Intervenir d’urgence pour protéger le peuple palestinien contre le génocide

  • Action urgente : les organisations palestiniennes de défense des droits humains appellent les États tiers à intervenir d’urgence pour protéger le peuple palestinien contre le génocide
  • Jewish Currents : « Nous ne traverserons pas tant que nous ne nous portons pas entre nous »
  • Israël Palestine : La LDH appelle à la mobilisation la plus large pour la protection des populations civiles et pour un cessez le feu immédiat
  • Omar Barghouti : « Pourquoi je crois que le mouvement BDS n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui »
  • CGT : Stopper immédiatement le bain de sang à Gaza !
  • Le Syndicat des travailleurs arabes demande à Israël de révéler le sort de 18 000 travailleurs de Gaza
  • Israël-Palestine. « Dans ce choc des barbaries, on ne peut pas être neutre ». Entretien avec Gilbert Achcar conduit par Anne-Sylvie Sprenger (enlevé à la demande de Protestinfo)
  • L’UPJB appelle à s’associer à une large coalition de la société civile qui manifestera ce dimanche 22 octobre à partir de 14:00 devant le siège de la Commission européenne (Rond-Point Robert Schuman 1040 Bruxelles)
  • Israël-Palestine : choisissons le camp de la dignité humaine

Action urgente : les organisations palestiniennes de défense des droits humains appellent les États tiers à intervenir d’urgence pour protéger le peuple palestinien contre le génocide

Al-Haq, le centre Al Mezan pour les droits humains et le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR) appellent les États tiers à intervenir d’urgence pour protéger le peuple palestinien contre le génocide. Entre le samedi 7 octobre et le 13 octobre à 22 heures, le ministère palestinien de la santé a annoncé qu’au moins 1 900 Palestiniens avaient été tués et 7 699 blessés à Gaza. Ce soir, Israël a fermé les routes de contournement dans toute la Cisjordanie. Depuis le samedi 7 octobre, les attaques violentes se sont multipliées en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, l’armée israélienne et les colons ayant tué 51 Palestiniens, dont 16 aujourd’hui, et en ayant blessé plus de 950. La situation s’est considérablement détériorée, Israël ayant ordonné l’évacuation de 1,1 million de Palestiniens du nord de Gaza, densément peuplé, vers le sud de la bande. Le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza a été précédé par des déclarations génocidaires de hauts responsables politiques et militaires israéliens au cours des jours précédents.

Le 9 octobre 2023, Yoav Gallant, ministre israélien de la défense, a déclaré : « Nous imposons un siège complet à [Gaza]. Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant – tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence ». Le coordinateur du gouvernement dans les territoires (COGAT), le général de division Ghassan Alian, a ensuite annoncé qu’ « Israël a imposé un blocus total à Gaza, pas d’électricité, pas d’eau, que des dégâts. Vous vouliez l’enfer, vous l’aurez ». Israël Katz, ministre israélien de l’énergie et des infrastructures, a averti : « Pendant des années, nous avons fourni à Gaza de l’électricité, de l’eau et du carburant. Au lieu de nous remercier, ils ont envoyé des milliers d’animaux humains pour massacrer, assassiner, violer et kidnapper des bébés, des femmes et des personnes âgées. C’est pourquoi nous avons décidé d’interrompre l’approvisionnement en eau, en électricité et en carburant, et maintenant leur centrale électrique locale s’est effondrée et il n’y a plus d’électricité à Gaza ».

Nos organisations avertissent que la coupure de l’eau, de l’électricité et de l’Internet à Gaza, ainsi que le refus d’entrée des convois humanitaires de nourriture, de médicaments et d’autres fournitures nécessaires à la survie de la population par le point de passage de Rafah, sont autant de preuves qu’Israël prend des mesures pour donner suite à ses déclarations incitatives au génocide. On entend par génocide l’un quelconque des actes énumérés ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, notamment : a) meurtre de membres du groupe ; b) atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; c) soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; et d) transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. Il est clair qu’Israël inflige délibérément au peuple palestinien des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle.

Il incombe désormais à la communauté internationale d’intervenir pour prévenir un génocide imminent. La Cour internationale de justice a précisé que « l’obligation de prévention d’un État et le devoir correspondant d’agir naissent au moment où l’État apprend, ou aurait normalement dû apprendre, l’existence d’un risque sérieux de génocide. À partir de ce moment, si l’État dispose de moyens susceptibles d’avoir un effet dissuasif sur les personnes soupçonnées de préparer un génocide ou raisonnablement soupçonnées de nourrir une intention spécifique (dolus specialis), il a le devoir de faire usage de ces moyens dans la mesure où les circonstances le permettent » [1].

Les États tiers n’ont pas seulement l’obligation d’intervenir pour protéger la population palestinienne contre le génocide, la responsabilité de l’État tiers est « engagée si l’État n’a manifestement pas pris toutes les mesures qui étaient en son pouvoir pour prévenir le génocide et qui auraient pu contribuer à empêcher celui-ci » [2]. Il convient en outre de noter qu’un précédent avertissement a été émis contre Israël par les conseillers spéciaux du Secrétaire général des Nations Unies sur la prévention du génocide et sur la responsabilité de protéger, en juillet 2014, en réponse au comportement d’Israël à l’encontre de la population palestinienne protégée. Les conseillers spéciaux avaient alors averti qu’ils étaient « troublés par l’utilisation flagrante de discours de haine dans les médias sociaux, en particulier à l’encontre de la population palestinienne ». Les conseillers spéciaux ont noté que des Israéliens avaient diffusé des messages déshumanisants à l’égard des Palestiniens et avaient appelé au meurtre de membres de ce groupe. Les conseillers ont réaffirmé que l’incitation à commettre des crimes d’atrocité est interdite par le droit international.

A la lumière de ce qui précède, nous demandons instamment aux États tiers de coopérer pour mettre fin à la situation résultant de l’incitation continue d’Israël à commettre des actes de génocide en violation des normes impératives du droit international. Les obligations des États tiers comprennent l’obligation de s’abstenir de contribuer au maintien d’une telle situation illégale et de coopérer pour mettre fin à ce comportement illégal. Le génocide est le crime le plus odieux de l’ordre juridique international, au sommet de la hiérarchie des crimes. Les États tiers doivent se conformer au droit international. Les États tiers doivent agir immédiatement pour empêcher les actes de génocide perpétrés contre le peuple palestinien.

[1] Affaire relative à l’application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (Bosnie-Herzégovine c. Serbie-et-Monténégro), arrêt, C.I.J. Recueil 2007, paragraphe 431.
[2] Ibid.

Al-Haq, le centre Al Mezan pour les droits humains et le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR)
Traduction : AFPS
https://www.france-palestine.org/Action-urgente-Les-organisations-palestiniennes-de-defense-des-droits-humains

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« Nous ne traverserons pas tant que
nous ne nous portons pas entre nous »

Arielle Angel, rédactrice en chef de la revue Jewish Currents, déplie sensiblement la crise qui s’est ouverte au sein des groupes juifs qui militent en solidarité avec le peuple palestinien pour le « droit au retour, l’égalité et les réparations » depuis le 7 octobre 2023. Pour elle, ce moment est révélateur de forces mais, aussi, d’échecs et d’impensés anciens. Édito paru le 12 octobre.

Cette semaine a été la plus difficile que l’équipe de Jewish Currents ait jamais eue à traverser. Les événements se succèdent à une telle vitesse, qu’il semble impossible tant de les saisir qu’à les raconter justement dans un contexte si mouvant que chaque moment et son analyse appartiennent aussitôt au passé.

Alors que nous pensons achever une partie de notre « explainer » [article-ressource, qui se veut factuellement exhaustif et contextualisant, ndlt], de nouvelles informations font surface et le rendent obsolète. Et ce n’est pas qu’une question factuelle. Les sentiments et les positions [de notre équipe] sont également mouvants.

Des questionnements politiques et des lignes de fracture qui couvaient depuis longtemps au sein de notre organisation – dans la gauche juive et, je soupçonne dans la gauche en général aussi – ont éclaté au grand jour et ont enrayé notre capacité de travail alors que le moment nous poussait à l’urgence absolue.

