Dans son introduction, introduction-et-sommaire-du-livre-de-la-fondation-copernic-un-president-ne-devrait-pas-faire-ca-inventaire-dun-quinquennat-de-droite/, publiée avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse, Pierre Khalfa revient sur la campagne électorale de François Hollande, la phrase d’un soir de meeting – Mon ennemi c’est la finance », sur ce bilan qu’il convient en effet de considérer comme « désastreux pour un président de la République se réclamant de la gauche »
Le préfacier n’oublie pas l’avancée majeure que constitue la loi sur le mariage pour tous-tes. Mais cette loi ne saurait masquer les reniements et les renoncements. La liste est longue et cette note ne peut prétendre à l’exhaustivité…
Pierre Khalfa insiste sur l’alignement sur la pensée libérale en matière économique, « l’offre crée sa propre demande », la défenses des intérêts des patrons et le « j’aime l’entreprise » du Premier ministre lors de l’Université du Medef, le tournant néoconservateur accompagnant le tournant libéral, la remise en cause des libertés démocratiques « avec la multiplication de mesures qui n’ont eu aucun effet en matière de sécurité, mais qui constituent autant d’attaques contre l’État de droit », les débats pitoyables de la déchéance de nationalité (mesure prônée par l’extrême droite et la droite extrême), les obsessions identitaires (Manuels Valls et ses déclarations : « nous sommes une vieille nation chrétienne » ou « l’essentiel, c’est la bataille culturelle identitaire »).
Pierre Khalfa termine ainsi : « Un bilan calamiteux qui laisse le peuple de gauche totalement désorienté, la gauche éclatée et le Front national à son zénith. Triste quinquennat qui s’achève dans la décomposition du paysage politique, la crise démocratique, dont l’usage du 49.3 pour faire adopter la loi « Travail » et le procès Cahuzac, ont rappelé l’actualité et la crise économique et sociale illustrée par l’épisode Alstom. C’est dire que la reconstruction d’une gauche de transformation sociale et écologique est aujourd’hui à l’ordre du jour. »
Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse, les chapitres 13. Perdre sa vie a la gagner : perdre-sa-vie-a-la-gagner/ et 16. Femmes : engagements non tenus : femmes-engagements-non-tenus/
Il est important d’essayer de synthétiser l’ensemble des mesures prises, de donner corps aux politiques menées, de lister ces « renoncements » qui ont fait de ce quinquennat un quinquennat de droite.
Et, ce n’est pas un élément anodin, les mesures adoptées faciliteront d’autres attaques contre les droits des salarié-e-s et des citoyen-ne-s par les prochains gouvernements, probablement de droite voire de droite extrême.
Chacun-e pourra trouver ici des raisons d’indignation, de colère… et des explications sur les politiques menées et assumées.
Table des matières :
Introduction (introduction-et-sommaire-du-livre-de-la-fondation-copernic-un-president-ne-devrait-pas-faire-ca-inventaire-dun-quinquennat-de-droite/)
En bref ! Les 23 renoncements, voire trahisons
1. Une politique économique pour les riches
2. Beauvau gouverne l‘État
3. Europe, le renoncement fondateur
4. L’invasion des new public managers
5. COP zéro, le nucléaire, c’est super
6. Loueurs riches réconfortés, locataires floués, Premier ministre inconstitutionnel
7. Mon ami, c’est la finance
8. Cahuzac, symptôme de la collusion entre monde des affaires et direction de l’État
9. Santé : tout contrôler pour mieux privatiser
10. Un somptueux chef de guerre, grand vendeur d’armes
11. Un quinquennat militarisé
12. Made in chômage
13. Perdre sa vie à la gagner
14. Un cabinet ministériel hors-sol et l’abandon des sans-logis
15. Le grand oubli des classes populaires
16. Femmes : engagements non tenus
17 La justice, un métier dangereux
18. Le sécuritaire, ça c’est l’avenir !
19. Les immigré·es, c’est mieux dehors
20. Cassons les services publics, c’est moderne
21. À l’école, des inégalités assumées
22. Pas de crédits pour l’enseignement supérieur et la recherche
23. Moi, président d’une République en crise
Au regard de la politique conduite par la droite au pouvoir, les équipes Hollande-Ayrault et Hollande-Valls ont
Fait pire
Fait mieux
Poursuivi la même politique
Qui gagne ?
1. Une politique économique pour les riches
Retour vers 2012
Un ralliement sans nuance à la logique austéritaire
Le pactole du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE)
Une croissance médiocre
La compression de la dépense publique
2. Beauvau gouverne l’Etat
Pourquoi cette dérive ? D’abord parce que la place Beauvau gouverne l’État
3. Europe, le renoncement fondateur
Le TSCG, péché originel
Maastricht au carré !
