Iran : les exécutions capitales s’intensifient

Les nouvelles qui nous parviennent d’Iran sont très inquiétantes. Face a la montée de la colère sociale et populaire liée à la crise économique, le régime dictatorial accentue la répression en profitant du détournement de l’opinion publique mondiale vers de l’actuelle guerre à Gaza.

On note une nette augmentation du nombre d’arrestations d’activistes ouvrier.e.s sous des prétextes fallacieux : les autorités iraniennes ciblent de plus en plus des travailleur/euse.s et retraité.e.s accusé.es d’avoir organisé des manifestations pacifiques contre la cherté de la vie et les arriérés de salaires.

La liste des arrestations et emprisonnements ne cesse de s’allonger. Parmi les plus récentes on peut mentionner : Reyhaneh ANSARINEZHAD (une militante ouvrière) ; Osman ESMAILI, Esmail GUERAMI et Kamran SAKHTEMANGAR (des ouvriers retraités et anciens détenus) ; Reza Aghdasi AGHDASI (travailleur licencié, invalide, malade et sourd).

La répression frappe également nombre de personnes soutenant les salarié.es, exprimant des opinions ou convictions opposées à celles du régime, des avocat.es, des défenseurs/euses des droits des femmes et des droits humains, etc. 

Les femmes sont les premières victimes de ce régime autoritaire et patriarcal où le contrôle de leurs corps constitue l’un des piliers de ce régime. Après 28 jours de coma, l’étudiante Armita GAVARAND s’est éteinte samedi 28 octobre. Agée de 16 ans et originaire d’une région kurde, l’adolescente avait subi une violente altercation avec la police des mœurs du métro de Téhéran parce qu’elle ne portait pas de foulard.

Le pouvoir multiplie les exécutions, notamment publiques, pour tenter de terroriser la population : depuis le 7 octobre, le régime a exécuté plus de 120 personnes dont des dizaines d’opposant-es politiques et de militant.es des mouvements sociaux. 

Parmi ces victimes figure le prisonnier politique kurde Qassem ABASTEH, exécuté après 14 ans d’emprisonnement. Il avait été arrêté en 2008 pour « propagande contre le régime ». Citons également Milade ZOHRE-VAND un jeune ayant participé à des manifestations dans le cadre du mouvement « Femme, Vie, Liberté ».

La solidarité internationale est essentielle. Nous appelons toutes les organisations et personnes défendant les droits humains et ceux des travailleurs/euses à protester auprès des autorités iraniennes.

Les organisations syndicales françaises réaffirment leur solidarité avec les victimes de la répression. Elles condamnent avec force cette politique insupportable. Elles demandent :
* L’abolition de la peine de mort,
* L’annulation de toutes les condamnations injustes et contraires aux libertés et droits fondamentaux ;
* La libération immédiate et sans condition de l’ensemble des militant·e·s emprisonné·e·s en raison de leurs opinions ou de leurs activités syndicales et associatives, ainsi que des citoyenn-es étranger.es dont Cécile KOHLER et Jacques PARIS ; nous demandons également l’arrêt des poursuites dont ils/elles font l’objet ;
* Le respect par le régime iranien des Conventions internationales et notamment celles de l’Organisation internationale du travail (OIT), dont celles concernant la liberté d’association, de manifestation, de grève et de négociation collective.

Confédération française démocratique du travail (CFDT)
Confédération générale du travail (CGT) 
Fédération syndicale unitaire (FSU) 
Union syndicale Solidaires 
Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) 

Paris, le 04/12/2023
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article68866

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Exigeons la libération immédiate de Reyhaneh Ansarinezhad !

Le 6 novembre, la militante des droits des salarié.es Reyhaneh Ansarinezhad a été transférée à la prison d’Evin pour y purger sa scandaleuse peine de quatre ans. 

Reyhaneh Ansarinezhad a été arrêtée à son domicile par les services de renseignements le 12 mai 2022 et, après 78 jours de détention et d’interrogatoire, avait été libérée contre une caution de 1,5 milliard de Toman (30 000 dollars américains). 

Elle a été condamnée à 4 ans de prison par la section 15 du tribunal révolutionnaire, et à deux ans d’interdiction d’activités dans le cyberespace, ainsi qu’à une interdiction de voyager.

Comme nous l’avons déjà souligné cette peine de quatre ans d’emprisonnement a été infligée pour des crimes non commis, basés sur des scénarios faux et irréalistes.

