Nous ne serons pas complices de la violation du droit international par Israël (et autres textes)

  • « Nous ne serons pas complices de la violation du droit international par Israël »
  • Violation Systématique des Droits de l’Homme : Les conditions d’incarcération des Palestiniens en Israël depuis le 7 octobre
  • JVP : Plus jamais ça, c’est maintenant
  • Addameer : Cibler les prisonniers libérés dans le cadre d’accords d’échange : Une approche constante de l’occupation pour se venger des prisonniers libérés
  • UNICEF : Gaza : dix conditions pour éviter une catastrophe plus grave encore
  • « Les gens disent que je suis naïve et antisémite – que je suis une traître » : Une adolescente israélienne emprisonnée pour avoir refusé la conscription
  • Patrick Wintour : Des personnalités politiques de 12 pays s’unissent pour demander l’interdiction des armes à destination d’Israël
  • LDH : Stop au massacre et à la famine à Gaza : ne laissons pas le pouvoir israélien affamer tout un peuple !
  • Jewish Voice of Peace : On ne peut pas combattre la haine par la haine
  • James Bamford : Finalement, l’extrême droite israélienne obtient la guerre dont elle a toujours voulu
  • ONU. Sexual Violence in Conflict : Rapport de mission.Visite officielle du Bureau du SRSG-SVC en Israël et en Cisjordanie occupée. 29 janvier – 14 février 2024
  • Liens avec autres textes

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« Nous ne serons pas complices
de la violation du droit international par Israël »

Plus de 200 législateurs de 13 pays s’unissent pour s’opposer aux exportations d’armes provenant de leur pays à destination d’Israël.

Nous, les parlementaires signataires de cette lettre, déclarons notre engagement à mettre fin aux ventes d’armes de nos nations à l’État d’Israël.

Nos bombes et nos balles ne doivent pas être utilisées pour tuer, mutiler et déposséder les Palestiniens. Mais c’est le cas : nous savons que des armes mortelles et leurs pièces détachées, fabriquées ou expédiées par nos pays, contribuent actuellement à l’assaut israélien contre la Palestine, qui a fait plus de 30 000 morts à Gaza et en Cisjordanie.

Nous ne pouvons pas attendre. À la suite de l’arrêt provisoire rendu par la Cour internationale de justice (CIJ) dans l’affaire de la Convention sur le génocide contre l’État d’Israël, l’embargo sur les armes n’est plus une nécessité morale, mais une obligation légale.

Nous ne nous rendrons pas complices des graves violations du droit international commises par Israël. La CIJ a ordonné à Israël de ne pas tuer, blesser ou « [infliger] délibérément aux [Palestiniens] des conditions d’existence visant… leur destruction physique ». Israël a refusé. Au lieu de cela, ils poursuivent l’assaut prévu sur Rafah qui, selon le secrétaire général des Nations unies, « augmentera de façon exponentielle ce qui est déjà un cauchemar humanitaire ».

Aujourd’hui, nous prenons position. Nous allons prendre des mesures immédiates et coordonnées dans nos assemblées législatives respectives pour empêcher nos pays d’armer Israël.

Voir signature sur le site de Médiapart ou de l’Aurdip
https://blogs.mediapart.fr/internationale-progressiste/blog/010324/nous-ne-serons-pas-complices-de-la-violation-du-droit-international-par-israel
https://aurdip.org/nous-ne-serons-pas-complices-de-la-violation-du-droit-international-par-israel/

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Violation Systématique des Droits de l’Homme : Les conditions d’incarcération des Palestiniens en Israël depuis le 7 octobre

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Le dernier rapport de Médecins pour les Droits de l’Homme mène une enquête approfondie sur les conditions d’incarcération des Palestiniens depuis la mise en place des mesures de « confinement » depuis le début de la guerre. Il explore à fond les restrictions et les violations systématiques des droits des Palestiniens en détention israélienne.

Depuis le 7 octobre, tout semblant de retenue a été écarté concernant le traitement des Palestiniens dans les centres israéliens d’incarcération et de détention. Disparitions forcées, torture et graves violations des droits de l’Homme, particulièrement en ce qui concerne la santé, sont maintenant inhérentes aux pratiques et à la politique des organismes israéliens de sécurité responsables des Palestiniens en détention. Ces actions ont bénéficié d’un soutien et ont parfois été explicitement commandées par les milieux politiques. En même temps, le système judiciaire a autorisé ces déviations flagrantes des normes professionnelles et éthiques à persister sans intervention.

Le dernier rapport de MDH, intitulé « Violation Systématique des Droits de l’Homme : Les Conditions d’Incarcération des Palestiniens en Israël Depuis le   Octobre », mène une enquête approfondie sur les conditions d’incarcération des Palestiniens depuis la mise en place des mesures de « confinement » depuis le début de la guerre. Il explore à fond les restrictions et les violations systématiques des droits des Palestiniens en détention israélienne.

Par ailleurs, nous appelons à la libération de tous les Palestiniens détenus sans justification juridique depuis le début de la guerre et l’arrêt complet de toutes les formes de torture et de mauvais traitements. En outre, il faut autoriser la Croix Rouge et autres organisations des droits de l’homme à pouvoir accéder aux visites des Palestiniens en prison et il faudrait pouvoir mener une enquête exhaustive et impartiale sur la mort des Palestiniens en détention.

Le nombre de Palestiniens détenus par le Service Carcéral israélien (SCI) a bondi d’environ 5 500 avant la guerre à approximativement 9 000 en janvier 2024, dont des dizaines de mineurs et de femmes. Près d’un tiers de ceux qui sont en détention le sont sous détention administrative. Et en plus, l’armée a arrêté des centaines de résidents de Gaza tout en ne fournissant aucune information, même quatre mois plus tard, sur leur état de santé, le lieu où ils se trouvent et leurs conditions d’incarcération.

Depuis le 7 octobre et la guerre qui s’en est suivie, et le SCI et l’armée ont mis en place une politique de punitions arbitraires, violant systématiquement les droits des Palestiniens en détention, y compris en leur refusant des soins médicaux appropriés. Cette politique est une extension directe des efforts juridiques d’avant le 7 octobre du ministre de la Sécurité Nationale Itamar Ben Gvir qui visaient à aggraver les conditions d’incarcération des Palestiniens dans les prisons israéliennes. Les cas de décès en détention ces derniers mois soulignent le degré de négligence, de mauvais traitements et de violence. Six Palestiniens sont morts entre octobre et novembre et, malheureusement, deux de plus sont décédés depuis la rédaction de ce rapport.

Les efforts pour pousser les tribunaux israéliens à intervenir et à empêcher le mépris systématique des normes raisonnables d’incarcération ont été vains jusqu’ici. De même, les efforts pour encourager la communauté médicale à sauvegarder le droit à des soins appropriés ont également échoué. Résultat, la politique vindicative israélienne et les mesures punitives officieuses perdurent dans les prisons – sans contrôle ni contestation.

https://www.phr.org.il/en/prisoners-violations-report-2024/
Traduction J. CH. Pour l’Aurdip
https://aurdip.org/violation-systematique-des-droits-de-lhomme-les-conditions-dincarceration-des-palestiniens-en-israel-depuis-le-7-octobre-rapport/

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Plus jamais ça, c’est maintenant

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Le 18 octobre, le Premier ministre israélien Nethanyahu a annoncé que le gouvernement israélien n’autoriserait pas l’entrée de nourriture ou de médicaments à Gaza. Hier, Medical Aid for Palestine a annoncé qu’à Gaza, les enfants mouraient de faim au rythme le plus rapide que le monde ait jamais connu. Ce matin, alors que des centaines de Palestiniens affamés faisaient la queue pour obtenir de l’aide humanitaire, notamment de la farine pour le pain, l’armée israélienne a ouvert le feu, tuant plus de 100 Palestiniens et en blessant plus de 700. Ils ont massacré des personnes qui cherchaient du pain pour leur famille.

