Pétition : Halte au massacre à Gaza ! (et autres textes)

  • Pétition : Halte au massacre à Gaza !
  • L’UAWC condamne l’utilisation par Israël de la famine comme arme de guerre à Gaza
  • Les organisations de défense des droits des êtres humains s’élèvent haut et fort contre les atteintes portées à tous les civils innocents.
  • Amira Hass : Les colons israéliens ne cessent d’expulser et de déposséder la Cisjordanie
  • Nira Yuval-Davis, membre du JVL, écrit aujourd’hui, 12 octobre
  • Ruwaida Kamal Amer : « Israël ordonne aux habitants de Gaza de fuir vers le sud. Mais ils nous bombardent ici aussi »
  • FIDH : La tentative de déplacement forcé de plus d’un million de personnes dans la bande de Gaza est illégale et catastrophique
  • Permis de tuer : Les États tiers ne tiennent pas compte de leur responsabilité internationale d’agir pour empêcher Israël de violer les normes du Jus Cogens
  • Yumna Patel : Israël se prépare à commettre un génocide
  • Israël orchestre le nettoyage ethnique de Gaza sous les yeux du monde entier
  • Union syndicale Solidaires : Massacres, l’urgence d’une paix juste et durable entre israélien·nes et palestinien·nes
  • B’Tselem : Note sur le terrorisme et les droits des êtres humains

Pétition : Halte au massacre à Gaza !

Nous exigeons l’arrêt immédiat des opérations militaires contre la Bande de Gaza.

Il faut stopper la logique de vengeance dans laquelle s’est engagé le gouvernement israélien, au mépris de la vie et des droits humains élémentaires de la population palestinienne de Gaza. Ce sont des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui visent aujourd’hui les hommes, les femmes et les enfants.

Les crimes de guerre commis par des commandos du Hamas contre des civils israéliens ne peuvent en rien justifier qu’Israël commette d’autres crimes avec l’aval de ses alliés.

Nous demandons d’urgence au président de la République de cesser son soutien inconditionnel à la politique israélienne. La France devrait porter la voix de la paix. Elle doit exiger un cessez-le-feu pour stopper cette folie.

Elle doit se joindre à l’ONU pour demander la levée immédiate du siège inhumain imposé à la population de Gaza, et l’annulation de l’ordre d’évacuation de la moitié de sa population. C’est une catastrophe humanitaire qui fait craindre une destruction totale de la Bande de Gaza.

Nous exigeons l’arrêt des bombardements dont les populations civiles sont les principales victimes.

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L’UAWC condamne l’utilisation par Israël de
la famine comme arme de guerre à Gaza

Depuis cinq jours, Israël a attaqué Gaza dans le but de la détruire complètement, et la situation a atteint un niveau d’urgence sans précédent. Les actions d’Israël ont abouti à une catastrophe humanitaire aux proportions insondables. Au moment de la publication, le ministère palestinien de la santé fait état de 1 055 martyrs et d’environ 5 184 blessés.

Israël a déclaré une position de guerre totale à l’égard de Gaza, imposant un blocage impitoyable qui empêche plus de deux millions de résidents palestiniens de Gaza d’avoir accès à l’électricité, à l’eau, à la nourriture, au carburant, aux fournitures médicales et à toute forme d’aide humanitaire. Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a explicitement énoncé cette stratégie le 9 octobre 2023, en déclarant : « Nous imposons un siège complet à Gaza. Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant – tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agissons en fonction de cela ».

L’utilisation délibérée par Israël de la famine comme arme de guerre exige que la communauté internationale réagisse immédiatement avec une urgence et une détermination inébranlables.

Israël décime sans discernement les hôpitaux, les écoles, les mosquées, les marchés et des quartiers entiers. En outre, Israël a menacé l’Égypte de bombarder les livraisons d’aide humanitaire à Gaza, ce qui a incité l’Égypte à retirer ses convois d’aide. Le point de passage de Rafah vers l’Égypte, la seule sortie internationale de Gaza, a été bombardé par Israël trois fois en 24 heures. Cet assaut calculé prive les habitant·e·s de Gaza de leur seul moyen d’échapper aux bombardements incessants ou d’accéder à une aide humanitaire essentielle. Israël ayant coupé la source d’électricité de Gaza, la seule source d’énergie était la centrale électrique de Gaza, qui vient de tomber en panne sèche. Au cas où elle en recevrait davantage, Israël a menacé de l’attaquer.

L’assaut israélien détruit délibérément toutes les infrastructures qui permettent aux habitant·e·s de Gaza de subvenir à leurs besoins. Les infrastructures agricoles et de pêche, essentielles à la production alimentaire, ont été attaquées sans pitié. Les pêcheurs ne peuvent pas accéder à la mer, dans laquelle se déversent les eaux usées. Le port maritime est endommagé et les outils sont détruits. Les zones agricoles, souvent situées près de la barrière, sont devenues des cibles vulnérables des frappes aériennes israéliennes, et les agriculteurs dont les terres n’ont pas été détruites ne peuvent pas y accéder pour leurs pratiques agricoles quotidiennes. Le ministère de l’agriculture rapporte que les bombardements ont causé d’immenses dégâts aux zones agricoles et aux élevages de volailles, mais les conditions ne permettent pas d’évaluer précisément la situation sur le terrain. Les stocks de nourriture diminuent de façon catastrophique et les magasins de Gaza font état de graves manques. La terre et la mer subiront des dommages environnementaux inimaginables à la suite de ces attaques, ce qui entravera encore davantage les efforts visant à reconstruire les moyens de subsistance.

La stratégie d’Israël vise à faire en sorte que ceux qui survivent aux bombes soient condamnés à un avenir sans subsistance.

L’OCHA rapporte que les attaques ont perturbé les opérations alimentaires de l’UNRWA, touchant au moins 112 759 familles. Les secteurs de la volaille et du bétail sont au bord de la faillite en raison de la grave pénurie de fourrage, ce qui met en péril les moyens de subsistance de plus de 1 000 éleveur·euse·s et affecte plus de 10 000 producteur·trice·s. Cette situation met en danger la fourniture de protéines animales et la disponibilité de viande et de sources de protéines fraîches pour l’ensemble de la population de Gaza. Le transport des volailles vers les marchés s’est pratiquement arrêté, et le lait des vaches laitières ne peut être réfrigéré ni commercialisé vers les usines, ce qui entraîne une détérioration quotidienne de 35 000 litres de lait. Plus de 4 000 pêcheries sont menacées par la fermeture de la mer. L’agriculture, la volaille, le bétail, le poisson et d’autres produits de Gaza souffrent d’un manque de réfrigération, d’irrigation, d’incubation et d’autres machines en raison des coupures d’électricité, ce qui entraîne une détérioration.

L’utilisation de ces tactiques par Israël n’est pas nouveau. Avant samedi, environ 65% de la population de Gaza souffrait d’insécurité alimentaire. Plus de 46% des terres agricoles de Gaza étaient inaccessibles et l’industrie de la pêche était en grande difficulté, Israël ayant limité la pêche au large de la côte de Gaza à une zone de 3 à 6 milles nautiques.

L’insécurité alimentaire est une crise d’origine humaine, et Israël est en train de provoquer une famine de masse des habitants de Gaza.

La communauté internationale a l’obligation morale et juridique d’intervenir et de mettre fin à cette crise immédiatement. La nourriture, qui est un produit de base, doit pouvoir parvenir à la population de Gaza, et le ciblage délibéré des infrastructures civiles doit cesser sans délai.

Nous appelons la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour mettre fin au massacre de la population de Gaza par Israël, exiger la levée du siège et établir des couloirs humanitaires pour assurer l’acheminement de l’aide.

https://viacampesina.org/fr/palestine-luawc-condamne-lutilisation-par-israel-de-la-famine-comme-arme-de-guerre-a-gaza/
UAWC condemns Israel’s use of starvation as a weapon of war in Gaza
https://viacampesina.org/en/uawc-condemns-israels-use-of-starvation-as-a-weapon-of-war-in-gaza/
Palestina : UAWC condena el uso del hambre como arma de guerra de Israel en Gaza
https://viacampesina.org/es/palestine-uawc-condena-el-uso-del-hambre-como-arma-de-guerra-de-israel-en-gaza/

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Les organisations de défense des droits des êtres humains s’élèvent haut et fort contre les atteintes portées à tous les civils innocents.

Nous, membres des organisations de défense des droits des êtres humains soussignées en Israël, sommes choqués et horrifiés en ces jours terribles.

Les crimes horribles du Hamas contre des civils innocents – y compris des enfants, des femmes et des personnes âgées – nous ont tous ébranlés, et nous avons du mal à nous remettre des images et des sons insoutenables. Certains d’entre nous se trouvaient dans les communautés israéliennes à la frontière de Gaza lors de l’assaut ; beaucoup d’entre nous ont de la famille, des ami·es et des collègues qui ont enduré et sont encore au cœur de ces événements déchirants ; et nous connaissons tous des personnes qui ont été assassinées, blessées ou enlevées. Il faudra du temps pour comprendre pleinement les implications et les conséquences de l’attaque odieuse du Hamas, que rien ne peut justifier.

La plupart de nos équipes comprennent des Israélien·es et des Palestinien·es ; par conséquent, certain·es d’entre nous ont des parent·es et des collègues à Gaza qui vivent actuellement sous l’assaut continu de l’armée israélienne. Des enfants, des femmes et des personnes âgées sont attaqués sans discrimination et n’ont nulle part où se cacher.

Même maintenant – surtout maintenant – nous devons maintenir notre position morale et humaine et refuser de céder au désespoir ou à l’envie de vengeance. Garder la foi en l’esprit humain et en sa bonté intrinsèque est plus que jamais indispensable. Une chose est claire : nous ne renoncerons jamais à notre foi en l’humanité, même aujourd’hui, alors que cela est plus difficile que jamais.

Ayant toujours été opposé·es au fait de blesser des civils innocents, il est de notre devoir, en ces temps terribles – alors que nous comptons nos mort·es du côté israélien et que nous nous inquiétons des blessé·es, des disparu·es et des proches enlevés·e, et alors que des bombes sont larguées sur des quartiers résidentiels de Gaza, anéantissant des familles entières sans possibilité d’enterrer les mort·es – d’élever nos voix haut et fort contre le fait de blesser tous les civils innocents, tant en Israël qu’à Gaza.

Nous demandons la libération immédiate de tous les otages et l’arrêt des bombardements sur les civils en Israël et à Gaza. L’aide humanitaire doit pouvoir atteindre les populations civiles, les installations médicales et les lieux de refuge ne doivent pas être endommagés, et les ressources vitales telles que l’eau et l’électricité ne doivent pas être coupées. Le meurtre de civils supplémentaires ne ramènera pas ceux qui ont été perdu·es. La destruction aveugle et le siège qui frappe des innocent·es n’apporteront ni soulagement, ni justice, ni calme.