La Cour d’appel a confirmé le verdict initial, en ne prenant en compte aucune des dispositions relatives au cas de Reyhaneh Ansarinezhad.

Le Syndicat des travailleurs/euses de la compagnie de bus de Téhéran et sa banlieue condamne fermement l’emprisonnement de Reyhaneh Ansarinezhad et appelle à l’annulation complète de cette sentence cruelle, ainsi qu’à la libération inconditionnelle de tous les travailleurs/euses, enseignant.es et militant.es de la société civile.

Libération des travailleur/euses emprisonné.es !
Libération des prisonnier.es politiques !
Pour le triomphe de la justice en Iran et dans le monde entier !

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Publié par Alternative Workers News Iran, réseau international auquel participe SSTI
http://www.iran-echo.com/echo_pdf/AWNI_No_189.pdf
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article68864

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En complément possible
Iran entretien avec Frieda Afary [en deux parties]
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/17/iran-entretien-avec-frieda-afary-en-deux-parties/
De cette autrice :
Les syndicats iraniens dans les mobilisations
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/02/15/les-syndicats-iraniens-dans-les-mobilisations/
L’Iran manifeste contre le hijab obligatoire et la violence d’État
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/09/26/liran-manifeste-contre-le-hijab-obligatoire-et-la-violence-detat/
Avec Kevin Anderson : Femme, vie, liberté : les origines du soulèvement en Iran
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/12/femme-vie-liberte-les-origines-du-soulevement-en-iran/

et aussi
Narges Mohammadi : un prix Nobel de la paix aussi contre l’extrême-droite
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/13/narges-mohammadi-un-prix-nobel-de-la-paix-aussi-contre-lextreme-droite/
Iran : A propos du dernier livre de Chowra Makaremi : « Femme ! Vie ! Liberté ! Échos d’un soulèvement révolutionnaire en Iran »
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/10/iran-a-propos-du-dernier-livre-de-chowra-makaremi-femme-vie-liberte-echos-dun-soulevement-revolutionnaire-en-iran-la-decouvert/
Iran : Un an après l’assassinat de Jina Mahsa Amini, la lutte continue !
Le combat des Iranien·nes est celui des féministes et des corps en lutte du monde entier
Iran : le (long) silence des organisations étudiantes françaises (2)
Ces Iraniennes qui bravent les interdits
Iran : la question n’est pas le voile en soi
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/17/iran-un-an-apres-lassassinat-de-jina-mahsa-amini-la-lutte-continue/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

2 réflexions sur « Iran : les exécutions capitales s’intensifient »

  1. IRAN. Une femme victime de mariage forcé et de violence va être exécutée demain

    Samira Sabzian va être exécutée demain en vertu de la loi du talion (Qisas) pour le meurtre de son mari. Emprisonnée depuis 10 ans, Samira avait été victime de mariage d’enfant et de violences domestiques. L’Iran a exécuté au moins 16 femmes en 2022 et au moins 17 autres en 2023.

    Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, Samira Sabzian, transférée à l’isolement dans la prison de Gharchak à Varamin (province de Téhéran), sera exécutée le mercredi 13 décembre 2023. Samira avait 15 ans lorsqu’elle s’est mariée et a eu deux enfants, au moment de son arrestation le plus âgé de ses enfants avait 7 ans et le plus jeune 6 mois il y a près de 10 ans. Pour obtenir le pardon de la famille de son mari, Samira s’était abstenue de voir ses enfants pendant les dix années qu’elle avait passées dans le couloir de la mort. Sa dernière visite était également la première fois qu’il voyait ses enfants, aujourd’hui âgés de 17 et 10 ans.

    Selon le Code pénal islamique, les personnes accusées de « meurtre intentionnel » sont condamnées à la Qissas quelles que soient leurs intentions ou les circonstances, en raison de l’absence de classification des crimes dans la loi. Une fois l’accusé reconnu coupable, les membres de la famille de la victime, en tant que plaignants, doivent choisir entre la mort comme punition, le « dieh » (argent du sang) ou le pardon. Dans le cas de Samira, les grands-parents de ses enfants sont les plaignants et ont choisi son exécution.

    https://kurdistan-au-feminin.fr/2023/12/12/iran-une-femme-victime-de-mariage-force-et-de-violence-va-etre-executee-demain/

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