L’armée israélienne a tué plus de 30 000 Palestiniens à Gaza, détruit des quartiers entiers, la plupart des hôpitaux et des réseaux d’eau et d’électricité, et déplacé de force plus de 2 millions de Palestiniens. Les Palestiniens de Gaza n’ont nulle part où aller, ils ne peuvent ni s’abriter ni se nourrir. C’est inadmissible. C’est à cela que ressemble un génocide. Ce sont les mêmes outils de famine intentionnelle et de massacre de masse utilisés dans les génocides passés, et que nous, en tant que Juifs, reconnaissons comme ayant été utilisés par l’Allemagne nazie dans l’Holocauste. Beaucoup d’entre nous ont grandi avec les images de personnes émaciées, affamées dans les ghettos et les camps de concentration. Les images qui nous parviennent aujourd’hui de Gaza sont un écho retentissant.

Nous ne détournerons pas le regard et nous ne resterons pas silencieux. Nous connaissons le rôle de notre gouvernement, qui a activement permis au gouvernement israélien de perpétrer le génocide des Palestiniens, en envoyant des milliards de dollars en financement militaire inconditionnel et en armes mortelles, et en bloquant les appels de la communauté internationale en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et permanent.

La seule chose qui dépasse notre horreur, c’est notre détermination. Nous continuerons à nous joindre aux Palestiniens et à toutes les personnes de conscience pour faire valoir nos exigences partout   Cessez le feu maintenant, arrêtez le siège de Gaza et mettez fin à l’apartheid et à l’occupation israéliens. Nous avons l’obligation morale de faire en sorte que le statu quo soit impossible jusqu’à ce que les gens retrouvent leurs droits les plus élémentaires, comme le droit de chercher du pain.

Plus jamais ça, c’est maintenant.

https://www.jewishvoiceforpeace.org/2024/02/29/never-again-is-now/
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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Cibler les prisonniers libérés dans le cadre d’accords d’échange : Une approche constante de l’occupation
pour se venger des prisonniers libérés

Les autorités d’occupation israéliennes ciblent délibérément les prisonniers libérés après chaque accord d’échange de prisonniers avec les partis politiques palestiniens en les ré-arrêtant, au mépris des garanties fournies et convenues avec les parties supervisant les accords d’échange. Souvent, les autorités israéliennes présentent ce qu’elles appellent des « dossiers secrets », sur la base desquels les prisonniers libérés sont poursuivis et condamnés à nouveau à la perpétuité. C’est ce qui s’est produit dans le cas des prisonniers libérés dans le cadre de l’accord « Wafa al-Ahrar » en 2011. Après avoir libéré 1 027 prisonniers palestiniens, hommes et femmes, les autorités d’occupation ont ré-arrêté environ 70 d’entre eux, présentant des dossiers secrets contre 49 prisonniers pour annuler leur libération dans le cadre de la poursuite continue des prisonniers libérés.

Après le déclenchement de l’agression israélienne globale contre les Palestiniens et de la guerre génocidaire après le 7 octobre, un accord a été conclu pour un échange de prisonniers entre les partis politiques palestiniens et l’occupation avant la fin du mois de novembre. Les autorités d’occupation ont libéré 240 prisonniers palestiniens, hommes et femmes, de différentes villes et provinces. Cependant, dans ce cas également, les autorités israéliennes ont violé les termes du dernier accord en ré-arrêtant 8 des prisonniers libérés, dont une femme et sept enfants. Les personnes ré-arrêtées sont Youseff Al-Khatib de Jéricho, Ahmad Al-Khashan de Jénine, Mohammad Tarabi de Naplouse, Sultan Sarhan de Jérusalem, Obadah Hossam de Silwad, Mahran Hamidan du village de Biddu, et Yehya Erhimi de la ville de Ramallah, en plus d’Asil Khader de Ramallah.

Dans le cadre de la poursuite des prisonniers libérés dans le cadre d’accords d’échange, les autorités israéliennes ont également convoqué la prisonnière libérée Fadwa Hamadeh au tribunal de première instance de Haïfa, l’accusant d’avoir commis des violations au cours de ses années d’emprisonnement contre la police de l’administration pénitentiaire. De plus, l’enfant prisonnier libéré, Nufouz Hamad, a été convoqué le 31 janvier 2023 pour assister à un procès au tribunal de Netanya concernant une affaire déposée contre elle par des gardiens de prison au début de sa détention à la prison de Hasharon.

Le ciblage israélien des prisonniers libérés dans le cadre d’accords d’échange ne s’arrête pas à leur réarrestation ; il va même jusqu’à les assassiner, en particulier ceux qui ont été expulsés vers la bande de Gaza au cours des différentes guerres contre Gaza. Depuis le début de la récente agression d’octobre sur Gaza, l’occupation a pris pour cible les maisons des prisonniers libérés et déportés dans la bande de Gaza, ce qui a entraîné la perte de vies humaines, y compris celles de certains membres de leur famille. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un ciblage répété et d’une approche permanente de poursuite et de vengeance à l’encontre des prisonniers, même après leur libération.

Addameer
Traduction : AFPS
https://www.france-palestine.org/Cibler-les-prisonniers-liberes-dans-le-cadre-d-accords-d-echange-Une-approche

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Gaza : dix conditions pour éviter
une catastrophe plus grave encore

Alors que les civils à Gaza sont en situation de péril extrême sous les yeux du monde entier, les principaux responsables du Comité permanent inter-agences appellent, dans une déclaration conjointe, à dix mesures urgentes.

Genève/ New York/ Rome, le 21 février 2024 – Moins de cinq mois après les attaques brutales du 7 octobre et l’escalade qui a suivi, des dizaines de milliers de Palestiniens – principalement des femmes et des enfants – ont été tués et blessés dans la bande de Gaza. Plus des trois quarts de la population ont été forcés de quitter leurs maisons, souvent à plusieurs reprises, et sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, d’eau, d’installations sanitaires et de soins de santé – les besoins fondamentaux pour survivre.

Le système de santé continue de se dégrader progressivement, entraînant des conséquences catastrophiques. Au 19 février, seuls 12 des 36 hôpitaux dotés d’une capacité d’accueil fonctionnaient encore, et ce partiellement. Depuis le 7 octobre, plus de 370 attaques ont été dirigées contre les structures de santé à Gaza.

L’escalade de la violence doit cesser

Les maladies se répandent. La famine est imminente. L’eau arrive au compte-gouttes. Les infrastructures de base ont été détruites. La production alimentaire s’est arrêtée. Les hôpitaux sont devenus des champs de bataille. Un million d’enfants sont confrontés à des traumatismes quotidiens.

Rafah, le dernier refuge de plus d’un million de personnes déplacées, affamées et traumatisées, entassées sur cette petite parcelle de terre, s’est transformée en un nouveau champ de bataille dans ce conflit meurtrier. Une nouvelle escalade de la violence dans cette zone densément peuplée ferait des victimes en masse. Elle pourrait également porter un coup fatal à une réponse humanitaire déjà largement compromise. Il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza.

Une réponse humanitaire entravée

Les travailleurs humanitaires, eux-mêmes déplacés et confrontés aux bombardements, à la mort, aux restrictions de mouvement et à l’effondrement de l’ordre civil, poursuivent leurs efforts pour venir en aide aux populations dans le besoin. Mais face à tant de barrières, y compris les restrictions de sécurité et de mouvement, ils ne peuvent agir pleinement.

Aucune réponse humanitaire ne pourra compenser les mois de privation que les familles de Gaza ont endurés. Cet appel est notre tentative de sauver les opérations humanitaires afin de pouvoir fournir, au minimum, les produits de première nécessité : des médicaments, de l’eau potable, de la nourriture et des abris, alors que les températures chutent.

