Poutine partout, justice nulle part

Les Cahiers de l’antidote : Soutien à l’Ukraine résistante (Volume 18)

Solidarité avec l'Ukraine résistante, n°18

La Cour internationale de justice de La Haye a enfin lancé un mandat d’arrêt pour crime de guerre contre Vladimir Vladimirovitch Poutine, président de la Fédération de Russie, et Maria Lvova-Belova, commissaire aux droits de l’enfant du bureau présidentiel. Poutine et Lvova-Belova sont tenus personnellement pour responsables de la déportation de milliers d’enfants ukrainiens vers la Russie. Par ailleurs, la procédure d’adoption d’enfants ukrainiens par des familles russes avait été simplifiée par une loi spéciale au printemps dernier (décrets du président Poutine des 25 et 30 mai 2022).

Ce crime est digne du nazisme, c’était une pratique courante en Argentine, où les enfants des personnes assassinées par la junte militaire avaient été donnés en adoption.

Poutine est donc désormais, à toutes fins utiles (et donc aussi légalement), un criminel de guerre, qui peut être arrêté dans 123 pays à travers le monde. Il est désormais assimilé à d’autres criminels comme Omar Al-Bashir, président du Soudan, condamné pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, dans le cadre du conflit au Darfour.

S’il s’agit peut-être du plus odieux des crimes de guerre commis sous les ordres de Poutine en Ukraine, pour ses caractéristiques, la déportation d’enfants n’est qu’un crime parmi tant d’autres: il y a 71 000 événements documentés qui peuvent être classés comme crimes de guerre.

Ceux qui ont des sympathies pour l’agression russe contre l’Ukraine se trouvent désormais à sympathiser avec un criminel recherché. En effet, comme nous, depuis le blog Utopia Rossa, l’avons déjà dénoncé il y a quelques mois, la déportation d’enfants n’est pas seulement un crime de guerre mais un des éléments – parmi le moins équivoque – qui définissent le crime de génocide selon la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, article II (e) : « Le transfert forcé d’enfants d’un groupe à un autre groupe. »

La déportation et l’adoption forcée d’enfants ukrainiens en Russie font partie intégrante du projet colonial de destruction de la nationalité ukrainienne.

L’étape suivante est précisément la condamnation de Poutine pour génocide pour la déportation d’enfants ukrainiens, ainsi que :

– l’attaque des infrastructures énergétiques de l’Ukraine en plein hiver, avec l’intention de provo- quer la mort en masse de civils par froid ;

– l’incitation au génocide, non explicite mais résultant logiquement de l’annulation de l’identité, de la déshumanisation du peuple ukrainien, de la négation d’une nationalité distincte et de sa criminalisation comme étant dirigée par de prétendus « nazis ».

C’est dans ce contexte que l’on peut expliquer les plusieurs milliers de civils tués sous les bombardements, les massacres de Boutcha, Irpin, Izium, Lyman, Marioupol, les tortures et les viols, les millions de personnes déplacées et réfugiées dans le reste de l’Europe, ainsi que les civils déportés en Russie.

Comme nous l’avons déjà écrit dans des textes précédents, il est nécessaire de parvenir le plus rapidement possible à la création d’un tribunal indépendant

pour les crimes du gouvernement russe, à l’instar du tribunal Russell, qui avait jugé les crimes de guerre de l’impérialisme américain au Vietnam en 1966-1967. Les pacifistes – vrais ou faux – qui, même après cette décision de la Cour internationale de La Haye, continuent à ne pas dénoncer les crimes que Poutine commet contre le peuple ukrainien, risquent d’en devenir moralement coresponsables.

Michele Nobile et Roberto Massari, Éditeurs du blog Utopia Rossa, membres des Brigades de solidarité éditoriales.
Traduction : Mariana Sanchez

Télécharger gratuitement le livre de 72 pages : Solidarité avec l’Ukraine résistante, n°18
https://www.syllepse.net/syllepse_images/solidarite—avec-lukraine-re–sistante–n-deg-18.pdf

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La commission d’enquête des Nations unies sur l’Ukraine déclare que les crimes de guerre, les attaques aveugles contre les infrastructures et la torture systématique et généralisée témoignent d’un mépris pour les civils.
Situation en Ukraine : Les juges de la CPI délivrent des mandats d’arrêt contre Vladimir Vladimirovitch Poutine et Maria Alekseyevna Lvova-Belova
La FIDH se félicite de la délivrance du mandat d’arrêt de la
Cour pénale internationale à l’encontre de Vladimir Poutine
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/03/18/la-commission-denquete-des-nations-unies-sur-lukraine-declare-que-les-crimes-de-guerre-les-attaques-aveugles-contre-les-infrastructures-et-la-torture-systematique-et-generalisee-temoignent-dun/