En tant que personnes œuvrant à la promotion des droits des êtres humains et croyant au caractère sacré de la vie, nous demandons instamment qu’il soit mis fin à toutes les atteintes aveugles à la vie et aux infrastructures des civils. Nous demandons que des négociations soient engagées et que toutes les mesures possibles soient prises pour obtenir la libération des otages, tout en donnant la priorité aux civils détenus par le Hamas. C’est la seule chose humaine et rationnelle à faire, et cela doit être fait maintenant.

Mothers Against Violence | Itach Ma’aki – Women Lawyers for Social Justice | Amnesty International Israël | BIMKOM – Planners for Planning Rights | B’Tselem | Gisha | The Association for Civil Rights in Israel | Public Committee Against Torture in Israel | Parents Against Child Detention | Hamoked – Center for the Defence of the Individual | Zazim – Zazim – Community Action | Haqel – In Defense of Human Rights | Yesh Din | Yesh Gvul | Combatants for Peace | Mehazkim | Machsom Watch | Women Wage Peace | Akevot Institute for Israeli-Palestinian Conflict Research | Standing Together | Ir Amim | Emek Shaveh | The Parents Circle-Families Forum | Rabbis for Human Rights | Physicians for Human Rights-Israel | Breaking the Silence | Torat Tzedek

12 octobre 2023
https://www.btselem.org/press_releases/human_rights_organizations_raise_a_loud_and_clear_voice_against_the_harming_of_all_innocent_civilians
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Les colons israéliens ne cessent d’expulser et de déposséder la Cisjordanie

Les forces de sécurité israéliennes ont négligé la défense des communautés proches de la bande de Gaza parce qu’elles étaient préoccupées par la défense des colons de Cisjordanie, leurs saisies de terres et leurs rites d’adoration de la pierre et de l’autel.

C’est l’une des conclusions inéluctables à tirer des atrocités commises samedi. Ce n’est pas une surprise, mais cette négligence est intrinsèquement liée à l’un des principaux objectifs de la réforme judiciaire et de ses partisans sionistes religieux : accélérer l’annexion de facto de la majeure partie de la Cisjordanie et accroître la population de colons juifs. Cet objectif n’est pas seulement toujours d’actualité, il sera désormais encore plus facile à réaliser.

Les médias israéliens et internationaux ignorent la Cisjordanie alors que les témoignages déchirants des survivant·es des attaques de samedi font peu à peu surface et que l’armée israélienne mène des bombardements meurtriers de vengeance sur Gaza et la prive d’eau, d’électricité et de nourriture.

Le manque d’attention a permis aux colons et à leurs organes d’exécution, officiels (l’armée et la police) et semi-officiels (les agents de sécurité des colonies et les volontaires de droite agissant en tant qu’escortes), d’intensifier leurs attaques contre les éleveurs et les agriculteurs palestiniens avec un objectif clair : expulser davantage de communautés de leurs terres et de leurs maisons.

La volatilité de la situation a été démontrée mercredi, lorsque trois habitants – dont deux adolescents – du village de Qusra, au sud-est de Naplouse, ont été tués par des tirs à balles réelles et huit autres blessés. Les habitant·es du village affirment que les tireurs étaient des colons masqués qui sont entrés dans le village à bord de trois véhicules tout-terrain. Plus tard, lorsque des affrontements ont éclaté à la suite des funérailles, un autre adolescent a été tué à Qusra, que ce soit par l’armée ou par d’autres personnes, ce qui n’est pas encore clair.

Un groupe palestinien sur WhatsApp, qui documente les attaques des colons en temps réel, en particulier dans la région au nord de Ramallah, a partagé des rapports minute par minute sur les événements à Qusra. Ces informations ont fait leur chemin jusqu’aux journaux télévisés en Israël. Mais d’autres incidents, qui ne font pas de victimes, n’en ont pas fait ce chemin. Mercredi encore, par exemple, il a été signalé que des colons avaient tiré sur des agriculteurs travaillant sur leurs terres dans le village de Marda, au sud-ouest de Naplouse.

À 1 heure du matin, entre dimanche et lundi, un message partagé dans le groupe WhatsApp avertissait : « Un groupe de colons est en train de niveler un terrain sur la route reliant les villages de Qusra et de Jalud », dans une zone où se trouvent des colonies comme Shiloh et Eli et les avant-postes d’Esh Kodesh et d’Adei Ad.

« Nous ne savons pas quelle est la nature des travaux car il n’y a pas d’électricité », indique le message, « mais il se pourrait qu’ils aient l’intention de détruire l’un des bâtiments agricoles de la région ». On a appris plus tard que les Israéliens avaient détruit une maison vide qui semblait appartenir à un citoyen palestinien d’Israël.

À 3 heures du matin, on a signalé que des colons s’étaient introduits dans le village de Qaryout, à l’ouest de Jalud, et avaient affronté de jeunes Palestiniens qui s’étaient approchés d’eux, avant que l’armée ne pénètre dans la zone et ne tire sur les maisons.

Quelques minutes avant 13 heures, un groupe de colons armés s’introduisant dans la ville de Qarawat Bani Hassan dans le gouvernorat de Salfit, au sud-ouest de Naplouse, a été signalé. Des coups de feu ont été entendus dans les vidéos jointes à l’alerte. Un habitant a déclaré : Des colons et trois soldats ont tenté de pénétrer dans la ville : « Des colons et trois soldats ont tenté d’expulser des familles qui récoltaient des olives. Une confrontation a éclaté et [les soldats] ont tiré à balles réelles sur les jeunes et sont partis ».

À 14h30, un rapport a été publié sur un avocat palestinien qui avait quitté Salfit en voiture et qui a été abattu par un garde de sécurité ou un autre civil israélien dans la colonie d’Ariel. La raison invoquée était qu’il était soupçonné d’avoir l’intention de commettre un attentat à la voiture piégée.

À 14 h 35, un avertissement est reçu concernant des colons qui tirent sur des voitures palestiniennes près de Ni’lin. A 15h30, un rapport fait état d’une attaque de colons contre la ville d’Einabus, située à l’ouest de Hawara et bordée par la colonie d’Yitzhar et ses avant-postes satellites.

« Les colons tentent de pénétrer dans l’une des maisons », dit la voix dans la vidéo ci-jointe, et avertit les habitants de ne pas s’approcher de la fenêtre. Deux résidents ont été blessés par les tirs, a-t-on appris par la suite.

À 18 heures, un rapport indique que des colons et des soldats exigent d’une famille du village de Turmus Ayya qu’elle quitte sa maison près de Shiloh. L’un des membres de la famille a déclaré au groupe WhatsApp qu’il refusait de quitter la maison et que l’armée avait de toute façon déjà bloqué la route qui y mène la veille. L’agence de presse WAFA a également signalé que des colons avaient jeté des pierres sur des voitures palestiniennes au nord de Jéricho lundi.

La capacité des Palestinien·es à aider les communautés menacées est plus limitée que jamais. Depuis samedi, les FDI ont bloqué un grand nombre d’entrées et de sorties des villes et villages palestiniens en plaçant des blocs de béton et des monticules de terre et en verrouillant les portes en fer déjà en place. Un journaliste palestinien a observé que les troupes israéliennes n’occupaient pas de positions près de ces nouveaux barrages routiers.

Les villes et les villages sont coupés les uns des autres, le verrouillage étant particulièrement strict autour de ceux qui sont proches de Jérusalem. Un responsable d’une agence d’aide internationale a déclaré à Haaretz qu’il était impossible de voyager entre le nord et le sud de la Cisjordanie. La route entre Bethléem et Hébron est pratiquement inaccessible aux Palestinien·es.

Les Palestinien·es qui se trouvaient en Israël samedi ou dimanche ont été autorisé·es à rentrer chez eux en passant par les principaux points de contrôle. Des centaines de Gazaouis, voire plus, qui travaillaient en Israël ont été contraint·es d’abandonner leur lieu de travail.

Iels n’ont pas pu retourner dans la bande de Gaza bombardée et, tout en recevant des nouvelles de plus en plus inquiétantes sur les épreuves subies par leurs familles, iels ont été conduit·es dans les environs des villes palestiniennes, notamment à Jénine et à Ramallah, où les autorités les accueillent dans des bâtiments publics et les habitant·es dans leurs maisons.

Les routes principales sont presque totalement dépourvues de voitures appartenant à des Palestinien·es. Même ceux qui peuvent trouver un moyen de sortir des villes ne se risquent pas à prendre la route.

L’un des principaux objectifs des colons est de faire disparaître les véhicules palestiniens des routes principales de Cisjordanie. Ils mettent parfois en œuvre cette mission en bloquant les voies d’accès aux villes.

En ce moment de tension, le verrouillage des villes palestiniennes et l’absence de circulation palestinienne sur les routes principales facilitent le contrôle de la région par l’armée. En outre, ils concrétisent la volonté des dirigeants religieux sionistes de faire disparaître les Palestinien·es.

Les habitant·es affirment que chaque petit rassemblement de quelques jeunes manifestant·es près des points de contrôle attire des tirs plus nourris que par le passé. Des colons armés ont été vus en train de s’entraîner au tir lundi dans la région de Tulkarm, près d’un point de contrôle dont les soldats sont désormais absents.

Une vidéo mise en ligne par les colons décrivant les armes et les munitions qui leur ont été attribuées n’a fait qu’accroître les craintes des Palestinien·es d’être encore plus abandonné·es aux plans à peine dissimulés des civils israéliens qui contrôlent leur vie.

Amira Hass, 12 octobre 2023
Amira Hass est journaliste et chroniqueuse au Ha’aretz Daily, un journal basé à Tel Aviv, en Israël. Elle est journaliste depuis vingt ans.
https://portside.org/2023-10-12/israeli-settlers-arent-pausing-expulsion-and-dispossession-west-bank
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Nira Yuval-Davis, membre du JVL, écrit aujourd’hui, 12 octobre

J’étais en visite en Israël pour trois semaines lorsque le monde s’est écroulé. Je suis partie hier, deux semaines plus tôt que prévu, le cœur très lourd. Je me sentais mal de quitter mes amis et mes collègues et la solidarité partagée d’un destin commun. Mais je me rendais compte que, concrètement, je ne pouvais rien faire pour aider, en particulier à cause des besoins de mon partenaire Alain, et qu’au lieu d’aider, nous pourrions finir par être un fardeau pour des amis et des étrangers bienveillants. Et ils ont tous déjà bien assez à faire. Nous sommes donc partis.

