Pour un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza (+ autres textes)

  • Muzna Shihabi : Une seule solution : un État tout court
  • Amira Hass : « Les attaques planifiées de colons en Cisjordanie visent à détruire des maisons, à terroriser les habitants et à les expulser »
  • OCHA : Gaza : « Un tableau qui désespère tous les qualificatifs »
  • Refuser Solidarity Network : Texte
  • La Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine (CUCCP) appelle à une journée de mobilisation universitaire le 15 mai, jour de la commémoration de la Nakba
  • « Pour un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza » par 394 membres de l’EHESS
  • Non au bellicisme : Déclaration d’un groupe de militant·es iranien·nes des droits civils
  • Jewish Voice for Peace : Vont-ils écraser le plus grand mouvement étudiant depuis le Vietnam ?
  • Ghousoon Bisharat : Journée mondiale de la liberté de la presse
  • Liens vers d’autres textes

Une seule solution : un État tout court

L’idée de la reconnaissance d’un État palestinien par la communauté internationale est une idée caduque (pour reprendre le mot français préféré de Yasser Arafat.) Elle n’a eu et, dans l’hypothèse où d’autres capitales rejoindraient ce mouvement, elle n’aurait aucune conséquence visible pour les Palestiniens. En fait, la partition même de la Palestine historique en deux États (y compris celle de 1947), souvent présentée comme la seule solution juste ou comme une opportunité manquée pour les Palestiniens, a toujours échoué. Et elle échouera toujours. 

L’Etat palestinien, tel qu’il a été envisagé dans le cadre du pseudo processus de paix des années 1990 et 2000, initié par les accords d’Oslo, était un « faux État », dépourvu de contrôle de ses frontières, fragmenté par les colonies israéliennes, intégrées structurellement à Israël et incapable de répondre aux aspirations de millions de réfugiés palestiniens revendiquant leur droit au retour sur leurs terres. Sans oublier les Palestiniens citoyens d’Israël qui subissent des discriminations systématiques au sein de l’Etat qui se considère exclusivement « juif. »

La notion des deux États est obsolète car elle est utilisée comme un outil au service des intérêts des acteurs de la tragédie moyen-orientale. Aux dirigeants israéliens, elle offre une justification à leur politique de fait accompli. Derrière ce paravent et avec le soutien d’un « médiateur » américain aligné sur les priorités des Israéliens, ceux-ci poursuivent la colonisation et l’annexion des territoires palestiniens, ainsi que l’expulsion à petit feux de leurs habitants tout en prétendant œuvrer à une « résolution juste du conflit. » Ainsi, en maintenant la fiction des deux États, Israël parvient à accroître ses gains territoriaux et économiques dans une impunité totale. 

Quant aux pays occidentaux, leur promotion de la réthorique à deux États leur permet de maintenir, à un coût proche de zéro, des relations privilégiées avec une grande partie des États arabes, sans jamais aborder de manière sérieuse la revendication de justice et d’égalité du peuple palestinien. Cette politique de « laisser-faire » occidentale à l’égard d’Israël a abouti à la contre-attaque du Hamas du 7 octobre. Il est donc urgent, pour la stabilité du Proche-Orient, de mettre un point final à ce processus délétère que nous avons expérimenté trop longtemps. 

Une autre solution souvent évoquée est celle de l’état « binational ». Mais cette solution contient aussi des failles. À première vue, l’état binational semble offrir une voie vers l’égalité et la coexistence en reconnaissant les aspirations nationales et les droits des Israéliens et des Palestiniens. Cette vision, toutefois, pose problème. 

Ceux qui appellent à un état binational ne réalisent pas qu’une telle option risque de perpétuer les divisions et les exclusions plutôt que de les résoudre. En se concentrant exclusivement sur deux communautés (juive et arabe), elle risque d’ignorer et de marginaliser les autres groupes ethniques, religieux et culturels qui résident entre la mer et le Jourdain. Je pense notamment aux arméniens palestiniens, présents depuis plus d’un siècle, après le génocide mené par les Turcs. Quel serait leur avenir si cette terre était désormais présentée comme celle des arabes et des juifs uniquement ? Seraient-ils condamnés à un statut de citoyens de seconde zone ?

De plus, l’état binational risque d’entretenir une forme de division territoriale entre les Israéliens et les Palestiniens, ce qui peut alimenter les tensions et les conflits autour des frontières et des ressources. La trajectoire tragique de la république fédérale de Yougoslavie et de Chypre illustre les dangers d’une division géographique basée sur l’identité ethnique ou religieuse. 

Pire encore : l’approche binationale ignore la nature inévitablement changeante de nos sociétés. Supposons, à Dieu ne plaise, qu’un génocide est commis en Grèce. Interdirait-on aux rescapés de débarquer dans le port de Haïfa ? Les laisserait-on mourir en Méditerranée, au nom de la préservation du caractère strictement binational de notre Etat ?

Alors quelle solution ? Je pense qu’on doit cesser de chercher à qualifier cet Etat, de vouloir l’affubler de termes exceptionnels, alors que la situation n’y a rien d’unique. Regardons autour de nous. Plusieurs communautés cohabitent en France, peut-être pas de manière idéale, mais tous les citoyens français jouissent des mêmes droits. En 1999, Azmi Bishara, député palestinien de la Knesset avait revendiqué l’instauration d’un « Etat de tous ses citoyens » pendant sa campagne pour le poste de premier ministre. Des juifs israéliens revendiquent également un état pour tous comme le cinéaste Eyal Sivan, l’historien Ilan Papé, son collègue Avi Shlaïm et l’ancien président de la Knesset Avraham Burg. 

Il nous faut un état tout court, sans le qualifier. Notre approche de la décolonisation doit être différente de celle que l’on a connu au XXème siècle. Les anciens colonisés, les colonisateurs, les réfugiés chassés de leurs foyers ont vocation à vivre ensemble, sur le même territoire. Le seul compromis historique envisageable est l’abandon simultané par les Palestiniens et les Israéliens du concept épuisé d’État-nation. C’est à ce prix qu’une coexistence égalitaire sera possible sur cette terre. 

Cette approche mettra fin aux « processus de paix » interminables qui n’ont conduit qu’à des catastrophes. Il est nécessaire aujourd’hui d’établir une organisation similaire à l’ANC sud-africaine, où tous les habitants de cette terre, quelles que soient leur ethnie et leur religion, peuvent lutter ensemble dans l’égalité. Comme l’a souligné Eyal Sivan, cet « état » n’est ni une solution de repli face à l’échec du modèle à deux États, ni l’une des alternatives possibles, mais la seule voie réaliste, loin des calculs géopolitiques et démographiques qui ont prévalu jusque là, pour le malheur de la population résidant entre la mer et le Jourdain.

Muzna Shihabi
Ex-conseillère de l’OLP, responsable de développement au Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris.
https://blogs.mediapart.fr/muzna-shihabi/blog/020524/une-seule-solution-un-etat-tout-court

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« Les attaques planifiées de colons en Cisjordanie visent à détruire des maisons, à terroriser les habitants et à les expulser »

Les habitants du village d’Al-Mughayyir, [gouvernorat de Ramallah] en Cisjordanie, qui ont été attaqués par des colons il y a près de trois semaines, ont eu l’impression qu’il ne s’agissait pas d’une foule non contrôlée. Au contraire, les assaillants étaient bien organisés, avec une division du travail et une planification préalable.

Les colons envahisseurs se sont divisés en plusieurs unités qui ont opéré simultanément dans plusieurs quartiers, selon les résidents. Chaque unité s’est ensuite divisée en plusieurs petites équipes. L’une était chargée de lancer des pierres sur les fenêtres des voitures et des maisons ; une autre se livrait à des incendies criminels ; une troisième, composée principalement de jeunes garçons, ramassait les pierres et les remettait aux lanceurs; et une quatrième, relativement importante, était composée d’hommes armés qui se déployaient dans toute la zone.

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Treize maisons ont été incendiées le week-end des 12 et 13 avril, ainsi que des dizaines de voitures. Les habitants ont remarqué que les envahisseurs n’utilisaient pas de briquets ou d’allumettes, qui prennent du temps pour allumer un feu et ne produisent pas de résultats garantis. Ils n’ont pas non plus utilisé de cocktails Molotov, qui ne s’enflamment pas toujours.

Au lieu de cela, selon les témoins, ils ont utilisé un objet rond ressemblant à une petite grenade lacrymogène. Un membre de l’équipe d’incendiaires le jetait sur le siège d’une voiture, dont la vitre avait été brisée auparavant par une autre équipe, ou dans une maison ou sur un balcon. L’objet alors se consumait, ce qui le rend in-identifiable. Au bout de 30 secondes au maximum – le temps pour l’équipe incendiaire de s’enfuir – un gigantesque incendie se déclare.

Les témoins supposent que l’objet rond était muni d’une sorte de clapet de sécurité que l’agresseur débloquait avant de le lancer, tout en prenant soin de viser des matériaux inflammables comme le tissu. Une colonne de fumée noire s’élevait de chaque maison et de chaque voiture incendiée. Les habitants d’Al-Mughayyir ont déclaré que les flammes ne faisaient que croître lorsqu’ils essayaient d’éteindre le feu avec de l’eau. Une source liée aux services de renseignement a déclaré que l’armée ne connaissait pas ce type d’engin.