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Après les Gilets jaunes, la pandémie du Covid, la Colombie et la Birmanie, les éditions Syllepse poursuivent la publication d’ouvrages accessibles à tous et toutes qui éclairent sur les enjeux des convulsions d’un monde qui n’en finit pas de semer la misère, la souffrance et la guerre. Les éditions Syllepse se sont associées pour cette série sur l’agression de la Russie poutinienne contre l’Ukraine aux éditions Page 2 (Lausanne), M. Éditeur (Montréal) et Massari Edotori (Italie) , aux revues New Politics (New York), Les Utopiques (Paris) et ContreTemps (Paris), aux sites À l’encontre (Lausanne) et Europe solidaire sans frontières, ainsi qu’au blog Entre les lignes entre les mots (Paris) et Utopia Rossa, au Centre Tricontinental (Louvain-la-Neuve) et au Réseau syndical international de solidarité et de luttes.

À l’encontre : https://alencontre.org/
Centre Tricontinental : www.cetri.be/
ContreTemps : http://lesdossiers-contretemps.org
Éditions Page 2 : https://alencontre.org/
Éditions Spartacus : www.editions-spartacus.fr
Éditions Syllepse : www.syllepse.net
Massari Editori : www.massarieditore.it
Entre les lignes, entre les mots : https://entreleslignesentrelesmots.blog/
Europe solidaire sans frontières : www.europe-solidaire.org
Les Utopiques : https://www.lesutopiques.org
M Éditeur : https://m-editeur.info/
New Politics : https://newpol.org
Réseau syndical international de solidarité et de luttes : http://laboursolidarity.org
Utopia Rossa : http://utopiarossa.blogspot.com

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Maksym Butkevych :
Libertaire, antimilitariste, engagé volontaire, prisonnier de guerre

Pour signer cet appel : https://framaforms.org/appel-a-signature-1678807076

Maksym Butkevych est une grande figure ukrainienne du combat pour l’accueil et le droit des réfugié·es et des causes démocratiques. Engagé volontaire dès le lendemain de l’attaque de son pays par l’impérialisme russe, cet antimilitariste a été capturé en juin 2022.

Présenté par la propagande du Kremlin comme un « fasciste à la tête d’un bataillon punitif », il a été condamné en mars 2023 à treize ans de prison dans les geôles d’une république fantoche prorusse.
Sa libération doit devenir le symbole de la cause de la vérité contre le « mensonge triomphant qui passe » !

https://www.syllepse.net/maksym-butkevych-_r_21_i_1045.html

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Jours gris et nuages d’acier sur l’Ukraine

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On lira dans cet ouvrage plusieurs récits sur la guerre en Ukraine et l’état du monde, volontairement subjectifs, nourris d’expériences personnelles, de témoignages, du passé proche et du présent tragique.
Son auteur évoque les mouvements anti-guerre de Russie et du Bélarus, les dénis et les silences d’une partie des forces progressistes. Il pose, pour lui-même et à chacun d’entre nous, les questions de la pratique de la solidarité internationale et de la lutte pour la paix et la sécurité.
Comment exfiltrer un nouveau-né et sa mère coincés quelque part au sud de Kharkiv ? Comment faire sortir une journaliste et sa famille de Moscou ? Comment aider des étudiants nigériens fuyant l’Ukraine et se retrouvant confrontés au racisme des institutions d’Europe ? Comment soutenir des réfugié·es en Pologne ? Comment avoir des nouvelles des ami·es ?
Comment informer et faire comprendre ce que disent les dissidents russes et les résistants ukrainiens.
https://www.syllepse.net/jours-gris-et-nuages-d-acier-sur-l-ukraine-_r_37_i_944.html

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L’Ukraine en toutes lettres

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Sur chaque sujet, un éclairage court et précis : événements, villes, personnages, sujets de société, etc. Les notices nous emmènent des deux côtés du front, en Ukraine bien entendu, mais aussi en Russie et au Bélarus et nous font découvrir des sujets, présentés parfois sous des aspects inattendus ou originaux.
Un parcours au travers d’une guerre dévastatrice qui n’en finit pas. Une galerie de portraits d’Ukrainien·nes engagé·es dans la défense de leur pays.
L’Ukraine en toutes lettres apporte un éclairage sensible sur la réalité humaine de la résistance ukrainienne. Cette résistance qui fait l’objet également de notices qui l’abordent sous différents aspects : résistance militaire et résistance civile.
Les acteurs sociaux sont également présents : mouvements syndicaux, féministes, LGBT+, culturels…
Du côté de l’agresseur, la Russie, ses sanglants méfaits sont mis en accusation. Ses massacreurs y sont montrés du doigt, ainsi que ses hommes de pouvoir. Leur idéologie donne lieu à plusieurs entrées.
En ce qui concerne la solidarité internationale avec l’Ukraine, plusieurs exemples sont mis en avant, notamment les convois syndicaux qui se sont rendus en Ukraine pour apporter une aide matérielle aux syndicats ukrainiens.

