auraient déjà dû rendre l’Occident pleinement conscient de ce qu’implique le contrôle russe sur tout territoire ukrainien. Au lieu de cela, les dirigeants occidentaux, comme le président français Emmanuel Macron, semblent vouloir éviter d « humilier » Moscou et amener l’Ukraine à céder des territoires. Le 9juin, la Russie a démontré, par le biais de ses marionnettes du Donbass, ce à quoi tout·e Ukrainien·ne ou ressortissant·e étranger·e peut s’attendre si la Russie n’est pas chassée de manière décisive de tout le territoire ukrainien.

Halya Coynash of Kharkiv Human Rights Protection Group
https://ukrainesolidaritycampaign.org/2022/06/19/death-sentences-of-british-moroccan-pows-in-occupied-donbas-show-clearly-why-russia-must-be-driven-out-of-all-of-ukraine/
Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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Libérer Aiden, Sahun et Brahim

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SAMEDI 25 JUIN, 12h00-14h00 devant l’ambassade de Russie, Londres

Ces trois ressortissants étrangers, qui se battaient pour l’Ukraine à Marioupol, ont été « condamnés à mort » lors d’un simulacre de procès dans la soi-disant « République populaire de Donetsk » initiée par la Russie.
Les trois hommes – les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner, et le Marocain Brahim Saadoun – servaient dans les Marines et l’armée ukrainiennes, ils sont prisonniers de guerre. Leur poursuite par la Russie pour service militaire est en violation directe de la Convention de Genève.
La campagne de solidarité avec l’Ukraine demande la libération d’Aiden, Sahun et Brahim – rejoignez-nous pour exiger la fin des crimes de guerre russes en Ukraine.
Notre manifestation s’inscrit dans le cadre d’une journée internationale d’action appelée par le réseau européen en solidarité avec l’Ukraine et contre la guerre.
Victoire du peuple ukrainien – Les troupes russes dehors maintenant !
https://ukrainesolidaritycampaign.org/2022/06/21/free-aiden-sahun-and-brahim/
Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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L’observatoire de la liberté de création soutient Dmitry Glukhovsky et tous les auteurs et artistes russes qui s’opposent à la guerre

L’Observatoire de la liberté de création affirme son plein et entier soutien aux artistes, cinéastes et écrivains russes qui s’opposent, depuis trois mois, à la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine et sont menacés directement par le pouvoir russe.
Le 4 mars dernier, quelques jours après l’invasion de l’Ukraine, Vladimir Poutine a signé une loi scélérate prévoyant une peine de quinze ans de prison pour toute personne publiant des « informations mensongères » sur la guerre en Ukraine. Dans les faits, cette loi interdit toute forme de journalisme indépendant dans le pays et toute critique de la guerre dont le terme même est contesté par le pouvoir.
Cette loi a voulu mettre un terme aux manifestations antiguerre ayant eu lieu dans les grandes villes (Moscou, Saint-Pétersbourg), suivies d’arrestations massives. Elle rend également impossible le métier de journaliste et plusieurs journaux, sites et médias ont dû fermer à la suite de sa promulgation.
Le pouvoir s’en prend également aux artistes protestataires.
L’Observatoire de la liberté de création a appris que l’écrivain de science-fiction et journaliste russe Dmitry Glukhovsky est sous le coup d’un mandat d’arrêt fondé sur cette nouvelle loi. Mais il n’a pas l’intention d’être réduit au silence.
Le 13 mars dernier, il déclarait au quotidien 
Libération que « la guerre, ce sont des gens qui quittent leurs maisons vivants et des cercueils de zinc qui reviennent. Des ruines fumantes à la place de villes fleuries. Parce que la guerre c’est la peur éternelle. La pauvreté. La faim. C’est une folie collective. »

