Thoreau et moi

Henri-David Thoreau (1817-1862) est, en quatre de couv. présenté comme « figure fondatrice de la philosophie décroissante ». La bande dessinée proposée par Cédric Taling artiste peintre et dessinateur est très librement inspirée de « Walden », le chef d’oeuvre de Thoreau.

Cédric le protagoniste central de la BD, comme l’auteur navigue dans les milieux branchés de la grande ville, galeries branchées et soirées high-tech. L’argent est abondant, semble-t-il, pourtant il ne peux étouffer un certain malaise dans la consommation qui, dans un phylactère, s’exprime ainsi : « Ca peut paraître indécent, mais je m’achète des bidules pour remplir un vide indécent », l’imagination fertile du dessinateur lui permet de faire surgir Thoreau au 21ième siècle qui souvent va intervenir pour « apprécier » ou critiquer les comportements de Cédric et de ses amis.

Le « black friday », « quand le capitalisme devient tellement dingue qu’il pousse à l’hystérie consumériste », Thoreau réincarné de commenter : « Je me rappelle avoir vu un indien qui souhaitait vendre les paniers qu’il avait tressés. Il n’avait pas découvert qu’il lui fallait aussi persuader les autres de la acheter. N’ayant pas crée la demande, ni l’envie, il resta avec ses paniers sur les bras. L’organisateur du black friday, lui a su les persuader, c’est évident. »

Le dessinateur qui veut comprendre les sentences de l’homme des bois, ose une dystopie pédagogique qui nous fait visiter Concord en 1839 à cette date Thoreau par anticipation de dire « Vous avez amplifié le consumérisme, la rentabilité et les distance avec la nature. Problèmes qui étaient déjà là au XIX siècle ». L’amplification des problèmes est énorme comme on peut l’observer, somme nous en danger de progrès ?

Suivent quelque belles planches de pleine nature fort bien réussies, le voyage dans le temps a revigoré le dessin de l’auteur. Quelques pages plus loin, un héritage fort bien accueilli permet à quelque protagonistes de s’installer à la campagne, de s’adonner à la permaculture, les toilettes seront évidemment sèches, la machine à laver à pédales, la douche à recyclage, le potager est commun.

Une réinvention-adaptation de Walden pour le 21ième siècle ? Plutôt réussie, la morale de l’histoire passe bien. Notons tout de même que, Thoreau doté d’un grand nez, fume la pipe et boit de la bière. Etonnant.

Cédric Taling : Thoreau et moi

Rue de l’échiquier. BD, 128 pages, 17,90 euros

Alain Véronèse.

Lundi 16 novembre 2020.

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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