Économiquement absurde, démocratiquement et socialement inacceptable
Le feuilleton des 3 %
L’étouffement de la Grèce
L’attitude indigne vis-à-vis des réfugié·es
L’enterrement de la taxe sur les transactions financières
Lutte contre le dumping social, les limites de la stratégie des petits pas
4. L’invasion des new public managers
Mi privé, mi public
Caporalisation des services publics
5. Cop zero, le nucleaire c’est super
Le nucléaire au détriment des énergies renouvelables
Pollution de l’air, pesticides, biodiversité, un bilan contrasté des renoncements coupables
La COP 21 restera dans les mémoires…
Tout comme l’entêtement à Notre-Dame-des-Landes et la mort de Rémi Fraisse
6. Loueurs riches réconfortés, locataires floués, premier ministre inconstitutionnel
Coup de com’
Coups de trique
Coups de fric
7. Mon ami, c’est la finance
Une loi bancaire favorable à la spéculation
Une fiscalité pour les plus riches
8. Cahuzac, symptôme de la collusion entre monde des affaires et direction de l’Etat
9. Santé : tout contrôler pour mieux privatiser
L’évolution vers la privatisation de la santé
Le « double discours » politique laisse croire à l’amélioration de la situation sanitaire alors que…
Quelle réflexion sur la politique du médicament ?
Quelques points positifs ?
Aucune avancée sur la démocratie en matière de santé
10. Un somptueux chef de guerre, grand vendeur d’armes
Des interventions, des interventions et encore des interventions
Au-delà des faits bruts
Le prix de la guerre
11. Un quinquennat militarisé
Le choix initial de la continuité
La dissuasion nucléaire comme option centrale
Une politique de camps et de confrontations
Quand la France ferme les portes de la sécurité collective
Refus du désarmement et réarmement français
Trois problématiques pour l’avenir
Qui perd ?
12. Made in chômage
Faciliter les licenciements pour créer des emplois ?
Réaliser ce que Nicolas Sarkozy n’avait pas pu accomplir
13. Perdre sa vie a la gagner : perdre-sa-vie-a-la-gagner/
D’abord, la loi de sécurisation de l’emploi
Deux ans après, la loi Macron diversifie les attaques
Avec la loi dite « Travail », la logique de destruction d’un certain Code du travail va prendre toute son ampleur
14. Un cabinet hors-sol et l’abandon des sans-logis
Les surprofits et l’intolérable
Une impuissance programmée et satisfaite
Un cabinet si « comme il faut »
15. Le grand oubli des classes populaires
500 euros pour les pauvres et basta
Pas non plus de « coup de pouce » pour le Smic
Augmentation de la TVA, l’impôt le plus inégalitaire
Au final l’impossibilité de vivre dignement
16. Femmes : engagements non tenus : femmes-engagements-non-tenus/
Retour à la case départ
Des demi-mesures
Retraites, des mesures en trompe l’œil
Le budget, mesure du manque de volonté politique
17. La justice, un métier dangereux
Même ceux qui n’attendaient rien ont été déçus
Des hirondelles ne font pas le printemps
On tombe toujours du côté vers lequel on penche
De l’autre côté du miroir
Du droit du travail au travail sans droit
18. Le sécuritaire, ça, c’est l’avenir
Délit de faciès : et ça continue, encore et encore
Panoplie complète
L’institutionnalisation de logiques répressives
19. Les immigre·es, c’est mieux dehors
Renoncement au droit de vote des étranger·es non communautaires
Atteinte aux dispositions de la Cour européenne des droits de l’homme
20. Cassons les services publics, c’est moderne
Le partenariat public-privé : nouvel instrument de désengagement
Concentrer, désertifier
Ne pas investir, une tactique budgétaire perverse
21. A l’école : inégalités assumées
Retour rapide sur l’héritage de la droite (2007-2012)
Un soulagement, et puis s’en va
Réforme du collège : un tournant
Réforme des rythmes scolaires : un bilan pédagogique là aussi négatif
Troisième espoir déçu : la lutte contre la ségrégation scolaire
22. Pas de crédits pour l’enseignement supérieur et la recherche
« Je mets mes pas dans les pas de la droite »
Quelles études, et pour qui ?
23. Moi, président d’une république en crise
L’état d’urgence, un prétexte à l’autoritarisme institutionnel
Une crise de confiance aggravée entre le peuple et les partis politiques
Un virage identitaire en contradiction avec les valeurs de gauche
Les auteur·es
Fondation Copernic
.
Fondation Copernic : Un président ne devrait pas faire ça !
Inventaire d’un quinquennat de droite
Editions Syllepse, Paris 2017, 228 pages, 8 euros
https://www.syllepse.net/lng_FR_srub_37_iprod_681-un-president-ne-devrait-pas-faire-ca-.html
Didier Epsztajn