Et encore « La guerre à l’Ukraine a été déclarée par Poutine, personnellement. Une heure durant, sur toutes les chaînes, il a expliqué au peuple pourquoi la guerre était indispensable : uniquement parce que l’Ukraine est un sous-Etat, qui, par définition, ne mérite pas d’exister. Une aversion personnelle, c’est tout. Il n’y avait aucune autre raison pour la guerre, le reste n’était que des prétextes. »
Il n’a eu de cesse, depuis lors, de continuer à critiquer la guerre, et c’est en vain que le pouvoir russe cherche à le faire taire.
Dans une vidéo publiée sur sa page Instagram traduite en français sur le site Euronews, Dmitry Glukhovsky réitère ses critiques à l’égard du régime russe et réclame l’arrêt de la guerre :
« 
Le texte pour lequel je suis recherché est considéré comme jetant le discrédit sur l’armée russe, mais en fait c’est un article sur la censure militaire et la persécution politique des pacifistes en Russie. Toute opinion qui diffère des informations et des positions de la propagande russe est déclarée illégale, et ceux qui osent l’exprimer risquent jusqu’à 15 ans de prison.
Le post Instagram pour lequel je suis accusé de discréditer l’armée se présente comme suit : “Non à la guerre en Ukraine. Admettez que c’est une véritable guerre contre l’ensemble du peuple ukrainien et arrêtez-la !”
Indépendamment de ce dont on m’accuse, je suis prêt à répéter intégralement ces mots : “J’exige l’arrêt immédiat des hostilités en Ukraine et le retrait des troupes russes de ce pays.
 »
L’Observatoire de la liberté de création salue le courage de cet écrivain et lui fait part, à lui comme à tous les dissidents russes, de sa solidarité.

Liste des membres de l’Observatoire de la liberté de création : 
Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion (Acid) ; Association des cinéastes documentaristes (Addoc) ; Section française de l’Association internationale des critiques d’art (Aica France) ; Fédération des lieux de musiques actuelles (Fedelima) ; Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle (FNSAC-CGT) ; Fédération nationale des arts de la rue ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ;  Ligue de l’enseignement ; Les Forces musicales ; Scénaristes de Cinéma Associés (SCA) ; Syndicat français des artistes interprètes (SFA-CGT) ; Syndicat national des artistes plasticiens (Snap-CGT) ; Syndicat national des scènes publiques (SNSP) ; Société des réalisateurs de films (SRF) ; Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac).

Paris, le 20 juin 2022

https://www.ldh-france.org/lobservatoire-de-la-liberte-de-creation-soutient-dmitry-glukhovsky-et-tous-les-auteurs-et-artistes-russes-qui-sopposent-a-la-guerre%EF%BF%BC/

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Roman Ratushny, éminent militant ukrainien, a été tué en défendant l’Ukraine contre les envahisseurs russes

Roman Ratushny a été tué au combat le 9 juin, un mois avant ce qui aurait dû être son 25e anniversaire. Ce célèbre militant civique avait participé à la défense de Kiev dès les premiers jours de l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie. Il était officier de renseignement militaire de la 93e brigade mécanisée « Kholodny Yar » lorsqu’il a été tué près d’Izyum, dans l’oblast de Kharkiv. La Russie a infligé des souffrances incommensurables à l’Ukraine, et chaque jour apporte de nouvelles pertes tragiques. Les envahisseurs russes qui ont tué ce jeune homme ne l’ont peut-être pas distingué des autres victimes ukrainiennes, mais il est certainement vrai que Roman Ratushny représentait tout ce que le régime russe tente de détruire en Ukraine.

Âgé d’à peine 16 ans, Roman a participé à la Révolution de la dignité (les manifestations de l’Euromaïdan) et a fait partie des étudiants sauvagement battus par les forces de l’ordre de Berkut aux premières heures du 30 novembre 2013. Le président de l’époque, Viktor Yanukovych, avait espéré écraser le mouvement Maidan par cet acte de sauvagerie. Au lieu de cela, c’est à partir de ce moment-là que de plus en plus d’Ukrainiens sont sortis chaque jour pour protester.