J’avais plusieurs objectifs à l’esprit pour cette visite en Israël – au-delà, bien sûr, des retrouvailles avec des amis chers et de la découverte des saveurs et des odeurs du pays – en particulier de la mer et du sable, auxquels mon corps continue d’aspirer, bien que j’aie vécu loin d’Israël pendant plus de 50 ans. Il n’est donc pas étonnant que je m’intéresse aux dimensions corporelles et écologiques de la politique d’appartenance ! En effet, l’un de mes projets était d’animer un atelier sur ce travail de recherche en cours, en utilisant les programmes des partis israéliens lors des dernières élections israéliennes comme illustrations pour nous aider à réfléchir à ce sujet. Il se peut que je parvienne à le rédiger, mais, bien entendu, l’atelier n’a pas pu avoir lieu.

Un autre objectif était d’écrire un blog pour Feminist Dissent. J’ai promis à mes consœurs du collectif éditorial d’essayer de mettre à jour l’article que j’y ai publié il y a quelques années, en examinant les effets combinés de la religion et de la néolibéralisation d’Israël sur la position des femmes
(
https://journals.warwick.ac.uk/index.php/feministdissent/article/view/760). Depuis les dernières élections et la montée en puissance du gouvernement de coalition fondamentaliste religieux d’extrême droite, les discriminations fondées sur le genre ont continué à s’intensifier rapidement, depuis l’adoption préliminaire d’un projet de loi à la Knesset israélienne visant à démanteler l’autorité gouvernementale chargée de l’égalité des sexes
(
https://www.jpost.com/israel-news/politics-and-diplomacy/article-749802) jusqu’aux chauffeurs de bus de la société civile qui ordonnent aux femmes et aux filles de s’asseoir à l’arrière du bus pour respecter le principe de la ségrégation sexuelle
(
https://www.haaretz.com/israel-news/2023-08-13/ty-article/.premium/israeli-public-bus-driver-tells-girls-to-cover-up-sit-in-back-youre-in-a-jewish-state/00000189-ef29-db6f-a1e9-efbf9a9c0000).

Une semaine avant mon arrivée, un groupe missionnaire fondamentaliste, l’un de ceux qui se sont établis dans tous les principaux centres urbains juifs et mixtes d’Israël, a tenté de diviser par la corde les hommes et les femmes dans le Kikar Disengoff, l’un des principaux espaces publics de la Tel-Aviv laïque, afin d’y imposer la conduite d’un service religieux ségrégé sur le plan sexuel. Les gens dans la rue se sont opposés à cette imposition et ont réussi à démanteler les structures ad hoc qu’ils avaient mises en place, bien que dans d’autres espaces publics, il n’y ait pas eu d’opposition aussi efficace. Samedi dernier, une autre confrontation était prévue autour des Hakafot qui ont lieu à Simkhat Tora, le dernier jour des grandes fêtes juives, et qui consistent à faire danser des hommes avec des rouleaux de Tora. Les fondamentalistes voulaient introduire cette pratique dans le même espace public et il allait y avoir une nouvelle confrontation. De plus en plus d’Israélien·es laïques ont commencé à réaliser que ces forces orthodoxes représentaient une menace très concrète pour leur mode de vie – c’est quelque chose que nous défendons dans Women Against Fundamentalism et dans Feminist Dissent depuis la fin des années 80, en soulignant que le premier objectif des fondamentalistes est toujours l’ordre social des sexes.

J’étais cependant partagée, car au même moment, le samedi soir, allait avoir lieu la 40e manifestation continue du samedi soir du mouvement de protestation contre Netanyahou et le gouvernement, à son emplacement habituel, la zone autour de la rue Kaplan. Je tenais à m’y rendre également, pour rencontrer des amis du « Bock contre l’occupation », dont la position, contrairement à celle de la majorité des manifestant·es, n’est pas seulement contre l’attaque du système judiciaire par le régime, mais aussi contre l’occupation israélienne et le régime d’apartheid. Je voulais également savoir dans quelle mesure la majorité des manifestant·es avait compris que la démocratie ne peut être atteinte sans remettre en question les questions plus larges concernant l’occupation de la Palestine. Je me demandais s’il y avait en fait une fragmentation supplémentaire entre celles et ceux d’entre nous qui comprennent qu’il ne peut y avoir de démocratie uniquement pour les Juifs et la majorité du mouvement de protestation qui veut revenir au statu quo, c’est-à-dire vivre dans la bulle d’une société libérale qui existe au sein du régime du colonialisme de peuplement et qui en bénéficie.

Mais je n’ai jamais pu assister à aucune de ces rencontres sociales et politiques, car elles n’ont jamais eu lieu. Le samedi matin, nous nous sommes réveillés avec un bruit inconnu. Nous avions séjourné dans un Airbnb dans la rue Allenby, où l’on travaillait pendant la nuit à la construction d’un « train léger » urbain. Le bruit rendait notre séjour impossible et nous devions déménager le lendemain. Mais cette fois, le bruit était différent. Alain l’a identifié comme étant des sirènes ; elles avaient un son différent de celles qui ont hanté mon enfance pendant les guerres de 1948 à 1967. Il avait raison. Peu après, nous avons entendu des explosions à proximité. C’était le début d’une autre guerre d’octobre dans laquelle Israël avait été pris par surprise. La guerre de 1973 a eu lieu il y a presque 50 ans jour pour jour. Sauf que cette fois-ci, Israël était encore moins bien préparé. Les unités de l’armée qui gardaient les colonies frontalières du sud d’Israël ont été déplacées après l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement pour protéger et soutenir les colons de Cisjordanie. On a dit aux habitant·es des colonies du sud que la clôture de haute technologie, construite à grands frais le long de la frontière avec la Gaspésie, les protégerait efficacement. Cette démarche visait, bien entendu, à aider et à encourager le nettoyage ethnique en cours en Cisjordanie qui, incidemment (ou plutôt intentionnellement), se poursuit alors que l’attention des médias s’est déplacée vers Gaza et les fronts du nord, avec des tueries quotidiennes.

Je ne répéterai pas ici ce qui est arrivé aux milliers de personnes – principalement des Juifs israéliens mais aussi quelques Palestiniens ainsi que des travailleurs agricoles étrangers – principalement originaires de Thaïlande, qui ont été pourchassé·es, tué·es, torturé·es et kidnappé·es par les unités du Hamas qui ont utilisé des méthodes innovantes et créatives pour envahir sans entrave les frontières à partir d’au moins 80 points de rupture différents de cette barrière de haute technologie prétendument invincible, ainsi que depuis les airs et la mer. Les images et les histoires d’horreur décrites par les survivant·es ne quitteront jamais mon esprit et reviendront me hanter chaque fois que je fermerai les yeux. Il s’agit de la plus grande boucherie de l’histoire du conflit israélo-palestinien depuis le début de la colonisation sioniste, que ce soit à l’encontre des Juifs ou des Palestiniens. Mais, bien sûr, ce n’est pas ainsi qu’il faut évaluer cet événement, car l’accumulation des morts et des tortures, ainsi que la dépossession et l’occupation des Palestinien·es depuis avant la Nakba, racontent une histoire bien différente. Et comme je l’ai écrit plus d’une fois, les politiques d’identification basées sur des « Olympiades de l’oppression » compétitives sont extrêmement dangereuses et trompeuses. Ce qui arrive aux Palestinien·es à Gaza, « la plus grande prison à ciel ouvert du monde » depuis des années, peut nous aider à expliquer ce qui s’est passé samedi, mais en aucun cas à le justifier ou à ne pas en être choqué.

Sans surprise, le mouvement de protestation s’est arrêté – du moins pour l’instant – et tous les pilotes et autres soldat·es qui avaient menacé de refuser de servir dans l’armée servent maintenant dans la guerre. En outre, pendant le chaos des deux premiers jours, alors qu’aucune arme ou nourriture n’était fournie aux colonies du Sud, ce sont celles et ceux qui avaient organisé si efficacement le mouvement de protestation général qui, en utilisant les mêmes capacités d’organisation que lorsqu’iles étaient dans l’armée, ont pris en charge l’approvisionnement en nourriture et en boissons de la population abandonnée du Sud.

Ironiquement, la Knesset, le parlement israélien, devait discuter cette semaine d’une autre de ses lois controversées, la demande des partis ultra orthodoxes que leurs fils ne soient pas appelés à servir dans l’armée puisqu’ils sauvent Israël par leurs prières sacrées et leurs études. (Leurs filles, contrairement aux jeunes israéliennes juives laïques de 18 ans, sont déjà exemptées). Parmi les nombreux prospectus qui inondent les médias sociaux israéliens, j’en ai vu un qui demandait aux familles de leur envoyer les prénoms de leurs fils soldats afin qu’ils puissent attribuer un Avrekh (un étudiant de Yeshiva) à chaque soldat afin de prier pour lui et ainsi « ensemble, nous gagnerons la guerre ». En effet.

Depuis que j’ai quitté les côtes israéliennes, le chef de l’opposition israélienne, le général à la retraite Ganz, a rejoint le gouvernement sans exiger qu’aucun des partis fondamentalistes n’en soit écarté. Certains disent qu’il est là pour que les Américains aient au moins quelqu’un en qui ils ont confiance au sein du cabinet. D’aucuns affirment qu’une partie de la raison pour laquelle il y avait très peu d’armes à l’origine dans le sud d’Israël n’est pas seulement parce qu’elles ont été redirigées vers la Cisjordanie, mais aussi parce que certaines ont été redirigées vers l’Ukraine. Il importe peu, à ce stade, de savoir dans quelle mesure cela joue un rôle dans l’abandon par Biden de toute tentative de critiquer ou de contrôler Netanyahou et dans sa volonté de soutenir n’importe quelle vengeance absurde dans laquelle Israël choisit de s’embarquer, plutôt que d’apporter une réponse stratégique cohérente. Ce qui importe, c’est que le commandant en chef israélien ait qualifié les Palestinien·es d’« animaux humains » qui n’ont droit à aucun droit humain fondamental, et qu’il n’ait pas été censuré pour cela, ni par son gouvernement, ni par aucun des pays occidentaux qui ont exprimé leur soutien inconditionnel à Israël. En effet, les dernières nouvelles en provenance de la zone de guerre indiquent que toutes les provisions nécessaires à une vie continue, des abris à l’eau, deviennent rapidement indisponibles pour les habitants de Gasa. Il est urgent de mettre un terme à cette situation.