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Ce week-end-là, celui au cours duquel l’adolescent Binyamin Ahimeir [le jeune colon, berger, âgé de 14 ans] a été assassiné près de l’avant-poste de Malakhei Shalom («anges de la paix»), à l’est d’Al-Mughayyir, plus de 60 attaques de colons ont été recensées dans toute la Cisjordanie, certaines plus graves que d’autres. Au cours des deux semaines qui ont suivi, 50 autres attaques ont été recensées. Quatre Palestiniens ont été tués au cours de ces attaques, dont au moins trois par des civils israéliens et non par des soldats.

Par conséquent, la description d’une seule attaque de colons – donc des civils israéliens – contre des Palestiniens n’est qu’un minuscule échantillon de la réalité quotidienne vécue par des dizaines de villages et des milliers de Palestiniens.

L’attaque décrite ci-dessous, qui a visé les familles de trois frères de la famille élargie Bishara, vivant dans trois maisons distinctes, n’a pas duré plus de 10 minutes, selon leurs estimations. Mais à l’époque, il leur a semblé qu’elle avait duré au moins deux heures. Deux semaines plus tard, 30 membres de la famille revivent encore cette attaque.

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Les trois familles vivent dans le quartier le plus au nord d’Al-Mughayyir – six adultes et 13 enfants. Le plus jeune, né prématurément, était heureusement encore en couveuse à l’hôpital. A l’est des maisons se trouve un verger d’oliviers planté par le père des frères il y a plusieurs dizaines d’années.

Le vendredi 12 avril, deuxième jour de la fête de l’Aïd al-Fitr, leurs sœurs aînées sont venues rendre visite à leurs enfants, ainsi qu’à leur père Ribhi, âgé de 80 ans, qui vit dans la ville voisine de Ramallah – soit 12 autres personnes. Les enfants ont joué dans les jardins et les arbres, les adultes ont bavardé et bu du café. Ils n’avaient pas encore déjeuné. A un moment donné, les trois frères sont entrés dans l’une des maisons pour discuter d’une affaire familiale.

Vers 14 heures, les haut-parleurs des mosquées ont annoncé qu’un grand nombre de colons s’étaient rassemblés sur la route Allon, à l’est du village. Les habitants se sont immédiatement dirigés vers le quartier est pour protéger leurs parents et amis.

« Le comité de liaison civil palestinien nous a dit qu’un jeune colon avait disparu et qu’il fallait éviter les frictions », se souvient un frère, Haroun, 37 ans, installateur électricien, qui travaillait en Israël jusqu’au début de la guerre. « Nous en avons conclu que l’armée contrôlait la situation. » De nombreux soldats étaient présents. Les gens ont donc commencé à rentrer chez eux.

L’armée israélienne a répondu que « les forces opérant dans la région étaient préparées à l’avance et ont travaillé sans relâche pour protéger la vie des civils et leurs biens ». En outre, l’armée a déclaré que « les forces de sécurité s’efforcent de désamorcer les frictions en utilisant les moyens à leur disposition et, si nécessaire, les suspects sont détenus jusqu’à l’arrivée de la police, qui est chargée de régler le problème ».

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Haroun, sa femme Lina et quelques enfants sont montés sur le toit de leur petite maison, ainsi que le père de Haroun. Les sœurs et quelques autres enfants sont restés dans le salon. Ils ont fermé les deux verrous de leur porte en acier et se sont sentis relativement en sécurité.

Moussa, un professeur de mathématiques âgé de 39 ans, et sa femme, Iman, ont verrouillé leurs deux portes et sont allés avec leurs deux jeunes enfants dans une chambre dont la fenêtre est orientée vers l’est.

Le troisième frère, Bishara, 47 ans, est également électricien et a travaillé en Israël jusqu’en octobre. Il se trouvait sur le balcon de sa maison, qui comporte des meubles de jardin et est couverte d’une pergola. Sa femme Nadia était à l’intérieur avec leurs trois filles, âgées de 15, 9 et 4 ans, et leurs deux fils. L’un des fils, Abdullah, 17 ans, souffre d’un handicap congénital et ne peut pas marcher seul.

Les trois maisons ne sont séparées que par quelques mètres. Devant chacune d’elles se trouve une place de parking. La voiture des Bishara est exonérée de droits de douane pour les personnes handicapées et sert principalement à conduire Abdullah à la physiothérapie et à l’école.

Même si la famille Bishara avait pensé qu’il valait mieux prendre leur voiture et quitter leur maison, elle n’aurait pas pu le faire. Une jeep militaire est entrée dans leur quartier par le nord, s’est arrêtée au bout de la route la plus proche de l’intérieur du village et a bloqué la sortie. Dans une certaine mesure, sa présence les a confortés dans l’idée que l’armée contrôlait la situation, ou du moins qu’elle voulait la contrôler. Plus tard, la jeep a fait marche arrière le long de cette route jusqu’à la limite du quartier, où les maisons sont construites à flanc de colline.

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C’est de cette colline que des colons ont envahi le village en janvier 2019. Ils avaient tué Hamdi Naasan, qui était sorti pour porter secours à l’un des hommes qui avaient été blessés alors qu’ils tentaient de protéger ses concitoyens. En sa mémoire un monument a été érigé sur la colline. Il y a plus de deux mois, des colons ont agressé Imad Abu Alia, qui gardait ses moutons sur cette colline, plus au nord. Ils ont également volé deux de ses moutons.

Après avoir remonté la colline, la jeep militaire se trouve maintenant sur le chemin qui monte la colline vers le nord-ouest, non loin du mémorial de Hamdi Naasan. Deux autres jeeps s’y trouvaient également, se souvient la famille.

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« Soudain, j’ai vu les colons dépasser les jeeps », raconte Lina. « Et, comme des enfants qui quittent l’école en trombe après la classe, ils ont couru vers l’avant. » Elle les a ensuite vus se diviser en plusieurs groupes. Une de ses amies, dont la maison se trouve à la limite du quartier, s’est rapidement enfuie avec sa douzaine de moutons.

Les assaillants portaient des vêtements civils et s’étaient couvert le visage, certains avec des chemises, d’autres avec des sortes de cagoules noires. Les haut-parleurs de la mosquée annoncent que la maison d’Abu Ata, la plus proche de la route Allon, a été attaquée. Les soldats à bord des jeeps ont tiré des gaz lacrymogènes sur les Palestiniens qui avaient tenté de protéger la famille.

Jihad Abu Alia, 25 ans, a été abattu par un colon. Plusieurs autres résidents ont également été blessés par balle. Les civils israéliens se sont introduits dans la bergerie d’Imad Abu Alia, ont volé tout son troupeau et l’ont battu jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Les services de renseignement ont déclaré que trois suspects ont été arrêtés ce jour-là, quatre ont été détenus puis relâchés, et huit autres ont été arrêtés depuis.

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Bishara, dont la maison est la plus au nord de celles des trois frères, a déclaré avoir soudainement vu un homme masqué tenant une pierre. « J’étais certain qu’il s’agissait de l’un de nos hommes qui étaient sortis pour défendre le village », a-t-il déclaré. « Je n’ai pas compris pourquoi il lançait une pierre sur ma voiture. Puis il a également jeté une pierre sur moi. Elle m’a touché à la jambe. L’un de mes proches m’a crié de loin : “Ce sont des colons”, Tout s’est déroulé en quelques secondes. Plusieurs autres hommes masqués sont apparus. J’ai couru à l’intérieur. Je n’ai pas eu le temps de fermer la porte en acier. Dans ma stupidité, j’ai fermé la porte coulissante. Le type a lancé une pierre qui a brisé la vitre. J’ai immédiatement commencé à baisser les volets. »

Entre-temps, il a vu un autre homme masqué jeter quelque chose sur sa voiture. Des flammes en sont sorties. La famille est restée dans le salon. « Noter petite Doha ainsi que Sajaa se sont cachées sous une couverture », raconte Nadia. Bishara a ajouté : « J’avais aussi peur. Comment ne pas être effrayé ? »

Alors qu’ils se tenaient dans le salon et que le feu grondait à l’extérieur, des jeunes hommes du village leur ont crié de quitter la maison car les flammes risquaient de se répandre. Les flammes ont atteint la pergola, les meubles de la terrasse, l’compteur à eau extérieur et la pompe à eau. Elles ont commencé à dévorer les barreaux de la fenêtre de la cuisine.

La famille a quitté la maison par la porte arrière et a traversé les jardins des voisins jusqu’au centre du village, qui semblait plus sûr. Leur fils Mustafa, âgé de 20 ans, a porté Abdullah sur son dos et a été le premier à partir. Il a marché jusqu’à ce qu’il atteigne la maison de voisins qui ont conduit Abdullah dans leur voiture jusqu’à la fin du trajet. Le reste de la famille a couru derrière eux. « Je ne savais pas si la maison serait encore là à notre retour », a déclaré Nadia.

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Pendant ce temps, des personnes présentes sur les lieux ont déclaré que les mêmes hommes masqués ou d’autres se sont dirigés vers la maison de Moussa, la plus centrale des trois maisons des frères. Ghanim, sa fille de 8 ans, s’est mise à pleurer et à trembler. Son fils Amar, âgé de 5 ans, « s’est retenu et n’a pas pleuré, mais j’ai vu qu’il avait peur », a déclaré sa mère, Iman. Ils se sont rendus dans une pièce intérieure et se sont assis sur un matelas. Elle a serré les deux enfants dans ses bras, tandis que Ghanim continuait à pleurer et à trembler.