Pour cela, nous demandons :

  1. un cessez-le-feu immédiat,

  2. la protection des civils et des infrastructures dont ils dépendent,

  3. la libération immédiate des otages,

  4. des points d’entrée sûrs qui nous permettraient d’acheminer l’aide depuis tous les points de passage possibles, y compris vers le nord de la bande de Gaza,

  5. des garanties de sécurité et un passage sans entrave pour distribuer l’aide, à grande échelle, dans toute la bande de Gaza, sans refus, sans retards et sans restrictions d’accès,

  6. un système de notification humanitaire opérationnel pour que le personnel et les fournitures humanitaires puissent se déplacer à l’intérieur de la bande de Gaza et acheminer l’aide en toute sécurité,

  7. des routes praticables et de zones nettoyées des engins explosifs,

  8. un réseau de communication stable qui permette aux humanitaires de se déplacer en toute sécurité,

  9. que l’UNRWA*, pilier des opérations humanitaires à Gaza, reçoive les ressources nécessaires pour fournir une assistance vitale,

  10. de mettre un terme aux campagnes visant à discréditer les Nations unies et les organisations non gouvernementales qui font de leur mieux pour sauver des vies.

Malgré les risques, les organisations humanitaires restent mobilisées. Mais elles ne peuvent pas être livrées à elles-mêmes et recoller seules les morceaux.

Nous demandons à Israël de remplir son obligation légale, en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, de fournir des denrées alimentaires et des fournitures médicales ainsi que de faciliter les opérations d’aide, et nous demandons aux dirigeants du monde entier d’empêcher qu’une catastrophe encore plus grave ne se produise.

* L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) soutient pleinement cette déclaration.

Signataires
M. Martin Griffiths, coordinateur des secours d’urgence et secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires (OCHA)
Mme Sofia Sprechmann Sineiro, secrétaire générale, CARE International
Dr. Qu Dongyu, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
Mme Jane Backhurst, Présidente, ICVA (Christian Aid)
M. Jamie Munn, directeur exécutif, Conseil international des agences bénévoles (ICVA)
M. Tom Hart, directeur général et président, InterAction
Mme Amy E. Pope, directrice générale, Organisation internationale pour les migrations (OIM)
Mme Tjada D’Oyen McKenna, directrice générale, Mercy Corps
M. Volker Türk, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (OHCHR)
Mme Janti Soeripto, présidente et directrice générale, Save the Children
Mme Paula Gaviria Betancur, Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays
M. Achim Steiner, administrateur, Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)
Mme Natalia Kanem, directrice exécutive, Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP)
M. Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR)
M. Michal Mlynár, directeur exécutif a.i., Programme des Nations unies pour les établissements humains (UN-Habitat)
Mme Catherine Russell, directrice exécutive, Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF)
Mme Sima Bahous, secrétaire générale adjointe et directrice exécutive, ONU Femmes
Mme Cindy McCain, directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM)
M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)

https://www.unicef.fr/article/gaza-dix-conditions-pour-eviter-une-catastrophe-plus-grave-encore/

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« Les gens disent que je suis naïve et antisémite
– que je suis une traître » :
Une adolescente israélienne emprisonnée
pour avoir refusé la conscription

Sofia Orr, objectrice de conscience, explique pourquoi elle s’en est toujours tenue à sa décision, malgré la répression exercée en Israël contre ceux qui s’opposent à la guerre.

Dimanche matin, Sofia Orr, une jeune objectrice de conscience israélienne de 18 ans, s’est présentée au centre de recrutement militaire près de Tel-Aviv. Elle y a déclaré son refus d’effectuer son service militaire obligatoire, afin de protester contre la guerre menée par Israël à Gaza et l’occupation permanente. Depuis le 7 octobre, Sofia Orr est la seconde jeune israélienne à refuser publiquement la conscription pour des raisons politiques, après Tal Mitnick en décembre. Elle a été condamnée à une peine initiale de 20 jours de détention dans la prison militaire de Neve Tzedek, qui sera probablement prolongée si elle persiste dans son refus de s’enrôler.

« L’atmosphère actuelle est beaucoup plus violente contre mes convictions, donc évidemment j’ai encore plus peur, mais je pense qu’exprimer une voix de résistance est en ce moment ce qu’il y a de plus important » a-t-elle déclaré la semaine dernière au cours d’un entretien avec +972 et Local Call. « J’ai décidé de refuser, parce que dans une guerre il n’y a pas de vainqueurs. Nous le voyons aujourd’hui plus que jamais. Tout le monde, du Jourdain à la mer [Méditerranée], souffre à cause de cette guerre et il n’y a que la paix, une solution politique et la construction d’une alternative qui puissent apporter une véritable sécurité ».

Sofia Orr a expliqué qu’elle avait déjà, bien avant le début de la guerre, pris sa décision de refuser la conscription obligatoire, en raison de « l’occupation et de l’oppression exercées par l’armée sur les Palestiniens de Cisjordanie ». Les attaques menées par le Hamas le 7 octobre, dit-elle, « nous ont montré une fois de plus que la violence ne mène qu’à davantage de violence et que c’est pacifiquement que nous devons trouver une solution, non par encore plus de violence ».

Une trentaine de militants de gauche, majoritairement adolescents, ont accompagné Sofia Orr au centre de recrutement. Ils ont organisé une manifestation de soutien à son refus, qui a suscité l’intérêt de plusieurs étudiants ultra-orthodoxes de yeshiva venus là pour obtenir leur exemption de service militaire.

Des milliers de jeunes israéliens sont exemptés de service chaque année, principalement pour motifs religieux, mais rares sont ceux qui se déclarent opposés au service militaire pour des raisons politiques. En plus d’une peine de prison dont la durée peut varier, l’objecteur de conscience s’expose au risque de mettre en péril toute perspective de carrière et d’être socialement stigmatisé.

Et pourtant, Sofia Orr fait partie des 230 jeunes israéliens qui ont signé début septembre, avant la guerre, une lettre ouverteannonçant leur intention de refuser leur ordre de conscription dans le cadre d’une protestation plus large contre les tentatives du gouvernement israélien d’extrême-droite pour restreindre les pouvoirs de la justice. Établissant un lien entre la refonte du système judiciaire et la domination militaire permanente exercée par Israël à l’encontre des Palestiniens, les lycéens – organisés sous le slogan « La jeunesse contre la dictature » – ont déclaré qu’ils refusaient de servir dans l’armée « tant que la démocratie ne serait pas assurée pour toutes les personnes qui vivent sous la juridiction du gouvernement israélien ».

Tandis que la grande majorité des Israéliens apporte son plein soutien à l’assaut militaire sur Gaza à la suite du 7 octobre et que les militants de gauche subissent une brutale répression policière en raison de leur opposition à la guerre et font face à la divulgation malveillante de leurs informations personnelles (doxxing), les risques encourus par les objecteurs de conscience se sont encore accrus. Dans l’entretien qui suit, que nous avons mis en forme pour des raisons de longueur et de clarté, Sofia Orr explique pourquoi elle s’en est toujours tenue à son refus.

Comment en êtes-vous venue à refuser d’effectuer votre service militaire ?
Je me suis toujours sentie plus engagée envers les personnes qu’envers les États, mais [mon opposition au service] a commencé à devenir pour moi une évidence à l’âge de quinze ans, environ. Je me suis mise à me poser des questions : en faisant mon service militaire, je serai en fait au service de qui ? Et je les aiderai à faire quoi ?

J’ai alors compris que, si je m’enrôlais, je participerais à un cycle de violence qui dure depuis des dizaines d’années – et que je le normaliserais. J’ai pris conscience non seulement que je ne pouvais pas faire ça, mais que je devais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour y mettre fin et y résister.

Si je parle de ce que la conscription signifie pour moi, c’est parce que j’espère que cela amènera d’autres gens à réfléchir à leur propre enrôlement, et à se demander s’ils pensent que c’est une bonne chose. Je le fais par empathie, par solidarité et par amour envers tous les Israéliens qui vivent en Israël et tous les Palestiniens qui vivent à Gaza et en Cisjordanie, quelle que soit leur nationalité ou leur religion – tout simplement parce que j’ai la conviction que tout être humain a le droit de vivre dans la sécurité et la dignité.