Les salarié·es du journal fondent en larmes encore et encore, se disputent avec leurs familles ou leurs ami·es, carburent au peu de sommeil qu’elles et ils arrivent à trouver. Le fils d’un de nos contributeurs est l’un des otages. Un autre de nos contributeurs envoie un message depuis Gaza, sa ville : « Toujours vivant. Ils bombardent partout. On n’est à l’abri nulle part. »

Nos désaccords portent sur la forme juste de l’expression de notre chagrin
La plupart de nos désaccords internes portent sur la forme juste de l’expression de notre chagrin. Notre équipe est à l’image du reste du monde juif en ce que beaucoup d’entre nous ne sont que très peu éloigné·es d’une personne décédée ou prise en otage. Comment pleurer publiquement la mort et la souffrance des Israélien·nes sans que nos sentiments soient politiquement métabolisés contre les Palestiniens ?

Nous avons de bonnes raisons de nous en inquiéter : alors que les Israélien·nes comptent leurs mort·es, des politiques israélien·nes et américain·nes appellent à faire couler le sang palestinien déployant un langage direct, génocidaire. « Nous combattons des animaux humains et nous agirons en conséquence », a déclaré [lundi 9 octobre] le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant. « Netanyahou, finissez-les », a demandé l’ancienne ambassadrice [états-unienne] aux Nations unies et candidate républicaine à l’élection présidentielle, Nikki Haley. « Neutralisez les terroristes », a exigé le sénateur démocrate John Fetterman. Des Juif·ves [américain·es] partagent des mèmes dénonçant le plus grand nombre de victimes juives depuis l’Holocauste, sans chercher à savoir qui, en ce moment même, fait l’objet d’un nettoyage ethnique, ou à savoir le nombre de massacres de cette ampleur que Gaza a connu dans la dernière décennie.

De ce langage fusent des bombes qui s’abattent sur les habitant·es de Gaza depuis le ciel, rasant des quartiers entiers, anéantissant sans sommation des familles, blotties dans leurs maisons parce qu’elles n’ont nulle part où fuir. 

« Il y a des morceaux de corps éparpillés partout. Il y a encore des disparus », a déclaré à CNN un homme vivant au nord de Gaza City. « Nous sommes toujours à la recherche de nos frères, de nos enfants. C’est comme si nous étions obligés de vivre bloqués dans un cauchemar ».

Sans doute, cette poussée génocidaire s’étendra bientôt, alors que le gouvernement israélien distribue des armes automatiques aux colons de Cisjordanie dont beaucoup étaient déjà des militants armés prônant l’élimination [de cell·eux qu’ils appellent « les Arabes », ndlt]. Par ce biais le deuil juif est dévoyé, alimentant la violence d’un système impitoyable d’asservissement des Palestiniens de la Méditerranée au Jourdain.

Ce deuil est mobilisé par les politiques américains qui soutiennent Benjamin Netanyahou et son gouvernement extrémiste qui a semé la mort, provoqué le déplacement de tant de Palestinien·nes et annihilé tout espoir de solution diplomatique. Ce deuil est aussi mobilisé, avec tambours et trompettes, pour soutenir la livraison d’armes à Israël alors même que nous savons, comme l’a écrit Haggai Mattar dans +972 Magazine, « qu’il n’y a pas de solution militaire au problème d’Israël avec Gaza, ni à la résistance qui émerge naturellement en réponse à un apartheid violent ».

Du manque de vocabulaire émotionnel et politique
Nous ne pouvons pas laisser notre chagrin être détourné vers ces objectifs, mais, savoir alors où le diriger n’est pas clair. Quiconque a évolué dans nos mouvements sait qu’ils ne sont pas préparé·es à encaisser les coûts émotionnels et politiques.

Nous voyons des individus et groupes juifs que nous pensions avoir ralliés à notre lutte, ou au moins avoir commencé à faire bouger politiquement, serrer soudain les rangs, proclamer leur soutien à l’armée israélienne, se réfugier dans le désespoir.

Les relations déjà complexes et fragiles entre les militant·es palestinien·nes et juif·ves de gauche – ainsi qu’entre courants au sein de ces deux entités – sont ébranlées par le fait que nous peinons à trouver une signification commune aux images qui nous parviennent via nos écrans. Des ami·es et des collègues de tous bords sont blessés par les réactions publiques des un·es et des autres, ou par leur silence.

Un militant antisioniste chevronné avec qui j’ai discuté se demande si un « gouffre » n’est pas en train de se creuser entre les militant·es palestinien·nes et juif·ves, d’autant que le moment actuel a rendu visibles les liens tangibles des Juif·ves de la diaspora avec ce lieu et ces personnes qui ne sont pas, comme on pourrait s’y attendre, uniquement le fruit de la propagande israélienne. 

Au cours du week-end [du 7 et 8 octobre], de nombreux·ses Juif·ves antisionistes patentés n’ont pas réussi à se joindre aux manifestations de solidarité, découvrant qu’ils avaient besoin de quelque chose que les manifestations ne pouvaient pas leur fournir : un espace pour pleurer les mort·es israélien·nes, pour lutter depuis leur propre place dans le processus politique qui s’ouvre.

C’est une situation à laquelle aucun·e d’entre nous n’a jamais été véritablement confronté·e puisque le nombre de mort·es est, depuis longtemps, terriblement disproportionné. Et aujourd’hui, alors que nous en avons le plus besoin, nous nous débattons, aux prises avec une insuffisance de vocabulaire émotionnel et politique.

Découvrir le goût de cette peur
Le 7 octobre, mon propre ressenti a énormément varié. D’abord, la peur. Écouter attentivement le langage génocidaire de ce gouvernement israélien depuis un an, c’est vivre dans la terreur du jour où il trouverait une excuse pour le transformer en actes. Dans n+1, un autre rédacteur en chef de Jewish Currents, David Klion, rapporte les paroles d’un militant universitaire [anti guerre] après le 11 septembre : le jour où Bush a déclaré la guerre aux Irakiens, il avait prophétisé : « Ils sont déjà morts », leurs destins étaient scellés. J’ai senti cette même sentence dans mon corps, m’effondrant en pleurs devant l’écran.

Très vite aussi, j’ai été admirative. J’ai regardé encore et encore l’image du bulldozer détruisant la clôture de Gaza et j’ai pleuré des larmes d’espoir. J’ai vu des adolescents palestiniens en rodéo sur une voiture volée, à 800 mètres de là où ils n’étaient jamais allés ; un blogueur gazaoui réalisant subitement un reportage depuis Israël.

Mais ces images ont été rapidement rejointes par d’autres : l’image d’un corps de femme, largement dénudé et tordu à l’arrière d’un camion ; des pièces pleines des corps des familles empilés, les murs éclaboussés de sang.

Je voulais désespérément garder ces images séparées, conserver la métaphore libératrice et bannir la violence de la réalité. Lorsque j’ai commencé à accepter qu’il s’agissait de photos du même événement, je fus accablée de désespoir et me retrouvai aux prises grandissantes avec un sentiment d’aliénation envers celles et ceux qui ne semblaient pas partager mon chagrin, alors que l’ampleur du massacre devenait visible.

« J’ai des amis juifs antisionistes qui ont légitimement peur », a écrit l’écrivaine et journaliste [palestinienne], Hebh Jamal, dans un article du Mondoweiss. Elle analyse que, malgré toute l’empathie qu’ils et elles ressentent pour la souffrance palestinienne, il est probable que ces allié·es ne découvrent que maintenant le goût de cette peur – et de cet état de deui  – qui définit l’expérience des Palestinien·nes depuis des décennies. Elle aussi a perdu quelqu’un cette semaine : un cousin de 20 ans. « Je ne me réjouis pas de la mort. Je me réjouis de la possibilité de vivre », écrit-elle, et c’est pourquoi « si je crois ne serait-ce qu’une seconde qu’une fin à tout cela est possible, je ne peux pas réprouver les militants. »

Hebh décrit le « sentiment de possible » que ces événement ont fait naître chez de nombreux·ses Palestinien·nes, car ils ont boulversé – peut-être juste momentanément, cela reste à voir – la grille de lecture hégémonique qui les condamne à mourir dans l’attente de leur liberté, puisque tant des chemins non-violents empruntés pour se libérer ont été réprimés ou ignorés. Sa vision semble partagée par tant de Palestinien·nes que je connais, et en qui j’ai confiance, que je me dois de trouver les moyens d’entendre.