Moussa est monté sur le toit et a vu un homme masqué jeter une pierre sur sa voiture. La vitre s’est brisée. Un autre groupe d’hommes masqués est arrivé et l’un d’eux a lancé un objet qui s’est immédiatement enflammé. Un autre homme armé s’est placé entre les arbres et a tiré sur Moussa. « Je me suis immédiatement accroupi et je me suis réfugié derrière la cloison en béton du toit ».

C’est alors que des jeunes hommes du village sont venus les secourir. « Je viens d’un autre village, je ne les connaissais pas », a déclaré Iman, la femme de Moussa. « J’avais peur qu’ils soient des colons. Mais j’ai reconnu l’un d’entre eux et je me suis calmée. Ils ont emmené les deux enfants à l’extérieur. J’avais tellement peur que mes jambes ne me portaient pas. Je pouvais à peine marcher. » Ce n’est qu’après avoir atteint la maison d’un parent qu’Amar, 5 ans, s’est permis de fondre en larmes.

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Haroun et sa famille, qui s’étaient cachés sur le toit, ont vu plusieurs dizaines d’hommes masqués dispersés parmi les arbres et près des maisons. Deux d’entre eux étaient armés de fusils, dont l’un portait un gilet orange. Certains des hommes masqués portaient des matraques. D’autres avaient des pierres. La famille a déclaré que certains des envahisseurs avaient également des armes de poing enfoncées dans la ceinture de leurs pantalons.

Soudain, quelque chose a été tiré sur la maison depuis des jeeps militaires qui n’avaient pas arrêté les envahisseurs. Ils pensaient qu’il s’agissait d’une balle en caoutchouc. Plus tard, ils ont découvert qu’il s’agissait d’une balle à pointe en éponge, qui a brisé la table pliante à l’extérieur de la maison.

Lina et les enfants quittent le toit et descendent en courant. Elle, ses belles-sœurs et leurs enfants se sont répartis entre le petit salon et une chambre. Ils entendent la chute d’éclats de verre. Ceux qui étaient encore sur le toit ont vu que lorsque les lanceurs de pierres ont manqué de pierres, une escouade de jeunes gens leur en a apporté d’autres.

Les envahisseurs ont frappé et donné des coups de pied dans la porte d’acier de l’entrée jusqu’à ce qu’elle s’ouvre. Quatre hommes masqués et non armés se sont précipités à l’intérieur. Deux d’entre eux se sont dirigés vers la cuisine et la salle de bains. Lina, qui est enceinte, et sa belle-sœur Amal se tenaient derrière la porte en bois du salon et s’y appuyaient. Mais deux des envahisseurs ont réussi à forcer la porte, pierres à la main.

Lina a raconté comment elle a tenu la porte, aujourd’hui arrachée, et essayé de bloquer les hommes qui lançaient des pierres sur tous ceux qui se trouvaient à proximité. Les jumelles de 5 ans, Shirin et Ribhi, se sont cachées sous la table basse. Diana, 3 ans, s’est couvert le visage avec un oreiller et s’est enfoncée sur le canapé. Julia, 8 ans, et Laila, 11 ans, se sont accroupies sur le sol dans l’espace entre les meubles. Tous les enfants ont crié et pleuré.

Lina raconte que l’un des envahisseurs a attrapé Rashid, le fils de 8 ans de sa belle-sœur Amal, et a commencé à le traîner. Amal a attrapé son fils et l’a sauvé. « Notre inquiétude pour nos enfants nous a donné du courage », explique Lina.

Plus tard, la famille a découvert que le sol de la cuisine était couvert d’éclats de verre, de produits alimentaires et d’aliments cuits qui avaient été sortis du réfrigérateur et jetés là. Ils ont également découvert que le micro-ondes, un miroir, des poteries et une table avaient été brisés. Une pierre a brisé la télévision. La voiture de la famille a été incendiée.

Haroun et son père se sont précipités dans les escaliers. L’un des envahisseurs a jeté une partie de la table en plastique qui se trouvait dans la cour sur l’homme de 80 ans. La table l’a frappé au visage, il a glissé et est tombé dans les escaliers. Haroun s’est emparé de deux bouteilles de Coca-Cola en plastique qui se trouvaient dans une boîte sur les escaliers et les a lancées sur l’un des envahisseurs.

A ce moment-là, les sauveteurs du village étaient déjà près de sa maison et les quatre envahisseurs qui se trouvaient à l’intérieur se sont enfuis. Les colons qui se trouvaient à l’extérieur se sont également dispersés.

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Les trois familles sont restées en dehors de leurs maisons, chez des proches, pendant deux jours, jusqu’à dimanche. Elles ne savaient pas si le feu s’était propagé à leurs maisons.

Samedi, les funérailles du résident tué ont eu lieu. Selon les habitants, des soldats ont tiré sur le cortège funèbre. Des jeunes gens ont alors accouru pour les affronter.

Alors que les soldats tiraient, des dizaines de colons ont à nouveau fait leur apparition, cette fois depuis la colline située à l’ouest du village. Ils ont couru vers l’est, vers le quartier nord qui était maintenant vide de ses habitants. Les soldats leur ont lancé des grenades lacrymogènes, mais cela ne les a pas découragés.

Une fois sur place, les colons ont incendié d’autres maisons, ainsi qu’un entrepôt, une pergola, deux enclos pour animaux, du fourrage pour les moutons, une jeep et un camion de pompiers qui étaient arrivés du village voisin de Taybeh. Ils ont également incendié des voitures appartenant à des habitants d’autres villages venus assister aux funérailles.

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Moussa déclare : « Le plus dur, c’est le sentiment d’impuissance. Il est entré dans ma maison et je n’ai pu protéger ni ma famille ni moi-même. A leurs yeux, une personne ne vaut rien. Que nous existions ou non ne changeait rien. Comment vais-je calmer ma fille si je ne suis pas calme ? Je suis dans un état où il y a un décalage entre les trois fondements de ma personnalité : les sentiments, les pensées et les actions. Les sentiments sont ce qu’ils sont, tout comme les pensées difficiles suscitées par l’agression. Mais je ne peux pas les exprimer par des actes. »

Lina l’interrompt. « Il nous est interdit de nous défendre; si nous le faisons, nous serons arrêtés et jugés comme des terroristes. Ou ils nous tueront, comme ils ont tué Jihad Abu Alia. »

Moussa est du même avis. « Si j’exprime mes sentiments sur Facebook et que j’écris ce que je pense de l’armée et des colons, ils m’arrêteront pour incitation à la violence. Cette paralysie m’affecte. Je n’arrive pas à dormir la nuit. Comment vais-je enseigner à mes élèves le lendemain ? Tout cela nous fait penser à l’émigration. »

Amira Hass
Article paru dans Haaretz, le 2 mai 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre
http://alencontre.org/moyenorient/palestine/palestine-les-attaques-planifiees-de-colons-en-cisjordanie-visent-a-detruire-des-maisons-a-terroriser-les-habitants-et-a-les-expulser.html

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Gaza : « Un tableau qui désespère tous les qualificatifs »

Le 3 mai, l’OCHA (United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs) établissait une note de synthèse sur la situation à Gaza du 29 avril au 3 mai. Elle prend appui sur les relevés, les bilans, les déclarations: de l’OMS, du PNUD, de MSF, du ministère de la Santé de Gaza, du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), de l’Unicef, de Save the Children, de l’International Medical Corps (IMC), de l’Autorité palestinienne de l’eau, du PAM, etc. Derrière les données chiffrées se profilent toutes les facettes de la destruction et de l’étranglement d’un peuple et d’un pays. Un tableau qui désespère tous les qualificatifs. [Rédaction A l’Encontre]

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Les bombardements israéliens aériens, terrestres et maritimes se poursuivent dans une grande partie de la bande de Gaza, entraînant de nouvelles victimes civiles, des déplacements et la destruction d’habitations et d’autres infrastructures civiles.

1.- Lors d’une rencontre avec la presse le 30 avril, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a mis en garde contre les conséquences « dévastatrices » et « graves»  d’un éventuel assaut militaire sur Rafah. M. Guterres a également exprimé son inquiétude face aux informations faisant état de la découverte de fosses communes à Gaza, notamment dans les hôpitaux Al Shifa et Nasser, et a demandé l’accès immédiat d’enquêteurs internationaux indépendants disposant d’une expertise médico-légale « afin d’établir les circonstances précises dans lesquelles des centaines de Palestiniens ont perdu la vie et ont été enterrés, ou ré-enterrés ».

Le chef de l’ONU a souligné que la situation « s’aggrave de jour en jour », malgré les progrès récents dans l’acheminement de l’aide à Gaza ; pour éviter « une famine d’origine humaine qui aurait pu être évitée », il a réitéré son « appel aux autorités israéliennes pour qu’elles autorisent et facilitent un accès sûr, rapide et sans entrave à l’aide humanitaire et aux travailleurs humanitaires, y compris l’UNRWA, dans l’ensemble de la bande de Gaza » [entre autres dans le nord de la bande de Gaza].