Après Maidan, Roman a poursuivi son activisme civique et environnemental et est devenu le chef de file de l’initiative civique « Save Protasiv Yar », faisant campagne contre la construction illégale (liée à la corruption) de tours d’habitation dans une zone verte de Kiev. Cette campagne a finalement abouti, mais seulement après d’innombrables protestations, des procédures judiciaires et après que Roman lui-même et d’autres activistes aient reçu des menaces de mort de la part de Hennady Korban, le riche homme d’affaires qui avait réussi à obtenir un permis illégal pour des travaux de développement. Malgré l’appel lancé par plusieurs groupes ukrainiens de défense des droits de l’homme, dont la KHPG, les organes chargés de faire respecter la loi n’ont rien fait pour enquêter sur ces menaces.

Si la Révolution de la Dignité a conduit à la fin du régime de Ianoukovitch, elle n’a pas supprimé tous les problèmes auxquels les militants civiques ont été confrontés en Ukraine. D’importantes manifestations ont eu lieu devant le bureau du président en mars 2021 après la condamnation extrêmement controversée du militant d’Odesa Serhiy Sternenko. Ratushny était l’une des personnes présentes à la manifestation qui a fait l’objet de poursuites pour sa participation. Il a été inculpé d’ « atteinte grave à l’ordre public » en vertu de l’article 296, paragraphe 4, du code pénal ukrainien. Roman a reconnu avoir été présent à la manifestation mais a nié les allégations spécifiques qui semblent avoir été fondées sur des preuves douteuses. Il a été brièvement placé en résidence surveillée.

Dès que les Russes ont commencé leur invasion totale, le 24 février, Roman a participé à la défense de Kiev, où il a rejoint la 93  brigade motorisée « Kholodny Yar ». Il a participé à la libération de Trostianets, dans l’oblast de Sumy, et avait combattu là-bas et près d’Izyum, dans l’oblast de Kharkiv.

Ses collègues de l’association « Save Protasiv Yar », en faisant part de leur perte et de celle de l’Ukraine, ont écrit : « Malgré cette dure perte, nous poursuivrons la cause de Roman, nous continuerons à changer et à construire notre société, notre pays, nous continuerons à nous battre pour notre grande Ukraine unie.
Nous allons certainement construire un parc à Protasiv Yar. Un parc où, en l’honneur de Roman, nous planterons un chêne. Un parc qui, nous en sommes sûrs, sera nommé en l’honneur de Roman Ratushny. »

Вічна пам’ять Mémoire éternelle
https://khpg.org/en/1608810717
Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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2 juillet • « Save Azovstal, save Ukraine » à Genève

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Manifestation sur la Place des Nations à Genève, samedi 2 juillet, 11h00

La Conférence sur la réforme de l’Ukraine, qui devait avoir lieu les 4 et 5 juillet, a été rebaptisée Conférence sur la relance de l’Ukraine et son objectif a complètement changé. En regard de cette nouveauté, la reconstruction de l’Ukraine passe par un large processus politique et diplomatique. La Suisse et l’Ukraine veulent lancer ce processus à Lugano.
Les discussions, à Lugano, porteront sur le programme de reconstruction et de développement de l’Ukraine et sur les contributions des partenaires internationaux.
La manifestation sur la place des Nations le 2 juillet offrira aux personnes qui se rendront à la conférence les 4 et 5 juillet un espace de débat et de partage de leurs revendications, ainsi qu’à la presse une opportunité de mettre en avant la volonté du Comité Ukraine Genève de mobiliser les forces de paix en vue de la conférence à Lugano. Un certain nombre de personnes de la diaspora ukrainienne présentes à Lugano seront à Genève le 2 juillet.