Leçon de l’Exode
Derrière mon écran, alors que j’observais les gens débattre des modèles de lutte anticoloniale en convoquant des comparaisons avec l’Algérie, l’Amérique du Nord et l’Afrique du Sud, le mythe fondateur de la libération juive m’est revenu : l’Exode. Difficile de ne pas penser à ce moment du Seder [repas rituel, ndlt] de Pâque où nous égrenons les plaies [d’Égypte, ndlt] en prélevant, goutte par goutte du bout de nos doigts, le vin qui remplit nos verres. Ce rituel s’est imposé comme une référence fondamentale car il met en exergue l’idée que, pour conserver notre humanité, toute violence doit susciter notre chagrin, même celle dirigée contre l’oppresseur.

J’ai aussi repensé aux plaies elles-mêmes, en particulier la dernière, la mort qui s’abat sur tous les premiers-nés [égyptiens, ndlt] – enfants, adultes, personnes âgées. J’ai réalisé qu’au cœur du mythe de notre libération se cache l’idée que la violence s’abattra sans distinction sur la société de l’oppresseur.

Je sais que j’ai beaucoup d’amis, et que Jewish Currents a de nombreux lecteur·rices, qui se demandent comment faire partie d’une gauche qui semble considérer la mort d’Israélien·nes comme un mal nécessaire, sinon souhaitable, de la libération palestinienne. Mais ce que nous rappelle l’Exode, c’est que la déshumanisation nécessaire à l’oppression et l’occupation d’un peuple déshumanise toujours, aussi, celui qui l’opprime.

Si certain·es sentent que leur douleur est dépréciée, c’est parce qu’elle l’est : c’est la marque d’une spirale de dévalorisation de la vie humaine. Comme le dit la géographe abolitionniste [des prisons et de la police, ndlt] Ruth Wilson Gilmore : « Là où la vie est précieuse, la vie est précieuse ».

Nous découvrons que les Juif·ves, en tant qu’agents de l’apartheid, ne seront pas épargnés – même ceux d’entre nous qui ont consacré leur vie à œuvrer pour y mettre fin. (Je pense à Hayim Katsman, zichrono l’vracha [que sa mémoire soit bénie, ndlt] tué par le Hamas, qui militait contre l’expulsion de la communauté palestinienne de Masafer Yatta en Cisjordanie, et à Vivian Silver, otage à Gaza, connue de nombreux·ses habitant·es comme la personne au poste-frontière d’Erez, qui plaide et rend possible leur transfert vers des hôpitaux israéliens pour recevoir des soins)

Les Palestiniens sont les protagonistes de l’histoire
S’interroger sur les moyens de renouer avec cette humanité constitue, en définitive, une question pour notre militantisme.

Ces derniers jours, beaucoup ont martelé que « personne ne peut se permettre de dire aux Palestiniens comment résister ». Cet axiome devrait être compris littéralement : ils ne le demandent pas.

Ce qui a rendu l’expérience de cet événement si différente du statu quo – pour les Palestinien·nes comme pour les Juif·ves – tient au fait que les Palestiniens étaient, pour une fois, totalement sujets du moment et, non objets des actes des autres. Ils sont les protagonistes de l’histoire.

Je considère comme un énorme échec de nos mouvements de ne pas avoir été capables de façonner un outil capable de produire un tel renversement par d’autres moyens.

Nos mouvements juifs pour la Palestine n’ont pas été assez puissants pour empêcher d’autres Juif·ves d’abattre des Palestinien·nes lors des manifestations pacifiques vers les murs qui enferment Gaza, ni pour empêcher les Palestinien·nes d’être viré·es, harcelé·es et attaqué·es en justice pour avoir dit la vérité sur leur expérience ou – blasphème ! – pour avoir prôné la tactique non-violente du boycott.

Nous voilà, aujourd’hui, dépourvu·es d’une véritable lutte commune, capable de répondre de manière crédible à ces massacres d’Israélien·nes et de Palestinien·nes. Connaissant tout le chemin parcouru par de nombreux·ses Juif·ves et Palestinien·nes pour se rapprocher depuis de longues années, je suis profondément convaincue que c’est cet échec qui, aujourd’hui, nous divise.

À ma connaissance, aucune formation politique majeure n’existe, parvenant à englober la subjectivité politique des Juif·ves et celles des Palestinien·nes en ce moment, sans tenter de dissoudre l’une dans l’autre. Nul lieu n’existe où, les Juif·ves et les Palestinien·nes qui s’accordent sur les bases de la libération palestinienne – le droit au retour, l’égalité et les réparations – parviennent à formuler une stratégie cohérente synthétisant leurs deux subjectivités.

L’inéluctabilité de cet événement constitue l’une de ses plus terribles dimensions. La violence de l’apartheid et du colonialisme engendre toujours plus de violence. De nombreuses personnes se sont débattues avec la sentence qu’implique ce constat, s’efforçant d’expliquer que le reconnaître ne signifie pas l’accepter.

La Palestine, lieu des possible
Je me rappelle que ce sont les Palestinien·nes, dont beaucoup écrivent et s’expriment entre ces pages, qui m’ont appris à considérer la Palestine comme un lieu des possibles – un endroit où l’idée même de l’État-nation, qui a tant nui aux deux peuples, pourrait être remodelée, voire entièrement détruite. Et que ce sont les Palestinien·nes qui m’ont ouvert l’esprit à de multiples visions du partage de la terre.

À gauche, j’espère que nous ne prendrons pas l’inéluctabilité de la violence pour une limite indépassable de notre travail ou la fin de notre exigence intellectuelle. Même si nos rêves d’un mieux ont échoué, ils doivent nous accompagner dans la traversée de ce moment.

Nous devons imaginer un mouvement de libération dépassant même l’Exode – un exode où aucun des deux peuples ne doit partir. Où leurs membres restent pour recoller les morceaux, se refondant non pas seulement en tant que Juif·ves ou Palestinien·nes, mais aussi en tant qu’antifascistes, travailleurs et artistes.

Ce que je veux c’est ce que la poétesse et activiste juive portoricaine Aurora Levins Morales décrit dans son poème Mer rouge* :

Nous ne traverserons pas tant que nous ne nous portons pas entre nous,
nous tou·tes réfugié·es, nous tou·tes prophètes.
Fini l’attente de son tour sur la roue de l’histoire
tentant de recouvrer de vieilles dettes que nul ne peut payer.
La mer ne s’ouvrira pas ainsi.
Cette fois-ci, ce pays
est ce que nous nous promettons l’un·e à l’autre,
notre rage qui s’écrase entre nos joues pressées les unes contre les autres
jusqu’à ce que les larmes inondent l’espace qui les séparent,
jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’ennemis,
car cette fois personne ne sera abandonné à la noyade
et nous tou·tes devrons être élu·es.
Cette fois, c’est nous tou·tes ou aucun·e.
* Écrit en avril 2002, pendant la deuxième intifada [ndlt].
Traduction : Sarah Benichou & Arno Soheil Pedram
Version originale sur le site de Jewish Currents

Nota Bene : Les propos ici traduits ont été produits dans un contexte différent de celui que nous connaissons en France. Parmi les 6 à 7 millions de Juif·ves vivant aux États-Unis, une part importante appartiennent à des mouvements ou structures religieuses, politiques et culturelles juives qui sont nombreuses et extrêmement diverses. Les controverses qui les opposent ou les traversent existent dans le débat public, ainsi qu’au sein des mouvements sociaux et de la gauche.

Jewish Currents
https://blogs.mediapart.fr/jewish-currents-version-francaise/blog/181023/nous-ne-traverserons-pas-tant-que-nous-ne-nous-portons-pas-entre-nous

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Israël Palestine : La LDH appelle à la mobilisation la plus large pour la protection des populations civiles et pour un cessez le feu immédiat

Des crimes de masse, visant essentiellement des populations civiles, ont été commis les 7 et 8 octobre par des milices lourdement armées du Hamas dans de très nombreuses localités israéliennes. Ces actes de terrorisme révulsent en nous l’Humanité. Injustifiables, ils portent en eux le pire et n’annoncent que le pire pour tous les autres.

Le droit d’Israël à se défendre à la mesure de l’attaque qu’il a subie est incontestable. Mais les gouvernants israéliens ont choisi de riposter en mobilisant une énorme capacité de destruction et de mort.

A Gaza, véritable prison à ciel ouvert, ce n’est pas le Hamas, mais plus de deux millions de personnes qui subissent des bombardements massifs, fuient sans issue viable leurs maisons détruites, et le blocus, en vigueur depuis 2007, va aujourd’hui jusqu’à la privation d’eau, de vivres, de médicaments, de carburant et d’électricité y compris dans les hôpitaux. La rapporteuse spéciale des Nations unies, Francesca Albanese, après l’ordre donné aux Palestiniens d’évacuer le nord de Gaza, a dénoncé un risque de nettoyage ethnique.