Nous savons – comme nous l’avons vu récemment en Ukraine – quand les guerres commencent, mais nous ne pouvons pas prédire combien de temps il faudra pour qu’elles se terminent. Bien sûr, la Palestine-Israël est en état de guerre depuis plus de cent ans. Mais il s’agit d’une étape nouvelle et dangereuse qui peut se répercuter non seulement dans la région, mais aussi dans le monde entier.

Mais plus immédiatement, je pense à un autre tract que j’ai vu sur les médias sociaux israéliens, qui appelle les Juifs à saisir l’occasion de s’armer et d’éliminer tous les Arabes, en Israël comme en Cisjordanie. La nécropolitique israélienne se développe à pas de géant.

Je me sens tellement impuissante et hantée.

Texte communiqué par Marienne Helie Lucas
Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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« Israël ordonne aux habitants de Gaza de fuir vers le sud.
Mais ils nous bombardent ici aussi »

Avec chaque jour qui passe, l’assaut sans précédent d’Israël sur Gaza rend de plus en plus difficile d’être journaliste dans la bande de Gaza [selon diverses sources, quelque six journalistes auraient perdu la vie]. Ils sont piégés entre les missiles incessants lancés par des avions de guerre et la l’interruption quasi totale d’électricité depuis qu’Israël nous a entièrement coupés du monde au début de la semaine. Tôt ce matin, Israël a ordonné au 1,1 million d’habitants du nord de la bande de fuir vers le sud au cours des prochaines 24 heures, nettoyant ainsi la zone des Palestiniens en préparation de l’invasion terrestre escomptée de l’armée. Alors que le nombre de morts palestiniens est estimé à plus de 1500 [le nombre de blessés à plus de 6000, dans un contexte où le système hospitalier est fortement inapte à assurer des soins élémentaires], je me sens le devoir de continuer à exposer au monde ce qu’Israël est en train de faire ici [1].

Khan Younis est l’une des villes du sud de la bande de Gaza, vers laquelle beaucoup sont contraints de fuir. Ici aussi, les bombardements aériens et les tirs d’obus des chars israéliens sont intenses depuis les premières heures du samedi matin, à la suite du raid violent du Hamas à travers la barrière de séparation israélienne. Le nombre de morts et de blessés dans cette seule ville est estimé à plusieurs centaines. Les réfugiés du nord ont déjà commencé à arriver par milliers; beaucoup d’autres sont restés dans les districts du nord de la bande [Gaza est divisée en cinq districts], incapables de partir ou trop effrayés pour le faire.

Samira Qadeeh, 50 ans, originaire de Khuza’a – une ville située à la périphérie de Khan Younis et l’une des localités palestiniennes les plus proches de la barrière israélienne – a fui sa maison avec sa famille peu après le début des bombardements, craignant que le pire ne leur arrive s’ils restaient sur place. « Les chars bombardaient les maisons avec des civils à l’intérieur, comme s’ils voulaient nous tuer et nous effacer », a-t-elle déclaré.

« Tous les voisins sont sortis en grands groupes, les enfants pleurant et criant à cause du bruit des obus », a-t-elle poursuivi. « Je criais aux gens de marcher rapidement, de peur que les avions de guerre ne tirent leurs missiles sur nous. Ils ont finalement trouvé le chemin d’une école de l’Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA-United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees) dans l’espoir d’y être plus en sécurité, mais compte tenu de l’ampleur de la destruction de la bande de Gaza par les bombes israéliennes, la terreur est toujours présente ».

« Il n’est pas facile de quitter sa maison avec ses enfants et de s’installer dans un endroit inconnu où l’on ne peut peut-être pas dormir et où l’on n’a peut-être pas tout ce dont on a besoin, mais l’occupation israélienne ne se préoccupe pas de cela », a déclaré Samira. « Tout ce qui lui importe, ce sont les meurtres et les déplacements de population. »

Salim Sa’eed, 14 ans, est également originaire de Khuza’a. Il était chez lui avec ses deux frères et sœurs lorsque les bombardements ont commencé. « Nous avons entendu les détonations et ma sœur a voulu regarder par la fenêtre pour voir si quelqu’un fêtait un événement avec des feux d’artifice. Mais j’ai senti qu’il s’agissait d’un bombardement et non d’une célébration, alors je lui ai crié de rentrer à l’intérieur pour ne pas être blessée. Je me suis assis avec mon petit frère dans une pièce et j’ai attendu que ma mère revienne. Le bruit des bombes n’a jamais cessé. »

« Nulle part n’est sûr à Gaza, mais nous essayons de survivre »
Il y a deux nuits, dans l’obscurité la plus profonde, plusieurs familles de Khan Younis ont été complètement anéanties. Les familles Al-Shaer et Al-Astal ont perdu au total plus de 20 personnes, dont des femmes et des enfants. Des ambulances et des véhicules de la défense civile sont venus chercher des personnes à secourir, mais il n’y avait plus personne en vie.

Khalid Salem, 40 ans, était un proche voisin de la famille Al-Astal. Il regardait la télévision avec sa famille lorsqu’ils ont entendu le bruit puissant d’un tir de missile, qui a partiellement endommagé leur propre maison. « J’ai entendu des gens crier très fort à l’extérieur », a-t-il déclaré. « Je me suis précipité dehors et j’ai été choqué de découvrir que le bombardement avait visé la maison de nos sympathiques et amicaux voisins. J’ai beaucoup pleuré quand j’ai entendu quelqu’un crier et appeler quelqu’un pour le secourir. Des ambulances et des véhicules de la défense civile sont arrivés pour évacuer les blessés et les martyrs. Tout le monde criait, nous pleurions tous à cause des scènes auxquelles nous assistions. La chose la plus difficile à laquelle on puisse assister est de voir ses amis réapparaître sous forme de dépouilles calcinées. »

Salim Sabir, 35 ans, a quitté sa maison dans le quartier d’Abasan Al-Kabira [dans le district de Khan Younis] avec sa femme et ses quatre enfants aux premières heures du dimanche matin. « La première nuit de la guerre a été très difficile », a-t-il déclaré. « Le bruit des missiles qui se succèdent terrifiait mes enfants. Certains d’entre eux ne pouvaient aller nulle part seuls dans la maison, pensant qu’ils allaient mourir seuls ou que nous allions mourir et les laisser seuls. Ces pensées tragiques qui ont traversé l’esprit de mes enfants m’ont poussé à chercher un endroit plus sûr pour eux, afin qu’ils ne soient pas blessés. »

Salim Sabir et sa famille, comme des milliers d’habitants de Khan Younis, ont cherché refuge dans les écoles de l’UNRWA à l’ouest de la ville, qui sont généralement considérées comme l’un des endroits les plus sûrs de Gaza – mais au moins 18 de ces écoles dans la bande de Gaza ont déjà été gravement endommagées par les frappes israéliennes de ces derniers jours, et deux d’entre elles étaient utilisées comme abris d’urgence.

« Les écoles ne sont pas adaptées pour dormir ou rester plusieurs jours, mais nous n’avons pas d’autres solutions », a déclaré Salim Sabir. « Nous avons besoin de beaucoup de choses comme de la nourriture, des boissons, des couvertures et des vêtements. De plus, il y a beaucoup de monde ici, et tout le monde s’inquiète pour ses proches et sa maison, et a peur de ce qui se passe à l’extérieur de l’école. Rien n’est sûr à Gaza, mais nous essayons de survivre à la guerre. »

Au milieu de tout cela, Khan Younis souffre d’une pénurie d’électricité depuis le premier jour de la guerre. Cette situation est due au fait qu’Israël a renforcé le blocus qu’il impose à la bande de Gaza depuis 16 ans et qu’il empêche l’approvisionnement en carburant [entre autres pour les générateurs de courant électrique] et en eau. Au cours des quatre premiers jours de la guerre, le temps d’alimentation en électricité était de 3 heures de fonctionnement et de 26 heures d’arrêt, mais mercredi, l’autorité de Gaza chargée de l’électricité a déclaré qu’elle n’était plus en mesure de faire fonctionner la centrale électrique ne serait-ce que quelques minutes. Les générateurs privés sont désormais la seule source d’électricité, et ils cesseront bientôt de fonctionner eux aussi.

Selon Laila Al-Khalid, 45 ans, la panne d’électricité « double les souffrances de la guerre. Nous essayons de nous sentir en sécurité en communiquant avec le monde et en parlant à nos amis et à notre famille à l’extérieur, mais la coupure d’électricité nous en empêche. Le manque d’électricité entraîne également des coupures d’eau et nous ne pouvons pas effectuer nos activités quotidiennes. Tout cela crée un état de tension permanent. »

« L’occupation vise à boucler Gaza et à nous isoler du monde, de sorte que personne ne puisse nous atteindre et savoir ce qui se passe ic i», a-t-elle poursuivi. « Il s’agit d’une politique déplorable, qui vient s’ajouter à la politique de blocus que le pouvoir israélien mène depuis longtemps. La guerre, le bruit des obus et des missiles et les souffrances terribles subies par nos amis et voisins sont très éprouvantes. » 

[1] Dans Le Monde daté du 14 octobre, Clothilde Mraffko et Jean-Philippe Rémy écrivent : « Selon les calculs de l’ONU, l’évacuation devrait concerner 1,1 million de Gazaouis. Les Nations unies demandent à Israël de revenir sur cette décision « impossible [à appliquer] sans conséquences humanitaires dévastatrices », a réagi le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric. Le Comité international de la Croix-Rouge déclarait vendredi matin que « les rapports reçus par [se]s équipes de Gaza dépassent l’imagination, et la séquence des événements s’oriente vers des perspectives catastrophiques ». L’UNWRA, l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens, a annoncé avoir transféré son centre opérationnel et son personnel international dans le sud de Gaza pour poursuivre ses opérations humanitaires. Douze de ses employés ont déjà été tués depuis le début de l’offensive israélienne. »

Ruwaida Kamal Amer
Article publié sur le site israélien +972 le 13 octobre 2023 ; traduction rédaction A l’Encontre
http://alencontre.org/moyenorient/palestine/israel-palestine-notre-humanite-est-mise-a-lepreuve.html

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La tentative de déplacement forcé de plus d’un million de personnes dans la bande de Gaza est illégale et catastrophique

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) est choquée et horrifiée par les vidéos et les rapports attestant des tueries indiscriminées de civil⋅es et la destruction de masse de quartiers entiers de la bande de Gaza par Israël. La FIDH se dresse contre le transfert forcé et le déplacement des populations de la partie nord de la bande de Gaza ordonné par Israël. Alors que nous continuons d’être témoins de ces atrocités et crimes internationaux, la FIDH exprime sa solidarité avec tous⋅tes les civil⋅es touché⋅es par ce dernier cycle de violence.