2.- Selon le ministère de la Santé de Gaza, 54 Palestiniens ont été tués et 102 blessés entre les après-midi du 1er et du 3 mai, dont 26 tués et 51 blessés au cours des dernières 24 heures. Entre le 7 octobre 2023 et le 3 mai 2024, au moins 34 622 Palestiniens ont été tués à Gaza et 77 867 Palestiniens ont été blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza.

Parmi les évènements meurtriers survenus le 30 avril et le 1er mai, on peut citer les suivants : le 30 avril, vers 21h00, trois Palestiniens, dont un enfant, auraient été tués lorsqu’un appartement a été touché dans le camp de réfugiés d’An-Nuseirat. Le 30 avril, vers 22h25, deux enfants palestiniens auraient été tués lorsqu’une maison a été touchée dans le camp de réfugiés d’Ash Shaboura, dans le sud de Rafah. Le 1er mai, vers 21h40, six Palestiniens auraient été tués et d’autres blessés lorsqu’une maison a été touchée dans la zone d’Az Zahraa, au sud de la ville de Gaza.

3.- Entre l’après-midi du 1er mai et celle du 3 mai, aucun soldat israélien n’a été tué à Gaza. Au 3 mai, 262 soldats ont été tués et 1605 soldats ont été blessés à Gaza depuis le début de l’opération terrestre, selon l’armée israélienne. En outre, plus de 1200 Israéliens et ressortissants étrangers, dont 33 enfants, ont été tués en Israël, la grande majorité le 7 octobre. Depuis le 3 mai, les autorités israéliennes estiment que 133 Israéliens et ressortissants étrangers sont toujours captifs à Gaza, y compris les victimes dont les corps n’ont pas été révélés.

4.- Le 1er mai, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a indiqué qu’il avait recensé 25 cas de détention de journalistes dans les territoires palestiniens occupés. Outre les informations faisant état de journalistes blessés ou disparus, le CPJ enquête sur l’assassinat de 97 journalistes et professionnels des médias à Gaza depuis le 7 octobre, qualifiant cette période de « la plus meurtrière pour les journalistes » depuis qu’il a commencé à collecter des données en 1992. Selon le Bureau gouvernemental des médias (GMO) à Gaza, 141 journalistes et professionnels des médias palestiniens ont été tués à Gaza, 70 blessés et au moins 20 détenus depuis le début des hostilités.

5.- Le 2 mai, 64 personnes détenues à Gaza ont été libérées par les autorités israéliennes au point de passage de Kerem Shalom, a rapporté l’Autorité palestinienne des frontières et des passages. Selon la même source, une personne est décédée et une autre a été grièvement blessée. Le 1er mai, à l’occasion de la Journée internationale du travail, trois institutions palestiniennes couvrant les affaires des prisonniers ont indiqué dans un communiqué de presse commun que, selon les données du ministère palestinien du Travail, sur les 10 300 travailleurs de Gaza présents en Israël pour travailler le 7 octobre, 3 200 ont été libérés au point de passage de Kerem Shalom en novembre 2023, 6 441 ont été expulsés vers la Cisjordanie, et 1 000 sont toujours portés disparus. Ils ont noté que les autorités israéliennes ont refusé de divulguer des informations sur les travailleurs disparus, se contentant d’annoncer la présence de deux camps de détention militaire près de Beersheba et de Jérusalem. Le 2 mai, le ministère de la Santé de Gaza a annoncé que le chef du service orthopédique du complexe médical de Shifa, le Dr Adnan Al Bursh, qui était détenu par les forces israéliennes depuis décembre 2023, était décédé dans une prison israélienne.

6.- Le 1er mai, Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef, a prévenu qu’une opération terrestre à Rafah «ajouterait une catastrophe à la catastrophe», soulignant le «bilan inimaginable» de la guerre pour les enfants, qui représentent 47% de la population de Gaza. Selon l’Unicef, quelque 600 000 enfants sont aujourd’hui entassés à Rafah, la quasi-totalité d’entre eux étant « blessés, malades, mal nourris, traumatisés ou handicapés ». Lors de ses trois visites à l’unité de soins intensifs de l’Hôpital européen de Rafah, le porte-parole de l’Unicef, James Elder, a raconté avoir vu plusieurs enfants occuper le même lit, « chacun d’entre eux arrivant après qu’une bombe ait ravagé sa maison, chacun d’entre eux mourant malgré les immenses efforts des médecins ». À Al Mawasi, Becky Platt, infirmière pédiatrique, a également souligné la douleur physique et la détresse psychologique qui affectent les enfants blessés à l’unité de santé d’urgence mise en place par Save the Children (SCI) ; selon Mme Platt, le chemin de la guérison est long et difficile en raison de la pénurie d’analgésiques efficaces, de traitements de rééducation et d’appareils tels que des fauteuils roulants ou des prothèses.

7.- Seuls 12 des 36 hôpitaux de Gaza sont aujourd’hui partiellement opérationnels, dont deux dans le nord de Gaza, trois à Gaza, deux à Deir al Balah, deux à Khan Younès et trois à Rafah. Selon la dernière analyse de l’OMS et du groupe sectoriel Santé, les établissements qui fonctionnent ont des capacités limitées, sont submergés de patients et font face à de graves pénuries de carburant, de médicaments, de fournitures et de personnel. Six hôpitaux de campagne sont également pleinement opérationnels, tous situés au sud de Wadi Gaza, et 70% des centres de soins de santé primaires de Gaza restent inutilisables.

Malgré les difficultés d’accès qui empêchent l’augmentation de l’aide dans le nord de la bande de Gaza, les partenaires du groupe sectoriel Santé font tout leur possible pour fournir des services de santé essentiels et rétablir les services minimums dans les installations endommagées, y compris l’hôpital Nasser.

Le 2 mai, l’International Medical Corps (IMC) a annoncé son intention de créer un deuxième hôpital de campagne, d’une capacité de 42 lits, près de Deir al Balah, afin de développer les services de santé primaire et spécialisée en matière de sexualité, de procréation, de santé maternelle et infantile. L’hôpital de campagne d’IMC à Al Mawasi, dans l’ouest de Rafah, a pris en charge 53 502 personnes depuis sa création en janvier, avec 1 400 opérations chirurgicales réalisées au 24 avril. Le 2 mai, le Croissant-Rouge palestinien a également signalé que le premier bébé était né dans la maternité récemment rouverte de l’hôpital Al Amal à Khan Younès.

Des progrès progressifs dans l’accès à la nourriture, à l’eau et aux installations sanitaires ont été récemment observés à Gaza, mais des rapports font état de contraintes persistantes à l’entrée des fournitures médicales.

8.- Le 29 avril, l’Autorité palestinienne de l’eau (PWA) a annoncé la reprise du pompage de l’eau dans la conduite d’Al Muntar «Mekorot» après 200 jours d’arrêt complet et de réparations importantes. Pouvant potentiellement desservir environ 300 000 personnes dans la ville de Gaza, il s’agit de la troisième conduite d’eau israélienne à reprendre ses activités après sa fermeture en octobre 2023. La reprise du pompage de l’eau a jusqu’à présent bénéficié à quatre quartiers de la ville de Gaza, notamment Az Zaitoun, Ad Draraj, As Sabra et At Tuffah, a indiqué la municipalité de Gaza à OCHA le 2 mai. Selon le groupe sectoriel WASH, au 30 avril, la production d’eau à Gaza s’élevait à environ 77 000 mètres cubes par jour, ce qui représente environ 20% de la production totale d’eau de Gaza avant les récentes hostilités.

9.- Le 1er mai, le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué qu’après des mois d’accès restreint, il construisait une capacité de stockage à Beit Hanoun. Le même jour, un convoi transportant des fournitures humanitaires en provenance de Jordanie, notamment des colis alimentaires, du sucre, du riz, des compléments alimentaires et du lait en poudre, est entré à Gaza par un transfert dos à dos au point de passage d’Erez, après avoir été inspecté par les autorités israéliennes uniquement au pont Allenby. Une fois à l’intérieur de Gaza, les camions locaux transportant l’aide ont été redirigés par des hommes armés vers des locaux de l’ONU non désignés pour le déchargement de l’aide. Tous les camions ont atteint les deux locaux des Nations unies désignés le 3 mai et la distribution est en cours. Se déclarant prêt à augmenter l’aide alimentaire au nord de Gaza, le PAM a souligné que « pour faire reculer six mois de famine, il faut des flux réguliers de vivres [avec] un accès sûr et durable […] au fil du temps ».

10.- Le 2 mai, la Coastal Municipalities Water Utility (CMWU) a indiqué qu’elle avait réussi à connecter un générateur électrique de 250 kilovolts, fourni par les autorités égyptiennes, à la station d’épuration des eaux usées de Rafah. Cela a permis de réactiver le système de pompage de la station, empêchant le débordement des eaux usées vers la frontière égyptienne et évitant les risques sanitaires potentiels dans les zones peuplées de centaines de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) vivant près de la frontière avec l’Égypte. Dans le même ordre d’idées, la municipalité de Gaza a mis en garde le 2 mai contre le danger potentiel de l’accumulation d’eaux usées dans le bassin de collecte des eaux de pluie du quartier d’Ash Sheikh Radwan, dans le nord de la ville de Gaza, en raison du manque d’électricité, de l’approvisionnement limité en carburant et des dommages subis par les trois principales installations de pompage des eaux usées.