Le choix de la vengeance plutôt que de la justice a déjà été fait à de multiples reprises, sans jamais assurer à quiconque ni la sécurité, ni la paix, ni la justice.

Parce que toutes les vies comptent, parce qu’elle condamne les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité où qu’ils aient été commis, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) demande à la communauté internationale, à l’ONU, au Conseil de l’Europe, à l’Union européenne et à la France de tout mettre en œuvre pour faire appliquer le droit humanitaire international.

Ce que ce droit exige, c’est :

  • la libération immédiate, sans condition, de tous les otages israéliens et d’autres nationalités actuellement détenus par le Hamas ;

  • un cessez-le-feu immédiat, avec la fin des bombardements et du déplacement forcé de la population ;

  • la protection de toutes les personnes civiles quelle que soit leur nationalité ;

  • la mise en place d’un corridor humanitaire permettant d’acheminer les produits de première nécessité ;

  • la levée complète du blocus.

Au-delà, la LDH rappelle que la paix se construit. Le cycle infernal de la terreur ne pourra être brisé que dans le droit enfin effectif, pour les deux peuples, de vivre dans un Etat reconnu et viable. C’est pourquoi elle appelle à ce que la communauté internationale fasse enfin respecter le droit international à commencer par la résolution n°242 du Conseil de sécurité des Nations unies en date du 22 novembre 1967 sur l’instauration d’une paix juste et durable au Proche-Orient, exigeant le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés et la fin de tout acte de belligérance, avec droit pour chaque Etat de la région de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.

La LDH appelle à la plus large mobilisation, à laquelle elle entend prendre toute sa part, pour que les populations d’Israël et de Palestine puissent enfin construire une paix leur épargnant la haine, la violence et la terreur.

Paris, le 17 octobre 2023
https://www.ldh-france.org/israel-palestine-la-ldh-appelle-a-la-mobilisation-la-plus-large-pour-la-protection-des-populations-civiles-et-pour-un-cessez-le-feu-immediat/

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« Pourquoi je crois que le mouvement BDS
n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui »

L’obligation éthique la plus profonde en cette période de carnage est d’agir pour mettre fin à la complicité.

En période de carnage, d’agitation grégaire et de polarisation tribale, beaucoup peuvent considérer les principes éthiques comme une nuisance ou un luxe intellectuel. Je ne peux pas et je ne le ferai pas. Je ne désire rien de plus que voir la fin de toute violence en Palestine et partout ailleurs, et c’est précisément pourquoi je m’engage à lutter contre les causes profondes de la violence : l’oppression et l’injustice.

J’ai de cher.e.s ami.e.s et collègues dans le « camp de prisonnier.e.s » de Gaza, comme l’appelait un jour l’ancien Premier ministre britannique David Cameron, un ghetto des temps modernes dont les 2,3 millions d’habitant.e.s sont pour la plupart des réfugié.e.s descendant.e.s de communautés qui ont été confrontées à des massacres et à un nettoyage ethnique planifié au cours des années de la Nakba à partir de 1948. Le blocus illégal imposé par Israël depuis 16 ans, aidé par les États-Unis, l’Europe et le régime égyptien, a transformé Gaza en une zone « invivable », selon les Nations Unies, où le système de santé est au bord de l’effondrement ; presque toute l’eau est imbuvable ; environ 60% des enfants sont anémiques; et de nombreux enfants souffrent d’un retard de croissance dû à la malnutrition. Les histoires déchirantes de mort, de destruction et de déplacement que mes ami.e.s partagent actuellement avec moi me rendent à la fois triste et indigné. Mais surtout, ils me motivent à contribuer encore plus au mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), que j’ai co-fondé en 2005, comme ma modeste contribution à notre lutte de libération.

Le mouvement antiraciste et non-violent BDS, soutenu par les syndicats ouvriers et agricoles, ainsi que par les mouvements pour la justice raciale, sociale, de genre et climatique qui représentent collectivement des dizaines de millions de personnes dans le monde, s’inspire de la lutte anti-apartheid sud-africaine et du mouvement américain des droits civiques. Mais il est enraciné dans un héritage vieux de cent ans, souvent méconnu, de résistance populaire palestinienne autochtone au colonialisme de peuplement et à l’apartheid. Cette résistance non-violente a prise de nombreuses formes, des grèves massives des travailleurs.euses, aux marches dirigées par les femmes, en passant par la diplomatie publique, la construction d’universités, la littérature ou encore l’art.

Soutenu par les mouvements populaires palestiniens, les syndicats et les partis politiques qui représentent la majorité absolue des Palestinien.ne.s dans la Palestine historique et en exil, BDS appelle à mettre fin à la complicité internationale des États, des entreprises et des institutions dans le régime d’oppression d’Israël afin que les Palestinien.ne.s puissent jouir des droits qui leur sont stipulés par l’ONU. Cela implique la fin de l’occupation militaire et de l’apartheid , ainsi que le respect du droit internationalement reconnu des réfugié.e.s palestinien.ne.s au retour chez eux.elles.

Une ligne importante, mais souvent manquée, de l’appel BDS, est celle qui appelait les personnes de conscience du monde entier « à faire pression sur vos États respectifs pour qu’ils imposent des embargos et des sanctions contre Israël » et invitait « les Israélien.ne.s consciencieux.ses à soutenir cet appel, dans l’intérêt de la justice et d’une paix véritable » (ndlr : à les rejoindre dans cette lutte). En effet, un nombre restreint mais significatif de Juifs.ves israélien.ne.s ont rejoint le mouvement et ont joué un rôle important dans nos campagnes, qui ont abouti à ce que de grands fonds d’investissement, des églises, des entreprises, des associations universitaires, des équipes sportives, des artistes, entre autres, mettent fin à la complicité ou refusent d’être impliqués dans les violations des droits de l’homme par Israël.

Actuellement cependant, de nombreux gouvernements et médias occidentaux répètent une désinformation pernicieuse en affirmant que la dernière crise a commencé le 7 octobre par une attaque « non provoquée » contre Israël. Qualifier l’incursion des groupes palestiniens de non provoquée n’est pas seulement contraire à l’éthique, c’est aussi un cliché raciste anti-palestinien typique qui nous considère comme des êtres humains relatifs qui ne méritent pas tous les droits de l’homme. Sinon, pourquoi la mort lente et implacable et la violence structurelle résultant du régime d’injustice d’Israël à notre encontre depuis 75 ans seraient-elles considérées comme invisibles ou indignes de condamnation et de responsabilité ?

Je m’inspire des paroles du philosophe brésilien Paulo Freire, qui écrivait : « Avec l’établissement d’un rapport d’oppression, la violence a déjà commencé. Jamais dans l’histoire la violence n’a été initiée par les opprimé.e.s… La violence est initiée par ceux.celles qui oppriment, qui exploitent, qui ne reconnaissent pas les autres comme des personnes – et non par ceux.celles qui sont opprimé.e.s, exploité.e.s et non reconnu.e.s. La réaction des opprimé.e.s, qu’on la considère ou non légalement et éthiquement justifiable, n’est toujours que cela : une réaction à la violence initiale de l’oppresseur. »

« La réaction des opprimé.e.s, qu’on la considère ou non légalement et éthiquement justifiable, n’est toujours que cela : une réaction à la violence initiale de l’oppresseur. » Paulo Freire

En harmonie avec le droit international, le mouvement BDS a toujours défendu le droit du peuple palestinien à résister à l’occupation militaire et à la colonisation israélienne « par tous les moyens disponibles, y compris la résistance armée », comme le mandatent de nombreuses résolutions de l’ONU, notamment la résolution de l’AGNU 37/43) et Rés. 45/130 , dans le strict respect de l’interdiction de « cibler des non-combattants ». Il est interdit de nuire aux civil.e.s, que ce soit pour l’oppresseur ou pour l’opprimé.e – malgré l’énorme déséquilibre des pouvoirs et l’asymétrie morale tout aussi immense entre les deux.

Même avant le 7 octobre, le gouvernement israélien d’extrême droite non masqué, le plus raciste, fondamentaliste et sexiste de tous les temps , avait intensifié ses attaques impitoyables contre la vie et les moyens de subsistance de millions de Palestinien.ne.s, en toute impunité. Le fait que la Cisjordanie occupée soit sous le contrôle partiel de l’Autorité Palestinienne, qui est impliquée dans la « coordination sécuritaire » avec l’occupation israélienne, n’a pas sauvé les Palestinien.ne.s d’une Nakba perpétuelle faite de pogroms, d’exécutions extrajudiciaires, de dépossession, d’annexion, d’attaques illégale, de construction de colonies, d’humiliation quotidienne et de déni des droits fondamentaux.