Paris, Ramallah, Gaza, Jérusalem, 13 octobre 2023.

La FIDH se tient fermement aux côtés de ses organisations membres palestiniennes sur le terrain et à Gaza : Al Mezan, Al-Haq et le Centre palestinien pour les droits humains. Beaucoup des membres parmi leurs équipes ont tragiquement perdu leur domicile et ont maintenant reçu l’ordre d’évacuer. Nous tenons à les rassurer qu’ils et elles ne sont pas seul⋅es dans ces moments incroyablement difficiles et qu’un mouvement mondial pour les droits humains est à leurs côtés.

La FIDH condamne les crimes commis contre les civil⋅es, y compris le ciblage systématique et généralisé de leurs infrastructures et propriétés. Ces crimes sont tous potentiellement des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. A présent plus de 1500 Palestinien⋅nes tué⋅es dans l’agression d’Israël sur la bande de Gaza sont à déplorer. Cependant certaines habitations détruites n’ont pas encore été atteintes par les équipes de secours en raison de ressources limitées et du manque d’engins. Le nombre de blessés quant à lui est presque impossible à dénombrer, car toutes les infrastructures de santé sont en ruine et totalement incapables de faire face à l’immense quantité de blessures terribles auxquelles elles sont confrontées. À cet égard, nous prenons très au sérieux les rapports et les allégations de preuves sur l’utilisation de munitions au phosphore par Israël, causant des brûlures atroces et des blessures à long terme et nous condamnons vivement leur utilisation.

La FIDH condamne l’agression israélienne en tant qu’acte de pure représailles d’une épouvantable violence. L’attitude et la doctrine de l’armée israélienne sont reflétés dans les propos d’un porte-parole officiel de l’armée israélienne disant l’« emphase est mise sur les dégâts, pas sur la précision ». En outre les six derniers jours n’ont été rien d’autre que l’orchestration des conditions les plus contraires à la vie humaine pour le peuple palestinien. Les bombardements indiscriminés meurtriers sont associés à la coupure de l’approvisionnement en nourriture, en eau, en électricité, en carburant et en médicaments, et constituent des crimes internationaux devant cesser immédiatement.

Nous exhortons Israël à mettre fin à sa campagne de bombardements et à ne pas mener d’invasion terrestre de la bande de Gaza. Cela ne ferait qu’entraîner des bains de sang et de terribles pertes en vies humaines. Comme l’a déclaré aujourd’hui l’organisation membre israélienne de la FIDH, B’tselem, « La destruction indiscriminée et un siège à l’encontre des innocent⋅es ne procureront ni soulagement, ni justice, ni apaisement ». La FIDH appelle à la libération et protection immédiate des civil⋅es pris en otage par les groupes armés palestiniens, des actes pour lesquels nous réitérons notre condamnation. Toutes les vies civiles doivent être protégées en respect du droit international devant être respecté par toutes les parties. Nous rejetons tout approche à deux vitesses vis-à-vis du droit international et des principes des droits humains.

Les attaques indiscriminées contre les civil⋅es
constituent des crimes en vertu du droit international
quelque soit le contexte

La FIDH s’oppose fermement à l’ordre d’évacuation des civils du nord de la bande de Gaza émis le 13 octobre par Israël. Nous dénonçons ces ordres comme une tentative de déplacement forcé et illégal de civil⋅es pouvant refléter une intention génocidaire. Israël a continuellement et constamment violé le droit au retour des réfugié⋅es qu’il a produit, depuis 1948 jusqu’à aujourd’hui. Plus d’un million de personnes seraient déplacées en raison de ces ordres. On estime de 70 à 80% la part des habitant⋅es de la bande de Gaza qui sont déjà des réfugié⋅es. Toutes et tous sont soumis à un blocus sévère depuis 16 ans et ont été témoins de 6 agressions militaires majeures. Nous rappelons également que l’Unicef estime à 1 million le nombre d’enfants parmi les 2,3 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza.

La FIDH demande un cessez-le-feu immédiat, accompagné de la levée du blocus et de la fin du régime de punition collective infligée au peuple de la bande de Gaza. Cette situation illégale en Palestine ne doit pas être autorisée à perdurer. Nous exhortons les États tiers à remplir leurs obligations envers la population protégée sous l’occupation illégale et l’apartheid, et à ne pas être complices des crimes commis contre le peuple palestinien. Nous appelons également les États à exercer une pression sur Israël pour mettre fin à l’agression sur Gaza et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, sans délai.

https://www.fidh.org/fr/regions/maghreb-moyen-orient/israel-palestine/la-tentative-de-deplacement-force-de-plus-d-un-million-de-personnes

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Permis de tuer :
Les États tiers ne tiennent pas compte de leur responsabilité internationale d’agir pour empêcher Israël de violer les normes du Jus Cogens

Au cours des six derniers jours, l’armée israélienne a eu recours à une force aveugle, excessive et disproportionnée dans des zones résidentielles densément peuplées de la bande de Gaza, faisant au moins 1 203 morts et 5 763 blessés parmi les Palestiniens, à la date du 10 octobre 2023 à 9h30. Israël, la puissance occupante, poursuit son occupation illégale et son agression du territoire palestinien occupé (TPO) depuis 56 ans, imposant un régime colonial d’apartheid pour soumettre et forcer le transfert de la population palestinienne, après avoir annexé Jérusalem et de larges pans de la Cisjordanie, qui constituent la « zone C ». Le siège et le blocus qu’Israël impose à la bande de Gaza depuis 16 ans et qui paralyse l’économie et les infrastructures locales ont été condamnés comme une punition collective illégale. Néanmoins, le 9 octobre 2023, Yoav Gallant, ministre israélien de la défense, a déclaré une guerre totale : « Nous imposons un siège complet à [Gaza]. Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant – tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence ».

L’asymétrie de ce conflit armé international qui dure depuis cinq décennies est illustrée par la disparité alarmante du nombre de victimes au cours de la décennie 2010-2019, au cours de laquelle le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a recensé 3 624 Palestiniens et 203 Israéliens tués, ainsi que 103 207 Palestiniens et 4 642 Israéliens blessés.

Malgré la gravité, l’énormité de la situation et les déclarations génocidaires d’Israël, bien suivies d’effet jusqu’à présent, puisqu’Israël refoule les camions de nourriture et coupe l’approvisionnement en eau de Gaza, nous sommes alarmés par la rhétorique unilatérale et le double standard que nous avons vus dans les pays occidentaux : soutenir Israël et souligner les pertes israéliennes, mais omettre de mentionner la situation désespérée des civils palestiniens, tués et mutilés dans les représailles militaires indiscriminées d’Israël.

Entre-temps, le 9 octobre 2023, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et la France ont publié une déclaration commune condamnant publiquement les attaques du Hamas et s’engageant à « veiller à ce qu’Israël soit en mesure de se défendre », donnant ainsi carte blanche à Israël, la puissance occupante, pour recourir à une agression massive dans la bande de Gaza, dont la moitié des deux millions d’habitants est constituée d’enfants.

D’autres engagements alarmants et sans précédent ont suivi. Le Danemark et l’Autriche ont décidé de suspendre leur aide à la Palestine. La Suède et l’Allemagne envisagent de suspendre leur financement. La ministre allemande du développement, Svenja Schulze, a notamment déclaré que ces attaques contre Israël marquaient une « rupture terrible » et que son gouvernement « réexaminera désormais l’ensemble de notre engagement en faveur des territoires palestiniens ». Un autre fonctionnaire allemand a affirmé que l’UE « doit maintenant dire : nous avons besoin d’un nouveau départ et nous ne financerons plus les terroristes ». De même, la Commission européenne, l’un des principaux donateurs en matière d’aide au développement, a envisagé de suspendre son aide financière à la Palestine.

Il est étonnant de constater que presque aucune de ces déclarations ne fait allusion aux droits fondamentaux des Palestiniens et aux normes du droit international, si ce n’est une extension considérable et grotesque du droit à l’autodéfense au-delà de ses limites légales. La déclaration commune susmentionnée fait brièvement référence aux « aspirations légitimes des Palestiniens » et au soutien à « des mesures égales de justice et de liberté pour les Israéliens et les Palestiniens ». Toutefois, ces considérations, du point de vue de ces États, sont clairement annulées par la déférence à l’égard d’Israël, les soi-disant préoccupations de sécurité de la puissance occupante et la complicité dans le maintien et la prolongation de l’occupation illégale du territoire palestinien.

Cette déclaration commune est erronée à deux niveaux principaux. Premièrement, elle ignore complètement les causes profondes du conflit. Le Hamas et les autres mouvements de résistance palestiniens sont le produit de l’occupation agressive d’Israël qui a commencé en 1967, en violation de la Charte des Nations unies, un usage illégal de la force qui se poursuit aujourd’hui. Ces mouvements n’existaient pas auparavant. De plus, Israël a annexé de facto et de jure le territoire palestinien, en violation des normes impératives du droit international, y compris l’interdiction de l’usage de la force, et en déni du droit du peuple palestinien à l’autodétermination. En outre, 75% des Palestiniens vivant à Gaza sont des réfugiés qui ont en fait été expulsés de leurs maisons par les forces israéliennes en  948 lors de ce qui est communément appelé la Nakba (la catastrophe) et qui se sont vus refuser leur droit au retour en tant que réfugiés depuis lors.

Deuxièmement, présenter l’attaque militaire israélienne comme un exercice de son droit à l’autodéfense revient à nier la réalité : Israël occupe déjà de manière belliqueuse le territoire palestinien. Israël fait progresser son régime colonial d’apartheid dans le TPO, en tentant de transférer de force les Palestiniens de Gaza, notamment au moyen d’environnements coercitifs, afin de s’approprier petit à petit de plus en plus de parties de la Palestine historique. Ces actes violent les normes de jus cogens du droit international et peuvent constituer des crimes de guerre (transfert forcé) et des crimes contre l’humanité (déplacement, persécution et apartheid).

À la lumière de ce qui précède, nous exhortons les États tiers à coopérer pour mettre fin à la situation découlant de la violation continue par Israël des normes impératives du droit international [1]. Les obligations de l’État tiers comprennent également l’obligation de s’abstenir de contribuer au maintien d’une situation illégale [2], ce qui se produit au moment où certains des États qui ont pris part à la déclaration conjointe envoient du matériel militaire à Israël. Les États ont en outre l’obligation de coopérer pour mettre fin à la conduite illégale, plutôt que de perpétuer et de donner le feu vert à une occupation illégale prolongée et à une force agressive sous le couvert de la « légitime défense ».