Vos idées se sont forgées au cours des années où de nombreux Israéliens libéraux manifestaient pour protester contre le gouvernement – pendant les manifestations de Balfour à Jérusalem en 2020, et celles de la rue Kaplan à Tel-Aviv en 2023. Avez-vous pris part à ces mouvements ?
Ces manifestations étaient importantes, mais elles ne se focalisaient pas sur ce qui est, je crois, la racine du problème. Et donc, il était pour moi très important d’y aller afin d’élargir la discussion. La société israélienne s’efforce à tout prix de ne rien vouloir savoir sur l’occupation et les Palestiniens, dans l’idée que c’est un problème qui finira par passer. Mais ce n’est pas le cas, comme nous le voyons aujourd’hui. Le problème ne disparaît pas simplement parce qu’on arrête de le regarder. Il reste là, il grandit – et finit par exploser.

Comment vos amis, votre famille et vos camarades ont-ils réagi à votre décision ?
La plupart des gens trouvent que je suis bizarre et ne comprennent pas de quoi je parle. Ils disent que je suis naïve et égoïste, et parfois aussi que je suis antisémite, que je suis une traître et qu’ils souhaitent qu’il m’arrive toutes sortes de choses violentes. Heureusement, ce n’est pas le cas dans mon entourage le plus proche, mais j’ai reçu certaines réponses, à la fois de la part d’amis et de membres de ma famille, qui n’étaient pas tendres.

Cela s’est empiré après le 7 octobre avec la vague des « désillusionnés » – des gens qui, avant le 7 octobre, croyaient qu’il existait une possibilité de résolution [politique pacifique] et qui, après, ont perdu tout espoir en cette possibilité. Mais le 7 octobre a démontré la nécessité d’une résolution politique, sinon la violence ne fera que continuer.

Il y a dans la société israélienne un désir de vengeance sans précédent. Comment concevez-vous votre refus ? Comme une tentative pour convaincre des gens, ou comme une déclaration militante face à cette vague ?
C’est important pour moi de le faire, même si je ne convaincs personne. C’est ce qu’il faut faire. Mais je ne sais pas si je l’aurais fait publiquement si je n’avais pas l’espoir que les gens puissent entendre et écouter, l’espoir que l’on puisse encore discuter. Il est très important d’interpeller la société israélienne, en particulier les jeunes qui sont dans la même situation que moi, et de leur expliquer les raisons de mon choix.

Avez-vous des amis ou des connaissances qui font actuellement leur service à Gaza ?
A Gaza même – non. Mais j’ai beaucoup d’amis qui servent actuellement, ou qui ont servi dans l’armée. Je leur souhaite le meilleur à eux aussi. Je veux que l’État cesse d’envoyer des soldats à la mort. Je veux qu’ils aient la possibilité de vivre une vie normale – mais eux ne voient pas les choses de la même manière.

Votre rencontre avec des Palestiniens vous a-t-elle aidée à prendre la décision de refuser ?
Mes idées étaient déjà relativement bien arrêtées avant même que je commence à rencontrer des Palestiniens, mais c’est ce qui m’a aidée à les rendre plus concrètes : rencontrer des personnes qu’on nous a appris durant toute notre enfance à considérer comme des ennemis et constater que ce sont des personnes ordinaires comme moi, qui veulent vivre leur vie comme moi. Il y a un grave problème de déshumanisation : voilà pourquoi ces rencontres sont si importantes. A partir du moment où vous cessez de penser que les Palestiniens sont des personnes, il est bien plus facile de rejeter l’idée que leurs vies valent quelque chose, et de les tuer sans réfléchir.

Êtes-vous inquiète à l’idée d’aller en prison, en particulier dans le climat actuel ?
Oui, évidemment. L’atmosphère actuelle est beaucoup plus violente et extrême contre mes convictions et ma décision. Et donc, j’ai encore plus peur quand je pense à ma période de détention et aussi aux réactions à l’extérieur – cela va sans dire. Mais c’est aussi ce qui rend la chose encore plus importante à mes yeux. Aujourd’hui, il est primordial de porter cette voix de résistance et de solidarité, et de ne pas rester les bras croisés.

La première version de cet article a été publiée en hébreu dans Local Call.

Oren Ziv
https://www.972mag.com/sofia-orr-conscientious-objector-israeli-army/
Traduction TA pour l’Aurdip
https://aurdip.org/les-gens-disent-que-je-suis-naive-et-antisemite-que-je-suis-une-traitre-une-adolescente-israelienne-emprisonnee-pour-avoir-refuse-la-conscription/

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Des personnalités politiques de 12 pays s’unissent pour
demander l’interdiction des armes à destination d’Israël

Une lettre vise à exprimer la colère de l’opinion publique face aux 30 000 morts de Palestiniens dans la bande de Gaza au cœur des parlements.

Plus de 200 députés de 12 pays se sont engagés à essayer de persuader leurs gouvernements d’imposer une interdiction sur les ventes d’armes à Israël, arguant qu’ils ne seront pas complices de « la grave violation du droit international par Israël » dans son assaut sur Gaza.

La lettre, organisée par l’Internationale Progressiste, un réseau de députés et d’activistes socialistes axés sur la justice internationale, est considérée comme la meilleure mesure pratique possible pour susciter la colère du public face aux 30 000 morts de Palestiniens à Gaza au cœur des parlements, où les appels à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel sont jusqu’à présent tombés dans l’oreille d’un sourd ou ont été rejetés par les gouvernements nationaux.

Les organisateurs estiment que les gouvernements qui fournissent des armes s’exposent à des poursuites judiciaires en raison de l’ampleur de la dévastation à Gaza qui, selon eux, dépasse toute définition de la légitime défense ou de la proportionnalité.

Les signataires sont tous des députés de parlements dont les gouvernements autorisent les ventes d’armes à Israël. Neuf sont des dirigeants actuels ou passés de partis politiques, dont l’ancien dirigeant du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn ; la dirigeante du parti vert au sénat australien, Larissa Waters ; le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard ; le secrétaire national du Parti des travailleurs de Belgique, Peter Mertens ; la députée canadienne et membre du conseil de l’Internationale progressiste, Niki Ashton ; le député fédéral brésilien Nilto Tatto ; l’ancien dirigeant de Die Linke, Bernd Riexinger ; la dirigeante du parti espagnol Podemos, Ione Belarra ; le dirigeant du parti socialiste néerlandais, Jimmy Dijk ; le teachta dála (député) irlandais Thomas Pringle ; et l’ancien coprésident du Parti démocratique des peuples en Turquie, Sezai Temelli. La seule signataire américaine est Rashida Tlaib, membre du Congrès du Michigan.

L’action des parlementaires est soutenue par le fondateur de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, le ministre espagnol Pablo Bustinduy et l’éminent homme politique indien Jignesh Mevani.

Au Royaume-Uni, 39 parlementaires ont signé la lettre, dont des députés travaillistes, du parti national écossais, indépendants et du parti social-démocrate et travailliste (SDLP).

Dans leur lettre, les personnalités politiques affirment qu’après que la Cour internationale de justice a ordonné à Israël de veiller à ce que son armée ne commette pas d’actes de génocide à Gaza, « un embargo sur les armes a dépassé le stade de la nécessité morale pour devenir une exigence juridique ». Cette semaine, des experts de l’ONU ont fait une déclaration similaire, affirmant que « tout transfert d’armes ou de munitions à Israël qui seraient utilisées à Gaza est susceptible de violer le droit humanitaire international et doit cesser immédiatement ».

La lettre stipule ce qui suit : « Nous savons que des armes meurtrières et leurs pièces, fabriquées ou expédiées par nos pays, contribuent actuellement à l’assaut israélien contre la Palestine, qui a fait plus de 30 000 victimes à Gaza et en Cisjordanie.

« Nous ne pouvons pas attendre. À la suite de la décision provisoire de la Cour internationale de justice (CIJ) dans l’affaire de la convention sur le génocide contre l’État d’Israël, l’embargo sur les armes n’est plus une nécessité morale, mais une obligation légale.