Les récents développements sur le terrain, en Ukraine même, nous obligent à manifester avec force contre la guerre et pour l’arrêt du massacre en cours dans le Donbass, où les villes de Severodonestk et Lyssytchansk continuent de vivre au rythme des bombardements incessants. Le gouverneur de Louhansk prévient qu’il faut s’attendre « au pire » dans ces villes. Le 20 juin, Moscou lançait une offensive sur Sloviansk, dans la région séparatiste de Donetsk. Les récents développements sur le terrain s’accompagnent de crimes de guerre qu’il est vital de dénoncer. Plus que jamais nous appelons les citoyennes et citoyens à se rassembler sur la place des Nations le samedi 2 juillet à 11h, en réaction aux horreurs de ces derniers jours, semaines, et désormais mois.

https://comite-ukraine.ch/2-juillet-save-azovstal-save-ukraine-place-des-nations/

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Nous devons cesser de laisser la Russie définir les termes de la crise ukrainienne

La Russie a affirmé qu’elle pourrait être « forcée de prendre des mesures de rétorsion » si la Finlande rejoignait l’OTAN. Non, elle ne sera pas « forcée », de la même manière que la Russie n’a pas été « forcée » d’attaquer l’Ukraine.
Une question comme « Le partage de renseignements entre les États-Unis et l’Ukraine a-t-il franchi une limite ? » oublie le fait que c’est la Russie qui a franchi la limite en envahissant l’Ukraine.

Ces dernières semaines, le public occidental a été obsédé par la question « Que se passe-t-il dans la tête de Poutine ? ». Les experts occidentaux s’interrogent : les personnes qui l’entourent lui disent-elles toute la vérité ? Est-il malade ou en train de perdre la raison ? Sommes-nous en train de le pousser dans un coin où il ne verra pas d’autre issue pour sauver la face que d’accélérer le conflit en une guerre totale ?

Nous devrions cesser cette obsession de la ligne rouge, cette recherche sans fin du juste équilibre entre le soutien à l’Ukraine et l’évitement d’une guerre totale. La « ligne rouge » n’est pas un fait objectif : Poutine lui-même la redessine en permanence, et nous contribuons à son redécoupage par nos réactions aux activités de la Russie. Une question comme « Le partage de renseignements entre les États-Unis et l’Ukraine a-t-il franchi une ligne ? » nous fait oublier le fait fondamental : c’est la Russie elle-même qui a franchi la ligne, en attaquant l’Ukraine. Ainsi, au lieu de nous percevoir comme un groupe qui réagit simplement à Poutine comme à un génie du mal impénétrable, nous devrions retourner le regard sur nous-mêmes : que voulons-nous – l’ « Occident libre » – dans cette affaire ?

Nous devons analyser l’ambiguïté de notre soutien à l’Ukraine avec la même lucidité que nous analysons la position de la Russie. Nous devons aller au-delà des doubles standards appliqués aujourd’hui aux fondements mêmes du libéralisme européen. Rappelez-vous comment, dans la tradition libérale occidentale, la colonisation était souvent justifiée en termes de droits des travailleurs. John Locke, le grand philosophe des Lumières et défenseur des droits des êtres humains, a justifié l’appropriation des terres des Amérindiens par les colons blancs par un étrange argument de gauche contre la propriété privée excessive. Il partait du principe qu’un individu ne devrait être autorisé à posséder que la quantité de terre qu’il est capable d’utiliser de manière productive, et non de grandes étendues de terre qu’il n’est pas capable d’utiliser (et qu’il finit par louer à d’autres). En Amérique du Nord, selon lui, les peuples autochtones utilisaient de vastes étendues de terre essentiellement pour la chasse, et les colons blancs qui voulaient les utiliser pour une agriculture intensive avaient le droit de les saisir pour le bien de l’humanité.