En outre, il se peut que des États tiers fournissent du matériel militaire destiné à être utilisé dans le cadre de crimes de guerre israéliens, notamment des « homicides volontaires » [3], « le fait de causer délibérément de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé » [4], « la destruction et l’appropriation massives de biens, non justifiées par des nécessités militaires, et effectuées de manière illicite et arbitraire » [5] et « le fait d’affamer intentionnellement des civils comme méthode de guerre en les privant d’objets indispensables à leur survie » [6].Ces crimes ont déjà été établis de manière assez détaillée par le procureur de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête sur la base de « preuves significatives » de crimes commis par les forces israéliennes et les autorités israéliennes.

Enfin, les actes criminels commis par l’armée israélienne constituent une punition collective prohibée puisqu’ils visent des civils palestiniens innocents pour des actes antérieurs attribués au Hamas. Les homicides volontaires et les punitions collectives sont contraires à la quatrième convention de Genève. En n’arrêtant pas l’attaque actuelle contre la bande de Gaza, les États tiers violent également leur obligation de respecter et de faire respecter le droit humanitaire international, et entretiennent une guerre agressive, privant le peuple palestinien de son droit collectif à l’autodétermination externe et à l’indépendance par rapport à l’occupation israélienne ainsi qu’au régime d’apartheid colonial de peuplement.

Signataires : 
A.M. Qattan Foundation 
Addameer Prisoner Support and Human Rights Association 
Al Mezan Center for Human Rights 
Al-Haq 
Arab World Democracy and Electoral Monitor (Almarsad) 
Bisan Center for Research and Development 
Center for Defence of Liberties & Civil Rights “Hurryyat” 
Coalition for Integrity and Accountability – AMAN 
Faisal Husseini Foundation 
Filastiniyat 
Human Rights and Democracy Media Center – SHAMS 
Jerusalem Legal Aid Center (JLAC) 
MUSAWA – The Palestinian Center for the Independence of the Judiciary and the Legal Profession 
Palestinian Working Woman Society for Development 
PYALARA 
Sharek Youth Forum 
The Civil Commission for the independence of Judiciary and Rule of Law (ISTIQLAL) 
The General Union of Cultural Centres 
The Palestinian Center for Development and Media Freedoms (MADA) 
The Palestinian Centre for Human Rights 
The Palestinian Initiative for the Promotion of Global Dialogue and Democracy – MIFTAH 
The Palestinian Non-Governmental Organizations Network(PNGO) 
Union of Agricultural Work Committees (UAWC) 
Union of Palestinian Women Committees 
Women’s Center for Legal Aid and Counselling (WCLAC)
Women’s Studies Centre

[1] Version préliminaire des articles sur la responsabilité de l’État pour des actes internationalement illicites, Commission du droit international (2001), article 41, paragraphe 1.
[2] Projet d’articles sur la responsabilité des États pour des actes internationalement illicites, Commission du droit international (2001), article 41(2).
[3] Statut de Rome de la Cour pénale internationale (1998), article 8(2)(a)(i).
[4] Statut de Rome de la Cour pénale internationale (1998), article 8(2)(a)(iii)
[5] Statut de Rome de la Cour pénale internationale (1998), article 8(2)(a)(iv).
[6] Statut de Rome de la Cour pénale internationale (1998), article 8(2)(a)(xxv).

https://www.france-palestine.org/Permis-de-tuer-Les-Etats-tiers-ne-tiennent-pas-compte-de-leur-responsabilite

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Israël se prépare à commettre un génocide

En six jours, Israël a déjà largué plus de bombes sur Gaza que les États-Unis sur l’Afghanistan en une seule année. Aujourd’hui, l’armée israélienne ordonne à plus d’un million de civils palestiniens de fuir leurs maisons. Il s’agit d’un génocide et d’un nettoyage ethnique.

Israël prévoit de perpétrer un génocide à Gaza.

Les manœuvres sont en cours depuis plusieurs jours, Israël bombardant sans relâche la bande de Gaza, l’un des endroits les plus densément peuplés de la planète.

En six jours, Israël a largué 6 000 bombes sur l’enclave côtière assiégée, qui abrite 2,3 millions de Palestiniens. La moitié d’entre eux sont des enfants. Ce chiffre est à peine inférieur au nombre le plus élevé de bombes larguées par les États-Unis en un an dans le cadre de la guerre contre l’Afghanistan.

Au cours de la semaine écoulée, Israël a largué du phosphore blanc, interdit au niveau international, sur des civils à Gaza. Il a rasé des quartiers résidentiels entiers. Il a rayé des familles du registre de la population et tué plus de 1 500 Palestiniens. Un tiers des victimes sont des enfants.

Depuis des jours, les Palestiniens crient à tue-tête qu’Israël est en train de perpétrer un génocide à leur encontre. Les dirigeants israéliens n’ont fait que confirmer ces craintes, qualifiant les habitants de Gaza d’« animaux humains » et s’engageant à « effacer le Hamas de la surface de la terre ».

Aujourd’hui, les pires craintes ont été confirmées.

Le vendredi 13 octobre, les Palestiniens de Gaza se sont réveillés en apprenant que l’armée israélienne exigeait que les plus de 1,1 million de Palestiniens qui vivent dans le nord de la bande de Gaza « évacuent » vers la partie sud de la bande en l’espace de 24 heures.

Réfléchissons un peu. Il s’agit de la moitié de la population de Gaza. La partie nord de la bande de Gaza comprend la ville de Gaza, la zone la plus densément peuplée de la bande de Gaza. Elle comprend également deux des huit camps de réfugiés de Gaza, les camps de Jabalia et d’al-Shati. Ces deux camps ont été bombardés ces derniers jours. Ils abritent des centaines de milliers de réfugiés. Ils ont été transformés en réfugiés par Israël, il y a 75 ans.

L’armée israélienne aurait envoyé un avertissement direct aux habitants de la ville de Gaza, qui sont environ 750 000, leur ordonnant de quitter la ville, car elle prévoit de détruire ce qu’elle affirme être une « vaste infrastructure » de tunnels souterrains utilisés par le Hamas sous la ville.

Mais les Nations unies ont déclaré avoir reçu un ordre différent et beaucoup plus large, indiquant qu’Israël avait donné à 1,1 million de civils du nord de la bande de Gaza 24 heures pour fuir vers le sud. Un porte-parole de l’ONU a qualifié cet ordre d’« impossible » à mettre en œuvre « sans conséquences humanitaires dévastatrices ».

L’armée israélienne aurait ordonné aux habitants de Gaza de ne pas retourner dans le nord jusqu’à ce qu’elle leur dise qu’ils sont autorisés à y retourner.

Mais seront-ils un jour autorisés à rentrer ? Et y aura-t-il encore une bande de Gaza où retourner ?

Personne ne sait quels sont les plans d’Israël à l’expiration du délai de 24 heures. Lancera-t-il une invasion terrestre ? Ou se contentera-t-il de bombarder Gaza depuis le ciel, comme il le fait depuis 16 ans ?

Quelle que soit la façon dont Israël décide de procéder, cela n’a pas d’importance.

Ce qui compte, c’est qu’Israël, avec le soutien des États-Unis, commet un génocide sous nos yeux. Il s’agit d’un génocide lent et d’un nettoyage ethnique qui dure depuis 75 ans.

75 ans d’inaction mondiale et d’impunité israélienne ont conduit à ce moment. Le moment où nous voyons l’une des populations les plus vulnérables de la planète, dont 77% sont déjà des réfugiés, être déplacée alors que l’une des plus grandes puissances militaires du monde s’engage sur la voie d’une guerre génocidaire.

De nombreux habitants de Gaza jurent de rester, affirmant qu’ils refusent d’être déplacés une fois de plus. De nombreux Palestiniens affirment qu’il s’agit d’une guerre psychologique, semblable aux émissions de radio sionistes d’il y a 75 ans, qui ont semé la peur parmi la population et poussé de nombreuses personnes à fuir leurs maisons par crainte des atrocités sionistes qui les attendraient si elles restaient.

Mais les images affluent déjà, alors que les habitants de Gaza commencent à fuir leurs maisons par peur de ce qui les attend.

Des hommes, des femmes et des enfants marchant dans les décombres de leur terre détruite, s’accrochant aux sacs et aux affaires qu’ils peuvent transporter. Une marche vers le sud, sans savoir si demain, ce [nouveau] sud sera le dernier.

Une marche vers la mort.Les Palestiniens disent depuis 75 ans que la Nakba de 1948 n’a jamais pris fin. Elle se poursuit depuis 75 ans, chaque jour. Dans les camps de réfugiés surpeuplés de Gaza, dans les ruelles de Jérusalem, sur les collines de Haïfa et dans les recoins de Jénine.

Mais aujourd’hui, c’est différent. Alors que des millions de Palestiniens en Cisjordanie, à Jérusalem, en 1948 et dans toute la diaspora regardent leurs compatriotes de Gaza se faire expulser en masse tandis qu’Israël détruit leurs maisons et massacre ceux qui restent, les seuls mots que les gens peuvent prononcer sont « ça recommence ».

Une deuxième Nakba.

Yumna Patel
Mondoweiss,
Traduit par : AFPS
https://www.france-palestine.org/Israel-se-prepare-a-commettre-un-genocide

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Israël orchestre le nettoyage ethnique de Gaza
sous les yeux du monde entier

Au matin du 7ème jour des bombardements d’Israël sur Gaza le bilan humain est catastrophique : près de 1800 morts palestiniennes, dont plus de 447 enfants ont été décomptées selon le dernier bilan des autorités locales publié aujourd’hui; un nombre de déplacé.e.s ayant maintenant atteint les 423 000, dont plus de 270 000 ont du trouver refuge dans des bâtiments de l’UNRWA, où un accès à de la nourriture, de l’eau, des soins et du soutien a pu leur être garanti, indique le dernier communiqué en date de l’UNRWA.

Alors que Gaza est toujours soumise au blocus total israélien privant les Gazaoui.e.s d’eau, d’électricité, de nourriture et pétrole, ce vendredi matin à l’aube, Israël a ordonné via un communiqué l’évacuation de tous.tes les civil.e.s gazaoui.e.s – soit plus de 1,1 million de personnes, soit la moitié de la population de la bande de Gaza – vers le sud du territoire, dans les prochaines 24 heures « pour leur propre sécurité et protection ». Le communiqué ordonne aux gazaoui.e.s de quitter leurs domiciles pour se rendre au sud du cours d’eau de Wadi Gaza, et leur indique qu’ils.elles « ne seront autorisé.e.s à retourner dans la ville de Gaza que lorsqu’une autre annonce le permettant sera faite. » 

Un déplacement de masse d’une telle ampleur en 24 heures est inimaginable et ne laisse aucun doute sur les catastrophes humaines supplémentaires qu’il engendrera, c’est une sentence de mort que les forces israéliennes viennent d’envoyer par ce communiqué à la toute la population de Gaza. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des représentant.e.s des Nations Unies ont demandé à Israël d’annuler son ordre d’évacuation, estimant que le fait de forcer des patient.e.s vulnérables à évacuer les hôpitaux de Gaza équivalait à une « condamnation à mort »

Alors qu’Israël annonce son plan de vider Gaza des Gazaoui.e.s et de finalement orchestrer le nettoyage ethnique de la bande, le reste du monde regarde en silence.