« La CIJ étudie encore une lettre privée envoyée lundi par le gouvernement israélien, qui explique comment le gouvernement cherche à se conformer aux ordonnances de la CIJ concernant l’acheminement de l’aide humanitaire et la fin des incitations au génocide. L’Afrique du Sud, en tant que gouvernement qui a porté l’affaire devant la CIJ en alléguant un génocide plausible, a le droit de contester la validité des assurances israéliennes.

La CIJ n’a aucun pouvoir d’exécution et les États-Unis bloquent un projet de résolution à l’ONU qui viserait à transposer l’arrêt de la CIJ sous la forme d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les États-Unis bloquent également une tentative distincte de condamner les actions israéliennes à un point de distribution de nourriture dans le nord de Gaza, qui se sont soldées par la mort d’une centaine de Palestiniens jeudi, au motif que l’on ne sait pas exactement ce qui s’est passé.

Des rapports de la mission palestinienne à l’ONU ont suggéré que le Royaume-Uni était prêt à voter en faveur de la résolution, plutôt que de s’abstenir, ce qui est la position qu’il a précédemment adoptée sur les résolutions relatives à Gaza auxquelles les États-Unis se sont opposés.

Le Royaume-Uni n’a rien dit officiellement sur les dernières tueries à Gaza et a participé à des largages aériens dans le cadre de ses derniers efforts pour aider à acheminer de l’aide à Gaza.

Le président français, Emmanuel Macron, a publié une déclaration sur X en disant : « Profonde indignation face aux images qui nous parviennent de Gaza où des civils ont été pris pour cible par des soldats israéliens. J’exprime ma plus ferme réprobation envers ces tirs et demande la vérité, la justice et le respect du droit international ».

« Sous la pression des sénateurs démocrates, la Maison Blanche a donné un mois au gouvernement israélien pour signer un document stipulant que toute arme ne sera utilisée que dans le respect du droit humanitaire international. Tous les importateurs d’armes américains sont invités à signer cette lettre. Israël est extrêmement dépendant des armes américaines et le processus de signature de la lettre donne au moins à ceux qui, en Israël, critiquent le comportement du gouvernement un moyen de pression pour demander à l’administration d’expliquer comment les livraisons d’armes peuvent être justifiées.

Le Royaume-Uni affirme que toutes les licences d’exportation d’armes font l’objet d’un examen, mais refuse de divulguer les avis juridiques donnés au gouvernement sur la question de savoir si les actions d’Israël sont conformes aux exigences du droit international. Les critères britanniques existants en matière d’exportation d’armes stipulent que s’il existe un « risque clair » qu’une arme soit utilisée dans le cadre d’une violation grave du droit humanitaire international, alors l’exportation d’armes ne doit pas faire l’objet d’une licence.

Le 20 février, la Haute Cour britannique a rejeté le recours en révision judiciaire introduit par deux ONG, estimant qu’il était très difficile pour les requérants de prouver que la décision du gouvernement britannique de maintenir les licences d’exportation d’armes était irrationnelle. La Haute Cour s’est prononcée tant sur le processus décisionnel du gouvernement que sur la décision elle-même.

La décision laisse aux députés la possibilité d’exiger de voir les conseils juridiques que reçoivent les ministres.

Le ministre des affaires étrangères aux Communes, Andrew Mitchell, a cité un podcast juridique présenté par les députés travaillistes Charlie Falconer et Helena Kennedy et diffusé le 3 février comme preuve qu’il n’était pas possible de savoir si Israël violait le droit humanitaire international.

Patrick Wintour, The Guardian
Traduction : AFPS
https://www.france-palestine.org/Des-personnalites-politiques-de-12-pays-s-unissent-pour-demander-l-interdiction

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Stop au massacre et à la famine à Gaza :
ne laissons pas le pouvoir israélien affamer tout un peuple !

Alors que 30 000 Palestiniennes et Palestiniens de Gaza, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tués par des bombardements israéliens, la famine s’installe à Gaza. Au moins 576 000 personnes – un quart de la population – souffriraient déjà de sous-alimentation tandis que la totalité des 2,2 millions d’habitants dépend d’une aide humanitaire qui ne parvient qu’au compte-goutte.

Selon l’ONU qui dénonce les entraves des autorités israéliennes, aucun convoi n’a pu se rendre dans le Nord de Gaza depuis fin janvier ; et le Sud du territoire, où sont entassées 1,5 million de personnes, n’est pas épargné avec le danger accru d’une nouvelle offensive terrestre à Rafah annoncée par Benyamin Netanyahou.

Les informations faisant état de centaines de personnes tuées ou blessées, victimes de tirs de soldats israéliens, à l’occasion d’une distribution d’aide alimentaire enfin parvenue dans la ville de Gaza, illustrent le caractère dramatique de la situation.

Pourtant cela fait plus d’un mois que la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël de prendre toutes les mesures pour protéger les Palestiniennes et les Palestiniens de la bande de Gaza contre le risque de génocide, et notamment pour permettre la fourniture des services de base et l’aide humanitaire requises de toute urgence. Loin de se plier à cette décision contraignante, Israël continue, dans sa logique destructrice, de bloquer l’acheminement des biens de première nécessité et de rendre impossible le fonctionnement des hôpitaux dans lesquels des enfants meurent de faim et de déshydratation.

Il s’agit ni plus ni moins d’une politique délibérée visant à affamer une population entière. L’extrême gravité des crimes commis et la violation de toutes les règles élémentaires du droit international imposent une réaction immédiate et forte de la communauté internationale pour contraindre Israël à respecter les décisions de la CIJ et à permettre l’acheminement immédiat de l’aide humanitaire massive dont a besoin la population de Gaza pour enrayer la famine.

Paris, le 1er mars 2024
https://www.ldh-france.org/stop-au-massacre-et-a-la-famine-a-gaza-ne-laissons-pas-le-pouvoir-israelien-affamer-tout-un-peuple/

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On ne peut pas combattre la haine par la haine

J’ai été choqué de vous l’annoncer : La Ligue anti-diffamation (ADL) honore Jared Kushner lors de son sommet sur la lutte contre l’antisémitisme. C’est vrai, ce Jared Kushner, qui a soutenu des antisémites de droite comme Donald Trump et Steve Bannon.

Pendant ce temps, l’ADL tente d’intégrer une définition radicale et dangereuse de l’antisémitisme, qui interprète la critique de l’État d’Israël comme une forme de haine à l’encontre du peuple juif. C’est la clé de voûte de leurs efforts visant à criminaliser les discours pro-palestiniens et à faire taire le mouvement de libération de la Palestine.

Vous et moi savons que la véritable libération des Juifs et des Juives ne pourra jamais se faire en opprimant et en réduisant au silence les Palestiniens et les Palestiniennes. Comme des générations de juifs/juives de gauche avant nous, des dizaines de milliers de membres de Jewish Voice for Peace travaillent sans relâche pour démanteler les institutions et les structures qui entretiennent l’injustice et faire pousser à leur place quelque chose de joyeux, de beau et de vivifiant.

Voulez-vous vous engager à verser une contribution mensuelle à JVP, afin que nous puissions être dans la meilleure position possible pour affronter les puissantes forces qui s’opposent à la liberté des Palestinien·nes ?

Cotiser mensuellement

Cinq mois après le début de l’innommable génocide à Gaza, les citoyen·nes sont plus nombreux et plus nombreuses que jamais à exiger la fin des milliards d’euros d’armes américaines envoyés chaque année à l’armée israélienne.

Le lobby pro-israélien est en train de perdre le contrôle du discours. Au cours des cinq derniers mois, les Juifs/Juives et leurs allié·es se sont rassemblé·es par dizaines de milliers pour exiger la fin du soutien des États-Unis au génocide de Gaza. Aujourd’hui, un sondage Reuters révèle que la majorité des électeurs et des électrices démocrates souhaitent un candidat à la présidence qui ne soutienne pas le financement militaire d’Israël.