Dans la crise ukrainienne actuelle, les deux parties présentent leurs actes comme quelque chose qu’elles devaient simplement faire : l’Occident devait aider l’Ukraine à rester libre et indépendante ; la Russie était obligée d’intervenir militairement pour protéger sa sécurité. Dernier exemple en date : le ministère russe des affaires étrangères affirme que la Russie sera « contrainte de prendre des mesures de rétorsion » si la Finlande rejoint l’OTAN. Non, elle ne sera pas « forcée », de la même manière que la Russie n’a pas été « forcée » d’attaquer l’Ukraine. Cette décision ne semble « forcée » que si l’on accepte l’ensemble des hypothèses idéologiques et géopolitiques qui soutiennent la politique russe.

Ces hypothèses doivent être analysées de près, sans aucun tabou. On entend souvent dire que nous devrions tracer une ligne de séparation stricte entre la politique de Poutine et la grande culture russe, mais cette ligne de séparation est beaucoup plus poreuse qu’il n’y paraît. Nous devrions résolument rejeter l’idée selon laquelle, après avoir patiemment tenté pendant des années de résoudre la crise ukrainienne par la négociation, la Russie a finalement été contrainte/obligée d’attaquer l’Ukraine – on n’est jamais contraint d’attaquer et d’anéantir un pays entier. Les racines sont bien plus profondes ; je suis prêt à les qualifier de proprement métaphysiques.

On n’est jamais forcé d’attaquer et d’anéantir un pays entier.

Anatoly Chubais, le père des oligarques russes (il a orchestré la privatisation rapide de la Russie en 1992), a déclaré en 2004 : « J’ai relu tout Dostoïevski au cours des trois derniers mois. Et je ne ressens rien d’autre qu’une haine presque physique pour cet homme. C’est certainement un génie, mais son idée des Russes comme peuple spécial et saint, son culte de la souffrance et les faux choix qu’il présente me donnent envie de le mettre en pièces. » Autant je déteste Chubais pour sa politique, autant je pense qu’il a raison à propos de Dostoïevski, qui a fourni l’expression la plus « profonde » de l’opposition entre l’Europe et la Russie : individualisme contre esprit collectif, hédonisme matérialiste contre esprit de sacrifice.

La Russie présente désormais son invasion comme une nouvelle étape dans la lutte pour la décolonisation, contre la mondialisation occidentale. Dans un texte publié au début du mois, Dmitri Medvedev, l’ex-président de la Russie et désormais secrétaire adjoint du conseil de sécurité de la Fédération de Russie, a écrit que « le monde attend l’effondrement de l’idée d’un monde américano-centré et l’émergence de nouvelles alliances internationales fondées sur des critères pragmatiques. » (« Critères pragmatiques » signifie le mépris des droits des êtres humains universels, bien sûr).

Nous devrions donc également tracer des lignes rouges, mais d’une manière qui montre clairement notre solidarité avec les pays en développement. M. Medvedev prédit qu’en raison de la guerre en Ukraine, « dans certains États, la faim pourrait se manifester en raison de la crise alimentaire » – une déclaration d’un cynisme à couper le souffle. En mai 2022, environ 25 millions de tonnes de céréales pourrissent lentement à Odessa, sur des bateaux ou dans des silos, car le port est bloqué par la marine russe. « Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a averti que des millions de personnes « marchent vers la famine » si les ports du sud de l’Ukraine, fermés à cause de la guerre, ne sont pas rouverts », rapporte Newsweek. L’Europe promet maintenant d’aider l’Ukraine à transporter les céréales par chemin de fer et par camion – mais cela ne suffit manifestement pas. Une étape supplémentaire est nécessaire : une demande claire d’ouverture du port pour l’exportation de céréales, y compris l’envoi de navires militaires de protection. Il ne s’agit pas de l’Ukraine, il s’agit de la faim de centaines de millions de personnes en Afrique et en Asie. C’est ici que la ligne rouge doit être tracée.