Après la terreur provoquée par l’annonce, des habitant.e.s de Gaza ont commencé à partir, à quitter leurs domiciles en direction du sud, pour une durée indéterminée et sans savoir vraiment où aller. D’autres refusent de céder et de partir sous la pression israélienne, une nouvelle fois. 

Dans le silence assourdissant de nos représentant.e.s quand aux massacres de civil.e.s à Gaza depuis samedi dernier, des organisations tentent de faire entendre la détresse gazaouie à travers des appels à la solidarité internationale et à des cessez-le-feu. Al-Haq lance un appel urgent aux procédures spéciales de l’ONU et à la Commission d’Enquête sur la guerre totale menée par Israël contre la population civile de Gaza, urgeant les personnes décisionnaires à organiser une session d’urgence afin d’imposer un cessez-le-feu et d’assurer la protection des civils et contraindre Israël, la puissance occupante, à autoriser l’aide humanitaire d’urgence.

La FIDHMédecins Sans Frontières et l’UNRWA – entre autres – appellent également à la protection accrue des civil.e.s gazaoui.e.s et à la désescalade de la violence dans le bande de Gaza.

Nous appelons tous les gouvernements européens à demander une session d’urgence de l’ONU pour exiger l’arrêt complet du massacre à venir à Gaza et pour s’assurer que les conventions des Nations Unies soient pleinement appliquées, afin d’empêcher l’orchestration de davantage de crimes de guerres et protéger les civil.e.s gazaoui.e.s de la violence israélienne.

Agence Média Palestine, le 13 octobre 2023
https://agencemediapalestine.fr/blog/2023/10/13/israel-orchestre-le-nettoyage-ethnique-de-gaza-sous-les-yeux-du-monde-entier/

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Massacres, l’urgence d’une paix juste et durable
entre israélien·nes et palestinien·nes

Solidaires condamne avec force et la plus grande détermination les crimes de guerre du Hamas en Israël contre des civil·es désarmé·es, y compris des enfants, que rien ne peut justifier.

Chaque jour des nouvelles terribles nous parviennent d’Israël et de Palestine accompagnées de récits d’horreur. Solidaires exprime ses condoléances et tout son soutien aux familles des victimes et leurs proches.

Quelles que soient les horreurs commises, elles ne peuvent être réparées par de nouvelles horreurs. Le blocus de la bande de Gaza, la privation de ses deux millions d’habitant·es des ressources vitales (notamment la nourriture et l’eau) et les bombardements ciblant civil·es, hôpitaux, écoles, centrales électriques ou immeubles de presse sont inacceptables et constituent également des crimes de guerre alors que de très nombreuses victimes sont déjà à déplorer. 

Personne ne peut croire que noyer Gaza sous les bombes constitue une issue possible. Il faut des négociations de paix et, comme les militant·es du monde entier le réitèrent inlassablement, l’application du droit international bafoué depuis de trop nombreuses années : libération des territoires occupés, retour des réfugié·es, pleine égalité pour toutes et tous. Seule la voie de la justice permettra la paix.

L’Union syndicale Solidaires condamne les propos et les agressions racistes et discriminatoires contre les personnes juives et musulmanes ou assimilées comme telles.

L’Union syndicale Solidaires condamne les atteintes à la liberté de manifester et d’expression de collectifs, d’associations et d’organisations qui, comme Solidaires, dénoncent les effets de la colonisation, de l’occupation et de l’apartheid que subit le peuple palestinien.

L’Union syndicale Solidaires joint sa voix à celles et ceux qui appellent à un cessez-le-feu immédiat, à la libération des otages et à l’application du droit international, condition indispensable pour qu’une paix juste et durable soit possible.  

Paris, le 12 octobre 2023

https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/internationales/pour-mettre-fin-aux-massacres-lurgence-dune-paix-juste-et-durable-entre-israeliennes-et-palestiniennes/

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Note sur le terrorisme et les droits des êtres humains

Certaines personnes ont récemment été déconcertées d’entendre B’Tselem parler du Hamas comme d’un « groupe palestinien armé », et non d’une « organisation terroriste ». Pourquoi B’Tselem ne dit-il pas que le Hamas est une organisation terroriste ? B’Tselem ne rejette-t-elle pas le mode d’action adopté par le Hamas, qui consiste à cibler délibérément des civils ?

Avant toute chose, rappelons la position de B’Tselem sur ce point : Toute action du Hamas visant délibérément des civils est incontestablement illégale et moralement inacceptable. B’Tselem rejette sans équivoque de telles actions. Nous l’avons dit clairement à de nombreuses occasions, notamment en condamnant les tirs de roquettes sur Israël et les attaques contre des civils israéliens. C’est la position de principe que nous avons défendue par le passé et que nous continuerons bien entendu à défendre à l’avenir. Le ciblage délibéré de civils est totalement et absolument injustifiable.

Afin d’éviter de longues discussions sur le terme chargé et controversé de « terrorisme », B’Tselem s’efforce d’utiliser une formulation objective. Toute interprétation d’un tel langage neutre comme étant le reflet d’une position neutre à l’égard des atteintes aux civils ne pourrait être plus éloignée de la vérité. Plutôt que d’entrer dans un conflit sur la définition des différentes entités, nous nous concentrons sur l’expression d’une condamnation forte et claire des actions qui portent atteinte aux civils, qu’elles soient menées par un État, une armée, un groupe armé ou un individu. Cette position morale et juridique permet l’examen factuel des actions menées par différents organismes ainsi que la critique claire et nette de ces actions.

24 août 2014
https://www.btselem.org/on_human_rights_and_terror
Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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Conflit israélo-palestinien : ce que dit le droit
https://theconversation.com/conflit-israelo-palestinien-ce-que-dit-le-droit-215358
Kevin Vacher :
Notre morale, celle du Hamas et de l’Etat d’Israël
https://blogs.mediapart.fr/kevin-vacher/blog/131023/notre-morale-celle-du-hamas-et-de-l-etat-d-israel
Judith Butler : Condamner la violence
« Je condamne les violences commises par le Hamas, je les condamne sans la moindre réserve. Le Hamas a commis un massacre terrifiant et révoltant », écrit Judith Butler avant d’ajouter qu’« il serait étrange de s’opposer à quelque chose sans comprendre de quoi il s’agit, ou sans la décrire de façon précise. Il serait plus étrange encore de croire que toute condamnation nécessite un refus de comprendre, de peur que cette compréhension ne serve qu’à relativiser les choses et diminuer notre capacité de jugement ».
Https://aoc.media/opinion/2023/10/12/condamner-la-violence/
Janet Anderson :
L’espoir altéré de l’enquête de la CPI sur la Palestine
https://www.justiceinfo.net/fr/123140-espoir-altere-enquete-cpi-palestine.html
Orly Noy, figure israélienne des droits humains, fustige le crime et sa vengeance
https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article68216
Mona Chollet : Sortir de l’enfer. Quelques mots sur la guerre au Proche-Orient
https://www.la-meridienne.info/spip.php?article22

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Gaza : l’échec de la politique israélienne d’enfermement du peuple palestinien
« L’offensive palestinienne ne peut être comprise que dans le contexte de l’apartheid israélien »
LaborSolidarity : Un tournant ?
Ça suffit le concert des nations pro-israélien ! Résister à un occupant est légitime !
Yorgos Mitralias : 
Massacres et impasses moyen-orientale. Au-delà du sionisme et du djihadisme !
Pour une paix juste et durable, Solidaires défend le respect du droit international pour la Palestine
Haggai Matar : L’attaque choc de Gaza a terrifié les Israélien·es. Il convient également d’en dévoiler le contexte
Mohammed R. Mhawish : Gaza fait voler en éclats le « calme » de façade
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/09/gaza-lechec-de-la-politique-israelienne-denfermement-du-peuple-palestinien-et-autres-textes/
Déclaration de Jewish Voice for Peace (7/10/2023)
Déclaration de Resuser Solidarity Network
BDS France La complicité occidentale dans la violence brutale de l’apartheid israélien renforce la résistance palestinienne et la solidarité internationale
Seraj Assi : La violence en Palestine et en Israël est le fruit tragique d’une oppression brutale
Palestine/Israël : Priorité à un cessez le feu, à la protection des populations civiles et au respect du droit international
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/10/declaration-de-jewish-voice-for-peace-7-10-2023-et-autres-textes/
Amira Hass : Le cycle de la vengeance à nouveau en vue
Halte au feu et aux massacres ! Pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens
Communiqué de la MDH relatif à la situation en Israël et Palestine
Fabrizio Burattini : 
Palestine et Israël vers une perspective dévastatrice
Voix juives indépendantes du Canada appelle à un cessez-le-feu et à un changement systémique en Palestine occupée
UPJB : 
Crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Israël/Palestine : Halte aux « deux poids deux mesures »!
Israël-Palestine : Pas de justice pas de paix, une seule solution : la fin de l’occupation
Meron Rapoport :La fin de la doctrine Netanyahou
Ofer Kassif, membre de la Knesset : 
Rien ne justifie les crimes et les massacres commis dans le sud d’Israël !
Gideon Levy : Israël ne peut pas emprisonner deux millions de Gazaouis sans payer un prix cruel (plus commentaire de Yehudit Har’el)
Haim Katzman – Vivian Silver
Jake Johnson : 
Un groupe israélien de défense des droits des êtres humains dénonce la « politique criminelle de vengeance » de Netanyahou
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/11/retour-au-cycle-de-la-vengeance-et-autres-textes/
Abandonner le principe moral fondamental selon lequel tous les êtres humains ont été créés égaux (« b’tselem elohim »), c’est perdre son humanité
Israël-Gaza : la priorité doit être à la protection de tous les civils
Samedi, des centaines de militants palestiniens sont entrés en Israël depuis la bande de Gaza, tuant des centaines de civils, de soldats et de policiers, incendiant des maisons et enlevant plus de 100 personnes. L’ampleur de ces crimes horribles est en train d’être révélée.
Le Hamas doit libérer immédiatement toustes les prisonnier·es ; le gouvernement israélien doit proposer un accord pour leur libération
La nouvelle guerre au Moyen-Orient entre le Hamas et Israël est un désastre pour tous les habitants de la région, Israéliens et Palestiniens, et peut-être bien plus encore.
Les Palestinien.ne.s « vivent une oppression incroyable, … il fallait que ça explose », explique l’historien Rashid Khalidi sur Democracy Now
Orly Noy : 
Notre humanité est mise à l’épreuve
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/12/abandonner-le-principe-moral-fondamental-selon-lequel-tous-les-etres-humains-ont-ete-crees-egaux-btselem-elohim-cest-perdre-son-humanite-et-autres-textes/
FIDH : Israël/Palestine : la Fédération internationale pour les droits humains condamne l’escalade de violence et les doubles standards
AFPS : Stop à la guerre contre le peuple palestinien ! Levée du blocus de Gaza !
MRAP : Israël – Palestine Halte au feu – Négociation – Droit international
Pour mettre fin à l’engrenage de la violence, une seule solution : la fin de la colonisation
Noor Or : 
La nausée
Yuval Abraham : La pluie de missiles sur Gaza ne sera jamais une solution
Orly Noy : Le gouvernement israélien n’a rien d’autre à offrir que la vengeance
Amir Rotem : L’opération « Mille yeux pour un œil » est en cours à Gaza
Amjad Iraqi : Une barrière psychologique vient d’être brisée en Israël-Palestine
UJFP : La source de la violence est le colonialisme
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/13/israel-palestine-la-federation-internationale-pour-les-droits-humains-condamne-lescalade-de-violence-et-les-doubles-standards-et-autres-textes/#more-75275