Des millions d’yeux sont tournés vers la Palestine et le lobby pro-israélien a peur. C’est pourquoi l’ADL a attaqué le JVP en le qualifiant de « groupe haineux » et l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) dépense des centaines de millions de dollars pour tenter de réduire à néant les progrès réalisés par notre mouvement.

Nous envisageons de remplacer les institutions juives qui utilisent la peur pour nous maintenir dans le droit chemin, par des communautés juives prospères et dynamiques qui construisent la sécurité pour nous-mêmes et pour toutes et tous nos voisins, en s’appuyant sur une vision de dignité, de pouvoir et d’amour pour tous les peuples. Il faudra que nous soyons tous unis pour que cela se produise.

Contribuer mensuellement à JVP est l’un des meilleurs moyens de soutenir notre travail à long terme.

JVP a un plan pour mettre fin au soutien des États-Unis à l’oppression des Palestiniens par Israël. Et nous sommes prêts à nous organiser sur le long terme pour y parvenir. Êtes-vous avec nous ?

En toute solidarité,
Jason Farbman
Directeur numérique
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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Finalement, l’extrême droite israélienne obtient la guerre
dont elle a toujours voulu

« La prochaine balle ira directement dans ton ventre » hurle le colon de garde, en Anglais et en Hébreux. Il vient juste de tirer avec une mitraillette Uzi à quelques fils au-dessus de nos têtes. C’était en 1990, à Kiryat Arba, une colonie illégale dans les territoires occupés. Nous tentions de filmer la maison de Robert Manning, un citoyen américain recherché aux États-Unis pour un meurtre brutal avec une bombe et suspecté d’autres tentatives de bombardement d’Arabes américains.nes.

À l’époque, je travaillais comme producteur d’investigation pour ABC News ; j’étais accompagné d’une équipe israélienne, un vidéographe et un technicien du son. Depuis des années, R. Manning se cachait et évitait les États-Unis avec l’aide active du gouvernement israélien qui l’avait même accepté dans l’armée. Quelques heures plus tôt, après avoir découvert son domicile, nous l’avions secrètement filmé alors qu’il se rendait à son auto, armé de ce qui semblait être une mitraillette Uzi et nous l’avons suivi jusqu’à une base militaire.

Cet incident qui remonte à 30 ans, a une grande pertinence aujourd’hui. En plus d’être réserviste dans l’armée israélienne il était aussi un soldat de premier rang dans la violente et raciste organisation Kach fondée par un rabbin orthodoxe américain, Meir Kahane. Même s’il a été assassiné en 1990 et que Kach a été banni par le gouvernement israélien en 1994, au fil du temps les rabbins fidèles à l’organisation appelés les Kahanistes ont sérieusement gagné en pouvoir et en force au point où ils jouent un rôle majeur dans le gouvernement israélien actuel. Ils sont même influents dans les prises de décisions qui concernent la guerre avec le Hamas. La solution prônée par le rabbin Kahane était finalement l’usage de la force pour éliminer tous les Palestiniens d’Israël proprement dit et des territoires occupés soit, exactement ce que donne à voir Gaza en ce moment au monde entier.

Selon le quotidien israélien Haaretz, « la vision kahaniste en est une où la violence et la revanche sont intrinsèquement liées à la religion juive et Israël ne mérite pas d’exister s’il n’expurge pas tous les non Juifs de son milieu. Avec cette approche d’identité ethnique d’Israël, qui est un appel clair à expulser tous les citoyens.nes arabes et les Palestiniens.nes qui résident dans les territoires occupés, ce rabbin a non seulement gagné une certaine réputation à dire ce que les autres n’osaient même pas penser mais aussi d’avoir la volonté d’agir préventivement contre les Arabes ».

En 1968, à Brooklyn, le rabbin Kahane fonde la Ligue de défense juive qui brandissait un drapeau affublé d’un poing levé contre l’étoile de David. Trois ans plus tard, il était reconnu coupable à New York de conspiration pour fabrication d’explosifs. Il a reçu une sentence suspendue de cinq ans. Il déménage en Israël cette année-là et a fait partie des fondateurs du parti politique Kach qui milite pour l’expulsion forcée de toute la population palestinienne, à laquelle il réfère avec le mot « chiens », à la fois d’Israël proprement dit et des territoires occupés. Ce parti a aussi été introduit aux États-Unis où il a été banni en 1994 au titre d’organisation étrangère terroriste. En 1984, l’appel au nettoyage ethnique violent prôné par le rabbin Kahane a reçu suffisamment de soutien populaire pour que le parti gagne un siège au parlement israélien.

Pendant ce temps, aux États-Unis, la Ligue de défense juive continuait à grandir et s’est vite transformée en une version juive du Ku Klux Klan. Elle a été à l’origine d’attaques à la bombe contre des Arabes américains.nes partout dans le pays mais, pas contre les noirs.es. Entre 1980 et 1985, le FBI a dénombré pas moins de 17 de ces attaques. Une des cibles premières fut Alex Odeh, un Palestinien né dans ce qui est maintenant la Cisjordanie occupée. À l’époque il était le directeur régional pour la Californie du sud du Comité contre la discrimination des Arabes américains, un groupe américain militant pour les droits des Palestiniens.

En octobre 1985, une bombe a été placée et a éclatée à l’entrée du siège social du Comité tuant M. Odeh au moment où il ouvrait la porte. Quelques heures plus tard, Irv Rubin, président national de la Ligue juive donnait son appréciation : « Je ne verserai pas une larme pour M. Odeh. Il a reçu ce qu’il méritait ». Le FBI s’est centré sur trois des membres éminents de la Ligue et associés de longue date au rabbin Kahane détenant en plus de lourd dossiers criminels soit, Robert Manning, Andy Green et Keith Fuchs. Dans une entrevue, un ancien agent du FBI m’a déclaré : « Le plus important était de savoir sur oui ou non le rabbin Kahane était derrière ces bombardements ». Plus tard, tous les suspects se sont enfui en Israël et malgré leur histoire violente et criminelle, ils ont pu avoir la garantie de la citoyenneté en bénéficiant de la loi sur le retour. Ils se sont installés dans des colonies dans les territoires occupés.

Malgré les enquêtes fouillées des agents déterminés du FBI les années ont passé sans aucune arrestation ou extradition. Pourtant, R. Manning et son épouse étaient aussi suspects numéro un dans un autre meurtre brutal, celui de Patricia Wikerson secrétaire d’une petite entreprise d’ordinateurs à Los Angeles. Elle a été tuée par un bombe arrivée par la poste. R. Manning avait été engagé par un autre membre de la Ligue de défense juive pour tuer le patron de Mme Wilkerson et ainsi régler un différend financier. Mme Wilkerson a été tuée par erreur par cette puissante explosion.

Dix ans plus tard, à cause du manque d’action, il était clair qu’Israël protégeait délibérément ces violents kahanistes. Un ancien membre de haut niveau du Département de la justice américain réclamant l’anonymat analysait : « Nous considérons leur réponse (celle d’Israël) fallacieuse. Nous leur disons qu’ils ont une obligation internationale, qu’ils violent une entente internationale en ne faisant rien quand on le leur demande … Ils ont eu des années pour légalement arrêter R. Manning et ils ne l’ont pas fait. Donc, tout ce qu’on peut dire c’est qu’ils n’ont absolument aucun intérêt à nous aider ».

En 1990 je suis allé en Israël pour tenter de retrouver R. Manning et l’interroger. Il semble que notre affaire ait provoqué des fortes réactions dans le pays et motivé le Département de la justice à faire plus de pression sur Israël qui a finalement extradé M. Manning. En 1994, il a été trouvé coupable pour le meurtre de Mme Wilkerson lors d’un procès à Los Angeles et a reçu une sentence de prison à vie avec une possibilité de libération conditionnelle après 30 ans.