11.- Médecins Sans Frontières (MSF) a rapporté le 1er mai que les possibilités d’acheminer à Gaza des équipements biomédicaux, tels que des concentrateurs d’oxygène, restent très limitées. Les concentrateurs d’oxygène filtrent l’air ambiant pour fournir de l’oxygène purifié aux patients, et sont vitaux pour les enfants malnutris souffrant d’anémie, les nouveau-nés ayant des difficultés respiratoires et les patients blessés ayant subi de graves pertes de sang. Dans l’attente d’une approbation, MSF a également demandé l’envoi d’une série de fournitures médicales, allant des échographes aux défibrillateurs externes, en passant par les générateurs et les solutions intraveineuses de chlorure de sodium, essentielles pour réhydrater les patients et diluer les médicaments.

Selon MSF, ces demandes ont été rejetées à plusieurs reprises par les autorités israéliennes et, lorsqu’elles ont été approuvées, il s’est écoulé en moyenne un mois entre l’arrivée du fret humanitaire en Égypte et son entrée dans la bande de Gaza, les fournitures étant soumises à de multiples processus d’inspection. Si un seul article est rejeté au point de passage de Nitzana, « toute la cargaison est rejetée et renvoyée à Rafah, où le long processus recommence », ajoute MSF. Soulignant le manque de clarté et de cohérence dans ce qui est autorisé à entrer, MSF a noté que les mêmes articles sont parfois approuvés et parfois rejetés. En avril, les autorités israéliennes ont approuvé l’entrée de réfrigérateurs et de congélateurs pour stocker des médicaments sensibles à la température, que MSF avait demandés en novembre et qui devraient maintenant arriver à Gaza en mai.

12.- Entre le 27 avril et le 2 mai, 35% (8 sur 23) des missions d’aide humanitaire dans le nord de Gaza ont été facilitées par les autorités israéliennes, 52% (12) ont été entravées, deux missions ont été refusées et une mission a été annulée. Au cours de la même période, sur les 21 missions d’aide humanitaire dans les zones du sud de Gaza nécessitant une coordination, 66% (14) ont été facilitées par les autorités israéliennes, trois missions ont été entravées et quatre ont été refusées. Les entraves concernent principalement les temps d’attente prolongés avant le départ et les retards aux points de contrôle israéliens sur les routes de Salah Addin et d’Al Rasheed en direction du nord de la bande de Gaza et de retour vers le sud. Le 29 avril, une mission d’aide a dû attendre plus de neuf heures pour se rendre au nord et revenir à Rafah en raison des procédures de sécurité renforcées au poste de contrôle et des combats entre les groupes armés palestiniens et les forces israéliennes à proximité du poste de contrôle.

13.- Le 2 mai, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) ont publié les résultats de leur deuxième évaluation initiale rapide des conséquences macroéconomiques et sociales de la guerre à Gaza à six mois, avec des projections pour les scénarios à sept, huit et neuf mois. En utilisant divers outils analytiques tels que des images satellites, l’évaluation prévoit que la perte de produit intérieur brut (PIB) pourrait atteindre 29% en 2024 si la guerre se prolonge jusqu’à neuf mois, avec des pertes totales de 7,6 milliards de dollars américains, en hausse par rapport aux 25,8% actuellement estimés par le Bureau central palestinien des statistiques (PCBS).

En outre, le taux de pauvreté dans l’État de Palestine devrait plus que doubler, atteignant 60,7% au neuvième mois et plongeant 1,86 million de personnes supplémentaires dans la pauvreté. Les quatre scénarios indiquent un recul de plus de 20 ans du développement humain à Gaza et de 13 à 16 ans en Cisjordanie, selon l’évaluation. Commentant ces résultats, Rola Dashti, secrétaire exécutive de la CESAO, a déclaré : « Cette évaluation prévoit que Gaza sera rendue totalement dépendante de l’aide extérieure à une échelle jamais vue depuis 1948, car elle sera privée d’une économie fonctionnelle, de tout moyen de production, d’autosuffisance, d’emploi ou de capacité commerciale ». Selon l’administrateur du PNUD, Achim Steiner, ces pertes sans précédent « précipiteront une grave crise du développement qui mettra en péril l’avenir des générations futures ».

3 mai 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre
http://alencontre.org/moyenorient/palestine/gaza-un-tableau-qui-desespere-tous-les-qualificatifs.html

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Ici Mattan. Je suis le directeur exécutif du Réseau de solidarité des réfractaires et un réfractaires israélien. Je vous écris pour vous faire savoir que les actions du gouvernement américain contre la guerre peuvent détourner l’attention de la racine du problème, l’oppression systématique des Palestinien·nes par les Israélien·nes. Vous pouvez soutenir les résistant·es et les réfractaires, comme moi, qui s’expriment contre l’occupation et la guerre contre Gaza ici.

Après des mois d’un massacre dévastateur à Gaza et des centaines d’otages palestinien·nes et israélien·nes, l’administration Biden continue de soutenir l’armée israélienne et a approuvé un important programme d’aide militaire de 26 milliards de dollars. Toutefois, ce soutien financier s’accompagne d’un changement notable de politique. Pour répondre aux inquiétudes concernant les violations des droits des êtres humains, l’administration prévoit d’imposer des sanctions au bataillon Netzach Yehuda, en lui interdisant d’utiliser des armes américaines. Cette décision fait suite aux preuves de plus en plus nombreuses de meurtres et de mauvais traitements infligés aux Palestinien·nes par ce bataillon. Cependant, pour de nombreux militant·es, dont je fais partie, cette action ne s’attaque pas au problème de fond et minimise les actions de l’armée israélienne.

Avant de refuser de servir et que j’ai passé 110 jours en prison, des gens ont essayé de me convaincre de m’engager dans l’armée pour que je puisse être le « gentil soldat » aux points de contrôle. Ils pensaient que je pouvais changer la façon dont les Palestinien·nes étaient traité·es et beaucoup ont servi dans l’armée pour cette raison. Comme si l’oppression, l’occupation ou le massacre pouvaient être moraux si les soldats étaient plus moraux. La vérité est qu’il n’y a pas de forme morale d’oppression. Il ne s’agit pas de soldats ou d’unités individuelles en Cisjordanie ou à Gaza et de la manière dont ils traitent les Palestinien·nes, mais du fait qu’il y a des soldats là-bas en premier lieu. L’ensemble de l’armée israélienne est responsable de l’oppression systématique, de l’occupation, des massacres à Gaza et du nettoyage ethnique.

Faire un don pour soutenir les réfractaires à la guerre de Gaza

La sanction du bataillon Netzach Yehuda est un début, mais ce n’est pas suffisant. Nous devons empêcher le président Biden de donner des armes à l’armée israélienne jusqu’à ce que l’oppression israélienne prenne fin. Il ne s’agit pas seulement d’une unité, il s’agit d’opérer de véritables changements pour donner la priorité à la fin de ce massacre, au retour des otages dans leurs familles et à la recherche d’un chemin vers la liberté, l’égalité et la justice pour tous sur cette terre.

La résistance israélienne a le pouvoir de mettre fin au massacre de Gaza et à des années d’oppression. Comme je l’ai toujours dit : pas de soldats, pas d’oppression. Mais nous avons besoin de votre soutien. Nous avons besoin que la communauté internationale soutienne la résistance israélienne et non la poursuite de l’effusion de sang. C’est pourquoi nous, RSN, sommes ici. Aidez-nous à construire le mouvement des résistant·es et des réfractaires en faisant un don ici.

Ensemble, nous pouvons continuer à dénoncer ces sanctions de fortune et à amplifier les voix des résistant·es et des réfractaires au massacre.

En toute solidarité,
Mattan Helman
Directeur exécutif
Réseau de solidarité avec les réfractaires

https://mailchi.mp/refuser/the-problem-is-not-a-specific-soldier-it-is-the-entire-army-refuser-solidarity-network?e=a69dff2a33

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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La Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine (CUCCP) appelle à une journée de mobilisation universitaire le 15 mai, jour de la commémoration de la Nakba

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Stop à la complicité universitaire avec le Génocide, Stop à la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien, Boycott universitaire d’Israël

Le 15 mai marque la date anniversaire de la Nakba – « catastrophe » en arabe – qui renvoie à l’exode forcé de plus de 700 000 Palestinien·nes, chassé·es de leurs terres en 1948 lors des massacres perpétrés par les milices paramilitaires sionistes puis l’armée israélienne. Leurs descendants, 5,9 millions de réfugiés se voient encore refuser leur droit au retour par Israël (pourtant garanti par la Résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies). Depuis le 7 octobre, 2 millions de Gazaoui·es ont été déplacé·es et chassé·es de leur domicile ; soit le plus grand nombre de déplacements forcés de Palestiniens depuis 1948.