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

2 réflexions sur « Pétition : Halte au massacre à Gaza ! (et autres textes) »

  1. Gaza : halte au massacre ! La France devrait agir pour le respect du droit
    Actualisation des données (14h)
    – Nombre de mort-es à Gaza : 2215 personnes, dont 714 enfants
    – Nombre de Blessé-es à Gaza : 8000 personnes
    – Nombre de mort-es en Cisjordanie et à Jérusalem Est : 54 personnes
    Le monde s’est réveillé le vendredi 13 octobre avec le plan monstrueux des autorités israéliennes : un déplacement massif de toute la population du nord de la Bande de Gaza, y compris la ville de Gaza, vers le sud de ce minuscule territoire.
    Outre le fait qu’il est impossible de déplacer un million de personnes en 24 heures et que celles-ci ne trouveront aucune infrastructure pour les accueillir, il faut comprendre ce que cela veut dire : une intervention terrestre qui menace de raser tout ce territoire dont la grande ville de Gaza, avec les habitations, les bureaux, les écoles, les universités, les centres culturels, les représentations internationales dont celles de l’ONU…
    Faut-il rappeler aussi que depuis le 7 octobre la Bande de Gaza est soumise à un déluge de bombes, que des quartiers entiers sont rasés, que des familles sont décimées ? On compte déjà 1900 morts et 7700 blessés dont 614 enfants. Israël a décidé de couper tout accès à la nourriture, à l’eau, à l’énergie de la Bande de Gaza. C’est une catastrophe humaine sans précédent qui menace les hommes, les femmes et les enfants de Gaza.
    En Cisjordanie dont Jérusalem-Est, la situation est également très grave : les attaques de l’armée et des colons contre la population palestinienne ont fait 51 morts et 950 blessés depuis le 7 octobre.
    Les plus grandes organisations palestiniennes des droits de l’Homme, dans un communiqué commun, appellent tous les Etats tiers à « protéger le peuple palestinien contre le génocide ». Ce n’est pas un mot qu’elles utilisent sans l’avoir mûrement pesé. Ce qui se prépare, c’est l’effacement d’un peuple, de ses moyens d’existence et de son cadre de vie.Des centaines de civils israéliens ont subi des crimes de guerre que notre organisation a dénoncés. Mais ce que l’Etat d’Israël est en train de commettre, c’est un crime de guerre et un crime contre l’humanité d’une ampleur sans commune mesure contre le peuple palestinien.
    Dans cette situation, la France continue de soutenir l’offensive militaire israélienne, avec des demandes de pure forme d’épargner les civils. Elle ne dénonce pas le siège total et catastrophique imposé à la population de Gaza, elle ne met pas en question le plan monstrueux de déplacement de la population et de destruction préparé par Israël, elle ne demande pas l’arrêt des bombardements qui détruisent des quartiers entiers et tuent massivement les civils.
    Dans une démarche totalement inédite, le ministre de l’Intérieur entend museler le soutien au peuple palestinien en interdisant les rassemblements partout en France comme à Paris, Lille, Nantes, Grenoble, Lyon, Saint-Etienne, Strasbourg. Dans cette dernière ville elle a arrêté et mis en garde à vue des militant-es qui manifestaient pacifiquement. L’AFPS tient à exprimer toute sa solidarité avec les personnes appréhendées, elle exige leur libération immédiate et la levée de toute poursuite à leur égard. En réprimant toute expression de solidarité avec le peuple palestinien, les autorités françaises sont en train de créer de graves frustrations et de la division au sein de la société française, en contradiction totale avec l’appel à l’unité du président de la République.
    Le président de la République se rend-il compte qu’en soutenant l’offensive israélienne il est en train de se rendre complice de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ? Se rend-il compte des dégâts irrémédiables qu’il est en train d’infliger à la réputation internationale de la France et aux valeurs qu’elle est censée porter ?
    L’AFPS demande solennellement aux autorités françaises de s’exprimer et d’agir pour un cessez-le-feu immédiat, l’arrêt de l’offensive israélienne contre la Bande de Gaza, la protection de la population palestinienne à Gaza et en Cisjordanie dont Jérusalem Est, et la reprise d’un processus politique. Il est temps, il est grand temps, que la France retrouve sa place au service du droit et au service de la paix.
    Le Bureau national de l’AFPS, le 14 octobre à 12h00
    Signez et faites signer la pétition « Halte au massacre à Gaza »
    https://www.change.org/p/halte-au-massacre-à-gaza

    https://www.france-palestine.org/Gaza-halte-au-massacre-la-France-devrait-agir-pour-le-respect-du-droit

  2. DÉCLARATION SUR LA CENSURE QUI FRAPPE “AND HERE I AM » (ET ICI JE SUIS)
    LE FREEDOM THEATRE, 12 OCTOBRE 2023
    Nous avons appris avec consternation que le maire de Choisy-le-Roi avait décidé d’annuler notre représentation de « And Here I Am » au Théâtre-Cinéma de Choisy-le-Roi le 11 octobre.

    Après que l’armée israélienne a bouclé la Cisjordanie et fermé les frontières, il a fallu à notre équipe artistique quatre jours pour arriver en France. Les membres de l’équipe ont franchi des checkpoints militaires, subi des humiliations et des interrogatoires sous la menace d’une arme à feu, et un membre de l’équipe a été détenu et menacé d’arrestation par l’armée. Il n’est pas excessif de dire qu’ils ont risqué leur vie et leur sécurité pour que la représentation ait lieu.

    Nous nous posons la question : est-il même juste de faire une déclaration publique sur l’annulation de la pièce alors que les Palestiniens subissent des situations bien pires. Alors que des familles entières sont massacrées à Gaza, alors que des quartiers sont complètement rasés. Alors qu’on voit sur une succession de vidéos des enfants palestiniens assassinés, ou d’autres, presque morts, extraits des décombres en ayant perdu leurs membres. Nous nous posons la question : devrions-nous même nous rendre en France alors qu’il est urgent que nous soyons chez nous, au camp de réfugiés de Jénine, à protéger et à préparer nos enfants en vue de la prochaine invasion.

    Mais la façon dont les voix palestiniennes sont réduites au silence est intrinsèquement liée à la facilité avec laquelle Israël continue à enfreindre le droit international et à pratiquer depuis 75 ans avec brutalité son occupation militaire, ses invasions, son apartheid. L’effacement de notre histoire est la raison pour laquelle les gouvernements du monde peuvent inciter à notre mise à mort comme si c’était un sport. Les gros titres à la une qui propagent la désinformation contribuent à justifier les attaques d’Israël, alors que les journalistes eux- mêmes précisent que leurs affirmations ne sont pas vérifiées, enfreignant ainsi le code élémentaire du journalisme. Depuis les présidents jusqu’aux présentateurs de la télévision ou aux stars de cinéma, nos vies sont réputées n’avoir aucune valeur et notre contexte est éliminé alors que leur racisme et leur islamophobie ont le champ libre. Une pièce de théâtre est une petite possibilité de raconter notre histoire et son annulation constitue le choix de participer à la violence que nous subissons.

    Le maire de Choisy-le-Roi a déclaré que la décision a été prise par « respect pour toutes les victimes ». C’est tout simplement de l’hypocrisie quand Paris illumine la Tour Eiffel en blanc et bleu, quand la Commission Européenne projette le drapeau national d’Israël sur son siège, quand un ministre français propose de dissoudre les organisations qui soutiennent la Palestine.

    Nous, Palestiniens, sommes dénigrés, réduits au silence, condamnés, emprisonnés et assassinés dès que nous agissons pour arrêter le nettoyage ethnique. La censure et les attaques contre notre équipe, dont beaucoup viennent du camp, sont au fond de notre histoire. Notre bâtiment est constamment attaqué violemment et la troupe prise comme bouclier humain, le personnel et les étudiants emprisonnés, le président de notre conseil d’administration emprisonné depuis plus d’un an sans inculpation ni procès et notre directrice artistique adjointe britannique, interdite d’entrer en Palestine. Nous sommes des artistes, rien de plus, mais le simple acte de conter des histoires palestiniennes suffit pour être confrontés à cette brutale censure qui se poursuit quand nous sommes en tournée internationale.

    Nous continuerons seulement comme nous savons le faire, en disant notre histoire. Nous tenons à remercier les producteurs, les artistes, les ami.e.s et allié.es qui continuent en France à lutter pour que notre voix soit entendue pendant cette tournée. Malgré l’impact personnel et financier que leur soutien envers nous leur impose, leur solidarité et leur détermination nous emplissent d’espoir et de force.

    Nous invitons le public à la prochaine étape de la tournée à Bordeaux les 13 et 14 octobre

    https://fab.festivalbordeaux.com/spectacle/and-here-i-am/
    Et à Lyon les 18 et 19 And here I am – TNG

    LE FREEDOM THEATRE, CAMP DE RÉFUGIÉS DE JÉNINE, PALESTINE
    Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine (ATL Jénine), MVAC18, boîte 84,15 passage Ramey, 75018 Paris
    https://fr-fr.facebook.com/ATLJenine/

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