En octobre dernier, malgré les protestations des familles Odeh et Wilkerson, R. Manning a pu bénéficier de la liberté conditionnelle après 30 ans de prison. Il devrait être libéré complètement de la prison fédérale à l’été 2024. Mais les deux autres suspects dans le meurtre de M. Odeh, dont Andy Green n’ont jamais été arrêtés et sont toujours libres.

Il a été un des associés le plus proche du rabbin Kahane, même son adjoint principal. En 1980, les deux personnages ont conspiré pour faire exploser le Dôme du rocher et ainsi tuer des centaines d’Arabes et de Palestiniens. Ce site religieux est vénéré par tous les Musulmans de par le monde, c’est le plus vieil ouvrage d’architecture islamique et il est situé aux côtés de la Mosquée Al-Aqsa le troisième lieu saint de l’Islam. Pour les Musulmans, le prophète Mohamed serait monté au ciel depuis cette mosquée. Mais, pour les Juifs, ce bout de terrain où se trouvent les deux sanctuaires est connu comme « le Mont du temple » et révéré comme le lieu où les premiers et seconds temples (juifs) étaient érigés. Le rabbin Kahane soutenait que lorsque la mosquée Al-Aqsa serait détruite avec ses dépendances, les Juifs pourraient construire le troisième temple par-dessus les gravats.

Les deux protagonistes ont été attrapés avant de commettre leur méfait et ont été condamnés à six mois de prison. Mais ce projet de destruction de la mosquée Al-Aqsa et de ce qui l’entoure est longtemps resté une obsession pour le rabbin A. Green et les fidèles du parti.

Plus tard, A. Green a changé de nom pour celui de Baruch Ben-Yoseph. Il est devenu président du mouvement d’extrême droite en faveur de l’établissement du Temple et a été rejoint par un autre Juif suprémaciste, obsédé par la destruction de la mosquée Al-Aqsa soit, Itamar Ben-Gvir. Même s’il a été condamné pour incitation à la haine et soutien à une organisation terroriste en 2007, en 2022 le Premier ministre Nétanyahou l’a nommé au puissant ministère de la sécurité nationale. Haaretz lui avait donné le titre de « successeur idéologique de l’ancien rabbin Meir Kahane ».

Ses propos ont d’ailleurs été présentés en preuve de génocide contre Israël par l’Afrique du sud, lors des audiences devant la Cour internationale de justice.

Dans le Monde, la sociologue Eva Illouz, professeure à l’Université hébraïque de Jérusalem écrit qu’il représente ce qu’on est bien obligé d’appeler le « fascisme juif ». Et elle ajoute qu’en tant qu’avocat, il a défendu des terroristes juifs et a applaudi à des opérations terroristes commises par des Juifs. Par exemple, celle de Baruch Goldstein qui avait tué 29 Palestiniens pendant leur prière à la mosquée d’Ibrahim. Il s’identifie tellement au terrorisme juif qu’il a même proposé d’abolir cette notion (pourtant reconnue par la police et le Shin Beth israéliens). Dans le Jerusalem Post, le rédacteur en chef, Yaakov Katz, le nomme « la version israélienne moderne de la suprématie blanche américaine et du fascisme européen ».

Le Times of Israël note que le parti de I  Ben-Gvir, Otzma Yehudit (Pouvoir juif), est vu comme le successeur du parti raciste Kach et de son fondateur Meir Kahane. Lors des dernières élections, le parti a fait alliance avec le parti Jewish Home-National Union de Bezalel Smotrich pour former ce que Ynetnews nomme « une dynastie de racisme et de provocation ». Peu après, B. Smotrich était nommé au puissant ministère des finances. En même temps, le petit-fils du rabbin Kahane, Meir Ettinger, est devenu le leader de Hilltop Youth, un groupe qui vit dans des postes avancés illégaux en Cisjordanie et qui attaque fréquemment brutalement des innocents.es palestiniens.nes. Récemment il a appelé à l’activation de cellules secrètes en disant : « Comme alternative à l’armée, il est possible d’activer des cellules de colons militaires armés pour perpétrer des massacres de Palestiniens.nes afin faire stopper leurs attaques ».

Le racisme et la suprématie juive s’étant répandus dans la société israélienne, la route était ouverte pour le retour du Kahanisme. En août dernier, Matan Vilnai, ancien adjoint à l’état-major de l’armée israélienne, mettait en garde : « N’importe qui peut constater que nous sommes en train de devenir un sinistre État kahaniste, raciste, religieux, radical, du Jourdain à la Méditerranée ». La semaine dernière, l’ancien Premier ministre Ehud Olmert présentait sa propre mise en garde dans Haaretz. Parlant des Kahanistes, qu’il désigne de : « Gangs de promoteurs de pogroms, (ils) ont pris le contrôle du gouvernement israélien et ont transformé son chef en serviteur. Les choses sont si désastreuses qu’on ne peut éviter de dire clairement et fortement : Nétanyahou, ça va finir dans encore plus de sang. Prenez note, vous aurez été averti ».

Selon l’académicien Idan Yaron, qui a passé plusieurs années à étudier le phénomène kahane, le leadership politique actuel en Israël n’a aucune tolérance pour qui que ce soit qui n’est pas Juif.ve : « Quiconque conteste l’approche nationale religieuse, quiconque n’est pas « un.e vrai.e Juif.ve » selon la définition du rabbin Kahane, doit être éliminé.e. Et ce n’est pas une métaphore. Le Premier ministre israélien est en train de légitimer le mouvement kahaniste et ses leaders qui sont absolument engagés envers ce rabbin et son programme. Ils ont tout fait pour perpétuer sa doctrine ».

Longtemps, B. Nétanyahou a démontré des idées similaires à celle de ce rabbin. En novembre 1989, alors qu’il était sous-ministre des affaires étrangères, il a fait un discours à l’Université Bar-Ilan. Selon le Jerusalem Post, il déplorait que : « le gouvernement n’est pas exploité politiquement des circonstances favorables pour procéder à des expulsions sur une large échelle. Politiquement les dommages auraient été minimes … Je pense qu’il y a encore des possibilités d’expulser beaucoup de monde ». Certains.nes de ses plus proches collaborateurs.trices l’ont accusé d’être un clone de Kahane. L’actuel membre du cabinet de guerre, Benny Gantz, ancien ministre de la défense, déclarait en 2019, que : « Kahane serait fier de Nétanyahou » ».

Cette dangereuse renaissance du kahanisme est soutenue par les milliards de dollars des contribuables américains.es dont les politiciens du Congrès et de la Maison blanche qui espèrent ainsi, s’attirer les faveurs des lobbys des riches donnateurs.trices Juifs.ves et pro-israéliens.nes, dotent le gouvernement israélien. En mars 2022, durant sa visite en Israël l’ancien vice-président Mike Pence, a rencontré bien amicalement le disciple du rabbin Kahane, I. Ben-Gvir et le fondateur du parti Pouvoir juif, Baruch Marzel qui a servi d’homme de main au rabbin Kahane et a été son porte-parole durant une décennie. Mike Pence a déclaré à I. Ben Gvir que c’était un grand honneur que de le rencontrer et a ajouté : « Demeurez fort, nous allons être avec vous ».

Deux mois plus tard, le Président Biden autorisait le retrait de la liste des « organisations étrangères terroristes » la ramification (américaine) de Kach, Kahane Chai (vive Kahane). William Lafi Youmans, professeur associé à l’Université George Washington, prévient que : « Kach et Kahane s’étant divisés en divers groupes et partis politiques, ils continuent d’exposer, d’inspirer et d’agir violemment contre les civils.es palestiniens.nes. Au lieu de les retirer de cette liste, le Département d’État aurait dû procéder à une mise à jour et l’étendre (dans le temps) ».

En mai dernier, les violentes menaces d’expulsion des Palestiniens.nes des territoires occupés par Israël et de destruction de la mosquée Al-Aqsa ont atteint un sommet le jour israélien de Jérusalem, une fête qui marque la conquête de la ville par les troupes israéliennes en 1967. La foule marchait dans les quartiers palestiniens en scandant des slogans racistes dont : « Kahane avait raison » et « Mort aux Arabes ». I. Ben Gvir, disciple du rabbin Kahane et membre du cabinet Nétanyahou s’était joint aux manifestants.es ; pour la première fois un ministre prenait part à une telle manifestation. Le ministre des finances, Bazalel Smotrich y était aussi apparu.