Le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, a récemment déclaré : « Imaginez que [la guerre en Ukraine] se déroule en Afrique, ou au Moyen-Orient. Imaginez que l’Ukraine soit la Palestine. Imaginez que la Russie soit les États-Unis. » Comme prévu, la comparaison du conflit en Ukraine avec le sort des Palestiniens « a offensé de nombreux Israéliens, qui estiment qu’il n’y a aucune similitude », note Newsweek. « Par exemple, beaucoup soulignent que l’Ukraine est un pays souverain et démocratique, mais ne considèrent pas la Palestine comme un État. » Bien sûr, la Palestine n’est pas un État parce qu’Israël nie son droit à être un État – de la même manière que la Russie nie le droit de l’Ukraine à être un État souverain. Autant je trouve les remarques de Lavrov répugnantes, autant il manipule parfois habilement la vérité.

Oui, l’Occident libéral est hypocrite et applique ses normes élevées de manière très sélective. Mais l’hypocrisie signifie que l’on viole les normes que l’on proclame, et que l’on s’expose ainsi à une critique inhérente – lorsque nous critiquons l’Occident libéral, nous utilisons ses propres normes. Ce que la Russie propose, c’est un monde sans hypocrisie – parce qu’il est dépourvu de normes éthiques globales, ne pratiquant que le « respect » pragmatique des différences. Nous avons vu clairement ce que cela signifie lorsque, après avoir pris le pouvoir en Afghanistan, les talibans ont immédiatement conclu un accord avec la Chine. La Chine accepte le nouvel Afghanistan tandis que les Talibans ignorent ce que la Chine fait aux Ouïghours – c’est, en somme, la nouvelle mondialisation prônée par la Russie. Et la seule façon de défendre ce qui mérite d’être sauvé dans notre tradition libérale est d’insister impitoyablement sur son universalité. Dès que nous appliquons deux poids deux mesures, nous ne sommes pas moins « pragmatiques » que la Russie.

Slavoj Žižek

Slavoj Žižek is a cultural philosopher. He’s a senior researcher at the Institute for Sociology and Philosophy at the University of Ljubljana, Global Distinguished Professor of German at New York University, and international director of the Birkbeck Institute for the Humanities of the University of London

Publication initiale : http://www.theguardian.com
https://ukrainesolidaritycampaign.org/2022/06/16/we-must-stop-letting-russia-define-the-terms-of-the-ukraine-crisis/
Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

De l’auteur : Les héros de l’apocalypse
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/06/16/41-solidarite-avec-la-resistance-des-ukrainien·nes-retrait-immediat-et-sans-condition-des-troupes-russes-41/

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Ukraine-Palestine : le prix de l’inconséquence

Ce billet n’a pas pour but de commenter l’empressement des uns et les atermoiements des autres à intégrer d’Ukraine dans le club des privilégiés de la planète. Alors que la nature criminelle de l’invasion russe ne fait pourtant aucun doute, il s’interroge sur l’indifférence de la plus grande partie de l’humanité à l’égard de ce crime de masse. 

L’affaire est bien résumée dans la lettre The Conversation par l’universitaire Jean-Luc Maurer. Si, le 2 mars, l’assemblée générale de l’ONU a très largement voté (141 voix pour, 5 contre, 35 abstentions) une première résolution demandant à la Russie de « retirer immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires », il relève que, « parmi les 35 pays qui se sont abstenus, on comptait déjà plusieurs des acteurs majeurs de la communauté internationale, dont la Chine et l’Inde, mais aussi le Pakistan, l’Iran, l’Afrique du Sud ou l’Algérie. » Si on tient compte du nombre d’habitants de ces États, c’est la plus grande partie de l’humanité qui a refusé de prendre parti. 

La plupart de ces pays n’ont pas de contentieux direct avec la Russie. Mais, surtout, ils ont quelque raison de ne pas vouloir adhérer à la nouvelle rhétorique américaine d’un combat pour la démocratie et contre le totalitarisme, alors que la liste est longue des conflits où les États-Unis et leurs alliés ont foulé leurs nobles principes aux pieds. L’article de The Conversation en fait l’inventaire, rappelant au passage que « la crédibilité de Biden est entachée par le fait qu’il a voté en faveur de l’invasion de l’Irak ». 

