« La Question de Palestine » d’Edward W. Said est un classique. Sa première édition date de 1979. Il a joué un très grand rôle dans les débats aux États-Unis. C’est une thèse documentée qui se terminait sur l’analyse des accords de Camp David. En 1992, il essayait de la compléter pour prendre en compte et la chute du Mur de Berlin et la première guerre en Irak qui commençaient à changer la donne mondiale. Il insistait sur la première Intifada. Que retenir ? D’abord le déni des droits du peuple palestinien, ensuite la force de l’idéologie sioniste, basé sur la Shoah, qui fait des victimes des bourreaux, enfin l’espoir que l’auteur a conservé : « La tâche du peuple palestinien est toujours d’assurer sa présence sur le territoire et, par des moyens divers, de persuader les Israéliens que seul un règlement politique peut remédier à l’état de siège mutuel, à l’angoisse et à l’insécurité des deux peuples. Il n’y a pas d’autre alternative laïque – c’est-à-dire réelle – acceptable. »
Edward W. Said : La Question de Palestine
Sindbad/Actes Sud, 382 p.
Nicolas Béniès
Autre lecture de Didier Epsztajn sous le titre :
Mieux vaut reconnaître pleinement le conflit que de ne pas exprimer ses peurs, de les cacher, d’entretenir obstinément des fantasmes théologisés sur l’Autre