Comprendre le contexte et les causes de la résistance n’implique pas d’accepter ses tactiques consistant à cibler les civil.e.s, et le contexte ici est choquant. Les Palestinien.ne.s de Gaza sont confronté.e.s à une vague sans précédent de bombardements israéliens aveugles, notamment avec des munitions au phosphore blanc, qui ont ciblé des écoles, des universités, des quartiers résidentiels entiers, des réseaux de télécommunications, des marchés, des mosquées, ainsi que des agents de santé du CICR, le personnel de l’ONU et des ambulances, tuant plus de 1 030 enfants.

Pour aggraver cette horreur, l’armée israélienne a complètement coupé l’approvisionnement en eau, nourriture, médicaments et électricité à Gaza, mettant en œuvre sa doctrine Dahiya. Développée en 2008 en partenariat avec l’Université de Tel Aviv, cette doctrine appelle à cibler les civil.e.s et les infrastructures civiles avec une « force disproportionnée » pour infliger des destructions dévastatrices, un crime de guerre. Mardi, un porte-parole de l’armée israélienne a admis : « Dans les frappes [à Gaza], l’accent est mis sur les dégâts et non sur la précision ». Essayant de justifier sa décision d’imposer un « siège complet » à des millions de Palestinien.ne.s, le ministre israélien de la Guerre Yoav Gallant a déclaré : « Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence. » Déplorant la perte de vies civiles des deux côtés, sans prendre parti pour les deux camps ni ignorer l’oppression vieille de plusieurs décennies, Jewish Voice for Peace aux États-Unis a condamné le racisme de Gallant en disant : « En tant que Juifs.ves, nous savons ce qui se passe lorsque les gens sont traités d’animaux. Nous pouvons et devons arrêter cela. Plus jamais signifie plus jamais – pour personne. »

En effet, il y a quelques mois, Michael Barnett, spécialiste du génocide, a posé la question : « Israël est-il au bord du génocide ? » Compte tenu de l’impunité totale d’Israël, enhardi par la complicité américaine et européenne, et dans une atmosphère de déshumanisation ambiante, le spécialiste israélien du génocide Raz Segal estime que son attaque contre Gaza est « un cas d’école de génocide ». Dans une telle situation de violence terrifiante, la cohérence morale est indispensable. Ceux.celles qui n’ont pas réussi à condamner la violence originelle et actuelle de l’oppression n’ont aucune position morale pour condamner les actes de violence illégaux ou immoraux commis par les opprimé.e.s.

Plus important encore, l’obligation éthique la plus profonde à notre époque est d’agir pour mettre fin à la complicité. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons véritablement espérer mettre fin à l’oppression et à la violence. Comme beaucoup d’autres, les Palestinien.ne.s aiment et nous nous en soucions. Nous avons peur et nous osons. Nous espérons, et nous désespérons parfois. Mais par-dessus tout, nous aspirons à vivre dans un monde plus juste, sans hiérarchie des souffrances, sans hiérarchie des valeurs humaines, et où les droits et la dignité humaine de chacun.e sont chéris et respectés.

Omar Barghouti, 16 octobre 2023
Omar Barghoutiest l’un des fondateurs du mouvement Boycott,
Désinvestissement et Sanctions (BDS).
Source : The Guardian
Traduction BM pour l’Agence Média Palestine
https://agencemediapalestine.fr/blog/2023/10/17/pourquoi-je-crois-que-le-mouvement-bds-na-jamais-ete-aussi-important-quaujourdhui-par-omar-barghouti/
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article68295

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Stopper immédiatement le bain de sang à Gaza !

Depuis 10 jours, la population de Gaza subit des frappes terribles en représailles des actes de terreur perpétrés par le Hamas le 7 octobre dernier. La CGT a condamné sans ambiguïté cette politique du pire qui dessert la cause palestinienne. Elle ne s’étonne pas de ce que le Hamas fasse ce type de choix, lui qui viole les droits des femmes et multiplie les arrestations arbitraires depuis près de 20 ans à gaza, imposant une double peine à l’enclave, maintenue sous un blocus scandaleux par israël depuis 2007.

Mais, la réponse ne peut en aucun cas être celle de la punition collective du peuple palestinien. D’autant que le gouvernement israélien porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle. Rappelons les inacceptables propos de Benyamin Netanyahou devant les parlementaires du Likoud en mars 2019, pour justifier son autorisation de transferts de fonds qataris vers Gaza : « Quiconque est opposé à un état palestinien devrait être favorable (à ces transferts)», une « stratégie », comme le confesse alors le premier ministre israélien, qui vise à affaiblir l’autorité palestinienne, en soutenant de facto le Hamas.

En une dizaine de jours, à Gaza, plus de 3000 civils dont près de 1000 enfants ont payé de leur vie cet escalade de la violence aveugle. On annonce, désormais, comme inéluctable une catastrophe humanitaire majeure sur fond de déplacement d’un million de personnes sur un territoire de 40 kilomètres de long ceint par un mur et des miradors atteignant 10 mètres de haut sur trois côtés et par la mer sur le quatrième. Les réserves d’eau et de nourriture ne permettent à cette population de tenir désormais que quelques jours. L’accès aux soins et à l’électricité est presque impossible aujourd’hui. De nombreuses voix s’élèvent pour exiger que l’aide humanitaire rejoigne sans délai la bande de Gaza mais Israël ne semble pas vouloir les entendre. Une fois encore, dans cette région du monde, le droit humanitaire le plus élémentaire se trouve bafoué.

La CGT exige de la France, membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU, qu’elle mobilise sans délai les ressources de sa diplomatie pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et pour que l’anéantissement annoncé du nord de Gaza, par une offensive terrestre, maritime et aérienne de grande ampleur, ne se produise pas. Elle exige, aussi, que tout soit mis en œuvre pour venir en aide aux populations civiles. La générosité et les dispositions exceptionnelles (de protection temporaire notamment) mises en œuvre avec raison dans l’accueil aux populations ukrainiennes fuyant la guerre doivent également s’activer en direction des populations palestiniennes !

La CGT exige, enfin, que cesse immédiatement la criminalisation de l’expression d’un soutien au peuple palestinien victime des bombardements. L’interdiction des rassemblements de solidarité avec les populations civiles meurtries par le conflit est inacceptable !

La CGT adresse, une fois encore, tout son soutien aux milliers de victimes israéliennes et palestiniennes et à leur famille et exige la libération de tous les otages et personnes injustement détenus. Elle continuera à agir pour la paix et pour la reconnaissance pleine et entière de l’état de Palestine et œuvrera, en ce sens, avec ses partenaires syndicaux sur place et au plan international, dans le cadre de la CES et de la CSI. La CGT travaille actuellement à la construction d’un arc de forces le plus large possible en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et d’une paix juste et durable pour cette région du monde.

Montreuil, le 18 octobre 2023
https://syndicollectif.fr/stopper-le-bain-de-sang-a-gaza/

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Le Syndicat des travailleurs arabes demande à Israël de révéler
le sort de 18 000 travailleurs de Gaza

Le syndicat des travailleurs arabes de Nazareth appelle les autorités israéliennes à révéler le sort de 18 000 travailleurs et travailleuses de Gaza dont les traces ont été perdues en Israël, alors que des informations confirment l’ouverture de camps de détention pour les travailleurs et travailleuses près de Ramallah.

Le département juridique du Syndicat des travailleurs arabes de Nazareth a envoyé des lettres urgentes à l’administration pénitentiaire israélienne et à l’administration civile israélienne en Cisjordanie, leur demandant de révéler le sort de milliers de travailleurs et travailleuses gazaouis qui travaillaient en Israël et dont les traces ont disparu le 7 octobre après l’attaque lancée par le mouvement Hamas contre les colonies israéliennes.

Immédiatement après l’opération menée par le Hamas, le « coordinateur » israélien de l’administration civile a annulé 18 000 permis pour des travailleurs et travailleuses gazaoui.es en Israël, rendant ainsi des milliers de travailleurs et travailleuses « illégitimes » et leur sort reste inconnu jusqu’à ce jour.