Le génocide des Palestinien.nes en cours [1] apparaît donc comme le prolongement du nettoyage ethnique de la Nakba et de 76 ans d’occupation, de colonisation, d’apartheid [2] ; c’est la volonté d’effacer l’identité, voire l’existence même, des Palestinien.nes qui est à l’œuvre. Car comme l’a tristement résumé Elias Khoury en 2011 : « La Nakba n’est pas un événement mais un processus. Les confiscations de terres n’ont jamais cessé. Nous vivons toujours dans l’ère de la Nakba. »

Réseau constitué de chercheur·es, enseignant·es, biatss, personnel et étudiant·es engagé·es contre la guerre génocidaire, la CUCCP (voir notre pétition : Appel du monde académique français pour la Palestine : arrêt immédiat de la guerre génocidaire ! – L’Humanité (humanite.fr)) appelle à amplifier et à poursuivre le mouvement de mobilisation universitaire historique qui se propage un peu partout dans le monde, en Europe, aux Etats-Unis, dans le monde arabe mais aussi en France malgré une forte répression. Nous appelons donc, suite au succès de la journée européenne de mobilisation universitaire pour la Palestine du 12 Mars 2024, à une nouvelle mobilisation à l’occasion de cette journée symbolique du 15 mai afin que de nos universités mettent fin à leur silence, voire leur complicité active avec le génocide et le scholasticide en cours à Gaza, et la colonisation en Palestine. Nous exigeons :

1/ Une minute de silence institutionnelle qui reconnaisse sans ambiguïté ce dont sont victimes les Palestinien·nes de Gaza : un plausible génocide, reconnu comme tel par la plus haute juridiction en la matière.

2/ Une condamnation sans équivoque de la part du Ministère de l’enseignement supérieur, du CNRS et des présidents d’établissements universitaires de la destruction du système universitaire à Gaza – qui prend un caractère systémique d’éducide – et un engagement à développer des accords de coopération avec des universités palestiniennes et à participer à la reconstruction du système universitaire à Gaza [3].

3/ Mettre fin, à l’instar de nombreuses universités européennes [4] depuis l’ordonnance de la Cour Internationale de Justice, à leurs partenariats avec les universités israéliennes complices dans les violations du droit international et des droits humains perpétrés par Israël (voir l’appel du PACBI ; et voir notamment les travaux récemment parus sur ce sujet de Maya Wind). Nous attendons d’elles un désinvestissement des entreprises complices des crimes contre l’humanité et du génocide en cours.

4/ Mettre fin aux sanctions et à la criminalisation des mouvements de solidarité avec la Palestine et respecter la liberté d’expression et de rassemblement de ses étudiant·es, enseignant·es, chercheur·es et personnel administratif.

5/ Enfin, nous dénonçons avec fermeté les tentatives du gouvernement français, complice du génocide en cours à Gaza, de soumettre le milieu académique à son agenda politique. Nous attendons de nos universités qu’elles remplissent leur rôle : assurer la liberté académique et la protection de l’expression de la pensée critique. A ce titre, nous condamnons fermement la censure des conférences portant sur la Palestine et instrumentalisant le « risque de trouble à l’ordre public » pour faire taire toute tentative de briser le silence autour de la guerre génocidaire menée par Israël à Gaza.

Comment agir ?
Ces revendications peuvent être adressées de différentes manières : rassemblements, tracts, lecture publique, proposition de motion en CA, pétitions internes ou lettre à la direction, réunion d’information sur le boycott universitaire, organisation d’une AG…etc. Différentes initiatives scientifiques ou culturelles peuvent également être organisées autour de la Nakba qu’il est impératif de mieux faire connaître : conférences, projections de films, expositions, discussions de lectures…. N’hésitez pas à donner de l’ampleur à vos initiatives quelles qu’elles soient, en les partageant sur les réseaux avec #StoptheNakba et #May15forPalestine en nous taguant sur Instagram (@c.u.c.c.p), X (@CPalestine30925) et Facebook (La coordination universitaire contre la colonisation en Palestine). Vous trouverez également des ressources (tracts, ebook sur le boycott universitaire, etc. sur linktr.ee/cuccp).

Notes
[1]
Voir « Résolution sur le génocide en cours » de la FIDH resolutiongenocidefr-2023-12-11-5.pdf (fidh.org). Le 26 Janvier, la CIJ (Cour Internationale de Justice) a reconnu un risque de génocide contre les Palestiniens de Gaza. Elle a prononcé des mesures conservatoires d’urgence qui n’ont depuis pas été appliquées par Israël.
[2]
 Voir notamment le rapport 2022 d’Amnesty : Israel’s apartheid against Palestinians – Amnesty International
[3] Voir notamment : 
The Hidden War on Higher Education: Unmasking the ‘Educide’ in Gaza – Project on Middle East Political Science (pomeps.org)
[4] 
Notamment : Four Norwegian universities cut ties with complicit Israeli universities | BRICUP ; l’université d’Anvers (Belgique) : | Law and Development | University of Antwerp (uantwerpen.be) ; en Italie, l’Université de Turin (Università di Torino, protesta degli studenti contro accordo con Israele – La Stampa) , l’université de Bari, Stop allacooperazione con Israele: l’Università di Bari come quella di Torino non partecipa al bando di ricerca contestato dagli studenti – la Repubblica, etc.

https://ujfp.org/la-coordination-universitaire-contre-la-colonisation-en-palestine-cuccp-appelle-a-une-journee-de-mobilisation-universitaire-le-15-mai-jour-de-la-commemoration-de-la-nakba/

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« Pour un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza »
par 394 membres de l’EHESS

À l’heure où la Cour internationale de justice a alerté sur les risques de crime de génocide contre le peuple palestinien à Gaza, où les Nations unies ont produit un rapport accablant sur le sujet, où elles appellent à cesser les ventes d’armes à Israël pour empêcher toute nouvelle violation du droit humanitaire, et ont également condamné la colonisation en Cisjordanie comme crime de guerre, plusieurs centaines de membres de l’Ecole des Etudes en Sciences Sociales (EHESS) ont demandé à leur institution de se prononcer pour un cessez-le feu immédiat et durable. 

Cette motion été soumise au conseil scientifique, au conseil d’administration et à l’assemblée des enseignants-chercheurs de l’EHESS : aucune de ces instances n’a jugé opportun de la considérer ou de la soumettre au vote. Comment comprendre qu’une institution fondée sur le respect du droit, y compris international, refuse de se prononcer clairement pour un arrêt des massacres en cours ? 

Cette expression de solidarité s’inscrit pourtant dans un contexte de guerre où les douze universités de Gaza ont été entièrement détruites ainsi que leurs archives matérielles et digitales, plus de 94 universitaires palestinien·e·s tué·es dans des attaques ciblées de l’armée israélienne, et des milliers de vies étudiantes fauchées, endeuillées, mutilées et privées d’avenir. Nous la portons donc en notre nom collectif, en tant que membres d’une communauté engagée à comprendre le monde dans sa complexité, et à former les générations à venir. Nous condamnons à ce titre avec fermeté et inquiétude la répression des étudiant·e·s, à l’EHESS et partout ailleurs en France et dans le monde, et la criminalisation de leur mobilisation. Face aux violences institutionnelles et physiques que subissent celles et ceux qui élèvent la voix dans les universités en exprimant leur solidarité avec la Palestine, nous affirmons l’espoir incarné dans cette composante de la connaissance qui fait défaut à notre institution : le courage de la vérité. 

Motion signée par 394 membres de l’EHESS pour un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza

« Nous, membres de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, nous nous prononçons solennellement pour un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza dans l’intérêt des peuples. Nous exigeons le respect du droit international, en particulier les résolutions passées du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et la récente ordonnance de la cour internationale de justice imposant de prévenir un crime de génocide et une nouvelle Nakba à l’encontre des Palestiniennes et Palestiniens résidant dans la bande de Gaza et à Rafah.

Notre demande inclut la levée du blocus sur la bande de Gaza, ainsi que l’arrêt des bombardements sur Rafah et des opérations anti-palestiniennes en Cisjordanie ; la libération de tous les otages et des prisonniers politiques retenus sans jugement ; un soutien financier constant à l’UNRWA, pour que l’organisation des Nations-Unies puisse continuer à subvenir aux besoins fondamentaux des populations palestiniennes à Gaza et dans les camps de réfugiés : l’accès à l’eau et à la nourriture, au logement, à l’éducation et aux soins de santé ; un arrêt de l’assassinat des universitaires et des journalistes gazaouis   enfin un soutien aux personnes et organisations qui, en Palestine comme en Israël même où une trentaine d’associations contre l’occupation ont pris collectivement position contre la politique de leur gouvernement, se prononcent pour le cessez-le-feu et contre la guerre. »

Voir les signataires sur le site de Médiapart

https://blogs.mediapart.fr/claude-calame/blog/040524/pour-un-cessez-le-feu-immediat-et-durable-gaza-par-394-membres-de-lehess

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Non au bellicisme :
Déclaration d’un groupe de militant·es iranien·nes des droits civils

Note de l’éditeur : Cette déclaration a été publiée en persan le 16 avril. Nous partageons cette traduction de Iranian Progressives in Translation.

À l’heure où les tensions entre l’Iran et Israël ont atteint leur paroxysme et où les craintes d’une guerre généralisée sont omniprésentes, il est doublement nécessaire que les défenseurs et les défenseuses de la démocratie se rassemblent en solidarité et disent « non au bellicisme ».

En tant que groupe de militant·es iranien·nes des droits civiques et autres, nous pensons que dans la situation actuelle, dire « non au bellicisme » est une position nécessaire à la fois pour rejeter la structure militariste de la République islamique et pour définir clairement une position contre la guerre et l’effusion de sang dans la région.