Mais, curieusement, l’article n’évoque nulle part l’inconséquence contemporaine la plus manifeste du bloc occidental : son engagement pour la cause ukrainienne n’a d’égales que ses incohérences face ce qu’on nomme pudiquement le « conflit israélo-palestinien  . Et pourtant, entre la cause palestinienne et la cause ukrainienne, les similitudes sont légion.

Des deux côtés, le droit international est bafoué et des résolutions de l’ONU sont ignorées. Des territoires sont annexés unilatéralement. Avec, pour circonstance aggravante, que cette situation perdure en Palestine depuis des décennies.

Des deux côtés, le droit international est bafoué et des résolutions de l’ONU sont ignorées. Des territoires sont annexés unilatéralement. Des États surarmés imposent leur volonté à des peuples qui résistent avec les moyens du bord. Des deux côtés, des guerres de conquête mobilisent des argumentaires nationalistes délirants en franchissant allègrement le point Godwin [1]. Avec, pour circonstance aggravante, que cette situation perdure en Palestine depuis des décennies.

Tout ceci ne milite-t-il pas pour établir, à tout le moins, un certain parallélisme dans la manière de traiter les États agresseurs, à savoir la Russie et Israël ? Eh bien, c’est exactement l’inverse qui se passe. Tandis que tous les moyens sont mis en œuvre pour contraindre la Russie à reculer (et c’est bien la moindre des choses), on continue à faire des courbettes devant les autorités d’un autre État qui semble pouvoir tout se permettre.

L’Europe multiplie les sanctions économiques contre la Russie, mais elle n’arrive même pas à s’entendre pour interdire l’importation de produits issus de colonies illégales implantées en Cisjordanie. L’Ukraine est en passe d’être officiellement candidate à l’Union européenne, mais l’État de Palestine n’est toujours pas reconnu par la plupart des champions du « monde libre ». On se passera du gaz russe, mais, à sa place, on fait d’Israël un nouveau partenaire stratégique. À l’égard de la Russie, on pratique le boycott académique, culturel et sportif le plus ridicule – puisqu’il vise les personnes et pas les institutions – tandis qu’une démarche autrement mieux calibrée à l’égard d’Israël est régulièrement dénoncée comme contreproductive. La moindre entorse aux droits humains commise par la soldatesque russe en Ukraine est mise en évidence – et c’est indispensable, car il ne faut rien laisser passer – tandis que la dénonciation parfaitement argumentée d’Amnesty international accusant, après Human Rights Watch, Israël du crime majeur d’apartheid ne provoque qu’un haussement d’épaules dans nos chancelleries, n’entraînant même pas la plus petite remontrance diplomatique.

Un privilège blanc ?
Cette inconséquence européenne n’est évidemment pas de nature à convaincre les peuples du sud, pour qui la cause palestinienne apparaît comme un des derniers combats de la décolonisation, qu’ils devraient s’aligner sur l’engagement de l’Occident dans l’affaire ukrainienne. Et pourtant, les Ukrainiens comme les Palestiniens, que leur malheur commun devrait rapprocher, méritent notre soutien au nom des mêmes principes : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le refus de l’acquisition de territoires par la force, le respect du droit international. Des principes universels qui, comme en ce qui concerne l’accueil des réfugiés, ne devraient pas être réservés à une aristocratie de peuples à la peau blanche et aux racines chrétiennes. 

[1] Poutine traite régulièrement le régime ukrainien de nazi, mais on se souviendra que Netanyahou avait fait du grand mufti de Jérusalem l’inspirateur de la « solution finale ».

Henri Goldman

https://leblogcosmopolite.mystrikingly.com/blog/ukraine-palestine-le-prix-de-l-inconsequence

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Nouvelle série de dessins de Katya Kritseva

Nouveaux dessins de Katya Gritseva, artiste révolutionnaire ukrainienne.