Lors d’une conversation syndicale avec un certain nombre de travailleurs et travailleuses gazaoui.es dans la ville de Haïfa, les travailleurs et travailleuses ont déclaré : « Un grand nombre de travailleurs et travailleuses ont fui vers la Cisjordanie et certain.es sont arrivé.es dans la ville de Ramallah, mais un grand nombre d’entre elles et eux ont été arrêté.es aux points de contrôle militaires israéliens et ont été soumis.es à des abus et à de sévères passages à tabac. L’argent qu’ils et elles avaient a été volé ». Les travailleurs et travailleuses ont confirmé que des centaines d’entre eux sont détenu.es dans des camps de l’armée israélienne en Cisjordanie.

Lors d’une communication ultérieure avec un certain nombre de travailleurs et travailleuses qui se sont réfugié.es à Jénine dans un lieu appartenant à la municipalité, les travailleurs et travailleuses nous ont confirmé que des centaines de travailleurs et travailleuses ont disparu à ce jour, et que des travailleurs et travailleuses ont été soumis.es à des interrogatoires et sévèrement battu.es aux points de contrôle militaires israéliens.

Nazareth, 17 octobre 2023
Source : 
https://www.etun-palestine.org/site/2023/10/17/a-call-from-arab-workers-union-on-israel-to-reveal-the-fate-of-18000-workers-from-gaza/
Traduit : AJC pour Agence Media Palestine
https://agencemediapalestine.fr/blog/2023/10/18/le-syndicat-des-travailleurs-arabes-demande-a-israel-de-reveler-le-sort-de-18-000-travailleurs-de-gaza/

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Israël-Palestine. « Dans ce choc des barbaries, on ne peut pas être neutre »
Entretien avec Gilbert Achcar conduit par Anne-Sylvie Sprenger

La riposte israélienne à l’offensive menée par le Hamas a généré le soulèvement d’une grande partie du monde musulman, de Bagdad à Téhéran en passant par les capitales européennes. Comment ne pas craindre un embrasement des relations entre Orient et Occident, alors que la solidarité des musulmans à l’endroit du peuple palestinien se fait puissamment entendre, entre manifestations de soutien pacifiques et actes de terrorisme ? Eléments de réponse avec Gilbert Achcar, professeur à l’Ecole des études orientales et africaines (SOAS) de l’Université de Londres, spécialiste du monde arabe contemporain et auteur de différents ouvrages sur le sujet, dont Le choc des barbaries. Terrorismes et désordre mondial (2002).

Enlevé à la demande de Protestinfo

Entretien publié le 17 octobre 2023 sur le site Réformés.ch
http://alencontre.org/moyenorient/israel-palestine-dans-ce-choc-des-barbaries-on-ne-peut-pas-etre-neutre.html

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L’UPJB appelle à s’associer à une large coalition de la société civile qui manifestera ce dimanche 22 octobre à partir de 14:00 devant le siège de la Commission européenne (Rond-Point Robert Schuman 1040 Bruxelles).

Soumis depuis 16 ans à un blocus israélien responsable d’une catastrophe humanitaire majeure, les habitants de la bande de Gaza font actuellement face à l’offensive la plus meurtrière de leur histoire.

Nous condamnons sans équivoque toutes les attaques contre les populations civiles, y compris celles perpétrées par le Hamas depuis le 7 octobre contre des civils israéliens qui ont fait des centaines de morts. Aucune attaque subie ne peut justifier toutefois de s’affranchir des lois de la guerre.

En quelques jours, plus de 6 000 tonnes de bombes ont pourtant été déversées sur des zones civiles densément peuplées, occasionnant en une semaine plus de 2 750 morts, dont un tiers d’enfants (situation au 17 octobre à mi-journée). A cela s’ajoute un siège total décrété par Israël contre la bande de Gaza, dont l’approvisionnement en eau, électricité, nourriture et carburants a été coupé, de même que son accès à l’aide humanitaire. Human Rights Watch rapporte également que l’armée israélienne a fait usage du phosphore blanc, une arme dont l’emploi est interdit dans les zones densément peuplées.

Constitutives de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité, ces actions doivent être perçues à la lumière de déclarations alarmantes d’officiels israéliens témoignant d’une volonté de s’en prendre non pas au Hamas, mais à la population gazaouie dans son ensemble. Le 9 octobre, le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a qualifié les Gazaouis « d’animaux humains à traiter comme tels ». « C’est une nation entière qui est responsable », a quant à lui affirmé le président israélien Isaac Herzog le 14 octobre. Cette volonté de punir collectivement l’ensemble de la population gazaouie fait craindre le pire.

Depuis le 13 octobre, dans le cadre de la guerre lancée contre Gaza, Israël a lancé un ordre d’évacuation aux 1,1 million d’habitants du nord de la bande de Gaza, leur intimant de se rendre dans le sud du territoire, décision annonciatrice d’une catastrophe humanitaire majeure, équivalant à une « condamnation à mort » selon l’OMS. La Fédération internationale des droits humains (FIDH) dénonce ces ordres comme une tentative de déplacement forcé et illégal de civils pouvant refléter une intention génocidaire. La Rapporteuse spéciale des Nations-Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, quant à elle, appelé la communauté internationale à prévenir le danger de nettoyage ethnique, faisant ainsi écho aux déplacements forcés de centaines de milliers de personnes lors de la Nakba de 1948 et de la Naksa de 1967. De fait, les colons, qui redoublent de violence en Cisjordanie et, qui avec l’armée israélienne, ont tué plus d’une cinquantaine personnes en Cisjordanie et à Jérusalem depuis le 7 octobre, et leurs relais politiques n’ont jamais abandonné leur rêve de « reconquérir » et recoloniser Gaza.

En refusant systématiquement d’obliger toutes les parties à respecter le droit international et en laissant les violations impunies, la communauté internationale porte une responsabilité écrasante dans la situation désespérée que nous connaissons aujourd’hui.

Face au drame qui se déroule sous nos yeux, la boussole de la Belgique et de l’Union européenne doit plus que jamais rester le droit international et la protection de la vie, de la dignité et des droits humains. Une large coalition de la société civile manifestera ce dimanche 22 octobre à partir de 14h devant le siège de la Commission européenne pour exiger de l’UE et de la Belgique :

  • qu’elles mettent tout en œuvre pour obtenir un cessez-le-feu, la protection de toutes les populations civiles, et un accès à l’aide internationale pour la population gazaouie actuellement en urgence humanitaire absolue ;

  • qu’elles appellent au respect des droits de tous, conformément au droit humanitaire international et au droit international des droits de humains, y compris la libération de tous ceux qui ont été illégalement privés de leur liberté, y compris les civils retenus en otages et les prisonniers politiques ;

  • qu’elles exigent d’Israël la levée du siège de Gaza dans la perspective de la levée du blocus et de sa reconnexion avec le reste du territoire palestinien occupé ;

  • qu’elles apportent un soutien politique et financier à l’enquête en cours de la Cour pénale internationale sur la situation en Palestine et encouragent le procureur de la Cour pénale à en faire une priorité afin que tous les criminels de guerre soient rapidement tenus responsables ;

  • qu’elles s’attaquent aux causes structurelles du présent conflit en adoptant des mesures contraignantes contre Israël afin qu’il mette fin à l’occupation, à la colonisation et à l’apartheid contre le peuple palestinien, à commencer par la fin du commerce avec les colonies israéliennes.Les organisateurs appellent les participants à respecter ces mots d’ordre et à manifester pacifiquement.Toute apologie de crimes de guerre, d’attaques contre des civils, ou toute manifestation d’antisémitisme ou de toute autre forme de racisme entraînera une exclusion du rassemblement. Cet appel à manifester a été publié lundi 16 octobre. La rapidité à laquelle la situation évolue risque sans doute de rendre certains éléments dépassés d’ici au dimanche 22 octobre.

Liste provisoire des signataires : 11.11.11., Association belgo-palestinienne, ARCI, Les Ambassadeurs d’expression, Amitié Sans Frontières, Agir pour la paix, AWSA-Be (Arab Women’s Solidarity Association – Belgium), BA4P, Bite Back, Broederlijk Delen,CEPAG, CIRé, CNAPD, Comité belge de soutien au peuple sahraoui, CNCD-11.11.11., De-Colonizer, Een Andere Joodse Stem, Entraide & Fraternité, Fédération internationale des droits humains (FIDH), FGTB, FGTB Centrale Générale, FGTB wallonne, Intal, Jeunes CSC, Jeunes FGTB, Laïcité et Humanisme en Afrique Central (LHAC), Palestina Solidariteit, Union des progressistes juifs de Belgique (UPJB), Présences et actions culturelles (PAC), Réseau Wallon de lutte contre la pauvreté, Solsoc, Soutien belge Overseas, Viva Salud Vrede.