Alors que l’Iran est confronté à des crises économiques, politiques et multidimensionnelles, une augmentation des tensions entre l’Iran et Israël nuira aux mouvements en faveur de la démocratie. Le climat de guerre actuel masque le manque de responsabilité du système politique établi face à ces crises. En outre, il a également jeté les bases de l’intensification de la répression des mouvements de protestation en Iran. Quelques heures à peine avant l’attaque contre Israël, la « police de la moralité » de la République islamique a déclenché sa guerre de rue contre les femmes. Au cours des derniers jours, de nombreuses convocations ont été émises pour l’interrogatoire d’activistes politiques et médiatiques. Des jugements contre divers militant·es des droits civils ont été exécutés. Tout cela prouve que le climat de guerre répressif a élargi la répression et a facilité les efforts des autoritaires pour accroître la pression sur les activistes de la société civile en Iran.

En tant que militant·es des droits civils, nous pensons que le discours de la démocratie est lié au fait de dire « non à la guerre ». Ce discours n’a rien à voir avec les courants bellicistes, qu’ils soient issus de la République islamique ou de l’opposition. L’expérience de la guerre au Moyen-Orient et en Asie centrale a montré que la guerre, non seulement met en danger la vie des citoyens, mais détruit également les infrastructures d’un pays et n’est pas une solution appropriée pour le développement à long terme. Il n’y a donc aucune raison de défendre la guerre.

En tant que signataires de cette déclaration, nous croyons en la nécessité de promouvoir le discours de la paix dans la région du Moyen-Orient, déchirée par la guerre et ensanglantée. Nous sommes profondément préoccupés par toute action de la République islamique qui attiserait les flammes de la guerre dans la région, réprimerait les personnes à l’intérieur de l’Iran et augmenterait la répression. Nous mettons également en garde contre les attitudes chauvines d’autres États. Nous condamnons toute attaque contre notre pays, l’Iran, sous quelque prétexte que ce soit, et insistons sur la nécessité d’un cessez-le-feu à Gaza et sur la promotion des négociations de paix.

À l’heure où les politiques de répression interne de la République islamique, d’une part, et sa politique étrangère inefficace et antidémocratique, d’autre part, ont poussé le pays au bord de la destruction, nous pensons qu’il est de la responsabilité des militant·es anti-guerre de prendre position contre le bellicisme et d’insister sur la volonté des citoyen·nes qui protestent et sur l’utilisation d’espaces de protestation pour faire pression sur les gouvernements.

Nous appelons donc toutes et tous les militant·es des droits civiques et autres à s’unir de manière décisive et à insister de tout cœur sur le « non au bellicisme » et à rester sur la voie de la défense de la démocratie.

Le 16 avril 2024
Traduit par Frieda Afary
https://newpol.org/no-to-warmongering-statement-by-a-group-of-iranian-civil-rights-activists/
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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Vont-ils écraser le plus grand mouvement étudiant
depuis le Vietnam ?

En l’espace de quelques jours, des dizaines de campements de solidarité avec Gaza ont vu le jour sur plus d’une centaine de campus universitaires à travers les États-Unis. Il s’agit du plus grand mouvement étudiant depuis les manifestations anti-guerre qui ont envahi les universités américaines dans les années 1960.

Au fur et à mesure que les campements s’érigent dans tout le pays, les étudiant·es appellent pacifiquement à se désinvestir de l’oppression exercée par Israël sur les Palestinien·nes. En réponse, de nombreuses administrations scolaires invitent la police sur les campus pour réprimer violemment les étudiant·es.

Depuis plus de six mois, des dizaines de milliers de Juifs et de Juives et d’innombrables autres personnes de conscience se sont battu·es pour mettre fin au génocide qu’Israël commet contre les Palestinien·nes de Gaza. Nous continuons à exiger que l’administration Biden mette fin à son soutien à l’armée israélienne.

Le plus grand mouvement étudiant anti-guerre depuis le Vietnam
Alors que le mouvement en faveur d’un cessez-le-feu prend de l’ampleur, des milliers d’étudiant·es à travers le pays se sont organisés pour demander à leurs universités de couper les liens avec le régime d’apartheid israélien. Plus d’une centaine de campements de solidarité avec Gaza ont été établis sur les campus à travers le pays, se réappropriant l’espace en tant que « zones libérées » et   universités populaires pour Gaza ». Les sections étudiantes de Jewish Voice for Peace ont participé à l’organisation d’au moins 47 de ces campements.

À l’université de Chicago, les étudiant·es ont créé l’« université populaire pour Gaza » sur la cour principale du campus de l’université de Chicago. Des panneaux peints portant les messages « Disclose, divest, and repair » et « In solidarity with Gaza forever » ont été érigés autour du campement. À l’université du Minnesota, des centaines d’étudiant·es protestataires ont planté des dizaines de tentes lundi, se donnant la main pour protéger le campement après avoir été menacés d’arrestation.

Et ainsi de suite, dans plus d’une centaine de campus à travers le pays.

En réponse à ces manifestations pacifiques d’étudiant·es contre la guerre et le génocide, de nombreuses administrations scolaires ont invité la police à pénétrer sur le campus pour y mener des actions de répression violentes.

Répression violente à l’Université de Columbia et au City College
À l’université de Columbia, les négociations ont échoué et l’université a commencé à prononcer de nouvelles suspensions lundi. En réaction, des centaines d’étudiant·es et de professeur·es de Columbia ont occupé le Hamilton Hall, l’un des bâtiments occupés par les étudiant·es manifestant contre la guerre en 1968. Les professeur·es ont joint leurs armes à celles des étudiant·es pour protéger les manifestants à l’intérieur.

Les étudiant·es ont rebaptisé le bâtiment occupé « Hind’s Hall », en hommage à Hind Rajab, 6 ans, assassinée avec sa famille par l’armée israélienne à Gaza. Pendant des heures, Hind s’est vidée de son sang alors que les forces israéliennes tiraient sur les ambulances qui tentaient de l’atteindre.

Mardi soir, l’administration de Columbia a de nouveau fait appel à la police contre ses propres étudiant·es. Alors que les étudiant·es journalistes étaient confiné·es dans le Pulitzer Hall et qu’on leur disait qu’elles et ils seraient arrêté·es si elles et s’ils le quittaient, des centaines de policiers de la police de New York en tenue anti-émeute ont envahi le campus de Columbia pour disperser par la force le campement et déloger les étudiant·es qui occupaient le Hind’s Hall. Les policiers ont déployé un véhicule blindé pour entrer dans Hind’s Hall et ont brutalisé les dizaines d’étudiant·es protestataires qui ne faisaient rien d’autre qu’occuper pacifiquement un bâtiment sur leur propre campus.

Une vidéo montre un manifestant jeté dans les escaliers ; une autre montre des policiers entrant dans le Hind’s Hall, armes au poing, pour affronter les étudiant·es manifestant·es non armé·es qui se trouvaient à l’intérieur. À quelques kilomètres de là, des dizaines de policiers ont été déployés dans le cadre d’un raid simultané visant à réprimer les manifestant·es à CCNY, où la police a également fait un usage excessif de la force à l’encontre d’étudiants pacifiques, procédant à des dizaines d’arrestations. Dans toute la ville, des centaines de manifestant·es ont été arrêté·es.

À l’antenne, un journaliste étudiant de la station de radio de Columbia a retenu ses larmes en apprenant que le président de Columbia, Minouche Shafik, avait demandé à la police de New York de rester sur le campus jusqu’à la fin de l’année scolaire.

Violente répression à l’UCLA
À l’UCLA, l’organisation pro-apartheid Stand With Us a financé des dizaines de milliers de dollars pour faire venir des agitateurs sionistes sur le campus, où ils ont encerclé des étudiant·es manifestant·es pacifiques et les ont empêchés de partir. Dans une vidéo, on voit une femme brandissant un drapeau israélien crier aux étudiant·es : « Allez en Palestine. J’espère qu’ils vous violeront ».

Mardi soir, des vigiles sionistes masqués venus de l’extérieur du campus ont tenté de démolir le campement des étudiant·es. Ils ont frappé les étudiant·es avec des battes, jeté des briques, aspergé de gaz lacrymogène et tiré des feux d’artifice sur les manifestants, le tout sous les yeux de la police de Los Angeles. Plus tard dans la nuit, des journalistes étudiant·es de l’UCLA qui marchaient sur le campus ont été suivi·es et agressé·es par des contre-manifestant·es sionistes.

Violente répression dans tout le pays
Alors que des dizaines de campements sont érigés à travers le pays, les étudiants·e qui appellent pacifiquement au désinvestissement de l’oppression des Palestinien·nes par Israël sont confrontés·e à une répression de plus en plus violente de la part de l’État.

Des policiers en tenue anti-émeute ont été appelés pour nettoyer les campements par la force, et plus de 1 000 étudiant·es ont été arrêté·es au total. Des vidéos prises lors de descentes de police ont montré des étudiant·es et des professeur·es jeté·es au sol, menotté·es, bousculé·es, battu·es et traîné·es par des policiers militarisés.

Dans tout le pays, les policiers utilisent des sprays au poivre, des balles en caoutchouc, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes contre des étudiant·es, dont beaucoup sont encore adolescent·es, à la demande des administrateurs universitaires qui prétendent se soucier de leur sécurité. À l’université d’État de l’Arizona, des vidéos ont montré des policiers en train d’enlever les hijabs de manifestantes musulmanes. À Tulane, la police montée a traversé le campement des étudiant·es.