Cinq mois plus tard, le 7 octobre, l’aile militaire du Hamas passait à l’attaque et tuais 1 200 Israéliens.nes, pour la majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées. Le chef de l’aile politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, déclarait : « L’opération inondation d’Al-Aqsa est lancée ».

La guerre dont les Kahanistes ont longtemps rêvée pour expulser ou éradiquer les Palestiniens.nes, s’emparer de leurs terres et détruire l’Esplanade des mosquées a commencé. En 1993, Andy Green alias Ben Yosef confiant disait : « Pensez à ce à quoi nous feront face quand nous bouterons les Arabes hors du Mont du temple. Nous allons devoir affronter le jihad de la totalité du monde musulman. Je suis prêt à le faire parce que je sais que c’est ce que Dieu veut ». Celui qui mène le jihad juif d’après Kahane, c’est l’ami de Ben Yosef, le ministre de la sécurité nationale, Ben-Gvir. En 2022, en réponse à un article critique dans Haaretz, il écrivait : « Vous avez clarifié que je suis dans le droit chemin et que le rabbin Kahane, que son sang soit vengé, me sourit ». Shaul Magid, un membre distingué des études juives au Collège Dartmouth et auteur d’un ouvrage portant sur le rabbin Kahane met en garde : « Ben-Gvir est de loin bien plus dangereux pour la société israélienne que Kahane ne l’a jamais été ». 

L’ancien premier ministre Ehud Olmert approuve sans ambiguïté. Comme il le note dans Haaretz : « Le but ultime de cette gang (les Kahanistes) est de purger les territoires occupés de leur population palestinienne, de nettoyer l’esplanade des mosquées de ses fidèles (musulmans.nes) et d’annexer les territoires à l’État d’Israël. Le bain de sang est le moyen d’y arriver. Aussi bien le sang israélien dans le pays et dans les territoires qui sont contrôlés depuis 57 ans que le sang juif d’ailleurs dans le monde. Et aussi beaucoup de sang palestinien dans les territoires bien sûr, à Jérusalem s’il n’y a pas d’alternative et parmi les Arabes citoyens.nes d’Israël. Cet objectif ne sera pas atteint sans d’énormes bains de sang. Armageddon ».

James Bamford, The Nation, 26 février 2024
Traduction, Alexandra Cyr
https://www.pressegauche.org/Finalement-l-extreme-droite-israelienne-obtient-la-guerre-dont-elle-a-toujours

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sexuel violence in conflit

Rapport de mission
Visite officielle du Bureau du SRSG-SVC
en Israël et en Cisjordanie occupée
29 janvier – 14 février 2024

Télécharger le rapport en anglais :
Mission_report_of_SRSG_SVC_to_Israel-oWB_29Jan_14_feb_2024

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Les services de renseignement états-uniens émettent des doutes sur les allégations israéliennes relatives à des liens entre l’UNRWA et le Hamas, selon un rapport
https://aurdip.org/les-services-de-renseignement-etats-uniens-emettent-des-doutes-sur-les-allegations-israeliennes-relatives-a-des-liens-entre-lunrwa-et-le-hamas-selon-un-rapport/
Oxfam poursuit le gouvernement néerlandais pour ses livraisons d’armes à Israël et remporte la première manche
Une coalition d’ONG composée des organisations PAX, The Rights Forum et Oxfam Novib, l’affilié néerlandais de la Confédération Oxfam International, poursuit l’État néerlandais en justice. En cause : la livraison de pièces d’avions de combat américains F-35 à Israël en pleine guerre à Gaza. Si la Cour de La Haye a donné raison à Oxfam et ses consœurs dans un premier jugement, l’état néerlandais se pourvoit désormais en cassation pour tenter d’annuler la décision de la Cour. Afin de faire face aux frais de justice, Oxfam Novib lance un appel à la solidarité, relayé et soutenu par Oxfam Belgique.
https://oxfambelgique.be/oxfam-poursuit-le-gouvernement-neerlandais-pour-ses-livraisons-darmes-israel-et-remporte-la
Les familles des otages à Jérusalem après 4 jours de marche ; les manifestants réclament des élections
Les marcheurs réclamant un accord – devenus plus nombreux au fil de leur avancée – ont fait leur entrée par milliers dans la capitale
https://fr.timesofisrael.com/les-familles-des-otages-a-jerusalem-apres-4-jours-de-marche-les-manifestants-reclament-des-elections/
UNICEF : Israël-Palestine : les enfants, premières victimes de l’horreur
https://www.unicef.fr/article/israel-palestine-les-enfants-paient-le-prix-de-la-guerre/
La répression israélienne à Hébron
L’intensification des restrictions à la vie des Palestiniens dans la ville de Cisjordanie, introduite après le 7 octobre, pourrait devenir permanente et même s’étendre ailleurs.
https://jewishcurrents.org/israels-crackdown-on-hebron
Témoignage d’un rescapé de la distribution d’aide qui a tourné au drame à Gaza : « Tout le monde s’est précipité pour fuir les balles »
https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/temoignage-dun-rescape-de-la-distribution-daide-qui-a-tourne-au-drame-a-gaza-tout-le-monde-sest-precipite-pour-fuir-les-balles-20240303_4LVX246MZJFWHIEG22SF575COQ/
Le mythe de l’« armée morale » d’Israël
L’échec des protocoles de ciblage de Tsahal entraîne des pertes civiles massives
https://www.foreignaffairs.com/israel/myth-israels-moral-army
Mahmoud Mushtaha : Ces mots sont écrits dans la faim du nord de Gaza. J’ai peu d’énergie pour continuer
De l’indignité quotidienne de la recherche de nourriture aux dangers extrêmes du travail journalistique, la vie dans ce coin sombre de la terre est devenue impossible.
https://www.972mag.com/northern-gaza-hunger-journalism/
Oren Ziv : Des colons israéliens pénètrent dans la bande de Gaza et construisent un avant-poste « symbolique »
Des dizaines de colons et de militants d’extrême droite ont pris d’assaut le point de passage d’Erez, construisant deux structures en bois tandis que les soldats et la police restaient à l’écart.
https://www.972mag.com/israeli-settlers-gaza-outpost-erez-crossing/
13 syndicats québécois demandent à Trudeau d’annuler la suspension du financement à l’UNRWA
Encore une fois, nous demandons au gouvernement du Canada d’infirmer la décision de suspendre le financement à l’UNRWA jusqu’à ce que l’ONU ait terminé son enquête, afin que la population palestinienne puisse continuer à recevoir l’aide dont elle a cruellement besoin, afin d’éviter la famine et les épidémies, de soigner les blessés et les malades, de survivre.
https://www.pressegauche.org/13-syndicats-quebecois-demandent-a-Trudeau-d-annuler-la-suspension-du
Dites aux ministres canadiens : Arrêtez le génocide ou démissionnez !
https://www.pressegauche.org/Dites-aux-ministres-canadiens-ARRETEZ-LE-GENOCIDE-OU-DEMISSIONNEZ
Le parachutage de l’aide canadienne à Gaza n’est rien d’autre qu’une opération photo !
En début de semaine, après avoir réduit le financement de l’UNRWA, l’agence d’aide des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, le Canada a annoncé qu’il allait tenter de parachuter de l’aide à Gaza. Si, à première vue, cela semble sympathique, cela masque le fait que cette approche est totalement absurde et que la majeure partie de la réponse du Canada au génocide israélien à Gaza a été totalement contre-productive.
https://www.pressegauche.org/Le-parachutage-de-l-aide-canadienne-a-Gaza-n-est-rien-d-autre-qu-une-operation

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Auteur : entreleslignesentrelesmots

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