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Israël-Palestine : choisissons le camp de la dignité humaine

« On ne défend personne quand on cautionne les stratégies du pire. » Un collectif de signataires – dont de nombreux membres du Cercle judéo-musulman pour l’amitié et le dialogue – signe une carte blanche qui invite à réfléchir autrement.

Ce mercredi dernier, l’attention de certain·es internautes attentif·ves s’est portée sur le titre d’un article du Soir « manifestation de soutien aux otages israéliens » illustré par une photo de la manifestation pro-palestinienne. [La photo a été modifiée depuis, NDLR] Ce qui s’apparente à une erreur humaine imputable à l’urgence suscitée par le flux d’information en continu à gérer pour un journaliste – en temps de guerre – pourrait en réalité être une invitation à réfléchir autrement, à ne pas nous limiter à importer la haine, mais plutôt à réfléchir sur comment faire communauté à 4500 km de Gaza.

Depuis ce samedi 7 octobre, nous assistons à une escalade mortifère au Proche-Orient. L’inhumanité y frappe une fois de plus. Dans l’horreur de ces cycles funestes, on est tenté de choisir sa douleur et ses morts, de choisir son camp. Sauf qu’on ne défend pas la cause palestinienne avec une culture de mort comme celle du Hamas. On ne défend pas Israël en restant silencieux face à l’occupation des Territoires Occupés, la colonisation et l’impunité des colons et de leurs représentants.

On ne défend personne quand on cautionne les stratégies du pire. Surtout, pour nous Belges, de culture juive ou musulmane, on ne défend personne en important en Belgique la tragédie d’un conflit qui paraît insoluble. Si nous, qui vivons en paix, n’arrivons pas à débattre de nos désaccords en mettant la dignité humaine avant toute chose, comment les Israéliens et Israéliennes, Palestiniens et Palestiniennes le pourraient un jour ?

L’omniprésence des réseaux sociaux et des algorithmes qui les animent nous renforcent dans nos convictions. Elle nous empêche de penser l’Autre, ses aspirations et ses souffrances, bref, de le considérer comme un·e égal·e. Pire, cette logique nous mène à une déshumanisation totale de l’autre camp, résultant dans une minimisation, voire une justification de l’innommable. Pourtant, rien ne justifie la barbarie et les massacres de civils. Jamais. On ne répare pas une injustice en en créant une autre. Il faut répéter haut et fort qu’une vie israélienne a le même poids qu’une vie palestinienne. Et inversement. Condamner le terrorisme du Hamas n’est pas anti-palestinien. Condamner les crimes de guerre du régime de Netanyahou n’est pas anti-israélien. La guerre ne devrait pas être un match de foot.

« Nous en voulons à celleux qui vont « compter les points »»
Nous pleurons et nous enrageons face à l’escalade de la violence et dans notre immense chagrin, nous en voulons à celleux qui vont « compter les points » et piétiner un peu plus la décence et le sacré de la vie. S’il vous faut une calculette et la carte d’identité des victimes pour savoir si vous devez applaudir ou dénoncer les viols de guerre, l’enlèvement d’enfants et l’assassinat de civils, vous pensez être du côté des damné·es, mais en fait, vous raisonnez en bourreaux.

Les esprits sont échauffés, le discours médiatique et politique s’est verrouillé et recroquevillé. En écrivant ces mots, nous savons que nous allons nous exposer à la haine, aux accusations de soutenir une vision plutôt qu’une autre. Mais il nous faut bien écrire, car le paysage médiatique est totalement saturé par toutes les voix et les nôtres ont leur place dans ces débats.

Mettons nos dirigeants face à leur responsabilité
Alors permettons nous de rêver ensemble : et si ce mauvais choix de photo d’article était prémonitoire ? Et si nous assistions demain à des manifestations demandant la fin de l’occupation, la colonisation et la reconnaissance de l’Etat de Palestine, tout en condamnant sans ambiguïté le terrorisme du Hamas et les bombardements israéliens sur Gaza ?

Mettons l’Union Européenne et nos dirigeant·es face à leur responsabilité pour n’avoir pas su, durant des décennies, prendre les décisions qui s’imposent pour forcer les responsables des deux peuples à trouver des solutions respectant les droits et les aspirations de toutes et tous.

Rêvons d’une manifestation commune pour le droit à l’existence de l’Autre et à la sécurité pour toutes et tous. Choisissons le camp de la dignité humaine.

Dans l’esprit de cette tribune, un rassemblement « solidarité judéo-arabe » s’organisera ce jeudi, 19 octobre de 17h30 rond-point Schuman à Bruxelles.

Plus d’information sur :
https://www.facebook.com/events/1504665160351649

Signataires :
Jonathan Moskovic, citoyen, ex CJMAD*
Mehdi Benallal, citoyen, ex CJMAD
Isa Mohamed Kh’leeh, citoyen, ex CJMAD
Tewfik Sahih, citoyen, ex CJMAD
Jim Dratwa, citoyen, ex CJMAD
David Charlier, citoyen, ex CJMAD
Simone Susskind, Docteure Honoris Causa de l’ULB, Fondatrice de Actions in the Mediterranean
Raphael Agostini, citoyen, étudiant
Sophie Dajez, citoyenne, étudiante
Joséphine Vos, citoyenne, psychothérapeute
Pierre Dajez, médecin
Aymane Azza, citoyen, entrepreneur
Ninon Berman, militante féministe (Collages Feministes Juifves Bruxelles)
Jean Rosenfeld, citoyen et enseignant
Gary Celnik, citoyen, musicien et producteur
Mona Miodezky, citoyenne, musicienne, professeur de chant
Ahmed Lagha, co-fondateur de Mediterranean Development Initiative, jeunesses politiques socialistes et étudiantes
Moussia Garelik, citoyenne, étudiante
Farah Feguy, avocate
Wassim Allouka, assistant de recherche et étudiant
Julie Flam, citoyenne, photographe
Lara Silber, citoyenne, directrice artistique
Audrey Elbaum, animatrice socioculturelle, enseignante
Sharon Geczynski, citoyenne et membre de la chorale judéo-arabe Bab’Zouz.
Deborah Kupperberg, militante féministe et membre de la chorale judéo-arabe Bab’Zouz
Fran Bracho. Intercultural mediator. Brugfiguur. Facilitator
Amine El Asli, éducateur/conseiller philosophique musulman en FWB
Amos Bok, citoyen, architecte

*Le CJMAD (cercle judéo-musulman pour l’amitié et le dialogue) fut un cercle étudiant de l’ULB bi-confessionnel et multi-culturel créé au moment de la guerre de Gaza (2008-2009)

https://www.lesoir.be/543709/article/2023-10-16/israel-palestine-choisissons-le-camp-de-la-dignite-humaine

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Gideon Levy : Guerre Israël-Palestine : le monde ne peut pas regarder ce massacre les bras ballants
https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/guerre-israel-palestine-gaza-massacre-nouvelle-realite-nakba-responsabilite
PEPS :
Contre la guerre de civilisations
https://confpeps.org/contre-la-guerre-de-civilisations/
Kaoutar Harchi et Joseph Andras : « Un nettoyage ethnique en Palestine »
https://www.frustrationmagazine.fr/nettoyage-ethnique-palestine/