Artiste ukrainienne, socialiste, militante étudiante, poète. Née à Marioupol dans une famille ouvrière. Travaille principalement dans le domaine du graphisme numérique et imprimé, de la composition de livres et de l’illustration de plusieurs ressources Internet ukrainiennes de gauche (Mouvement social, journal Commons).
Elle est actuellement réfugiée à Lviv à l’Académie des arts.

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Sotsialniy Rukh (Mouvement social)

Le dépliant est maintenant disponible dans deux langues supplémentaires (grec, italien)
Socialny Rukh GREC
Socialny Rukh ITA
Pour les autres langues :
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/06/16/41-solidarite-avec-la-resistance-des-ukrainien·nes-retrait-immediat-et-sans-condition-des-troupes-russes-41/

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FR_PeaceWatch_Note specfi que Approche Genrée_

Note de la CES sur les réponses reçues au questionnaire sur les mesures genrées et sexo spécifiques Accueil des réfugié.es ukrainien.nes (Peace Watch Team)
Télécharger le texte en français : FR_PeaceWatch_Note specfi que Approche Genrée
Télécharger le texte en anglais :  
DRAFT PEACE WATCH GENDER_22062022

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Liens avec d’autres textes

La Suisse, centrale à charbon de Poutine
https://www.publiceye.ch/fr/thematiques/ukraine/negoce-de-matieres-premieres/la-suisse-centrale-a-charbon-de-poutine
Olga Medvedkova : À propos des livres et des gens qui en ont besoin
Olga Medvedkova, historienne de l’art et écrivaine d’origine russe, s’insurge contre la vie culturelle florissante en Russie, alors que l’armée russe détruit l’Ukraine et tue des dizaines de milliers de civils. Elle appelle les personnalités du monde culturel en Russie à dire « non » à la violence et à cesser toute activité culturelle publique jusqu’à la fin de l’agression.
https://desk-russie.eu/2022/06/17/a-propos-des-livres.html
Marianna Perebenesiuk : Une cuillère de goudron dans un tonneau de miel
Marianna Perebenesiuk, activiste de la diaspora ukrainienne souvent invitée sur des plateaux de télévision français, réfléchit sur les principes de l’organisation des débats télévisuels. Elle propose notamment de faire la différence entre un débat contradictoire et des commentaires de l’actualité qui demandent une expertise, mais sont parfois compromis par des contre-vérités énoncées par des ténors de la propagande pro-poutinienne.
https://desk-russie.eu/2022/06/17/une-cuillere-de-goudron.html
Iryna Govoroukha : « Brusquement, la “mort” est entrée par la fenêtre »
L’écrivaine ukrainienne, qui réside à Kyïv, continue de rassembler sur sa page Facebook des témoignages de l’enfer et de la survie en temps de guerre. Dans les deux publications que nous traduisons, elle sensibilise le lecteur au terrible drame subi par une grande partie de la population ukrainienne. Bouleversant.
https://desk-russie.eu/2022/06/17/brusquement-la-mort-est-entree.html
Creatives for Ukraine : https://creativesforukraine.com
Enquête exclusive de RSF sur la mort de Maks Levin : « les informations et preuves collectées indiquent que ce journaliste ukrainien a été exécuté »
Au terme d’une mission d’enquête menée en Ukraine du 24 mai au 3 juin, Reporters sans frontières (RSF) publie un rapport qui rassemble des informations et des preuves matérielles attestant que le photoreporter Maks Levin et son accompagnateur ont été froidement exécutés et peut-être préalablement interrogés, voire torturés par des soldats russes le 13 mars 2022.
https://rsf.org/fr/enquete-exclusive-de-rsf-sur-la-mort-de-maks-levin-les-informations-et-preuves-collectees

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Tous les textes précédemment publiés 
et les liens sont maintenant regroupés sur la page :

https://entreleslignesentrelesmots.blog/retrait-immediat-et-sans-condition-des-troupes-russes-solidarite-avec-la-resistance-des-ukrainien·nes/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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