Les agitateurs pro-israéliens font également tout ce qui est en leur pouvoir pour salir les manifestant·es et faire fermer les campements par la force. Lorsqu’un homme brandissant un drapeau israélien s’est présenté au campement de solidarité avec Gaza de l’université de Northeastern et a crié « tuez les juifs », l’université a fait arrêter 100 étudiant·es protestataires pro-palestinien·nes en réponse. L’administration de Northeastern a justifié la répression dans une déclaration citant cette menace antisémite – en négligeant de préciser que c’était un provocateur pro-israélien qui avait proféré cette menace.

Il est clair que la seule violence qui se produit sur les campus américains est perpétrée par l’État et les agitateurs sionistes. Pourtant, les médias américains et les politiciens pro-génocide se sont donné beaucoup de mal pour dépeindre les manifestations pacifiques d’étudiant·es contre la guerre comme des foules violentes et antisémites, afin de justifier la répression de plus en plus brutale du droit de manifester.

Nous pouvons gagner – lorsque nous nous organisons.
Les tentatives de dénigrement du plus grand mouvement étudiant anti-guerre depuis le Vietnam ne nous détourneront pas du travail urgent à accomplir : mettre fin au génocide à Gaza. Les Palestinien·nes creusent avec leurs mains pour déterrer les corps de leurs proches enveloppé·es dans du plastique et jeté·es dans des fosses communes à l’extérieur des hôpitaux Nasser et Al-Shifa, certain·es d’entre elleux ayant les mains liées, d’autres étant toujours reliés à des canules. Concentrez-vous.

Nos mouvements continuent d’être inspirés par la fermeté de ces étudiant·e courageuses/ourageux face à la violence de l’État et aux attaques incessantes contre leur personne.

Parce que lorsque nous nous organisons, nous voyons des résultats. Lundi, après cinq jours consécutifs de manifestations, les étudiant·es de Northwestern ont obtenu une série de concessions de la part de leur université, notamment une plus grande transparence sur les investissements de l’école. À New York, plus de 90% des étudiant·es de Barnard ont voté en faveur du désinvestissement de l’apartheid israélien, et à Rhode Island, les étudiant·es ont réussi à faire pression sur les administrateurs de l’université Brown pour qu’ils organisent un vote sur le désinvestissement.

Notre solidarité est plus forte que celles et ceux qui cherchent à nous diviser et à nous dresser les un·es contre les autres. Mais notre travail ne fait que commencer. Près de sept mois après le début du génocide perpétré par le gouvernement israélien, nous continuons à nous battre pour obtenir un cessez-le-feu permanent. Alors que les étudiant·es de tout le pays tiennent bon et intensifient leurs tactiques face à la violence croissante de l’État, il est essentiel que nos mouvements maintiennent l’élan que nous avons créé.

Soutenez les étudiant·es qui protestent contre le génocide.
Les étudiant·es font l’objet d’une répression de plus en plus violente pour avoir manifesté pacifiquement. Voici trois façons de les soutenir :

Suivez les principales organisations étudiantes sur les médias sociaux et diffusez largement leurs alertes et leurs demandes.

Soyez prêt·es à vous rendre sur place lorsque les étudiant·es ont besoin de renforts communautaires et à apporter le matériel demandé.

Soyez attentifs aux demandes de soutien financier émanant de manifestant·es confronté·es à la répression étatique et institutionnelle.

Jewish Voice for Peace, 2 mai 2024
https://www.jewishvoiceforpeace.org/2024/05/01/will-they-crush-the-biggest-student-movement-since-vietnam/
https://newpol.org/will-they-crush-the-biggest-student-movement-since-vietnam/
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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Journée mondiale de la liberté de la presse

Chers amis,
Je vous écris pour vous faire part de la nouvelle selon laquelle le magazine +972 s’est vu décerner un titre honorifique par la Vrije Universiteit Brussel (VUB) et l’Université libre de Bruxelles (ULB) à l’occasion de leur « 
Difference Day », qui marque la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai. Ce prix est un hommage à notre volonté constante d’informer les gens de manière véridique, dans des circonstances très dangereuses, sur les événements en Israël-Palestine, en particulier depuis le 7 octobre et le début de la guerre contre Gaza.

Nous, toute l’équipe de +972, sommes très honoré·es et reconnaissant·es de la reconnaissance de notre travail en ces temps terribles. J’ai été fière de représenter notre équipe exceptionnelle à Bruxelles pour recevoir le prix le 2 mai. Ce prix est d’autant plus important qu’en Israël-Palestine, et dans la bande de Gaza en particulier, trop de journalistes sont réduit·es au silence, intimidé·es et tué·es.

Nous rendons un hommage appuyé aux 134 journalistes et professionnel·les des médias palestiniens qui ont été tué·es par l’armée israélienne dans la bande de Gaza au cours de la guerre la plus meurtrière de ce siècle. Nous rendons également hommage aux quatre journalistes israélien·nes tué·es le 7 octobre. Nous devrions, en même temps, honorer les journalistes toujours sur le terrain à Gaza, qui restent engagé·es à raconter les histoires de leur peuple et à exposer les crimes de guerre commis par l’armée israélienne, malgré les risques et les dangers.

Au nom de l’équipe de +972, je dédie le titre honorifique que nous avons reçu hier à tous les journalistes palestinien·nes de Gaza.

En tant que rédactrice en chef du magazine +972, un collectif de journalistes palestinien·nes et israélien·nes, je suis parfaitement consciente du poids de la responsabilité qui accompagne notre plateforme. Dans ma première lettre adressée à vous, nos lecteurs et lectrices, en septembre de l’année dernière, moins d’un mois après mon entrée en fonction, je vous ai fait part de mes réflexions sur la gravité de la situation en Israël-Palestine. Mais j’ai également partagé avec vous ma conviction qu’au milieu de ces défis se trouve un énorme potentiel de mobilisation autour des valeurs fondamentales de +972. C’était avant le 7 octobre. Cette conviction est encore plus forte aujourd’hui.

Nous sommes encouragé·es par le soutien que nous recevons du monde entier en ces temps dangereux pour Israël et la Palestine. Je tiens à remercier personnellement nos lecteurs et nos lectrices et nos membres, qui nous permettent de poursuivre notre travail. Puissions-nous célébrer des temps meilleurs, en ravivant l’espoir de justice pour toutes celles et tous ceux qui vivent entre le fleuve et la mer.

Je vous remercie.

Ghousoon Bisharat
+972 Magazine, Newsletter du 4 mai 2024
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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Ce que la Palestine fait au monde
L’offensive israélienne contre Gaza depuis le 7 octobre montre plus que jamais l’impunité totale d’Israël et un soutien inconditionnel apporté à Tel-Aviv par la majorité des pouvoirs occidentaux. En France, cette guerre a également joué un rôle d’accélérateur dans la rhétorique d’une confrontation civilisationnelle avec les « barbares ». Un narratif auquel Alain Gresh répond dans son dernier livre Palestine. Un peuple qui ne veut pas mourir qui sort en ce jeudi 2 mai.
https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/ce-que-la-palestine-fait-au-monde,7291
Les étudiant·es protestataires du campement de McGill sont déterminé·es à rester après le rejet de l’injonction par le juge
La décision prouve que « les luttes pour l’égalité et la justice l’emportent toujours », déclare un manifestant.
Les étudiant·es participant au campement pro-palestinien sur le campus du centre-ville de l’Université McGill ont poussé des soupirs de soulagement mercredi vers midi, lorsqu’ielles et ls ont appris qu’un juge de la Cour supérieure du Québec avait rejeté une demande d’injonction qui les aurait forcé·es à quitter les lieux.
https://www.cbc.ca/news/canada/montreal/mcgill-encampment-wednesday-1.7190335
Commentaire de MERIP : Manifestations sur les campus en faveur de la Palestine
Avec Muriam Haleh Davis, Samar Saeed et Sean Yom
Ces dernières semaines ont été marquées par un activisme étudiant sans précédent en solidarité avec la Palestine. Des jeunes de tout le pays ont intensifié les appels lancés à leurs universités pour qu’elles se désengagent des entreprises complices de l’occupation de la Palestine et des violences commises à l’encontre du peuple palestinien. Les administrations universitaires ont mis en danger les manifestant·es et leurs allié·es en déployant une force extrême, en annulant les cérémonies de remise des diplômes, en prenant des mesures disciplinaires et même en expulsant des étudiant·es. MERIP suit depuis longtemps l’évolution du mouvement BDS, ainsi que celle de la gauche juive et de sa relation avec le sionisme. Dans cette optique, nous avons invité des membres de notre comité éditorial et des collègues qui ont été associés à MERIP à nous faire part de leurs réflexions sur ces événements.
James Ryan, directeur exécutif de MERIP
https://mailchi.mp/48ea2bfb0277/merip-comment-campus-protests-for-palestine?e=c9939e0c5a
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)
Le drame se déroule à Gaza, pas sur les campus…
https://nepassubir.fr/2024/05/04/le-drame-se-deroule-a-gaza-pas-sur-les-campus/
Lettre à la présidente de Columbia, Minouche Shafik
Vous n’assurez la sécurité de personne, sauf de vos donateurs, administrateurs et du fonds de dotation de l’université.
https://aurdip.org/lettre-a-la-presidente-de-columbia-minouche-shafik/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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