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Gaza : l’échec de la politique israélienne d’enfermement du peuple palestinien
« L’offensive palestinienne ne peut être comprise que dans le contexte de l’apartheid israélien »
LaborSolidarity : Un tournant ?
Ça suffit le concert des nations pro-israélien ! Résister à un occupant est légitime !
Yorgos Mitralias : 
Massacres et impasses moyen-orientale. Au-delà du sionisme et du djihadisme !
Pour une paix juste et durable, Solidaires défend le respect du droit international pour la Palestine
Haggai Matar : L’attaque choc de Gaza a terrifié les Israélien·es. Il convient également d’en dévoiler le contexte
Mohammed R. Mhawish : Gaza fait voler en éclats le « calme » de façade
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/09/gaza-lechec-de-la-politique-israelienne-denfermement-du-peuple-palestinien-et-autres-textes/
Déclaration de Jewish Voice for Peace (7/10/2023)
Déclaration de Resuser Solidarity Network
BDS France La complicité occidentale dans la violence brutale de l’apartheid israélien renforce la résistance palestinienne et la solidarité internationale
Seraj Assi : La violence en Palestine et en Israël est le fruit tragique d’une oppression brutale
Palestine/Israël : Priorité à un cessez le feu, à la protection des populations civiles et au respect du droit international
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/10/declaration-de-jewish-voice-for-peace-7-10-2023-et-autres-textes/
Amira Hass : Le cycle de la vengeance à nouveau en vue
Halte au feu et aux massacres ! Pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens
Communiqué de la MDH relatif à la situation en Israël et Palestine
Fabrizio Burattini : 
Palestine et Israël vers une perspective dévastatrice
Voix juives indépendantes du Canada appelle à un cessez-le-feu et à un changement systémique en Palestine occupée
UPJB : 
Crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Israël/Palestine : Halte aux « deux poids deux mesures »!
Israël-Palestine : Pas de justice pas de paix, une seule solution : la fin de l’occupation
Meron Rapoport :La fin de la doctrine Netanyahou
Ofer Kassif, membre de la Knesset : 
Rien ne justifie les crimes et les massacres commis dans le sud d’Israël !
Gideon Levy : Israël ne peut pas emprisonner deux millions de Gazaouis sans payer un prix cruel (plus commentaire de Yehudit Har’el)
Haim Katzman – Vivian Silver
Jake Johnson : 
Un groupe israélien de défense des droits des êtres humains dénonce la « politique criminelle de vengeance » de Netanyahou
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/11/retour-au-cycle-de-la-vengeance-et-autres-textes/
Abandonner le principe moral fondamental selon lequel tous les êtres humains ont été créés égaux (« b’tselem elohim »), c’est perdre son humanité
Israël-Gaza : la priorité doit être à la protection de tous les civils
Samedi, des centaines de militants palestiniens sont entrés en Israël depuis la bande de Gaza, tuant des centaines de civils, de soldats et de policiers, incendiant des maisons et enlevant plus de 100 personnes. L’ampleur de ces crimes horribles est en train d’être révélée.
Le Hamas doit libérer immédiatement toustes les prisonnier·es ; le gouvernement israélien doit proposer un accord pour leur libération
La nouvelle guerre au Moyen-Orient entre le Hamas et Israël est un désastre pour tous les habitants de la région, Israéliens et Palestiniens, et peut-être bien plus encore.
Les Palestinien.ne.s « vivent une oppression incroyable, … il fallait que ça explose », explique l’historien Rashid Khalidi sur Democracy Now
Orly Noy : 
Notre humanité est mise à l’épreuve
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/12/abandonner-le-principe-moral-fondamental-selon-lequel-tous-les-etres-humains-ont-ete-crees-egaux-btselem-elohim-cest-perdre-son-humanite-et-autres-textes/
FIDH : Israël/Palestine : la Fédération internationale pour les droits humains condamne l’escalade de violence et les doubles standards
AFPS : Stop à la guerre contre le peuple palestinien ! Levée du blocus de Gaza !
MRAP : Israël – Palestine Halte au feu – Négociation – Droit international
Pour mettre fin à l’engrenage de la violence, une seule solution : la fin de la colonisation
Noor Or : 
La nausée
Yuval Abraham : La pluie de missiles sur Gaza ne sera jamais une solution
Orly Noy : Le gouvernement israélien n’a rien d’autre à offrir que la vengeance
Amir Rotem : L’opération « Mille yeux pour un œil » est en cours à Gaza
Amjad Iraqi : Une barrière psychologique vient d’être brisée en Israël-Palestine
UJFP : La source de la violence est le colonialisme
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/13/israel-palestine-la-federation-internationale-pour-les-droits-humains-condamne-lescalade-de-violence-et-les-doubles-standards-et-autres-textes/#more-75275
Pétition : Halte au massacre à Gaza !
L’UAWC condamne l’utilisation par Israël de la famine comme arme de guerre à Gaza
Les organisations de défense des droits des êtres humains s’élèvent haut et fort contre les atteintes portées à tous les civils innocents.
Amira Hass : 
Les colons israéliens ne cessent d’expulser et de déposséder la Cisjordanie
Nira Yuval-Davis, membre du JVL, écrit aujourd’hui, 12 octobre
Ruwaida Kamal Amer : « 
Israël ordonne aux habitants de Gaza de fuir vers le sud. Mais ils nous bombardent ici aussi »
FIDH : 
La tentative de déplacement forcé de plus d’un million de personnes dans la bande de Gaza est illégale et catastrophique
Permis de tuer : Les États tiers ne tiennent pas compte de leur responsabilité internationale d’agir pour empêcher Israël de violer les normes du Jus Cogens
Yumna Patel : 
Israël se prépare à commettre un génocide
Israël orchestre le nettoyage ethnique de Gaza sous les yeux du monde entier
Union syndicale Solidaires : Massacres, l’urgence d’une paix juste et durable entre israélien·nes et palestinien·nes
B’Tselem : 
Note sur le terrorisme et les droits des êtres humains
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/14/petition-halte-au-massacre-a-gaza-et-autres-textes/
Bernard Dreano : A propos de la guerre à Gaza (avec détour par Rome et Paris)
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/15/a-propos-de-la-guerre-a-gaza-avec-detour-par-rome-et-paris/
Hanna Perekhoda : Si au nom de la « paix » nous trahissons les Ukrainiens, comme les Palestiniens…
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/15/paralleles-doccupations/
B’Tslem : STOP
Ibtisam Mahdi : Gaza : « La cour du grand hôpital Dar Al-Shifa est remplie de cadavres »
Déclaration de la direction de Religion et vie publique sur l’actuelle vague de violence en Palestine/Israël
UD CGT Paris : Pas de paix sans justice
Mounir Milles : Guerre Hamas-Israël : seule la communauté internationale peut inverser cette routine meurtrière
Stefano Palombarini : Sur Gaza, et l’état de la gauche en France
Contretemps : En solidarité avec la lutte du peuple palestinien
Raz Segal : Un cas d’école de génocide. Israël a été explicite sur ce qu’il fait à Gaza. Pourquoi le monde n’écoute-t-il pas ?
Patric Jean : Puisqu’il paraît qu’il faut s’exprimer sur Israël et Gaza
Yuval Abraham : Les colons profitent de la guerre de Gaza pour lancer des pogroms en Cisjordanie
Coalition pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient : Stop Nakba 2.0 !
Déclaration d’Adalah suite à l’extrême violence à Gaza et en Israël depuis le samedi 7 octobre 2023
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/16/btslem-stop/
Appel urgent des syndicats palestiniens : mettez fin à toute complicité, arrêtez d’armer Israël 
Lettre ouverte de l’Université de Birzeit en Palestine aux institutions universitaires internationales
A Gaza, les crimes de guerre israéliens se multiplient
Aurélie Trouvé : Chaque victime civile est une blessure insupportable
Xavier Claret : Fraternité ou barbarie
Résolution sur le conflit israélo-palestinien
Georgina McAllister :Gaza sous blocus depuis 16 ans : effets dévastateurs pour l’agriculture, l’approvisionnement, les infrastructures, la vie quotidienne… Quid du « blocus total », des bombardements massifs ? Et demain d’une invasion ?
SOS Gaza
Tsedek! : 
Silence, on tue
Adam Keller : Les temps les plus horribles – et que pouvons-nous encore faire ?
Pétition : Arrêtez l’invasion terrestre de Gaza
Un Israélien manifeste seul pour le retour d’une famille captive de Gaza
Des Israélien·es demandent l’arrêt immédiat de l’attaque contre Gaza
Nous sommes blessées. Nous portons le deuil. Nous continuons. Déclaration de « Women Wage Peace ».
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/18/mettez-fin-a-toute-complicite-arretez-darmer-israel-et-autres-textes/#more-75443

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

2 réflexions sur « Intervenir d’urgence pour protéger le peuple palestinien contre le génocide »

  1. Bonjour,

    Nous venons de remarquer que votre site s’est permis de reprendre en intégralité notre article intitulé «Dans ce choc des barbaries, on ne peut pas être neutre».

    Il s’agit d’un texte d’agence, qui est susceptible d’être repris par les titres de presse abonnés à nos contenus ou acheté à la pièce.

    Nous vous demandons donc de le retirer immédiatement de votre site.

    D’avance merci pour votre retour rapide,

    Lucas Vuilleumier
    Protestinfo

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