L’ouvrage est illustré de couvertures de livres ukrainiens parus entre 1910 et 1930. L’histoire de l’édition ukrainienne est douloureuse car elle se mêle à l’histoire de l’oppression nationale du pays. Cependant, pendant une brève période, l’édition ukrainienne a connu un âge d’or où les titres en ukrainien se sont multipliés. Au cours de cette période, « l’art du livre a commencé à se développer comme un ensemble artistique unique », explique Marcela Mozhina, spécialiste de la typographie ukrainienne.
531 notices, de A à Z, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Dans tous ses aspects, militaire, social, économique, historique, culturel… Une radioscopie alphabétique en couleurs d’un conflit et de ses acteurs.

https://www.syllepse.net/l-ukraine-en-toutes-lettres-_r_21_i_1037.html
Des Mots toujours des maux (introduction au livre : L’Ukraine en toutes lettres)
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/02/28/des-mots-toujours-des-maux-introduction-au-livre-lukraine-en-toutes-lettres/

Cop. Ucraina

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En complément possible :

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L’UKRAINE INSURGÉE

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Introduction : Brigades éditoriales de solidarité : La guerre et la paix ou le silence de la mer (noire)
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/11/23/la-guerre-et-la-paix-ou-le-silence-de-la-mer-noire/

Note de lecture:
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/06/soutien-aux-insurge ·es-contre-lagression-russe/

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Ukraine, solidarité syndicale en temps de guerre

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Avant propos à Ukraine, solidarité syndicale en temps de guerre
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/13/avant-propos-a-ukraine-solidarite-syndicale-en-temps-de-guerre/

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Tous les textes précédemment publiés  et les liens sont maintenant regroupés sur la page :
https://entreleslignesentrelesmots.blog/retrait-immediat-et-sans-condition-des-troupes-russes-solidarite-avec-la-resistance-des-ukrainien·nes/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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4 réflexions sur « Poutine partout, justice nulle part »

entreleslignesentrelesmots dit :

8 Mai 2023 à 14 h 05 min

Afrique du Sud : arrêtez Poutine !
Le monde retient son souffle depuis que la Cour pénale internationale a publié un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine, accusé de crimes de guerre envers des enfants. Mais tant qu’il n’est pas sous les verrous, justice n’est pas rendue.
Vladimir Poutine fait le pari qu’il ne sera pas arrêté. C’est pour cela qu’il prévoit de se rendre au sommet des BRICS en Afrique du Sud en août, même si le pays a l’obligation légale de l’arrêter. Si ce voyage se passe comme prévu, ce sera une grande victoire pour l’impunité.
Nous pouvons l’éviter. L’Afrique du Sud semble hésiter: une mobilisation des citoyens du monde entier pourrait faire la différence. Soyons un million à demander à l’Afrique du Sud de déclarer clairement que Poutine sera arrêté dès qu’il mettra un pied hors de l’avion. Lorsque notre appel aura pris de l’ampleur, nous l’adresserons directement au président sud-africain Cyril Ramaphosa et nous publierons des encarts dans les journaux qu’il lit au petit-déjeuner.
Signez et partagez maintenant : mobilisons-nous pour la justice !
https://secure.avaaz.org/campaign/fr/south_africa_arrest_putin_loc/

Réponse
Regrets dit :

11 avril 2023 à 15 h 30 min

Si on parlait aussi de l’ex président Bush ?

Réponse
1. entreleslignesentrelesmots dit :
  
  11 avril 2023 à 15 h 32 min
  
  absolument l’ex-président Bush et Tony Blair entre autres
  mais cela ne doit pas être un prétexte pour ne pas poursuivre V. Poutine
  
  Réponse
2. Alan dit :
  
  17 avril 2023 à 12 h 20 min
  
  En effet, si on parlait d’autre chose. On peut parler des crimes pendant les guerres d’Afghanistan (cela permet de mettre plusieurs pays autour), de la guerre en Syrie (idem, mais avec un gros avantage à Assad et Poutine) etc.
  C’est fatigant de lire des gens vouloir parler d’un passé plus ou moins lointain pour masquer leur volonté d’immobilisme sur l’action ACTUELLE de Poutine qui signifie de fait un soutien à celui-ci: entre le détestable et le préférable, ils choisissent le détestable et prétendent ne pas choisir.
  
  Réponse